Bonsoir, voici mon trip-report sur une *assez* mauvaise expérience avec le
Kanna.
Prise : 00h30 | Contexte soloJ’ai pris vers 00h30. J’étais dans un mood un peu triste et solitaire. J’avais vraiment envie de sortir, mais personne n’était dispo à cause de la période des fêtes. J’ai donc décidé de tester le
kanna, une substance que j’avais déjà consommée trois fois auparavant, toujours en association avec de la
weed et ou de l’alcool, et à faible dosage en
sniff. Jusqu’ici, les effets avaient été plutôt stimulants mais légers, sans vraie montée, quelque chose de doux et contrôlable.
Le produit était un extrait d'un site bien connus, dans sa version "extrême" donc estampillé "fort".
J’ai une micro balance, mais elle a visiblement buggué. Malgré la poudre ajoutée, le poids ne montait pas. D’habitude, je prends l’équivalent d’une clé et demie pour un effet léger. Cette fois, pensant être dans les mêmes ordres de grandeur, j’ai clairement surdosé. J’ai fait deux grosses traces sans savoir précisément quelle quantité j’avais prise. C’est là que se situe ma première erreur.
J’ai sous-estimé le produit en le considérant comme subtil. Étant dans un mood calme, voire un peu déprimé, je voulais tester le
kanna seul, sans musique de soirée, sans
alcool ni
weed, simplement pour voir ce que valait la substance à l’état brut.
Je prépare donc mes deux traces devant mon PC, lance un son techno, puis les inhale, une trace dans chaque narine, à l’aide d’une paille en papier roulé. D’habitude, je sniffais directement depuis la paume de ma main. Avec le recul, je pense que la paille m’a fait absorber plus de produit et plus profondément. (si jamais certains pensent que c’est effectivement ça, n’hésitez pas à me le dire).
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MontéeAu début, rien. Juste l’effet placebo du
sniff, quelques souvenirs de consommations passées, un bon mood et de l’attente, sans m’attendre à quoi que ce soit d’intense. Mon objectif était simplement d’être posé, légèrement défoncé, comme après un bon
joint.
Mais trois à quatre minutes après, ça commence à monter.
J’étais en train de bouger sur la musique, navigateur ouvert sur YouTube, quand je remarque un effet très étrange. Ma vision avait de la latence. Je déplaçais mes yeux d’un point à un autre et l’image mettait presque une seconde à suivre. Je n’avais jamais ressenti ça aussi fortement. C’était à la fois fascinant et inquiétant.
L’anxiété monte d’un coup. Je réalise immédiatement que j’ai pris beaucoup trop. Je me dis qu’il va falloir assumer. D’habitude, avec des substances plus fortes comme la
MDMA, je me rassure en pensant en termes de vagues et en me laissant porter. Mais là, dans ce mood, je ne m’attendais absolument pas à une montée aussi violente, surtout en étant seul chez moi.
Ma copine était partie pour les fêtes, je me sentais déjà isolé, et une pensée s’impose. Si ça part en couille, je suis seul et je ne peux appeler personne.
Je me lève et vais à la salle de bain. Ma vision est floue, mais paradoxalement je suis ultra focus. Mon esprit fonctionne en mode problème solution. Je me parle à voix haute pour me rassurer. Ok, on va aller dans la salle de bain. J’avais sûrement l’air fou.
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PicJ’allume la lumière et me regarde dans le miroir. Mes pupilles sont extrêmement dilatées, comme sous
MDMA. En contexte festif, j’aurais trouvé ça drôle ou excitant. Là, c’était tout sauf ce que je voulais vivre. C’était aussi la première fois que le
kanna me dilatait autant les yeux.
Malgré l’angoisse, mon esprit reste étonnamment clair. Sans trop savoir comment, je décide d’agir intelligemment. Je prends une enceinte, mets une musique plus chill, The House of the Rising Sun, et lance une douche chaude. Mon objectif est simple. Transformer un moment potentiellement traumatisant en quelque chose de supportable, voire agréable.
À ce moment-là, mon cœur tambourine et je tremble énormément. La stimulation est intense, bien plus que tout ce que j’avais connu jusque-là. Je comprends enfin ce que certains potes décrivent sous
cocaïne. Le corps réclame le mouvement sans que l’esprit ne le souhaite vraiment.
Sous la douche, j’alterne entre eau chaude et eau tiède. L’anxiété est à son maximum. Les pensées intrusives arrivent. J’ai vraiment l’impression que je vais mourir là, seul, juste pour avoir voulu tester une poudre. Je me sens complètement idiot.
Je reste environ trente minutes sous la douche, le temps que toute la montée passe. Rien que l’idée de sortir dans l’appartement froid me semble insupportable. Les effets arrivent par vagues successives, toutes aussi intenses. Ça monte, le cœur s’emballe, l’envie de bouger est forte, puis ça redescend légèrement, avant de repartir à nouveau. Ce cycle se répète pendant une bonne demi-heure.
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Redescente progressive
Après la douche, je me sens un peu plus calme. Ma vision redevient normale et les tremblements diminuent. Je sors, m’enveloppe dans une serviette et vois mon lit. Il m’appelle. Je sais que ça va être mon cocon.
Allongé, je décide de parler à ChatGPT, ce qui me rassure énormément. J’échange avec lui pendant environ quarante-cinq minutes.
À ce moment-là, il n’y a rien d’agréable dans les effets. Je veux juste que ça s’arrête. Je suis bien physiquement dans le lit, mais impossible de dormir. Je me sens seul, inutilement stimulé, avec une nausée intense. Regarder une vidéo me dégoûte. Dès que je ne parle plus, l’angoisse revient immédiatement.
Je ressens aussi des vagues de frissons qui partent de la nuque et remontent jusqu’au cerveau. En soirée, j’aurais probablement trouvé ça incroyable. Là, c’était trop intense. Je fais des exercices de respiration, mets un podcast calme et essaie malgré tout de trouver le sommeil.
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Fin des effets
Environ une heure quarante-cinq après la prise, je suis en redescente totale. Les effets disparaissent presque complètement. Heureusement, cette substance ne dure pas longtemps. Je n’ai pas ressenti de distorsion temporelle. Au contraire, le temps semblait passer plutôt vite.
Mon ressenti global est très clair. J’ai eu l’impression de vivre une sorte de
cocaïne légale.
Le côté stimulant est extrêmement puissant, probablement très agréable en soirée, mais en solo, ce n’est clairement pas quelque chose que je voulais vivre. Et pourtant, je me le suis infligé.
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ConclusionJe ne juge absolument pas les consommateurs de
kanna, ni la substance en elle-même. Elle a des effets intéressants et reste trop méconnue. Mais cette expérience m’a appris deux choses essentielles.
Premièrement, ne jamais consommer seul sans avoir quelqu’un à prévenir ou à appeler.
Deuxièmement, ne jamais sous-estimer un produit, même quand on pense bien le connaître.
Le
kanna est très versatile. Parfois stimulant, parfois légèrement anxiolytique. Mais à fort dosage, surtout en extrait, ça se rapproche clairement d’une substance dure. Si on n’est pas prêt mentalement, l’expérience peut être très éprouvante.
Si quelqu’un peut confirmer qu’il s’agissait bien d’un surdosage, ça m’aiderait beaucoup. Cette expérience m’a clairement refroidi à l’idée d’en reprendre. Heureusement que j’étais chez moi avec une douche. En public, ça aurait été la panique totale.
Si vous avez vécu des expériences similaires, je suis preneur. Il y a très peu de
trip reports détaillés sur cette substance.
Dosez prudemment et ne sous-estimez jamais les extraits. Mieux vaut
redrop que subir une montée trop violente.
PS. Le kanna avec la weed, en très petites quantités des deux, synergise vraiment bien.