L'hypothèse monoaminergique est battue en brèche par certains travaux récents, qui mettent plus l'accent sur l'importance de la neurogenèse (particulièrement dans l'hippocampe) pour la lutte contre la dépression. Mais on en revient toujours à un problème neurochimique, car c'est ce que l'on peut objectiver, et ce sur quoi on peut exercer une action médicamenteuse ; pour autant la thérapie psychologique (TCC ou autre) demeure assez reconnue pour ce qui concerne son efficacité dans le traitement de cette maladie.
C'est d'un système pris dans des schémas d'interaction et de rétroaction permanente dont on parle, et pour cette raison une solution unipolaire ne saurait être optimale, après on est quand même actuellement au tout début du traitement des maladies psychiatriques qui sont comme je le disais extrêmement polymorphes et dont les modalités d'expression et, espérons-le, de résolution seront propres à chaque individu, donc peut-être que l'on trouvera un jour un dénominateur commun à ces dernières mais en attendant il faut bien avouer que l'empirisme est dans ce domaine la règle plutôt que l'exception...
Les antidépresseurs sont globalement + efficaces qu'un placebo, de là à réduire la question à un déséquilibre biochimique il y a quand même un gouffre, vu que la chimie n'est jamais que la traduction interne des stimuli extérieurs pondérés par les particularités dans la structure et donc la réaction de chaque cerveau à ces derniers... Comme je le disais l'environnement joue son rôle aussi, et est même primordial dans l'étiologie de la maladie. Les
AD constituent une aide mais pas une solution "miracle"...
Perso je ressens clairement l'effet positif des
AD, après y a-t-il une part d'effet placebo dans ce que je considère comme à ce jour une amélioration notable des symptômes, sans doute, mais n'empêche que le résultat est là et que je douterais l'observer sans médicaments, opinion confortée par les nombreuses études que j'ai pu lire à ce sujet.
Quant aux effets secondaires, il s'agit toujours d'examiner le rapport bénéfices/risques dans les traitements que l'on prend, et PA est en partie là pour ça (même si certain.es s'y opposent apparemment, m'enfin bref) en fournissant une plateforme centrée autour de l'expérience individuelle pour faire émerger une vision plus générale et plus indépendante des théories et des études. Elle est pour cette raison même, qui est sa force mais aussi sa faiblesse, à prendre avec plus de pincettes qu'ailleurs, mais peut favoriser l'émergence et la mise au jour de conséquences généralement négligées ou ignorées, voire niées, par les médecins, pour moi c'est clairement une avancée par rapport à la parole unique des toubibs. Bien sûr je ne minimise pas pour autant le rôle des études scientifiques qui auront (et c'et tt mieux) toujours le dernier mot dans le débat public (enfin je m'avance, mais en tous cas pour moi et dans certains milieux), même si elles ont aussi leurs faiblesses (temps nécessaire à leur tenue, conflits d'intérêts, spécificité, complexité d'interprétation...).
Déso pour le pavé, je suis sous codé, on dirait que ça me rend prolixe...
Dernière modification par Mychkine (02 mai 2022 à 13:01)