[ Après le sevrage ]
Mon 1er sevrage...

Bonjour Loris,

Salut à  toi, je t'encourage dans ta démarche... vraiment ! 3 mois de came, c'est vraiment pas beaucoup dans l'absolu et même si le manque et les cravings sont déjà  installés, ce n'est pas encore "profond". C'est un moment du temps où tu peux te défaire de ça rapidement. Inutile de te dire qu'après ça se complique et tu pars là  dedans pour.... x années. Mais ça, tu le sais déjà . En plus, au bout de 3 mois, ça y est, t'as déjà  fait le tour de toute l'expérience, tu n'as plus rien à  y apprendre. Le reste ne sera que répétition et années un peu foutu en l'air...

Il faut pas s'inquiéter sur ce "phénomène" qui t'arrive - car déjà  ton sevrage n'est certainement pas complètement terminé - car tu as prolongé la consommation de came avec la méthadone - qui elle - se déconcentre très doucement. Pour vraiment aller mieux, il faudra attendre que le sevrage physique soit déjà  vraiment terminé, dans ton cas, celui de l’héroïne est fini mais il reste les effluves de méthadone , je pense qu'il faut compter 10-12 jours après la dernière prise de métha. Si tu as l'impression que "le manque" est passé, c'est déjà  super - mais ça ne veux pas dire que le sevrage physique (métabolique j'entends) est fini. Il y a des symptômes physiques à  expression "psychique" qui souvent, s'estompe réellement à  l'issu du nettoyage.

Une fois arrivé là , je t'encourage à  tout faire pour continuer la route que vous vous êtes choisi. Tu risques d'arriver dans la période rouge, là  ou ça devient plus difficile de pas craquer pour un petit truc, ce que les gens appellent "le post sevrage" ou "manque psychologique" , peut importe le nom - c'est la période qui suit un sevrage d'opiacés au cours de laquelle le plaisir est encore bien en tête.  A partir de là , tu risques d'avoir un changement de perspective par rapport à  la came.

Pour moi le manque psychologique se traduit comme ça :
- Ca me l'impression que y a moyen de gérer "facilement". Si je me sens clean et là , plus rien n'interdit de consommer.
- Ca me donne l'impression que les compteurs sont remis à  zéro, qu'il y a nouveau du crédit - et les envies se font de plus en plus forte... ca envahit l'espace parfois pendant une heure ou deux. Et ensuite grosse frustration... puis à  nouveau, ça va mieux. Ca fait des va et vient. Dur de s'accrocher. Il y a des jours ou ca va, ca se passe bien et je me dis "c'est bon j'en reprendrais jamais!!" ... et puis de manière imprévisible, ca me tombe dessus d'un coup. Et si j'y allais ???? Ca fait tellement longtemps !
- Ca ronge ça ronge, ça "gratte" et j'ai toujours dans l'idée fausse qu'au fond, je peux en prendre une fois ou deux sans raccrocher derrière - que ce coup là , ca sera différent. A mesure que je me questionne, il y a comme un débat intérieur qui s'amorce avec une petite voix qui me dit "n'y retourne pas, il y a que de la souffrance, tu viens juste de t'en sortir, tu vas tout foutre en l'air" suivi d'une autre voix qui me raconte autre chose "oui mais t'as assuré, tu gères, t'es clean, t'as réussi à  arrêter, tu peux très bien en reprendre un peu, juste ce soir, et puis là  tout clean, l'effet sera super fort, ce sera top, ca te refera comme au début... blabla... pourquoi t'en priver?" etc..." Ce genre de pensée m'envahit et très souvent, sans prévenir, un moment donné j'en ai trop marre de cette obsession, je pète un plomb et je courre en chercher. Sur la route, je frétille, c'est magique - j'ai l'impression que je vais trouver le Graal.

Le problème quand on reconsomme juste à  la sortie d'un sevrage - même très peu - ca réenclenche tout le processus de manque, pas aussi violemment bien sûr, mais de nouveau 4 jours pas bien à  traverser, à  nouveau les frissons, à  niveau la fatigue généralisée etc... et quand on vient déjà  d'en bouffer pendant 10 jours non stop et quand on en sort à  peine, et qu'il faut recommencer - ça rend dingue ! Je ne compte plus le nombre de sevrage brut que j'avais réussi physiquement et que j'ai connement gâché pour quasiment rien.

Mais pour conclure, je te dirais que cette phase s'achève en quelques semaines à  la seule et unique condition de pas en reprendre, même pas une petite trace. Le premier mois est rude, surtout les vendredis soirs et les moments d'ennui que l'on pourrait boucher avec la came. Tant qu'il y a de l'occupation, ca va mais dès que l'ennui survient... attention danger.
Le second mois, ca va mieux, les pensées se font plus rares et il ya moyen de se "raisonner" meme si il y a encore quelques pics de serrage ou il ne faut pas tombé sur un dealer dans la rue sinon c'est mort. A partir du troisième mois, ça devient de plus en plus comme avant d'en avoir pris pour la première fois - j'y pense presque jamais - mais mais... on est jamais à  l'abri d'une grosse crise d'envie à  s'en déchirer les boyaux. Et ça, c'est à  vie, il me semble.

En tout cas, à  chaque fois que j'ai réussi à  tenir les cravings du premier mois - j'ai réussi à  m'abstenir des périodes assez longues. Une fois la porte fermée, pour moi, elle reste bien fermée.  Chaque jour qui passe te reconstruit un peu plus et un peu mieux. C'est un processus lent, il faut s'efforcer de pas y penser, et pour ça il y a pas le choix, il faut remplir... le VIDE ! Il faut reprendre un maximum d'activités....

La règle d'or pour que ça marche : abstinence totale.

Si tu tiens le choc, alors peut être que d'ici un ou deux ans, tu pourras gérer (c'est risqué) et te faire des petits plaisirs 2-3 fois par an....

Si tout cela, te semble ingérable et que tu finis par y revenir, c'est pas dramatique mais cela voudra sérieusement dire qu'un traitement de substitution serait une meilleure formule que le clean absolu.

Courage,
Ziggy

Merci a vous pour vos réponses. Demain, nous finissons la 3ème semaine sans came et aujourd'hui cela fait 12j que nous n'avons pas pris de métha.
J'essaye de faire le maximum dans la journée pour m'occuper l'esprit et ne pas trop penser à  la came. Même si par moment, j'ai envie de sauter dans le 1er bus et de courrir en acheter mais je me résonne, j'me dit que c'est de la merde, que ça ne m'apporte rien de bon dans la vie et puis c'est jeter de l'argent par les fenêtres. Parce qu'étrangement on arrivait toujours a avoir 20€ par jour alors que ni mon copain ni moi ne travaillons
Je pense aussi que le fait qu'on est envie de s'en sortir après une courte période de consommation peut jouer en notre faveur. 3 mois ce n'est rien et en plus juste en sniff. J'essaye aussi de renouer des contacts avec mes amis non drogués. J'ai d'ailleurs parlé de cette période a deux amies, ça m'a fait beaucoup de bien de parler sans être jugée même si elles ne consomment pas du tout, elles ont su m'écouter et me comprendre. Je vous remercie aussi surtout toi Ziggy pour ton long message, qui me prépare à  la suite du sevrage. Et j'espère qu'avec toutes ces infos, je ne serais pas tenter par cette petite trace qui s'en mentir serait très bien accueillie mais je me connais, je tombe facilement et rapidement accroc. Il y a 2 ans j'ai stoppé la clope pendant 2 mois et bêtement j'ai repris 1 clope, ça peut pas me faire de mal et paf une semaine après je refumais un paquet par jour Donc je vais faire tout mon possible pour ne pas reprendre cette petite trace!
Je vous remercie encore de me lire.
A bientôt
Loriss

Dernière modification par Loriss_42 (25 octobre 2013 à 12:37)

Merci Roubz pour mon copain s'est assez dur pour lui, beaucoup de sauts d'humeur, difficultés a dormir mais je sais qu'il n'ira pas en chercher parce qu'il est assez agoraphobe. Et puis il me dit non quand je veux craquer et je lui dis non quand c'est lui qui veut. C'est plus rare enfin il ne m'en parle pas beaucoup. J'crois que pour lui si il n'en parle pas c'est pour faire comme si cela n'existait pas (plus).
Pour ce qui est des amis "tox" nous ne les voyons plus et nous avons eu des problèmes avec d'autres amis a cause de la came mais avec le recul je me dis qu'en faite ce n'était pas de réels amis sinon ils auraient essayer de nous aider plutot que de nous dégager de la bande de potes parce qu'on se camait :s
J'essaye de prendre soin de mon ami au maximum et de ne pas m'énerver contre lui quand il est a cran!
J'espère vraiment que tout cela est derrière nous et que nous reprendrons une existence normale.
Loriss

Dernière modification par Loriss_42 (25 octobre 2013 à 18:14)

Merci Ziggy de prendre du temps pour me préparer a la suite du sevrage (après-sevrage). Ta petite histoire de l'alien me fait penser au petit monstre du tabac dans le bouquin d'Allan Carr. Et avec cette petite histoire j'arrivais facilement a supporter mes envies tabagiques. Mais je pense que la came c'est différent :s
J'ai assez peur de ces fortes envies parce que je me connais je suis assez faible! Je me laisse facilement tenter! En sachant cela, je vais essayer au mieux de me préparer a ces désirs. Et je viendrais surement ici pour parler de ces envies!!
Avec le recul, j'me dis que c'est une bêtise d'avoir mis le nez dedans, je connaissais un peu le produit puisque j'en avais consommé en etant plus jeune! Je savais le pouvoir qu'elle a sur moi. Je n'en avais pas repris pendant 8 ans (mais a l'époque on ne pouvait pas dire que j'en consommais énormement 1GR en une semaine, j'trouve ça raisonnable).
J'aimerais me défaire de toutes mes addictions, je commence par la came et ensuite j'attaque fumette + tabac! J'aimerais une vie saine... Je ne sais pas si j'y arriverai. Mais pour l'instant je mets tout en oeuvre pour y parvenir! Ça fait du bien de parler de ça, avec des gens qui sont passés par la et qui comprennent ce que je ressens et la difficulté qu'est de réussir a se débarasser de la came.
Bises
Loriss

Comment tu t'en sors ? Et oui le samedi est un jour redoutable dans les premiers weekend sans came... l'alien a la dalle ! allez donne des news et si tu as tapé, ne culpabilise pas au contraire..... allez moi je me lance aussi, pour l'instant j'ai 40 minutes de clean :)

C'est super Loris,

A te lire, j'ai le sentiment que t'as vraiment une chance de l'emporter !!! je te trouve bien lucide et bien aguerrie, ce qui est une chance pour un premier sevrage. Quand je repense à  mon premier sevrage d'H, je ne m'étais pas préparé du tout, j'étais sur d’être le plus fort et une fois que je suis redevenu clean dans le corps, je me suis bêtement dit que je serai capable d'en prendre juste un soir. Il m'aura fallu me casser la gueule un paquet de fois avant de devenir plus humble - et être lucide sur cette affaire....

Comme tu l'as vu, l'envie oscille, disparait, revient, repart, surgit de nouveau... bon tant que ça te fais ça, cela veut dire qu'il y a encore du travail qui a lieu au niveau neurologique au niveau de tes récepteurs, cela veut dire que tu es encore en sevrage physique (mais la toute fin) c'est en train de se remettre en place, il faut au moins un bon mois sans aucun opiacés pour que la cervelle arrive à  bien récupérer.

Si tu veux que ça marche, c'est comme en sport, il faut faire comme c'est prévu : et pour que ça marche c'est facile c'est ABSTINENCE. Si tu consommes, vu que c'est très sensible tu REACTIVES tout. Si tu prends un peu de codéine (c'est un opiacé) PAREIL. Donc oui, tu l'as bien senti, MAUVAISE IDEE !

Quand ton sevrage métabolique sera vraiment terminé, tu vas voir, à  un moment donné, il y a un truc, qui se passe -  je peux pas le décrire -  mais tu vas le sentir toi aussi bientôt (en tout cas beaucoup de gens le ressentent) c'est le sentiment que la parenthèse came se referme et que tu viens de passer à  droite, en dehors de la parenthèse...

A partir de ce moment là , tu verras c'est de plus en plus facile de dire NON, tu risques meme de te demander comment tu faisais pour accepter de prendre un produit qui a autant de conséquences sur le qutodien...

Il y a un calcul qui est simple. Si tu retapes, ok c'est pas la mort, c'est pas si grave mais... tu perds du temps et pas qu'un peu. Imaginons que tu tiennes 21 jours. Tu retapes. En gros, ca rouvre la porte, ca dérègle tes centres nerveux, c'est un peu comme repartir au premier jour. Or c'est les premiers semaines les plus dures. Il suffit donc de taper 5 fois de suite tout les 21 jours, pour en etre toujours à  tourner au début ca revient à  vivre 5*3 semaines difficiles et ce, pour aucun progres. Alors que si tu n'avais plus rien pris, tu fêterais tes 6 mois sans rien avec seulement 3 semaines difficiles et le reste de plus en plus facile... en fait quand on arrete, reconsommer dans la période qui suit un sevrage rend les choses tres compliquées, ca donne l'impression de jamais en voir le bout, de penser qu'à  ça tout le temps... et pour cause, on en retouchant une fois de temps en temps, c'est le meilleur moyen de pas se donner la chance de voir autre chose.

Moi je serai toi je me dirais : dans quelques temps, ca va etre de plus en plus facile et je vais y penser de moins en moins. Il faut pas que ça reparte à  la case départ ! Donc je reflechis pas, je change de trottoir sans me poser dix mille questions. Forc.ément, à  un moment, face à  l'envie, on se dit que ca sert à  rien de se priver etc... dans ces cas la, faut reporter, le temps que la raison revienne.

Oui mais avant d'en arriver là , il faut laisser du temps au temps. Quant à  la "dévalorisation de soi",c'est même pas la question... le truc c'est que une consommation d'opiacés à  l'issu d'un sevrage a un impact neurologique quasi-immédiat, cela dérègle le cycle des endorphines et ca réactive la mémoire de l'effet du plaisir. Pour aller mieux dans tout ça, il faut laisser du temps sans rien consommer de manière à  ce que le cerveau oublie totalement l'existence de ce plaisir et donc qu'il arrête d'en demander... et faire des extras successifs est le meilleur moyen de jamais y arriver. En tout cas c'est mon expérience. Pour moi, c'est clair, il ya pas cinquante choix soit je consomme et j'accepte la dépendance (et ce qui va avec) soit je consomme pas. Essayer d'avoir le beurre et l'argent du beurre n'est pas possible - même sans intérêt. C'est un peu ON ou OFF, ou alors il faut que ce soit effectivement assez rare. Je dirais 3-4 fois par an possible si la consommation est courte, n’excédant pas la soirée. Une personne naïve ou ex-consommateur n'a pas besoin d'une grosse dose pour se défoncer : 50 mg de morphine en shoot deux ou trois fois dans la soirée et ensuite basta pour 90 jours... A cette fréquence, si elle est vraiment respectée, aucun risque. La règle d'or sur le plan physique disait : 1 fois tous les 15 jours. Si c'est suffisant sur le plan physique pour ne pas avoir de manque, dans la pratique c'est déjà  trop sur le plan psychologie et c'est le risque d'avoir que ça en tête tout le temps. Une fois par mois c'est déjà  mieux mais cela crée une répétition qui peut rapidement se ritualiser et devenir dangereuse. 1 fois tous les 3 mois semble etre un bon espace pour rester occasionel sans se mettre en danger. Donc 3-4 fois par an max ! au dela, des choses se mettent en place.

Dernière modification par ziggy (27 octobre 2013 à 17:16)

Ola !!
Ah ça, plus rien à  fumer, c'est chiant, surtout quand on est déja entrain de se restreindre au niveau de la came, on a envie de compenser par le reste et c'est tout à  fait normal, pas lieu de se priver de tout en même temps, chaque chose en son temps.
En tous cas t'as raison de pas prendre de codéine, si t'as arrété l'héro c'est pas pour t'habituer à  un autre produit moins fort, c'est pour vivre autrement, un autre mode de vie, un quotidien différent.
Alors j'te souhaite d'y arriver, tu tiens le bon bout.
Ca fais plaisir les deux repas par jour, les envies qui reviennent, je l'ai aussi vécu malgré le traitement méthadone moi qui suit plutôt vif même quand je prennais de la rabla, il faut que j'me pose et que j'me défonce toute la soirée pour vraiment bien piquer du blaze, comme tout consommateur régulier aguéri de bonne came. C'est donc pas mon dosage de méthadone qui va me rendre mou ou me faire piquer du bler, loin de là .
Ducoup j'ai vécu moi aussi, et je continue de vivre les symptomes de la reconstruction post-sevrage d'héroïne. On se rend compte qu'on à  passé tout notre temps et notre énergie là  dedans, et que maintenant on a plus aucune autre activité qui tiens debout, aucune passion, aucun plaisir.
Faut donc tout reprendre de zéro. Ca je l'ai vécu de plein fouet parce que ça fesait 3 ans que je consommais non stop, tous les jours. Toi 3 mois, c'est donc une période plus courte, tu auras vite fait de retrouver ta vie d'avant. Moi mon adolescence c'est un peu la drogue, la drogue et encore la drogue. Au départ toujours en groupe avec les potes, yavais que ça pour moi, les potes, je tenais pas en place chez moi, je m'emmerdais à  mourir comme si j'étais en prison de rien avoir a faire ou d'être coincé chez moi à  cause de la pluie, je me rappelle de ça. Et ensuite je suis passé à  la coke, et au fur et à  mesure que le temps passait, je favorisais une consommation chez moi a domicile, pendant mon repos après le travail ou autre, tous les aprem et tous les soirs, en petit comité puis tout seul. La came fut une reproduction exacte de ma conso de cocaine une fois ce cap passé, et ensuite c'est devenu encore pire avec la came, dés le matin.
Désolé de transformer ça en monologue mais ça me fais vraiment réfléchir de voir que tu t'en sort et que d'une façon ou d'une autre, on est tous pareil au moment où on arrête la drogue, on en chie comme personne n'ayant pas vécu une consommation régulière de drogue dite dure amenant à  un sevrage de celle ci.
C'est pour moi une énorme préparation à  la vie, avec ces hauts et ces bas.

Bonne continuation et encore bravo pour ta réussite.
Au plaisir , bisoux.
Roubz'

Dernière modification par Roubz26 (27 octobre 2013 à 23:12)

Quoi de neuf ici?

Toutes mes félicitations

Super comme news !

Franchement en être là , c'est excellent, en gros tu arrives au moment où les portes s'ouvrent vraiment, ou les choses vont devenir possible. Sur mes dizaines de tentatives d'arrêt, dans la plupart je faisais toujours au moins craquage avant la fin des 15 premiers jours... erreur fatal qui prolonge l'enfer et épuise le moral jusqu'à ' glisser....

par contre, les rares fois ou j'ai réussi, tant bien que mal, à  aller aussi loin que là  ou est Lloris (3 semaines sans came, deux semaines sans aucun opiacé) sans rien taper (même pas la moindre codéine!!!) et bien c'est là  qu'il s'est passé quelque chose et que j'ai pu ensuite tenir sur la durée...

Là  vraiment ce qu'il faut absolument c'est maintenir l'abstinence car ton corps est en train de vraiment zapper les opiacés et vu que tu n'as pas consommé longtemps, tu vas pouvoir retrouver ton équilibre métabolique normal très rapidement.

C'est quand même une sacré expérience "physique" de ressentir toutes ces panoplies de dérèglements de l'organisme : c'est une vraie expérience à  part entière et les premières fois, j'avoue que j'avais vraiment pris ma claque et à  chaque que je m'en suis remis pleinement des opiacés, je prend conscience que quand meme "putain mais c'est pas un jeu tout ça, c'est cool le plaisir, c'est sympa de sentir des petits flashs et tout mais putain au fond, on joue avec son cerveau comme si c'était un jouet alors que...

Maintenant pour le sommeil, à  mon sens, vraiment rien d'anormal étant donné que tu as "arrondi" ton sevrage de came par une semaine-10 jours de metha. C'est une bonne technique pour amortir les symptômes aigues d'un manque sauvage d'héroïne, par contre, cela rallonge un peu le temps intermédiaire avant de se sentir vraiment tout neuf.

C'est vrai que faire un sevrage à  la rude boy, sans méthadone du tout, ca peut aller super vite pour se rétablir- une dizaine de jours (en moyenne). Par contre, en s'appuyant sur quelques jours de metha, ça change un peu la courbe, ça aplatit les choses, les adoucit mais les prolonge aussi un peu...

Donc 15 jours d'arret des opiacés suite à  quelques jours de méthadone, c'est normal d'avoir un sommeil de merde... le corps travaille encore à  se rétablir : et oui, c'est long long long...

par contre à  te lire, ca n'a pas l'air pénible puisque tu as l'impression comme tu le dis que le physique est passé, que tu n'as pas trop de tentations etc...

et bien, tout cela s'annonce bien.

Maintenant tu le sais, tu vas aller de mieux en mieux, tu vas te sentir forcément plus speed : il faut faire attention au moment où tu vas commencer à  te dire (enfin quand l'alien va essayer de te souffler dans le cerveau) que finalement l'heroine ça se gère fastoche et qu'au pire si tu accroches un peu et bien tu pourras refaire le chemin de sevrage et le réussir facile, en plus y a pas de raison hein la preuve tu viens de le faire :) et t'en es pas mort !!!

Moi quand j'étais clean, les moments ou j'ai repris c'est exactement ça : je me faisais chier, le vendredi soir pointait le bout de son nez et l'idée, de pourquoi pas, juste occasionnellement, reprendre un peu d'hero commençait à  refaire surface. Et dans ma tete, il y avait des thèses antithèses qui se faisait en automatique. En fait quand ca arrive, faut plus penser, faut se bouger, faut s'occuper, et faut se dire "si j'ai décidé que c'était NON y a 15 jours, meme si aujourdhui ca n'a plus le meme sens, je dois faire confiance à  ma décision passée.

Une bonne technique qui a marché pour moi c'était le report : par exemple, l'envie de came était super forte, je capitulais dans ma tête et décidai de recommencer. Et là , je me mettais une contrainte. Je me disais OK par contre pas maintenant tout de suite ce serait trop facile donc OK mais demain soir ! Et en fait, le craving s'estompait le jour meme et le lendemain j'étais trop content de ne pas avoir tout foutu en l'air....

en tout cas donne des news, ca fait plaisir de lire ces choses positives

Zigg

Merci à  vous pour vos messages de soutien :) Hier on a discuté un peu avec mon gars, il me dit que de son côté, il ne veut plus toucher à  la came, que c'est pas une drogue qui lui plait et qu'avec ce qu'on a vécu ses derniers mois, ça ne le retente pas. Moi à  l'inverse, je suis très attirée par cette drogue, je le sais, c'est vraiment ma drogue, "grâce" a elle, j'avais presque arrêté le pétard et je ne fumais plus du tout la clope. C'est sur que ce n'est pas la meilleure des choses pour stopper les autres addictions lol.

Pour le moment, je me tiens a ne pas retaper, d'une parce que je n'en ai pas plus envie que cela, de deux, je n'arriverai pas a gérer ma conso, je suis facilement dans l'excès! Peut-être qu'un jour, j'arriverais a me controler mais pour l'instant c'est pas prêt d'arriver

Aujourd'hui, j'ai pas eu une minute à  moi, j'avais ma fille avec moi (elle est chez son père le reste du temps) et c'était le 1er jour sans came et sans métha où je l'avais, je pensais que ça allait être plus dur, que mes nerfs allaient être mis a rude épreuve mais finalement ça a été même très bien

Aujourd'hui, on a aussi commencé un autre sevrage, celui du cannabis, par choix et aussi beaucoup par obligation, on a pas les moyens de mettre 10 ou 20 balles par jour pour de la fume! Alors on va essayer de fumer occasionnellement, pour le moment on a rien fumé depuis hier après-midi, et ça va plutôt bien! Même si j'ai bien envie de fumer un peu d'herbe lol! On verra si on tient ce week-end

Ziggy, tu m'as fait sourire avec "te sentir plus speed", cela se voit que vous ne me connaissez pas, même sous came, j'étais assez speed puisque déjà  en temps normal je suis speed, d'ailleurs mes "potes" pensent souvent que je suis sous speed lol mais c'est vrai que je fais plus de choses maintenant, j'ai plus de temps avec mes longues journées

Voili voilou pour les news du jour, on continue d'avance lentement mais surement :) Encore merci à  vous de me lire et de me soutenir.

Amicalement

Loriss

Dernière modification par Loriss_42 (01 novembre 2013 à 21:39)

La chance joue parfois du bon côté même si c'est pas toujours le cas mais bien heureusement que vous soyez rentrer bredouille.

La codéine , j'en mets ma main au feu, elle vous aurez plus frustré qu'autre chose tout en rabreuvant la porte qui prend tant de temps à  refermer... et vous aurez poussé à  vitesse dans les bras de la came ! vive les jours fériés, tu verras que tu ne regretteras pas cette fermeture de pharma...

Si j'y repense, quand j'avais arrêté la meta à  1 mg il y a quelques années, je me souviens qu'un soir, j'étais parti chercher de l'hero à  l'improviste, sur un craquage incontrôlable. C'était complétement déraisonnée et déraisonnable, je n'y avais pas touché depuis des mois, j'avais fait tout mon tso, je venais de l'arrêter avec succès bref un investissement de plusieurs années que j'étais prêt à  foutre en l'air comme ça.. sans même savoir pourquoi.. l'envie était si puissante... ce soir là , je n'ai rien trouver et suis rentrer bredouille et lendemain, c'était avec joie de me réveiller clean et en pleine forme. J'imaginais dans quel état je me serai trouvé si j'avais consommé toute la nuit, redevenu totalement naif, à  piquer du nez en fumant des milliers de cigarettes, à  faire des trous dans le canapé.... à  la place je suis allé nagé le matin et préparer la cuisine, j'étais finalement content de pas avoir repris si connement... surtout que c'est toujours de cette façon là  que j'ai détruit toutes mes tentatives, sur un coup de tete idiot...

je suis certain que si ce soir la, j'avais repris ne serait ce qu'un trait, cela aurait compliqué voire anéanti totalement mon sevrage...Et le truc c'est que parfois on ne s'en rend pas compte mais on ne se trouve qu'à  une poignée de main de s'en sortir ou du moins d'arriver dans la phase ou les choses deviennent gérables par la pensée, ou l'on peut facilement gérer ses envies.

Au début, les premiers jours quand on y pense, c'est compulsif, presque sexuel dans la comparaison. Mais après ca retombe de plus en plus bas. Bien sur on peut en avoir envie, mais ca redevient une envie comme une autre, comme avoir envie de quelque chose quand on se balade dans une galerie marchande, il y a des tas qui donnent parfois envie, qu'on voudrait acheter ou mais auxquelles on peut sans aucun soucis juste rêver, ou se dire qu'un jour peut être... pourquoi pas...

en tout cas, c'est ce qui c'est passé pour moi cette fois là . Apres le soir ou j'ai courru chercher de l'hero sans en trouver, les choses se sont posées et le mois suivant, oui j'avais envie mais chaque semaine je me disais "bon on verra la semaine prochaine, pour l'instant je pense que c'est encore trop tôt".... et chaque semaine je reportais sans etre trop frustre. En semaine je bossais donc je n'y pensais meme pas, juste le vendredi soir. Et ensuite à  force de pas en prendre, c'est devenu une habitude - habitude de pas taper - et donc j'y pensais de plus en plus rarement... une fois de temps en temps, sans trop savoir pourquoi... et c'est connement apres 18 mois, qu'un jour j'y ai pensé - cela fait plusieurs semaines que je n'avais eu aucune pensée pour le produit - et je me suis dit "et si... j'étais prêt?".J'y suis allé pour la première fois depuis un an et demi, je frétillai d'angoisse et de désir. Quand la came a coulé dans ma gorge, ca a été "puissant", super puissant psychologiquement et ça a annulé en une seconde un an et demi d'effort. La première pensée qui m'est venu a été "pourquoi me suis je privé aussi longtemps de ce bonheur?" et la deuxième a été " il faut rattraper le temps perdu"....

et le truc qui tue c'est qu'après une période d'arrêt, l'illusion est à  son comble au début. Une lune de miel se rejoue - même si moins courte que la fois d'avant - et je pensais gérer une petite semaine à  se faire plaisir.... depuis ce jour , je n'ai pas passé une demi journée de ma vie sans m'abreuver d'opiacés !!!