[ Addiction ]
Addiction après dépression sévère .

He oui, ça nous a à l'usure cette saloperie de dépression... Au bout d'un moment ça devient tellement insupportable que tout est bon pour la faire taire.

Moi c'est les petites doses d'opis, dissos, etc qui m'ont aidée. J'ai toujours mis un point d'honneur à user des plus petites doses possibles pour m'éviter une addiction trop forte. Puis j'ai fini en HP ce qui m'a valu d'arrêter l'usine grâce à ma famille, je suis retournée voir un (bon) psychiatre et (bonne) psychologue, j'ai trouvé du bénévolat et ma vie a commencé à changer tout doucement. Là je compte changer ce bénévolat contre un contrat rémunéré, je sens que je suis enfin sur une voie qui m'intéresse et qui me tire plutôt vers le haut.
Je suis toujours polyaddicte mais ça ne me pose pas trop de problème au quotidien, et j'arrive de plus en plus à espacer les doses (bien 3 jours sans morphine alors qu'il y a un an c'était juste impossible à cause d'une rupture (très) compliquée qui s'est ajoutée à ma dépression et m'a vraiment faite plonger dans l'addiction psychologique).
J'essaye d'améliorer ma vie, de me refaire lentement mais sûrement une vie sociale, et ces améliorations (couplées au traitement médicamenteux) me permettent de baisser les doses et d'espacer mes prises de drogues. Je suis encore loin d'être sortie de cette consommation qui si elle n'est pas (encore) handicapante, je qualifierais néanmoins de problématique; mais ça avance doucement.

Courage à toi aussi, dur la famille, qu'entends tu par leur avoir fait du mal? Moi j'ai de la chance ils ne sont pas au courant, mais ce qui leur aurait fait du mal c'est plus la représentation qu'ils ont des drogues que mes consos elles mêmes dans mon cas. Faut différencier si c'est toi qui leur fait du mal ou si c'est la diabolisation de l'usage de drogues. L'un comme l'autre est possible, mais la culpabilité qui en résulte est toute différente !

Pas de souci ça fait plaisir :)

Ouai alors concernant la dépression moi aussi "j'ai" fait du mal à mes proches. Mais c'est pas vraiment moi avec ma volonté propre, c'était la maladie tu vois... Faut faire la distinction des deux.
Et les mensonges ba moi aussi j'en fais concernant mes consos, mais a-t-on le choix? Cette société nous le laisse-t-elle? C'est une question de survie sociale que de cacher ses consos dans un tel contexte... et c'est bien triste mais plus le temps passe et moins j'ai de scrupules à me cacher perso. Ce qui m'énerve c'est que du coup pour sauver nos fesses on s'invisibilise en tant que population, et du coup difficile de faire entendre notre voix à plus grande échelle. Mais bon, ne te blâme pas de mentir pour ça. Y a des limites comme à tout mais tant que tu ne fais que te protéger vis-à-vis d'une liberté fondamentale (droit à jouir de son propre corps, liberté d'expression) tu es dans ton droit. A une époque les LGBTIQxs se cachaient aussi de la sorte, ils le font toujours dans des sales pays comme la russie par exemple, est-ce honteux pour eux que de cacher leur différence alors qu'ils sont persécutés? Pourquoi cela serait-il différent pour nous dans ce cas?

la déception de me voir m’enfoncer dans ma déchéance

Ba ils ont placé des attentes irréalistes sur ton dos alors. Tu étais (es?) malade, la dépression c'est vraiment pas quelque chose de banal, ça peut aller jusqu'à tuer (en fait, faire tellement souffrir qu'elle pousse au suicide, youhou, sérieux c'est vraiment une affection de merde). Et ça les aurait déçus? J'y trouve vachement injuste, auraient-ils été déçus de la sorte si suite à un accident tu te serais retrouvé dans un fauteuil roulant? Parce que c'est quasi exactement la même chose... C'est pas ta faute ça.


Perso j'espère retrouver une consommation raisonnée et effectivemment me sortir de mon addiction, mais sans cesser tout totalement.

Et oui l'arrêt brutal ça marche sur certaines personnes et selon certains contextes, mais ce n'est pas toujours la meilleure méthode. Ca dépend. Tu peux en parler à un.e addictologue si tu le souhaite, pour voir quelle option serait la meilleure pour toi.