J’ai surtout écrit ce
trip report comme beaucoup de gens je suppose dans un but cathartique, mais aussi pour partager et pour ne pas que d’autres commettent cette erreur. C’est assez long, désolé mais je devais l’écrire de cette manière.
Mon expérience avec les psyché (seulement test le
LSD) est assez (trop) récente (2 mois), j’ai déjà testé des
buvards à 50 µg, à 100 µg, puis du
lsd liquide (en fiole) à 100 µg et 300 µg. Cette fiole annonçait des gouttes à 100 µg chacune.
Afin d’être sûr que ce soit du
lsd ou du moins un analogue j’ai acheté un kit de test avec des réactifs Ehrlich et Hofmann. Il s’agit bien de
lsd.
Ensuite pour m’assurer que ces gouttes soient bien à 100 µg, j’ai acheté sur internet des tests (Miraculix) permettant de « quantifier » la dose contenue dans des
buvards ou gouttes, en colorant un liquide dont la couleur varie de blanc/transparent pour 0 µg à bleu foncé pour 280 µg, échelonné sur 8 teintes de couleur. Ce n’est donc pas très précis, du moins pas autant qu’en laboratoire, mais assez fiable. J’ai effectué 2 tests, résultats : plus ou moins 100 µg comme annoncé. Bien sûr j’ai conscience que ça peut être 75 comme 125 µg si on reste large en prenant de grosses incertitudes. Mais en observant attentivement les 2 fois je peux presque affirmer que ça correspondait à la couleur représentant 100 µg. Donc il se peut que ce que je crois être 100, 300 et 600 soient au minimum 75, 225 et 450 et au max 125, 350, et 750 µg. Gardez cela en tête. Sachant qu’il y a plus de 'chance' que ce soit sous dosé.
Durant ces 2 derniers mois j’ai ingéré 2 fois du
lsd avec ces gouttes, toujours seul chez moi. Une fois 1 goutte qui m’a apporté ce qu’on connait des effets du
lsd à cette dose : voyage interne, sensation de compréhension du monde, unité, impression de « fusion » avec le monde, que toute chose a sa place et est fait pour être là et de cette manière, tout a un sens. Quelques effets visuels : respirations, ondulations, écoulements etc
2 semaines plus tard je teste 3 gouttes en regardant un film sur les relations humaines, je me sens encore plus en fusion avec le monde, et ce qui m’entoure. Pensées bien orientées par le film. Je ressens également le chaud et le froid de manière plus intense (quand le ventilo passe sur moi j’ai très froid, quand il repart très chaud), quand je pose ma main sur des objets j’ai l’impression de fusionner légèrement. Même effets visuels qu’à 1 goutte en plus puissant et je vois un peu flou, avec de la diffraction partout mais quand je regarde ma main j’ai l’impression voir ma main dans ma main (comme des boucles mais en très très très léger). Quand je regarde le sol j’ai l’impression de voir de manière très zoomée et de pouvoir distinguer de tout petits détails. Je commence à voir double, des débuts de fractales mais léger. Quand je ferme des yeux je vois de magnifiques effets visuels qui dansent surtout avec de la musique etc
J’ai beaucoup apprécié cette 2eme expérience car le coté fusion avec l’environnement, les zoom et les répétitions (image dans une image) m’intriguaient et je voulais en savoir plus, aller plus loin, explorer.
Après beaucoup de lectures de
trip report etc je décide donc 2 semaines plus tard de passer à 600 µg (1ère énorme erreur) et de le faire encore une fois seul (2ème gigantesque erreur). Je n’ai découvert qu’après sur internet que les effets du
lsd s’amplifient à mesure que la dose augmente, et ne sont donc pas linéaires en fonction de la dose. Ce qui signifie que entre 300 et 400 il y a peut être moins de différences qu’entre 400 et 500 et encore moins qu’entre 500 et 600 (avec peut être un plateau à un très haute dose). Je ne suis pas certain de cette information mais bon, de plus le set and setting doit jouer énormément, là je n’étais pas au top mentalement mais ça allait.
J’ingère donc 6 gouttes à 10h10 du matin à jeun après un réveil à 9h. Je suis seul dans mon appartement sur ma chaise à mon bureau en pleine semaine du mois d’août en banlieue, il fait 25°C dehors. Mes colocs sont au boulot.
J’avais regardé sur internet quels films pouvaient être sympa à regarder sous
lsd, mon choix se porte sur Doctor Strange (quelle erreur…).
Je lance le film et au bout de 10-15 min je ressens déjà quelques effets dans mon corps, cela monte progressivement mais assez vite quand même. Je me concentre sur le film, dans lequel le personnage rencontre un ‘sorcier’ qui lui montre des dimensions parallèles\magie etc.
Le film me happe, je pense que mon cerveau intègre et croit à ces modifications des décors et violations des lois physiques et je me sens bizarre mais je me focus. Je sens qu’au bout de 30 min ou 1h (je ne sais pas précisément) mes pieds sont ancrés dans le sol, je fusionne avec ce qui m’entoure. Mes yeux voient trouble, il faut que je ferme un oeil pour voir correctement, je commence à voir des irisations/dispersions partout (pleins de petits points de couleurs différentes, décomposition de la lumière en toutes les couleurs).
Je vois de moins en moins bien, au bout de peut être 1h-1h30 (encore une fois je ne suis pas sûr) je sens que c’est trop, trop puissant pour moi, c’est pas comme l’autre fois à 300 je me dis, je me sens pas bien. Je me lève comme je peux et essaye de marcher en pensant que ça allait m’aider, puis reviens à ma chaise et essaye de mettre une musique pour me calmer, j’écoute 20 secondes puis l’arrête ça ne sert à rien. Je décide d’aller sur discord où des gens connaissent le
lsd. Personne. J’ai un pote qui connait bien aussi, mais il ne répond pas. Je me sens oppressé, je ne peux avoir aucun contact humain et hors de question d’appeler d’autres potes ou ma famille qui n’y connaissent rien et j’ai pas envie d’avoir honte. Je continue de parcourir le discord à la recherche d’une aide quelconque mais je galère, je n’arrive pas à cliquer, je fais n’imp puis soudain je suis déconnecté du site. Ca me dit que je dois entrer mon numéro de téléphone pour recevoir un code pour me reconnecter, je panique un peu je n’y arrive pas. Plus de discord donc. Plus de potentiel contact du tout avec les gens pouvant comprendre ce qu’il m’arrive. J’essaye de me calmer, de respirer, impossible c’est trop fort pour moi.
Je me rappelle qu’il y a des benzo quelques part dans l’appart, je cours en cherchant paniqué à droite à gauche, je tombe sur des boîtes de médocs mais je n’arrive pas à lire, je ne comprends rien, c’est trop dur. Je flippe vraiment, j’ai conscience que je ne peux plus faire marche arrière, je ne peux arrêter ce trip. J’essaye quand même de me calmer en me disant : t’es sous
lsd c’est qu’une drogue c’est pas réel, mais rien n’y fait c’est trop fort. Le film tourne toujours derrière avec ces portails ces miroirs ces schémas symétriques de décors qui se reproduisent etc. Je perds pieds, je sens que tout mon champ visuel, tout ce que je vois commence à tomber, se répéter, c’est pas que visuel ça affecte aussi mon orientation, mes sens, c’est très bizarre et très flippant.
Comme si le réel dans lequel je suis, s’effondre puis réapparait et me déconnecte de tout ce que j’ai jamais connu. Je ferme mon ordi, je prends ma gourde et mon portable et je cours pour aller dehors, pour prendre l’air, comme si ça allait m’aider à ‘sortir’ de cet état. J’ouvre la porte d’entrée et me précipite vers les escaliers. Il y a 3 étages à descendre.
A mesure que je descends j’ai l’impression que c’est sans fin, cet escalier ne s’arrête jamais. Je le vois je le sens c’est très bizarre à quel point ça semble réel, ça se répète, une boucle. Je n’avais jamais vécu ça, c’est trop puissant pour moi. J’arrive en bas j’ouvre la porte pour sortir des escaliers mais en l’ouvrant je retombe nez à nez avec cette même porte, je n’arrive pas à sortir je suis pris au piège. Et cette porte devient de plus en plus petite je ne pourrais jamais la passer je suis trop grand. Je ne sais pas combien de temps cela dure (surement une fraction de seconde dans un référentiel « normal ») mais pour moi ça dure très longtemps.
J’arrive dehors je marche vite à la recherche de quelqu’un. Personne. Je sais qu’il y a une caserne de pompiers à 100 mètres (c’est proche mais infiniment loin aussi), je regarde le goudron du trottoir, il est sans fin, une autre boucle. Les images du sol se répètent. J’arrive à la caserne, il y a un grand portail ouvert mais personne. Je vois 3 camions de pompiers je cours vers eux, je crie, personne ne répond. Je tape sur un camion ça résonne énormément, il y a beaucoup d’écho, cela me remet dans une boucle où même le son s’y met maintenant…Je vois des dizaines voir centaines de bouts de camions, je suis coincé dans un monde de camion, de tôles. Et en plus de se répéter, le décor se rétrécie, je suis coincé. Je suis terrorisé.
Je cours dehors. Un homme genre 20 ans, métis, apparaît. Je lui dis : « aide moi, je ne sais plus ce qui est réel ou non ». Il ne comprend rien, son visage est inquiet il me prend pour un fou et il ne me regarde pas ça me fait très peur, j’ai l’impression qu’il ne veut pas m’aider. Je me sens seul une fois de plus, je perds pieds avec le réel, je n’ai plus aucun ancrage avec le réel. Plus rien ne me rattache au réel, c’est terrifiant. J’ai des boucles tout le temps, le « décor » qui est devant moi se répète à l’infini et se décale (rotation) d’un certain angle à chacune des 24 images par seconde (enfin.. j'ai l'impression), mon cerveau aussi tourne en même temps. J’ai envie d’arracher ce décor pour retourner à la réalité mais il n’y a pas de réalité (très dur à décrire ça mais sensation horrible).
Finalement je parviens à lui dire qu’il faut appeler les urgences qu’il n’y a pas de pompiers, il met du temps à comprendre car je bafouille ne n’arrive pas à parler, à former des mots. Il appelle le 15 et me donne le téléphone, il continue de ne pas me regarder. Mais pourquoi tu me regardes pas me dis-je ??? je veux de l’aide je veux qu’on me ramène dans la réalité, et je sens que seul l’humain peut me réconforter, mais il ne me regarde pas, je suis seul ! J’entends quelqu’un au téléphone, le mec me demande où je suis et quel est le problème. Je lui dis que j’ai pris trop de
lsd je ne distingue plus le réel du virtuel. Il comprend rien (c’est moi qui comprends rien mais de mon point de vue c’est l’inverse). En fait le micro était mute, il ne m’entendait pas. Pourquoi il me répond pas me dis-je ?? Et pourquoi le métis me regarde pas ?? Je suis tellement seul, personne veut m’aider ! Je demute le micro tant bien que mal et dis au métis de lui dire où on est. Il dit qu’une ambulance arrive.
Je dis au métis de venir avec moi chez les pompiers en le prenant par le bras, il ne veut pas mais je le supplie et le tire. Il doit me prendre pour un taré. Il cherche avec moi à trouver quelqu’un mais personne. Les brefs secondes où il s’éloigne j’ai l’impression qu’il est extrêmement loin et que je suis seul à nouveau perdu dans cette réalité que je ne comprends pas et qui se répète tout le temps. J’ai très très peur. Finalement deux jeunes pompiers arrivent, un blond et un brun. Je leur explique tant bien que mal que j’ai pris du
lsd et que je ne distingue plus ce qui est réel ou non. Ils ne comprennent pas, ils ne connaissent pas cette drogue et ces effets. Ils me regardent bizarrement, mais ces regards mon dieu…. d’un froid, presque menaçant, ils me jugent, ils ne veulent pas m’aider, ils me veulent du mal. Leurs visages sont déformés, tordus.
Petit à petit le blond me regarde avec un peu de compassion, ça fait du bien ! ça me raccroche au réel. Le brun ne veut pas me regarder ça m’angoisse. Je vois ses veines et ses yeux énormes, gonflés, son corps est disproportionné ! Tout est extrêmement exacerbé, chaque impression, chaque sensation. D’un coup un "volet roulant" du garage se ferme. Mon dieu il y en a des dizaines qui se ferment de partout, tout autour de moi je suis pris au piège. Tout le décor m’encercle et me coince, je suis piégé. Je crie, le blond rouvre le garage. Je passe mon temps à expliquer que je ne sais plus ce qu’il est réel, en vain, mais putain ils pigent que dalle ! L’ambulance arrive, un ambulancier enrobé me dit qu’il faut prendre mes constantes et m’allonger sur le brancard dans l’ambulance. Hors de question de faire cela, je me sens terriblement oppressé, encore cette sensation de claustrophobie.
D’autres pompiers arrivent, ils mangeaient. Tout le monde me regarde, leurs visages sont déformés et me jugent sévèrement. Il m’a fallu longtemps avant d’accepter de m’allonger dans le brancard puis d’aller à l’hôpital. Le trajet me semble interminable, on passe plusieurs fois (selon moi) devant les mêmes enseignes. Je me sens coincé. L’ambulancier veut prendre mon nom etc, je me rends soudain compte que s’il a les vraies infos il pourra avertir ma famille, la police j’ai peur. Je galère à donner un faux nom, fausse adresse c’est très dur à faire et très dur de parler. J’ai l’impression qu’il veut me faire parler pour m’extorquer les véritables infos afin de me punir/juger. Il en vient à mon email, j’oublie que je dois mentir je commence à donner mon vrai nom. Je m’arrête, le regarde dans les yeux, on comprend tout les deux que je suis fait… Tel un coupable démasqué qui vient de révéler ce qu’il ne fallait pas, je lui dit : « bravo, vous m’avez eu, comme un inspecteur » (ou je bafouille un truc du genre, je galère à parler depuis le début). Je vois ma vie ruinée… Mais je crois qu’en fait qu’il n’a rien compris à ce que j’ai dit. Tant mieux. Il ne me regarde quasi jamais comme tous les autres je me sens encore une fois très seul dans cette réalité que je ne comprends pas.
On arrive aux urgences, une dame à coté faisant à peine 40 kg ne fait que vomir, j’entends ce son en boucle, j’ai l’impression qu’elle vomit pendant 20 min non stop je ne comprends pas, je crois qu’elle va mourir. Mais les gens autour ne semblent pas s’inquiéter, je crie aidez la ! On me regarde, les traits de tout ces visages déformés sont tellement amplifiés. La salle semble infinie, encore une boucle. Une infirmière arrive, je dis : « arretez ce trip, benzo » je bafouille. Elle dit que y’a pas de médecin, qu’ils peuvent pas me donner comme ça, je panique. On m’assoit sur une chaise de laquelle je tombe plusieurs fois. Tout le monde s’affaire autour, il y a beaucoup de patients qui crient sans arrêt (on était dans l’aile psychiatrie), la dame qui vomissait vomit encore, en boucle. Il n’y a que des vieux, squelettiques, anorexiques, ils vont mourir je me dis. Petit à petit je me calme, et là le seul moment où j’ai profité : je vois des fractales partout, la diffraction, pleins de formes complexes partout, c’est beau. Je reste là pendant une heure (une vraie heure je pense), les yeux grands ouverts, ébahi par tant de beauté. J’entends tout, je vois tout, je suis le centre de tout. Les infirmières passent et repassent, puis soudain j’en entends une disant : « c’est pour ça que je suis en psy », en pensant qu’elle parlait de moi. Soudain je crois que tout le monde parle de moi en faisant attention à ne pas me regarder.
Trois policiers arrivent et s’approchent d’un brancard où un homme est inconscient, une infirmière les rejoint et ils parlent doucement : « Bon je crois que c’est bon pour nous, on a tout ce qu’il nous faut », je suis persuadé mais vraiment persuadé qu’ils parlent de moi mais en veillant à ce que je ne m’aperçoive de rien. Persuadé que les infirmières leur ont dit qu’un homme était sous
lsd. Je sais qu’ils attendent juste que je sois mieux niveau santé pour ensuite m’embarquer au poste, puis fouiller mon appart et trouver la drogue, ma vie est foutue. Il faut à tout prix que je m’échappe de cet hôpital sans me faire prendre. Je me lève doucement, essaye de trouver une sortie, je ne comprends rien il y a trop de portes. Je vois une lumière verte indiquant la sortie, je pousse la porte, ne comprends rien c’est un vrai labyrinthe. Je demande à n’importe qui comment on sort, on me répond, je comprends rien, j’avance à tâtons, j’ouvre une porte, fermée à clef, me retourne vers une autre porte, fermée aussi, je suis coincé dans une salle remplie de portes fermées (surement la même que j’essayais d’ouvrir en boucle) je panique. Puis une porte s’ouvre : des escaliers. Horreur, je ne veux pas les prendre. Pas le choix la police me cherche. Je descends à toute vitesse, encore une boucle les escaliers sont infinis. Tant pis je continue, j’arrive finalement dehors.
Je dois trouver le métro maintenant, je suis loin de chez moi. Je demande à quelqu’un il me dit : à droite puis tout droit. Je comprends rien, ça ne veut rien dire, je ne comprends pas la notion de droite gauche etc je suis désorienté. J’avance, je redemande à une dame qui me dit : mais vous avez votre bracelet vous ne pouvez pas sortir. Mon dieu elle est au courant, elle ne veut pas que je m’échappe. Je bafouille puis pars en courant, j’arrache le bracelet. Un autre homme devant moi, je cours mais je le vois courir aussi, je ne peux pas le rattraper, impossible. Je crie, je dis «métro » il se retourne et me dit « tout droit », je cours, il fait maintenant 30°C dehors en plein soleil, j’ai toujours ma gourde, vide, j’ai très soif. Je vois une fontaine mais je suis persuadé qu’on veut m’empoisonner ou m’endormir avec cette eau pour me ramener à l’hosto, je ne prends donc pas d’eau. J’arrive au métro, pas d’argent, je demande à une dame, elle a rien, mais me voit affolé et me donne finalement des pièces, j’arrive pas à compter, je fais tout tomber, je garde que la pièce de 1 euro et m’enfuis sans rien dire, il me manque encore 1 euro.
Deux jeunes sur un banc, je demande, ils disent : « bah fraude comme tout le monde ». Je dis non, la police va me retrouver si on me chope, ils me donnent 1 euro, parfait, je cours dans le métro et cherche la machine. Je peine à cliquer c’est tactile je comprends rien je n’arrive pas à lire, ou plutôt je n’arrive pas à comprendre ce que les mots veulent dire, c’est trop complexe, je clique sur le premier truc, je vois écrit « 2 euros qq chose » je mets toutes les pièces que j’ai mais ça me dit toujours : insérez monnaie. Pourquoi ça ne marche pas ??? Ils contrôlent la machine !? Ha non fallait lire plus bas c’est bon. J’ai un ticket, mais ensuite sur la borne, y’a plusieurs façons de rentrer : cb, ticket, carte d’abonnement. J’essaye tout, rien ne marche je comprends rien. Je crie aidez moi, on m’aide. Je rentre.
Maintenant il faut trouver la ligne, y’a 4 directions, 2 métros. Y’a pleins d’escaliers, encore des boucles je suis perdu. J’arrive finalement dans le bon métro puis un autre, les gens dedans me regardent, ils me veulent du mal. J’évite leurs regards. J’arrive dehors, à 10 min à pieds de chez moi. Je cours, je sais que les flics sont chez moi, j’en suis persuadé, ils m’attendent ou alors ils ont même déjà trouvé la drogue. Ma vie est finie, prison, honte…. J’arrive chez moi, mon coloc est rentré, je cours dans ma chambre j’emballe le
lsd dans un sac et descends le cacher à la cave au fond d’un carton, bien caché (où il y restera un bout de temps je pense). Une nouvelle crainte, ils ont peut être, avec mon mail à moitié révélé plus tôt, infiltré mon ordi avec mon IP ou autre ? Un pote qui connait le
lsd me rassure petit à petit. Je me calme. Il est 16h, je me douche et mange car j’ai rien mangé depuis hier soir. Je suis exténué. A mesure que la soirée avance j’ai des angoisses en revivant des mini boucles qui sont déclenchées par un son qui se répète ou un élément visuel du décor qui se répète. J’ai des effets visuels encore mais je vois mieux, jusqu’à minuit où je me couche. Je m’endors à 5h du matin et réveil 10h. Soulagé.
Je me suis répété cet trip dans ma tête des dizaines de fois je ne sais pas pourquoi, surement pour me rassurer, pour le maîtriser.
J’imagine que pour les habitués ou ceux qui l’ont vécu ce n’est pas grand chose en fin de compte, mais quand c’est la première fois c’est autre chose…
Ce trip aurait pu être magnifique si j’avais été avec quelqu’un, ou si j’avais augmenté la dose petit à petit sans passer de 300 à 600 µg d’un coup. Peut être qu’en lisant cela, ça n’a pas l’air angoissant mais je vous jure que la peur et la terreur ressenties ont été d’une violence et d’une puissance sans pareil pour moi, je croyais n’être plus dans le réel, piégé dans un monde qui se répète sans cesse et enfermé, isolé, personne ne voulait m’aider. Boucle sur boucle…. Je n’en veux pas aux gens « rencontrés » , ils ne connaissent surement pas le
lsd et ne savent pas comment réagir, tout cela est de ma faute bien évidemment.
En y réfléchissant à tête reposée j’ai une interprétation sur les boucles (qui est peut être totalement fausse) : se pourrait-il que plus la dose augmente plus la vitesse à laquelle un évènement se répète est élevée ?
Car à 100 µg on sent cette « fusion » ou sensation d’unité avec le monde qui nous entoure mais c’est léger.
A 300 µg quand je regardais ma main je la voyais et la revoyais encore et encore mais c’était seulement une impression, je ne sais pas si je la voyais se répéter ou croyais la voir. C’était une récurrence mais légère et pas très rapide.
A 600 µg c’était ultra rapide, comme si chaque image par seconde que notre oeil voit, chacune des 24 images/sec, se répétait.
Après quant à savoir comment elles se déclenchent je sais pas. Me concernant je pense que le film n’a pas aidé mais que de
base j’ai toujours eu peur des petits espaces, peur d’y être coincé, cela à peut être un lien.
J’aimerais vraiment arriver à maitriser cet effet qui doit être extraordinaire quand on ne panique pas. J’ai pris une énorme claque, qui a rappelé à un débutant de de pas sauter les étapes et de ne pas vouloir aller trop vite. Je voulais explorer mais en gardant le contrôle, et le fait de le perdre m’a fait paniquer là où j’aurais du rester calmer et accepter, mais je ne suis pas assez expérimenté. Quand je serai prêt je recommencerai tranquillement en augmentant les doses petit à petit, avec un benzo au cas où, et quelqu’un à coté.
Dernière modification par pkpkpk (10 août 2024 à 01:57)