Le cannabis reste la drogue la plus consommée au monde, sa culture en intérieur se développe
Le cannabis reste la drogue la plus consommée dans le monde, en particulier en Europe, a indiqué mardi l'Office des Nations unies contre la drogue et la criminalité (ONUDC) soulignant une inquiétante tendance à la culture en inté (c) AfpLe
cannabis reste la drogue la plus consommée dans le monde, en particulier en Europe, a indiqué mardi l'Office des Nations unies contre la drogue et la criminalité (ONUDC) soulignant une inquiétante tendance à la culture en intérieur.
Au total, environ 230 millions de personnes, soit 5% de la population adulte mondiale (entre 15 et 64 ans), ont consommé de façon illicite au moins une fois de la drogue en 2010, toute substance confondue, selon le rapport annuel de l'ONUDC rendu public à Vienne, son siège.
Sur ce total, 200 millions étaient des consommateurs de
cannabis.
Si les chiffres sont globalement stables par rapport à ceux de 2009, ils n'en cachent pas moins des évolutions inquiétantes, indique l'agence, soulignant notamment une augmentation de la consommation de drogue dans les pays en voie de développement ou une "prolifération" des sites de culture de
cannabis en intérieur en Europe.
L'Europe est le plus grand marché d'importation de la résine de
cannabis (haschich) essentiellement en provenance du Maroc, même si son importance décroît au profit de l'herbe de
cannabis (marijuana), selon le rapport.
"La plupart des États membres de l´Union européenne signalent que la culture de l´herbe de
cannabis est un phénomène qui semble se répandre", ajoute l'agence. Cette évolution va de pair avec une "augmentation de la puissance du
cannabis", prévient-elle.
Les groupes criminels organisés utilisent ce procédé de plus en plus fréquemment, "pour réduire les risques" d'être découverts, selon l'ONUDC.
"Le
cannabis n'est pas une drogue si innocente que certains voudraient le faire croire. D'après des rapports médicaux, il mène à des changements irréversibles au niveau du cerveau", a insisté le directeur exécutif de l'ONUDC, Youri Fedotov devant des journalistes à Vienne.
Concernant la décision annoncée récemment par l'Uruguay, qui veut introduire une nouvelle législation autorisant l'Etat à vendre et distribuer du
cannabis, il est resté très prudent. "Nous devons vérifier cela. Mais si c'est confirmé, il s'agirait d'une évolution décevante", a-t-il indiqué.
"Une consommation croissante de
cocaïne en Afrique de l'Ouest, où la
cocaïne transite en provenance d'Amérique latine et à destination de l'Europe", est une autre tendance importante sur le marché mondial de la drogue, souligne Youri Fedotov.
"Les pays qui sont dans des zones de transit ou de production ne sont pas seulement des pays de transit, mais aussi des pays de consommation", a-t-il regretté, citant l'Afghanistan, le Pakistan et l'Iran.
La production d'
opium en Afghanistan, qui représente plus de 90% de la production mondiale, a atteint 5.800 tonnes en 2011. Il s'agit d'une progression de 61% par rapport à 2010, année marquée par une chute importante de la production afghane en raison d'une maladie qui avait touché les deux tiers des surfaces cultivées en
pavot.
Au total, ce sont 200.000 personnes qui décèdent chaque année à cause de la drogue et 27 millions sont des consommateurs à problème, selon l'ONUDC, chiffres qui figuraient déjà dans le rapport 2011.
Les drogues dites "de synthèse" telles que la
méthamphétamine restent, comme lors du précédent rapport, le deuxième type de drogue le plus consommé après le
cannabis, selon M. Fedotov.
Il s'est inquiété de l'apparition de nouvelles drogues, prenant comme exemple la désomorphine, ou drogue Crocodile: "ce sont des drogues affreuses, qui peuvent tuer des personnes en deux semaines".
Source : le nouvel obs