La vie après les prods

bighorsse

bonjour
sacré sujet que voilà !
tu es très jeune et il n'est donc pas étonnant que se pose à toi un tel tiraillement; déjà les plus âgés ont ce type de déchirement malgré de longues prises de métha dans le temps; alors je pense qu'il faut se donner le temps pour parvenir vraiment à ne plus consommer

et oui la vie sans drogue ressemble à un supplice, surtout quand on est soi même pas trop au clair avec ses désirs; et même au clair la came peut rester dans l'âme comme un regret éternel avec qui il faut apprendre à vivre, sans trop de souffrance

Shaolin

Tu l'aimes comme tu aimes La Russie?
Y a tellement de choses belles à vivre.
La came ne vaut pas la peine qu'on gâche sa vie pour elle.

Donnes toi du temps, Asia. Y a un an, je ne pensais pas être capable de dire non à la came, comme toi. Bah maintenant, j'en veux plus wink

azert

Métha et moi. Une séparation douloureuse.

Je m'attendais au pire. C'est pire.
15 ans de Métha forcément on n' en sort pas tout à fait intact. Du moins sur le plan psychique car, miraculeusement, sur le plan physique je suis passé à travers les goutes. J'aimerais tellement qu'on me trouve quelque chose, au moins je saurais ce que j'ai. Mais voilà des mois que j'enchaine les examens et je dois me faire à l'idée que je n'ai rien. Désespérant. Je me sens tellement mal depuis que j'ai largué cette garce de Métha! Mais faut comprendre, on a passé tellement d'années ensemble que c'est dur de vivre l'un sans l'autre. Alors voilà elle me manque. Et la rupture entre elle et moi crée un vide abyssal. C'est du brutal et je suis éparpillé façon puzzle. Au début j'ai vraiment cru que j'allais crever. Mais non, on n'en crève pas. Parait même qu'on s'en relève. Alors en attendant de me relever je reste couché et je fais l'endive devant la télé. Pour tout arranger on m'a piqué ma moto. "C' est arrivé quand?" m'a demandé le flic. Pendant "les feux de l'amour" que je lui ai répondu...
Bref, grosse déprime. Voire dépression. Maintenant cela ne fait jamais que 5 mois qu'on est séparés Métha et moi...
Alors, comment vivre sans elle? c'est finalement la seule question qui vaille. Je ne désespère pas de trouver une réponse positive.
(oui je sais j'en fais des caisses! Mais si seulement je pouvais trouver un peu de sommeil et surtout arrêter d'éternuer un grand vent d'optimisme m'emporterait.)
Je crains que ce témoignage ne plombe un peu l'ambiance...
Amicalement.
Azert.
P.S.
Comment sortir de ce maelström? Je sais qu'il y en a qui savent!

Asia.H a écrit
Salut tout le monde :)

A ceux qui ont été accros aux drogues dures, à ceux qui essayent de s'en tirer, comment se passe votre vie après la came? Votre regard actuel sur les prods...

Sous métha depuis six mois, j'ai perso la sensation éprouvante de ne jamais pouvoir m'en tirer... Aucun déclic, quand je me retrouve face au prod, j'oublie tout et je fonce...

Vos témoignages m'intéressent :)

mtd62

la vie apres la came...........
les premiers mois sont un vraix supplice, chaque jour j'y es pensé cette envie de me faire un alu ma poursuivit pendant des mois p***** quel calvaire ça été et aujourdhui 4ans apres mon dernier kepa il m'arrive encore d'imaginer a nouveau le gout, la défonce mais je crois que même si j'avais un peu de cette meuk devant moi je n'y toucherais pas j'ai telment galéré j'en ai telment chié pour decrocher!!

aujourd'hui j'ai changé ma vie , je me suis mis en ménage je suis une jeune maman et je croi que je peus dire que je suis comblé même si la came a laissé un vide dans ma vie et que je n'ose imaginé le vide que la méthadone va laissé......je vais de l'avant pour moi, mon avenir et surtout pour ma fille

bighorsse

est ce bien utile de se séparer de la métha si les souffrances psychiques sont si importantes? je ne comprends pas la précipitation de certains à vouloir coller aux désirs des autres :celui de vivre normalement...mais peut être ne le peut on pas?

filousky

Bien vu Big ! Pourquoi, alors que tant d'auteurs ont écrit sur la maintenance à la méthadone, tant de gens mettent fin à leur traitement ?

Je peux donner un début de réponse à Asia. Je me posais la même question que toi lors de mon arrêt total de tous les prod en 1990.
La première année a été comme tu en parles Asia. Et puis, au détour d'un séminaire de psychologie comportementale, comme dans un rêve, un déclic. Mais un gros déclic instantané avec un retour en masse des désirs et plaisirs.

A ce moment là , j'ai tout changé dans ma vie : amis, femme, travail, etc........

Il s'est passé 12 ans avant que la vie me balance un de ses cyclones (divorce, faillite, HVC) et que les opiacés me fassent un nouveau clin d'oeil.

Depuis, c'est la méthadone qui m'aide et je te jure Asia, qu'avec le temps, je n'ai plus d'envie de produits, mais plus du tout.

Des rechutes, il y en a, mais sans durée. J'ai totalement accepté que j'avais un besoin vital de saturation opiacée pour me sentir bien, libéré de mon anxiété et n'ai plus de besoins annexes autres que d'être aimé pour ce que je suis, sans plus.

bighorsse

je pense qu'il existe une sacré pression sur les gens substitués pour qu'ils arrêtent leur substitut alors que logiquement la métha est vraiment faite pour être prise sur du long terme ;c'est la seule gartantie pour vraiment se sortir de la came, des craving incessants; l'équilibre est à "ce prix"