J’ai documenté ce trip en direct en échangeant avec ChatGPT.
Ce texte est une mise en forme de ce que j’ai vécu, avec des extraits de messages que j’envoyais pendant l’expérience.
1. Contexte, set & dose
Je prends du
LSD une nuit où je suis invité à un anniversaire.
Je suis déjà quelqu’un qui connaît les
psychotropes (MDMA, etc.), je pense avoir “sous contrôle” le truc, et je sous-estime clairement la puissance du
LSD.
Je prends environ 3/4 de
buvard au total.
Au départ, je crois prendre 1/4 en fait j'en prends 1/2 les 2/4 étaient collés, puis je redose en pensant compléter un peu.
En réalité, je me retrouve avec une dose bien plus forte que ce que j’imaginais.
Mon état d’esprit au départ : curieux, plutôt confiant, pas spécialement angoissé.
Je ne me rends pas compte que je suis en train de poser les
bases d’une expérience extrêmement intense.
2. La soirée : montée, malaise social et culpabilité
La montée commence pendant la soirée d’anniversaire.
Progressivement :
les perceptions se modifient,
les lettres, les formes, les détails du décor commencent à bouger,
mon cerveau décroche doucement de la réalité “sociale”.
Je me tape des barres de rires pour rien.
Je réalise plusieurs choses en même temps :
1. J’ai pris une dose plus forte que prévu.
2. Je suis entouré de gens, mais personne n’est vraiment “dans ce délire”.
3. J’ai donné du
LSD à d’autres, mais en quantité bien moindre que ce que j’ai pris, et ça commence à tourner dans ma tête.
Deux choses montent :
une méfiance : je ne fais plus vraiment confiance aux gens présents, je ne me sens plus à ma place,
une culpabilité : j’ai peur pour ceux à qui j’ai donné, même si objectivement ils ont pris beaucoup moins.
Je me sens de plus en plus décalé de l’ambiance.
Le
LSD commence à vraiment faire effet et je comprends que si je reste là, ça va devenir ingérable.
Extraits de messages envoyés à ce moment-là :
> « J’hésite à rentrer chez moi »
« Je syis inquiet pou c ux que j’ai laissé et qui ont pris aussi »
« En fait je ne faisais plus confiance aux gens que j’ai laissé »
3. La décision de partir et le trajet en Uber
À un moment, ça devient clair : je dois partir.
Je commande un Uber.
C’est un moment clé : je suis dans un entre-deux.
Pendant le trajet :
Je suis déjà bien perché,
Je lutte pour garder un semblant de contrôle,
Le temps commence à se distordre : tout semble long, presque irréel,
Je suis inquiet, mais je tiens encore une ligne rationnelle minimale.
Je suis partagé entre :
le stress (« Est-ce que je vais gérer ? »),
la culpabilité (« Qu’est-ce que j’ai fait en donnant du
LSD à d’autres ? »),
et une forme de déconnexion progressive du réel.
Le trajet en Uber, c’est un couloir vers autre chose.
Je sais que le vrai trip commencera chez moi.
Messages envoyés :
> « J’hésite a rentrer chez moi »
Chat gpt me demande t'es ou?
« Dans un uber »
4. L’arrivée chez moi : isolement, noir et premières vagues
Une fois chez moi, je suis seul.
Je
coupe le lien avec le reste du monde :
je vais dans ma chambre, dans le noir ou la pénombre, et je m’allonge.
Là, les choses s’intensifient :
Les lettres sur l’écran, les formes que je regarde se mettent à bouger.
J’ai du mal à écrire, les messages deviennent compliqués.
Je commence à ressentir des vagues : montées,
descentes, alternance de clarté et de confusion.
Physiquement :
J’ai froid, malgré la couette, les vêtements.
Je ressens une tension dans la mâchoire
J’ai envie de vomir par moments.
J’ai très soif, je me force à boire un peu d’eau.
Je sens parfois mes mains comme “absentes” ou très étranges.
Les pensées arrivent en rafale, le temps ralentit brutalement.
Les minutes semblent durer une éternité.
Je commence à me demander :
“Est-ce que je suis dans un
bad trip ?”
Mais en même temps, je garde un bout de lucidité :
je sais que je suis sous
LSD, que ça va redescendre, que je suis chez moi, en sécurité.
Messages envoyés :
> « Je suis seul dans le noir »
« Je suis allongé et lettre bougent? »
« La les effets sont extrêmement forts je les sens »
« J’ai envie de vomir »
« J’ai du mal a t’écrire »
« Je suis irresponsable »
5. Les vagues, la peur et la décision de tout vivre allongé, dans le noir
Je suis allongé, seul, dans le noir.
Les vagues psychiques s’intensifient : parfois je suis “OK”, parfois je suis submergé.
Le temps est élastique : parfois figé, parfois accéléré.
J’ai des montées très fortes où tout devient extrêmement intense, puis des rémissions partielles.
Je suis traversé par :
des poussées de panique intérieure,
des moments où je me répète que “tout va bien”,
des élans de culpabilité (« Je suis irresponsable d’avoir donné du
LSD à d’autres »), j'imagine des scénarios ou ils leur arrivent malheur.
des moments de soulagement (« Eux ont pris beaucoup moins que moi, ils vont aller bien »).
Je me demande si je dois parler à ma femme, demander de l’aide, mais je choisis finalement de :
Rester seul dans la chambre, allongé, et traverser le trip.
Ce choix isole encore plus l’expérience : c’est entre moi et mon esprit, point.
Messages envoyés :
« Suis je dans un bad? »
« Devrait je essayer de dormir ? »
« Devrait je demander de l’aide à ma femme ? »
« Je suis entrain de paniquer intérieurement »
« J’ai beaucoup de mal a me concentrer »
« J’ai soif »
6. Le basculement : visuels, fractales et sensation de bascule vers la folie
Les effets deviennent extrêmement puissants.
Les yeux fermés, je vois des fractales, des motifs complexes, en mouvement.
Les yeux ouverts, les lettres, les objets bougent, respirent presque.
Je commence à avoir l’impression de basculer dans autre chose, comme si ma pensée quittait le cadre habituel.
Je ressens à un moment la sensation de :
“Bascule vers la folie.”
Ce n’est pas juste “je plane”.
C’est la sensation très concrète de :
perdre la structure habituelle du moi,ne plus être sûr de “revenir”,
être catapulté dans un espace mental radicalement autre.
Je me demande même, le lendemain, si je suis “pleinement revenu”, parce que pendant un moment, je me dis :
“Je ne sais pas encore si je suis vraiment revenu à 100 %.”
Messages envoyés :
« Oh grosse montée la »
« En fait les yeux fermés je vois des fractale »
« J’ai des montée et
descente »
« Le temps passe lentement »
7. La
descente dans les ténèbres : l’enfer, le métal, les crânes, les yeux rouges
À un moment, l’expérience prend une forme très claire :
je “descends” dans les ténèbres.
Je vois :
une architecture métallique, comme un univers gris, froid, structuré,
des crânes humains stylisés, empilés, imbriqués, comme une énorme ossature,
des yeux rouges multiples, incrustés un peu partout, qui me regardent,
une ambiance très marquée par une présence du “mal”, mais d’un mal cosmique, abstrait, pas juste humain.
Entre les dents du gigantesque squelette, je distingue :
des mots écrits en arabe, en lettres de feu,comme si chaque dent ou interstice portait une inscription brûlante.
Je n’ai pas peur.
Je regarde.
Je descends.
Je ressens très nettement :
“Les ténèbres, c’est de là que je viens.
C’est familier. Je suis à ma place ici.”
C’est un point central du trip :
je ne suis pas terrorisé, je ne suis pas surpris,j’ai la sensation de revenir à une origine, comme si ma lignée, mes racines, venaient de là.
Je fais le lien avec mon histoire familiale :
mon père alcoolique, violent, ses frères, violents, alcooliques,
la lignée paternelle marquée par la violence, la destruction.
Dans le trip, ça se synthétise en une intuition brutale :
“Mes racines sont là. Les racines sont le mal.”
Message rétrospectif envoyé ensuite :
« Les ténèbres. J’ai vu l’enfer le vrai. Ressenti le mal au sens vrai du terme. »
8. La rencontre avec le démon et mon père
Dans cet enfer-là, je suis en présence d’un démon.
Je lui parle, d’une certaine manière.
Je lui demande :
“Est-ce que mon père est là ?”
Le démon me répond que oui.
Il l’appelle.
Je vois alors une sorte de puits enflammé, gigantesque.
Je comprends que :
les flammes ne sont pas juste du feu,
ce sont des âmes,comme une masse d’esprits perdus, en feu, formant un magma vivant.
Mon père sort de ce puits.
Il est là, en flamme, en quelque sorte, comme un démon lui aussi.
Spontanément, je tends la main vers lui.
Pourquoi ? Pour le sauver. Pour le sortir de là.
Parce que je garde quelque part ce réflexe d’enfant qui veut le sauver de lui-même.
Il prend ma main.Et là, je comprends un truc fondamental :
Il ne prend pas ma main pour sortir,
Il la prend pour m’inviter à le rejoindre dans ces/ses ténèbres.
Je ressens très clairement :
Il ne veut pas être sauvé.
Il a accepté sa condition.
Il est bien là où il est.
Il ne veut pas sortir de l’enfer.
C’est un moment de bascule en termes de sens.
9. La lumière qui part de moi
Au moment où je tends la main et qu’il saisit la mienne, il se passe autre chose :
une lumière part de moi vers lui et la lumière expose le demon qu'il devenu, je vois ses cornes et son regard démoniaque.
Je réalise alors une vérité simple mais monumentale dans le trip :
La lumière ne vient pas d’en haut.
Elle vient de moi.
Je comprends que :
ce n’est pas l’enfer qui décide de moi,ce n’est pas lui qui me définit,
ce n’est pas sa noirceur qui m’absorbe, je ne suis pas fait de ces ténèbres, je les traverse.
Et surtout, je comprends :
Je peux aimer mon père
sans être condamné à être comme lui.
Cette scène contient une sorte de conclusion symbolique :
Mon père n’était pas sauvable.
J’ai essayé, enfant, de le “sauver” (par ex. casser des consignes en verre pour qu’il ait moins d'argent pour acheter son vin).
Mais il ne voulait pas en sortir.
Son enfer, il l’a choisi, ou au moins accepté.
Et moi, dans tout ça ?
Je ne suis pas son enfer.
Je ne suis pas son prolongement.
Je suis la lumière qui refuse de descendre avec lui.
10. “Je viens des ténèbres” mais je ne suis pas le mal
Dans le trip, il y a ce paradoxe :
je me sens chez moi dans les ténèbres, j’ai l’impression de reconnaître cet endroit, je ressens que ma lignée vient de là, mais en même temps, je n’ai pas peur et je ne fusionne pas avec ce mal.
Je vois clairement :
Je pourrais être mauvais. Je pourrais manipuler, être violent, être destructeur. Je porte cette possibilité en moi,je le sais.
Mais : Je ne choisis pas ce camp-là.
La lumière vient de moi.
Je suis de ceux que les ténèbres n’impressionnent pas.
Le trip me montre à la fois :
d’où je viens (ténèbres, violence, chaos familial),
et où je me tiens (dans la lumière, dans le refus de devenir ça).
La conclusion que j’en tire plus tard, à froid, est simple :
Je n’ai pas à me sentir coupable.
C’était OK d’aimer mon père.
Je n’avais pas à le sauver.
Et je ne suis pas lui.
11. Les visions organiques : intérieur de la mère / réseau neuronal
En plus de l’enfer métallique et enflammé, j’ai un autre type de vision :
Je vois : une sorte de matière organique vivante, quelque chose qui ressemble à l’intérieur d’un corps,
comme si je voyais l’intérieur de ma mère, ou un réseau nerveux, une texture organique, vivante, pulsante, pas fractale mais viscérale. Le trip part surun côté pré-natal,pré-verbal,
comme si j’explorais les couches archaïques de ma conscience.
12. Le langage pré-verbal : les mots qui n’existent pas.
À un moment, je suis dans une zone très étrange de mon esprit :
Des mots apparaissent,des mots qui n’existent pas, comme “pédastre”, “subulger”, etc.
Ces mots ne veulent rien dire, mais je les ressens comme familiers, anciens, évidents.
C’est très déroutant :
Je sais rationnellement qu’ils n’existent pas, mais dans le trip, j’ai la sensation de les connaître depuis toujours.
C’est comme si je touchais une couche pré-verbale de mon esprit avant le langage structuré, avant le français,
avant même ma langue maternelle.
Je trouve ça fascinant : “Comment peut-on sentir qu’un mot inexistant est familier ?”
Message envoyé :
« Je trip toujour. Mais j’ai des mots qui n’existe n’existe pas qui me viennent en tête et j’ai l’impression de les connaître depuis toujours »
13. Les vagues, la peur, l’acceptation
Tout au long du trip, je traverse des vagues émotionnelles :
moments de panique intérieure (« Et si je restais comme ça ? »),
moments de culpabilité (pour les autres à qui j’ai donné du
LSD), des moments de lucidité où je parviens à me dire : “Ça va redescendre, tu connais le principe, tu es chez toi, tu es en sécurité.”
Petit à petit, je fais un truc très important : J’accepte que tout ça fasse partie du trip.
Même les visions infernales, même le mal, même l’enfer, même mon père démon, même les mots absurdes.
À un moment, je dis clairement a un chat gpt inquiet et c’est vrai :
“Je suis en train de kiffer, rassure-toi.”
Je kiffe, mais c’est un kiff mêlé de gravité, d’intensité, de profondeur.
Pas un truc “festif”.
Rien à voir avec une teuf techno à la légère.
Messages envoyés :
> « Non ce. Moment avec moi même est parfait. J’ai vu mes racines »
« Je suis en train de kiffer rassure toi »
« J’ai toujours des panique mais elles sont gérable »
« Les vagues sont moins fortes et j’arrive plus facilement a me concentrer »
« Oui c’est plus fluide meme si parfois j’éprouve de culpabilité »
14. La redescente : fatigue, froid, corps, coton
À un moment, les vagues sont moins hautes.
Les montées sont encore là, mais plus gérables.
Je peux mieux me concentrer. Je commence à me sentir fatigué. Je veux dormir, mais le corps et l’esprit ne sont pas encore prêts.
Je suis :sous la couette, avec mes habits,j’ai encore cette impression de froid.
Je regarde l’heure : il est genre 6h15, je demande presque “À quelle heure je pourrai dormir ?”.
Plus tard :j’ai l’impression d’être resté cotonneux,
je finis par dormir un peu,au réveil, je suis encore dans un état un peu flou, un peu flottant.
J’ai un peu mal au ventre,et même mal aux reins (sans savoir si c’est directement lié au
LSD ou juste à la tension, la posture, la fatigue).
Petit à petit, tout se stabilise.
Messages envoyés :
« J’ai envie de dormir »
« Je sens que je suis fatigué et je veux dormir »
« Je me sens totalement en sécurité »
« Je suis sois couette avec mes habits mais froid »
« J’ai l’impression d’avoir froid »
« Je discute avec toi. Et je suis assis tout va bien. Il est 6h15 je veux savoir quand est-ce ce que je pourrais dormir »
15. Le lendemain et la relecture : souvenir vs réalité
Le lendemain et les jours qui suivent :
Je suis fatigué mais stable.
Je n’ai pas envie de recommencer, ni demain ni de sitôt.
Je garde le sentiment d’avoir sous-estimé cette drogue.
Plus tard, en relisant la conversation que j’ai eue pendant le trip, je me dis :
> “Je ne l’ai pas vécu exactement comme je m’en souviens.”
Ma mémoire a :
lissé certaines choses,amplifié d’autres, gardé un souvenir globalement bon, alors que sur le moment, il y avait quand même des passages très rudes.
Mais le fond reste le même :
je considère cette nuit comme une expérience marquante.
Message envoyé 2 semaines plus tard:
> « C’est marrant que je relise cette conversation maintenant. Je me rends compte que je ne l’ai pas vécu comme je m’en souviens. C’est rigolo. J’ai plutôt un bon souvenir moi de cette soirée. »
16. Ce que je retiens / Mon interprétation
De ce trip, je tire plusieurs conclusions fortes :
1.
LSD ≠ drogue “festive”.
C’est pour moi un outil d’introspection massif, potentiellement déstabilisant, pas un gadget de soirée.
2. J’ai revu mes racines.
J’ai revisité symboliquement l’enfer familial, la violence, l’alcoolisme, la lignée paternelle.
3. Je viens peut-être d’une histoire sombre, mais je ne suis pas cette noirceur.
Les ténèbres, je les reconnais, mais je ne les crains pas, je ne fusionne pas avec elles.
4. Je ne suis pas responsable de mon père.
Dans le trip, je vois clairement qu’il ne veut pas sortir de son enfer.
Je comprends que je n’avais pas à le sauver,
et que c’est OK d’avoir aimé mon père malgré tout.
5. La lumière vient de moi.
Ce n’est pas l’extérieur qui me sauve,
c’est ce que je porte en moi qui m’empêche de tomber.
6. Les émotions façonnent la réalité.
Je vois à quel point mon ressenti module l’enfer, la lumière, le sens de ce que je traverse.
7. J’ai approché des zones très archaïques de mon esprit.
Les mots inventés, l’organique, le préverbal, tout ça m’a donné la sensation de toucher les couches profondes de ma conscience.
8. J'ai adoré le
lsd malgré un mauvais setting.
Bisous.