[ Arrêt & Sevrage ]
La prise en charge du sevrage et de l'arrêt

#1 
Caminante homme
Nouveau membre
22 août 2018 à  00:22
Bonjour,

Je me décide à vous écrire après avoir lu de nombreux posts, tous plus différents et riches d'enseignements les uns plus que les autres, et ce peut être tout au long de mon parcours d'addict d'ailleurs. Néanmoins aujourd'hui, c'est de votre avis à mon sujet dont j'ai besoin.

Je vais essayer de détailler brièvement (A posteriori, c'est plutôt un pavé autobiographique, navré roll ) mon parcours avant de vous proposer mes questions.

Spoiler

Août 2018. A l'heure où je vous écris, je suis à une nouvelle étape de mon parcours. Je me sens dans une situation tout à fait inédite. Mes problèmes financiers vont être momentanément résolu a partir de Septembre jusqu'en Janvier, et je sens déjà un apaisement quant à l'appréhension du lendemain. Néanmoins, depuis le mois de Mars j'ai repris une consommation problématique.
La principale différence est qu'aujourd'hui, je ne nie plus ce "problème" cannabis. Comment dire. Depuis près de 4ans, ma consommation a des retentissement sur ma vie. Financièrement, mentalement, physiquement. Pendant tout ce temps, j'avais en toile de fond que j'étais peut être schizo, bipo, dépressif, surdoué, une sensation de différence très subjective sur le rapport que j'avais au monde par rapport aux autres, et d'une certaine manière, je cherchais à excuser mon addiction. Aujourd'hui, je suis surtout convaincu d'une chose, c'est que cette addiction doit cesser et que je n'y parviens pas, que donc il y a un problème. .

J'ai passé les journées de Samedi et Dimanche sans weed. J'ai alors ressenti une immense lassitude pour ce désir de consommation qui allait me pousser à appeler ma mère, lui mentir pour de l'argent, ou bien vendre mes livres que je n'ai pas encore lu, ou autre alternative. J'ai passé deux journées infernales. Obsessionnelles, avec aigreur, anxiété, maux de tête, sueur, etc. Hier, j'ai appelé divers numéros, dans l'objectif résolu d'initier un arrêt avec un accompagnement, soit essayer ce que je n'avais pas encore essayer. Je me sentais dans une urgence et un mal-être tel qu'on ma redirigé vers des urgences (pas de rdv avant fin septembre) qui devait avoir un service addicto, ce qui n'a pas été le cas. Je suis ressorti avec une ordonnance de xanax, lesquels m'ont soulagés, un peu. Plus tard dans la journée, j'ai reçu un premier paiement de mon travail, je suis allé acheter un 10€ de shit au dealer du coin, là encore lassé de devoir allé à mon spot habituel, attendre potentiellement une heure et récupérer mon 10g, angoisse des keufs, etc. Mais dans ma tête ça c'est connecté immédiatement €=>weed=>paix
J'ai un RDV Vendredi chez un médecin, trouvé sur internet, qui je pense va devenir mon médecin traitant (n'en ayant pas).

Ma première question de savoir si passer par un médecin généraliste plutôt qu'une institution ou association dédiée est un bon choix ? Je ne sais pas comment les sevrages au cannabis sont pris en charge, et si cette prise en charge peut varier selon les sources.
J'envisage de consulter ensuite un psychiatre pour approfondir ma situation et voir, le cas échéant, si cette consommation de cannabis ne signe-t-elle pas un problème sous-jacent. Là encore, est-ce une bonne idée?
Si quelqu'un a des informations sur les différentes prises en charges thérapeutiques concernant le sevrage, l'arrêt, je suis preneur! (Médicamenteuse? TCC? ... ?) De même, si quelqu'un en sait plus sur les pathologies qui peuvent entourer les comportements excessifs et addictifs, et notamment ceux en lien avec le cannabis!

Disons qu'en fait, je souhaite réellement pouvoir comprendre mon accompagnant, savoir quels sont ses objectifs, ses possibilités surtout et donc son rapport à moi, patient. Je dois pouvoir comprendre les/mes mécanismes pour y arriver, cela j'en suis convaincu, donc si vos expériences peuvent m'éclairer je suis preneur aussi!

Voilà j'espère que j'ai été clair, j'ai mis en "spoiler" ce qui précède parce que je ne suis pas certain de la pertinence du propos pour éclairer mes questions, et cela peut servir au pire de "bouteille à la mer numérique" ou de témoignage dissuasif ou appelant à la prudence.

Cordialement

Dernière modification par Caminante (22 août 2018 à  00:40)

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Le sevrage du cannabis est assez peu connu, donc tu as de fortes chances de tomber sur un médecin pas trop au courant. Donc vois avec lui mais s'il ne semble pas trop au courant évoque la possibilité d'un CSAPA. Il y a plus de chances qu'un médecin bossant dans un CSAPA soit un peu plus au courant et surtout il y a probablement un ou plusieurs psychologues ou éducateurs qui pourront rentrer dans le détail de tes problèmes et te suggérer des moyens pour les diminuer. Il faut un temps conséquent (plusieurs fois une heure environ) que la plupart des médecins ne peuvent pas te consacrer.
La plupart des médecins prescrivent des BZD, ce qui peut etre utile mais il faut absolument mettre une limite de 15 jours (courte) à cette prescription de BZD (risque d'addiction). A mon avis ils ne sont indiqués que rarement et a posteriori pour traiter une poussée aigue d'anxiété demandant un traitement et pas a priori.
Le bupropion "serait" plus efficace( ???) Les articles suivants te montreront qu'aucun traitement médicamenteux n'est vraiment prouvé.
Par contre les prise en charge psychologiques sont efficaces.

https://www.stop-cannabis.ch/la-consomm … du-sevrage
http://inpes.santepubliquefrance.fr/CFE … df/807.pdf
https://stop-cannabis.ch/notions-cles-sur-l-arret
https://www.cochrane.org/fr/CD008940/me … u-cannabis

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3171994/

Un article (que je n'ai pas joint) fait état du rôle positif, dans UN cas, du CBD pendant 15 jours.

Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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#3 
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Sangdencre femme
Nouveau Psycho France
22 août 2018 à  17:06
Bonjour Caminante,
J'ai été une très grosse consommatrice de cannabis, durant ces 30 dernière années, j'ai toutefois réussi à m'arrêter complètement, plusieurs fois au cours de ces longues années, sans aucun traitement médicamenteux. Et pourtant, je fumais des splifs comme des cigarettes. Bon, ça tu connais !
Alors, ces arrêts momentanés et sans raisons sont assez flous, mais je pense que j'avais trouvé d'autres satisfactions dans ma vie, et il m'arrivait de fumer quand un joint me passait sous le nez, mais c'était rien en comparaison de ma consommation habituelle, je n'en achetais plus, en tout cas ! J'ai eu ma période où j'étais très impliquée dans mon travail, entourée de créativité et de beaucoup de contacts en rapport avec cette occupation, et sans même m'en apercevoir je ne fumais quasiment plus.
Un arrêt dont je me souviens très bien est celui que j'ai fait lors de ma grossesse, pourtant je vivais avec un dealer il y avait donc du matos à profusion, mais là évidemment on est très motivée, et ce fut un peu dur au début, puis plus du tout, j'ai arrêté la consommation de tabac et tout ce qui pouvait pensais m'être nuisible, j'avais 30 ans et abusé fortement d'énormément de drogues dîtes dures, dès mon plus jeune âge, que j'avais très peur, en fait d'avoir un bb à gros problèmes physiques. J'ai allaité durant 18 mois, donc aucune consommation à part quelques taffes volées par-ci par -là, mais avec les hormones on ne peut pas juger, j'étais juste bien, pleine de projets, ce qui me manquait le plus était le tabac, (que j'ai repris de suite après m'être mise d'accord avec ma fille qu'elle était trop grande maintenant ), surtout que dès qu'elle avait soif, elle arrivait et remontait mon T-shirt, pour boire, c'était plutôt gênant, en fait. Donc, une fois la décision prise , ma 1ère action fut d'aller au bureau de tabac et je n'ai plus jamais réussi à m’arrêter. Je dois dire que stopper le tabac à d'énormes effets sur moi, je suis irritée, colérique presque et c'est insupportable. LES années suivantes, outre une très forte recrudescence en autres drogues et continuellement sous traitement de BZD, TSO (subu), et toutes sortes d'hypnotiques, je fumais comme un sapeur à nouveau.
Bien, que ma fille était en pleine santé physique, psychologiquement c'était une autre histoire, à 14 elle fumait du shit quotidiennement à mon grand désespoir, elle était trop jeune, son cerveau allait en avoir des séquelles, mais les ados ne sont pas faciles à gérer, d'autant que j'étais seule, à 15 ans, après une TS, 1 semaine de coma, elle a fait un mois de psychiatrie, là où moi-même j'avais fait mon plus horrible sevrage en 2009, puis elle est rentrée à la maison et cette fois c'était insoutenable, elle ne faisait plus rien, avec mon psy nous décidâmes de l'envoyer 1 an dans un centre pour ados en difficultés psy, mais légèrement atteint ou en voie de guérison, elle n'était sous aucun traitement, mais sa consommation de cannabis continuait, elle réussissait très bien à l'école, mais au bout de 8 mois elle s'est fait renvoyer après avoir été avertie une bonne trentaine de fois que ça n'allait plus le faire ! Et c'est là, que moi j'ai arrêté toute consommation de shit, sans syndrome de sevrage non plus, sans béquille chimique, juste de la haine envers ce produit qui gâchait la vie de mon unique enfant, elle avait repris contact avec son géniteur dealer notoire, qui la fournissait en veux tu en voilà là j'avais de mon côté repris mes vielles habitudes: mon toubib=mon dealer, mais j'ai continué sans cannabis, jusqu'à aujourd'hui, sans problèmes et quand ma fille que j'avais mise à la porte 2 années avant son BAC estimant que si son père venait détruire tout ce que j'avais tenté de construire, elle n'avait qu'à se débrouiller avec lui. J'ai été sans pitié, et je ne gérais que le côté administratif de sa personne. Bon, j'ai un peu dérapé sur la vie de ma fille, mais elle a vraiment été le facteur déclencheur de mon arrêt brutal. Bien sûr j'étais sous médocs, mais, j'affirme que ce n'est pas une aide, puisque j'ai testé les 2 méthodes avec et sans prises de béquilles. Je n'ai pas de syndrome de sevrage, c'est d'ailleurs ce qui ressort des articles de l'Apo (merci pour ces infos).
Je te souhaite d'y parvenir, la solution je crois, se trouve en nous-même, et si tu dois être soutenu, cherche un moyen, mais évite les benzos (mes ennemis éternels) ou de remplacer par l'alcool (j'en ai vu des cas !)et c'est pas joli comme spectacle ! Je fais grand cas des cliniques d'addictologie, et me laisse volontiers enfermer quelques temps quand je ne gère plus ma vie, mais ce n'est que parce-que j'ai la chance d'avoir une telle clinique à quelques kilomètres de chez moi, qui est très agréable au quotidien !
En espérant que j'apporte une petite pierre à ton édifice. A bientôt !
https://www.youtube-nocookie.com/watch?v=KiFid4DAsLA?list=PLsGHbQrNcwH9ZM0MJOKbw_PVM2zm_ktIU
 

Dernière modification par Sangdencre (22 août 2018 à  17:10)


La malédiction de l'espèce humaine c'est qu'elle prend la haine comme une forme de communication
Gogol.

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#4 
Caminante homme
Nouveau membre
23 août 2018 à  23:39
Bonsoir!

Déjà, je te remercie Prescripteur pour ces articles, que je connaissais déjà pour certains, celui de l'étude américaine m'ayant beaucoup intéressé!
Merci à vous deux ensuite, je met en évidence dans vos interventions le danger des bzd, j'en prend note.

Maintenant, j'ai l'impression d'avoir une faible tolérance à la douleur ou à l'inconfort. Déjà, quand j'étais à cours de tabac dans le passé, je réagissais de manière excessive comparé à mon entourage aussi dépendant au tabac. Je relève la même chose pour le cannabis.
Le pire étant les maux de tête qui ne sont calmés que par le cannabis (rien avec le paracétamol, codéine ou bzd), comme une forte tension à l'avant de la tête entre les yeux et le sommet du crâne. Je ne les tolères absolument pas. Maux de tête qui ont d'ailleurs, dans un sens une longue histoire inexpliquée.

Dans tous les cas je suis contraint d'annuler mon RDV chez le médecin demain, je vais donc prendre un rendez-vous dans un CSAPA, mais j'ai cru comprendre dans un autre article que la prise en charge pouvait être très aléatoire selon la personne en face. Je verrais bien donc...

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#5 
Rorschash homme
Nouveau membre France
24 août 2018 à  01:32
Salut Caminante,

Je n'ai pas vraiment de conseils à te donner, mais je voulais t'apporter un petit témoignage perso. J'ai moi aussi un profil à développer une forte dépendance au cannabis, et des symptômes de manque assez marqués.

Dans les périodes où je consommais vraiment beaucoup, en fin de journée au travail j'avais des sueurs froides, j'ai mis longtemps à comprendre que c'était le manque, je ne pensais pas que ça pouvait se manifester aussi rapidement (en gros, 8 ou 9 h après le dernier joint). Je ne parle pas de lorsque je n'avais plus rien à fumer. Plus généralement, ça affecte beaucoup mon métabolisme. Par chance, j'ai rarement été en difficulté financière, et n'ai donc pas autant souffert que toi de cette dépendance.

Même si je sais que j'ai encore cette tendance en moi, je la gère beaucoup mieux maintenant. Je suis resté plusieurs fois un an sans rien consommer. Les années où je ne fume pas, je rêve souvent que je fume. Pour dire que cette dépendance est ancrée profondément en moi. Depuis quelques mois, je consomme à nouveau, mais en faisant des pauses de quelques semaines. Les premiers jours sont difficiles (symptômes classiques, déprime, bouffées de chaleur / frissons, impossibilité de m'alimenter etc.) mais je gère, je sais que ça ne dure pas trop longtemps (2 ou 3 jours pour les bouffées, une semaine pour l'alimentation). Je me dis que tout cela est simplement causé par des molécules dans mon cerveau, que ma perception est faussée et que je ne vais pas me laisser abattre par ces mécanismes chimiques qui ne sont qu'une sorte d'illusion par rapport à la situation réelle.

Je ne sais pas vraiment pourquoi je gère mieux. J'ai réussi à relativiser sans doute... L'expérience aussi. Tout ça pour t'encourager à être confiant. Aussi forte soit-elle, cette dépendance est essentiellement psychologique malgré tout (une fois les premiers jours de sevrage passés).

Evidemment, avoir d'autres centres d'intérêt peut beaucoup aider.

Tu n'as pas forcément une faible tolérance à la douleur ou l'inconfort. C'est une forme d'auto-dépréciation et de plus, c'est certainement faux. Nous sommes tous différents et ce que tu ressens est très probablement réellement plus intense que ce que peuvent ressentir d'autres personnes. Dans mon cas par exemple je n'ai entendu parler qu'une seule fois d'une personne qui avait des sueurs froides comme moi en fin de journée. C'est pas de chance, il faut qu'on fasse avec.

Courage, dis-toi que tu vas réussir à gérer, petit à petit.

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#6 
Bad_parisien homme
Nouveau membre France
24 août 2018 à  06:23
J’ai 22 ans j’ai fumé pendant 7 ans tout les jours ça fait 1 mois que j’ai  arrêter après une petite dizaines d’echec .

Personnellement là solutions miracle qui ma fait arrêter du jour au lendemain a était l’hypnose en 1 séance de moins d’une heure.

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#7 
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Sangdencre femme
Nouveau Psycho France
26 août 2018 à  01:26
Bonsoir


Parles-tu de la cigarettes ou du cannabis ?

En tout cas Bravo pour ton mois d'abstinence super


Bon, vla encore un doublon, si un de nos modérateur ou Admin (je ne sais qui a l'autorisation, mais soyez sympa et supprimez l'un ou l'autre Merci !!

Dernière modification par Sangdencre (26 août 2018 à  01:41)


La malédiction de l'espèce humaine c'est qu'elle prend la haine comme une forme de communication
Gogol.

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