Il semble y avoir un bon potentiel therapeutique mais qui se heurte aux préjugés des médecins. Amicalement
https://www.univadis.fr/viewarticle/--2 … p;sso=true« Les psychédéliques sont plutôt efficaces en addictologie mais il y a des limites de différentes natures à leur utilisation », explique le Dr Roméo.
L’une d’elle est sociétale. Un questionnaire a été adressé à des médecins par la Dre Laurence Bézo, du service d’addictologie de Paul Brousse, pour connaitre ce qu’ils pensaient des psychédéliques. A ce jour, 407 ont répondu dont 280 médecins généralistes, 50 addictologues, 50 spécialistes. Il en ressort que 50% pensent que les psychédéliques n’ont pas de potentiel thérapeutique. Aussi 3 médecins sur 5 pensent que les psychédéliques sont dangereux. Un peu plus de la moitié pense que leur utilisation est associée à des risque auto-agressifs et hétéro-agressifs très importants. De même, la moitié pense que le risque de dépendance est très important, et qu’il y a un risque de survenue d’un trouble psychiatrique. « Aujourd’hui sur cet échantillon, les médecins pensent que les psychédéliques sont assez dangereux. Il y a une vision assez négative de la prescription de psychédéliques en France », commente le Dr Roméo.
50 % des médecins français interrogés pensent que les psychédéliques n’ont pas de potentiel thérapeutique.
Les participants ont même classé les psychédéliques comme faisant partie des drogues le plus dangereuses.
Sur une cotation de 0 à 7, les participants ont classé les psychédéliques sous l’héroïne et la
cocaïne en termes de dangerosité. Ils sont considérés comme bien plus dangereux que l’alcool, le
tabac ou le
cannabis.
« Un sondage IFOP réalisé il y a quelques années dans la population générale a trouvé exactement le même résultat. Pourtant, un certain nombre d’études se sont intéressées à la dangerosité des psychédéliques et il en ressort que les psychédéliques sont parmi les drogues les moins dangereuses pour soi et pour les autres. A l’opposé, on voit que l’alcool, l’héroïne, le
crack ou encore la
cocaïne, la
méthamphétamine et le
tabac sont les plus dangereuses. Aussi, les psychédéliques ont un risque de dépendance très faible et ils ont le risque létal le moins fort. On a une dissociation complète entre ce que nous dit aujourd’hui la littérature et la pensée de la société et celle de certains médecins », commente l’intervenant.
On a une dissociation complète entre ce que nous dit aujourd’hui la littérature et la pensée de la société et celle de certains médecins
Outre ces a priori, une autre limite à l’utilisation des psychédéliques est d’ordre méthodologique. « En raison de l’effet des psychédéliques, dans les études, 9 participants et 9 médecins sur 10 savent ce qu’ils ont pris ou donné. C’est une limite très importante. Aujourd’hui, on ne sait pas faire d’études correctes en double aveugle », souligne le Dr Roméo.En conclusion, pour le psychiatre, les psychédéliques sont prometteurs en addictologie mais il est nécessaire d’informer les professionnels de santé, les pouvoirs publiques et la société en général pour balayer les idées reçues.
« Les résultats nécessitent d’être répliqués mais globalement, les psychédéliques sont plutôt très prometteurs que ce soit dans les troubles de l’usage de l’alcool ou le tabagisme. Il y a globalement une bonne tolérance, peu d’effets indésirables graves. Il n’y a pas de décompensation de troubles psychiatriques sous psychédéliques. Et s’il y a des troubles psychotiques qui persistent, ce qui est extrêmement rare, c’est probablement que l’on était sur un terrain de
base déjà pathologique. Aussi, il n’y a pas de montée de pression artérielle ou d’autres phénomènes graves sur le plan physique. Dans des contextes encadrés comme c’est le cas dans les études avec un accompagnement psychothérapeutique, aujourd’hui on ne peut pas dire que les psychédéliques sont un danger », précise l’addictologue.
Il y a globalement une bonne tolérance, peu d’effets indésirables graves. Il n’y a pas de décompensation de troubles psychiatriques sous psychédéliques
Le Dr Bruno Roméo n’a pas de lien d’intérêt en rapport avec le sujet.