CSAPA et Sevrage - Problématiques

#Cons #CSAPA #dependance #Incompétence #médecin #morphine #skénan
#1 
Opalina non binaire
Nouveau membre France
24 août 2024 à 01:56
Bonjour,

J'écris ce post car je suis dans une véritable impasse et ne sait pas quoi faire, mais aussi pour partager mon témoignage si jamais il peut servir à quelqu'un.

Je prends du Skenan depuis 2 ans pour soulager de fortes douleurs pelviennes chroniques après avoir essayé énormément d'antalgiques, tous inefficaces. À cause du départ de mon médecin, les autres médecins refusant catégoriquement de poursuivre le traitement, j'ai été laissée à mon sort et contrainte de me fournir via le marché noir.

Après que la copine de mon fournisseur m'ait plusieurs fois conseillé d'être suivie et de ne plus dépenser d'argent dedans car je n'ai que 23 ans, j'étais motivée à vivre sans Skenan et faire les démarches nécessaires.

Je me suis prise une bien grosse claque en découvrant la triste réalité...

1er CSAPA : J'effectue le 1er entretien après avoir été invitée à "revenir dans 15 jours" 4x de suite, on me promet de parler de mon cas en réunion vu mon cas particulier (un TSO seul ranimerait les crises de douleur et ne peut évidemment pas être couplé à l'opiacé que j'essaie d'arrêter) et de me rappeler dans 2 jours pour voir le médecin. Plus de réponse pendant 3 mois, le coordinateur est sur répondeur et l'accueil dit ne rien savoir.

Je découvre dans cette période de temps que non seulement la méthadone donnée par mon fournisseur fait effectivement revenir ces crises de douleur insupportable, mais aussi que je la "rejette" : cela était déjà arrivé avec les opioïdes synthétiques qu'on m'avait prescrit auparavant. Je repasse au Skenan uniquement, une fausse couche horrible juste après une rupture me fait augmenter le dosage et lui rajoute la tâche d'apaiser la douleur émotionnelle...

S'ensuit un nombre incalculable d'appels et de consultations chez des médecins, des CSAPA et des services d'addictologie qui se renvoient tous la balle sans donner le moindre conseil. Évidemment, contacter le 15 ou Sos Médecins lors de crises de douleur ou de manque comme on m'a "conseillé en attendant" n'a eu pour finalité que du mépris.

Récemment, un autre CSAPA m'accorde finalement un entretien : on m'annonce directement que "Si vous arrêtez vous aurez encore mal, donc il faut un antalgique avec votre substitut".
Après avoir réexpliqué l'échec de chaque antalgique autre que le Skenan, le rejet de la méthadone et d'autres opioïdes de synthèse ainsi que la contre-productivité de mélanger les deux, on me répond "Alors vous commencez le Suboxone en continuant le Skenan". Donc coupler un opiacé (en continuant d'alimenter le marché noir) avec un mélange de substitut synthétique agoniste et d'un antagoniste qui vont bloquer les effets et créer un syndrome de sevrage.

Après ce rendez-vous, on refuse de rechercher avec moi un parcours de soins adapté : les autres membres connaissent bien mieux que moi tout le flou autour de la Circulaire Girard et de ce qui est vu comme une contre-indication ou non. On me redirige vers un énième addictologue qui n'a pas de disponibilités : retour à la case départ...

Je ne comprends pas comment des structures et personnes censées aider les patients dépendants refusent de le faire décemment ou de faire autre chose qu'un seul et unique parcours de soins pour des milliers de personnes avec des motifs et contre-indications différentes.

Je ne supporte plus de dépenser autant pour ces comprimés, ni de devoir compter mes comprimés lorsque je vais chez mon nouveau conjoint et devoir repartir en urgence lorsqu'il n'y en a plus, sans pouvoir en avoir de façon conforme malgré les primo-prescriptions et les preuves de ma pathologie, alors que je veux vivre avec lui pour de bon. Je suis dans une très sincère détresse et je me demande si je suis condamnée à rester dans cette boucle infernale ou si un espoir est accessible...

Merci d'avance

Dernière modification par Opalina (24 août 2024 à 02:02)

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#2 
silae homme
Adhérent PsychoACTIF France
24 août 2024 à 09:30
Bonjour,
Si le problème d'origine est la douleur, peut-être serait-il intéressant de consulter des médecins en centre douleur avant ceux qui sont spécialisés en addicto ?

Tu as comme tu dis essayé beaucoup de choses, mais peut-être des médecins spécialisés douleurs pourraient trouver une combinaison qui te va bien ?
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Je plussoie. Marco
 
Je plussoie aussi (Prescripteur)

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Coucou,

Tu as déjà consulté au centre anti-douleur ?

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#4 
avatar
prescripteur homme
Adhérent PsychoACTIF
24 août 2024 à 12:07
Bonjour, si ce n'est pas deja fait et si ta maladie entre dans les pathologies, fais une demande d'ALD (medecin traitant)

https://www.service-public.fr/particuli … its/F34068

Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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#5 
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filousky homme
Modérateur France
24 août 2024 à 17:55
@ SILAE

silae


Nouveau Psycho


France


Inscrit le 24 Oct 2015


100 messages



Et bien, bravo pour ton 100° message preuve de fidélité dans ton usage du forum.

Amicalement

Fil pour l'équipe de Psychoactif

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Merci !

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#6 
Opalina non binaire
Nouveau membre France
24 août 2024 à 21:22
Hello,

Merci sincèrement pour vos réponses !
J'ajoute une petite précision : l'endométriose n'a pas encore été clairement diagnostiquée (le diagnostic prend en moyenne 7 ans pour cette pathologie...) ou identifiée, d'où le fait que je n'ai pas pu la faire reconnaître comme une ALD pour le moment, et je me suis effectivement déjà rendue dans des centres de la douleur/structures "Douleurs chroniques" ainsi que chez une algologue reconnue dans le domaine de la douleur pelvienne auparavant

C'est avec ces structures-là que j'ai essayé les autres traitements de différents paliers (du tramadol LP/acupan/codéine classique à l'oxycodone) et d'autres méthodes sans médicaments, mais aucune d'efficace et les équipes sont réfractaires, malgré les échecs et les prescriptions antérieures, à l'idée de reprendre officiellement le Skenan.
Voilà pourquoi je suis bloquée dans cette boucle...

Dernière modification par Opalina (24 août 2024 à 21:23)

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#7 
avatar
prescripteur homme
Adhérent PsychoACTIF
25 août 2024 à 08:55
Bonjour, oui pour l'endometriose

https://endofrance.org/la-prise-en-char … obtention/

Il peut etre utile de te faire aider par une association.
Si j'ai un conseil c'est d'insister encore et encore sur tes douleurs (sur place, au telephone, par mail)  et de rappeler ce qui a marché et ce qui n'a pas marché. En proposant toi même un traitement c'est "facile" pour tes medecins de dire non. Mais si tu les mets au pied du mur et leur impose de trouver un traitement il faudra bien qu'ils ne se contentent pas de dire non. Et, evidemment si ça ne marche pas, insiste !
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Mais du coup le centre anti-douleur ne te prescrit plus à l'heure actuelle ? Je ne comprends pas bien. Pourquoi tu achètes au black ?

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il y'a 10 ans les medecins étaient vachement bons et a l'écoute comparé a aujourd'hui je trouve... aujourd'hui on est devenu comme avec un systeme social de pays pauvre

bonne chance a toi, la douleur c'est terrible...

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#10 
Opalina non binaire
Nouveau membre France
26 août 2024 à 03:26
Désolée Gaesha si je n'ai pas été la plus claire : c'est mon médecin traitant qui m'a prescrit le Skenan, vu que la pilule/tramadol/codéine ne faisaient rien, jusqu'à son départ (le cas assez classique du médecin laissant les patients à leur sort quand il s'en va/part à la retraite). À ce moment-là j'ai eu le suivi en centre de la douleur et avec une algologue, qui ont proposé d'autres traitements qui ne fonctionnaient pas, dont le tramadol/codéine une 2e fois, mais ne voulaient pas prescrire à nouveau le Skenan, pareil pour les autres médecins généralistes.
Je suis donc passée par le marché noir en 1er temps pour soulager la douleur avec la seule chose qui fonctionnait et me permettait d'avoir un semblant de "vie normale" jusque là, puis il y a eu la dépendance qui s'est inévitablement installée (d'autant que j'étais à 60mg et que le Skenan au marché noir est quasi-systématiquement à 100mg) et la douleur émotionnelle qui se sont ajoutées.

Je note tes conseils, Prescripteur, passer par une association et bien insister sur ce qui ne fonctionne pas/fonctionne puis sur le fait de devoir trouver une solution peut effectivement changer la donne pour une fois, je te remercie pour ces tips !

Je précise que je ne tâclais en rien les TSO ou les CSAPA en général : ça a aidé ou été efficace sur des milliers de personnes et leur a permis de sortir de la spirale infernale de la dépendance, c'est indiscutable.
C'est vraiment le fait de résumer les soins de personnes avec des besoins/motifs/contre-indications différents à seulement 2 traitements (et officiellement un 3e parfois qui n'est en fait quasi-jamais essayé) sans pouvoir ou vouloir faire des suivis adaptés à ces derniers, de les proposer de manière totalement inconsciente couplés à un opiacé en sachant très bien qu'ils bloquent celui-ci et empireront la situation puis de jeter le bébé lorsque le cas devant soi n'est pas comme dans le protocole que je trouve ridicule

Dernière modification par Opalina (26 août 2024 à 03:28)

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