salut à tous,
je viens raconter ma vie, merci pour ce forum qui aide tellement.
je suis une grosse consomatrice de
weed depuis une dizaine d'années, surtout ces dernières années. J'ai une relation d'amour incroyable avec cette drogue, qui structurait carrément mes journées. Au début je ne fumais que le soir, pour gérer mes douleurs chroniques, m'aider à apaiser mes angoisses et pouvoir m'endormir. Puis je me suis mise à fumer aussi quand je sentais que je ne pourrai pas échapper au sexe avec mon mari (c'était une relation de violences conjugales). J'ai fini par réussir à quitter cette ordure, les premières années ont été très compliquées, il m'avait coupée de tous mes amis, j'avais plus de travail, pas de thunes, seule avec les enfants et des gros problèmes de santé, et ce type continuait à mes faire flipper comme pas possible, il a fallu que je reconstruise ma vie de A à Z, il ne restait plus rien. Je l'ai fait, et je suis pas peu fière de moi parce que je trouve qu'aujourd'hui je suis quelqu'un de bien, les enfants vont bien, la santé s'est bcp améliorée, bref ça va.
Dans ce process, la
weed a été fondamentale. Le pétard du soir était l'opportunité de méditer sur ma journée, sur mes erreurs, sur ce que je voulais véritablement. J'ai développé à la longue une méthode de
méditation sous
weed qui s'est revelée comme une auto-psychothérapie extrèmement efficace. J'ai commencé à cartonner au boulot, car j'avais pendant ces
méditations des idées fulgurantes dont bcp se sont révélées non seulement très justes mais parfois excellentes.
Puis j'ai commencé à fumer en journée parce que ça avait sur moi un effet très stimulant, tout le contraire de l'apathie décrite généralement. Il faut comprendre que j'étais tellement pétrie d'angoisses que fumer, en levant l'angoisse, me sortait de la paralysie et me donnait l'impression d'avoir plus d'energie.
Puis, j'ai arreté le
tabac l'été dernier et donc je me suis a fumer plus que de l'herbe pure, et là ça a commencé à prendre des proportions vraiment pas raisonnables : je voyais bien que mon seuil de tolérance au produit devenait délirant, que je pouvais encaisser des doses très élevées et continuer à être fonctionnelle, tenir une discussion, terminer un boulot, faire des courses, etc.
Je commençais à avoir des effets secondaires vraiment pas sympa, notamment au niveau des yeux (visions, plus réactions allergique sur les paupières), visage bouffi, gros gros soucis de mémoire, gros soucis d'élocution, et anxiété sociale +++
J'avais l'intuition également que non seulement ça n'aidait plus ls douleurs chroniques mais que peut etre ça les renforçait, idem pour l'anxiété
En novembre dernier, une personne très chère a chopé un cancer, et ça a bousculé les choses. Je me suis dit qu'il fallait que je commence à considérer rapidement le
sevrage. Mon raisonnement était : soit il va mourir et il faut que je sois sevrée avant sinon je vais plonger de façon irrémédiable, soit il va pas mourir (enfin, pas de ce cancer en tout cas) et si je me sèvre, il sera heureux et ça va l'aider à guérir.
Mais je ne voulais pas me violenter pour ce
sevrage, je voulais que ça soit une séparation d'amour (je me suis crée une divinité de la
weed, je lui parle dans ma tete, je lui demandais de me laisser reprendre ma liberté). J'ai donc fait le pari que le
sevrage viendrait spontanément. J'ai procédé en remettant un peu de contrôle sur ma conso et j'ai pu faire trois sessions de 3-4 jours sans aucune
weed à l'occasion de voyages à l'étranger afin de tester ma capacité à faire sans.
A chaque fois, j'ai consommé pas mal d'
alcool pour compenser, voire des benzo, mais ça allait.
Et puis il y a 10 jours, cette personne chère (qui va vivre, j'en suis sure, c'est un miracle qu'il soit toujours là) m'a demandé quel genre de personne je voulais devenir. Ca m'a fait un choc et le soir même j'ai compris que j'allais arreter la
weed, que ça y est, j'étais prete.
Je me suis dit que j'allais faire un
sevrage de 40 jours et ne reprendre ensuite la
weed que lors d'occasions spéciales (qui restent toujours à spécifier)
Mon médecin m'a filé du
valium si jamais je crisais ou si j'avais trop d'insomnie à cause du
sevrage. Il se trouve que je déteste ce médicament qui m'abrutit, donc je n'y ai recours que si je stresse trop
J'ai fumé mon dernier pétard dimanche dernier, et depuis je me tape un syndrome de
sevrage pas piqué des hannetons...
psychologiquement, ça ne manque pas du tout, ce qui me fait dire que c'était le bon moment. J'ai planqué mon stock dans un coin un peu difficile d'accès pour ne pas être tentée, et j'ai prévu des sorties tous les soirs ou presque pour casser l'habitude de la soirée en tete a tete avec mon
joints et retrouver le goût des relations sociales.
Je n'ai pas bcp d'anxiété, etonnamment, bien moins qu'avant d'arreter en tout cas (sauf quand je fais des bouffées d'angoisse quand je n'ai pas eu de nouvelles de cette personne chère depuis un moment, mais c'tait pire avant d'arreter). Voire il m'arrive d'être euphorique, parce que je crois que ça m'assomait bien un peu tout de meme, ah ah ah, et c'est comme si je m'étais enlevé un boulet au pied. Et puis je fière de moi mine de rien, ça aide, je suis productive, bref c'est cool.
par contre, sur le plan physique, je
douille :
- tremblements
- nausées
- zero appétit
- maux de tete
- muscles hyper tendus
- phénomènes visuels bizarres (je vois flou, je vois des scintillements)
- diarrhées +++
- mon pipi sent super mauvais
- boutons, peau toute pourrie
- haleine de chacal
- réveil à 4h du mat, impossible de se rendormir
l'autre soir on a un peu picolé avec un pote, et le lendemain je me suis tapé une gueule de bois carabinée, alors que ca ne m'arrive quasiment jamais ! Comme si le
sevrage avait multiplié l'effet délétere de l'
alcool. Ca doit etre l'effet détox je suppose.
Je suis vraiment pas épaisse (50 kg toute mouillée pour 1,68m), donc il y a pas tant de graisse où la
weed a pu etre stockée (à part dans mon cerveau ?!?)
voila mon témoignage, ça ne fait que 6 jours, j'ai l'impression que le dernier pétard remonte à 6 semaines.
Je m'interroge sur l'avenir.
Je me demande combien de temps ça va durer ces symptomes.
Peut-etre qu'il faudrait que je reprenne jamais la fumette, je sais pas.
Ca se passe comment à long terme pour le seuil de tolérance au produit ?
Les gros consommateurs, quand vous reprenez après une longue pause, vous retombez direct dans les niveaux de conso précédents (comme pour l'
alcool) ou bien vous parvenez à vous refaire une virginité cannabique et à reprednre avec des doses réduites ?