Hello ici, je poste ca ici comme une bouteille a la mer car je n'ai personne a qui en parler sans honte et jugements sur ma situation. J'ai 36 ans et je souffre depuis 6 ans d'un trouble de la coagulation grave, qui thrombose mon systeme veineux ( niveau de l'appareil digestif ), chronique, avec comme antécédents, embolies pulmonaires, infarctus de la rate et nodules sur le foie ( apparition récente ). J'ai consommé de la
cocaine régulièrement durant deux années, pas des quantités loufoques non plus mais suffisament pour m'arreter il y a 5 ans apres l'apparition de cette pathologie et de mes multiples passages sur des lits d'hopitaux ...
Durant 5 années je n'ai donc plus touché a rien. Cette année, apres séparation douloureuse et mauvaise rencontre amicale, j'ai recommencé cet été a consommer mais moins d'une dizaine de fois entre le printemps et l'automne. Et depuis 3 mois je fréquente quelqu'un qui consomme tous les jours, au début parfois je consommais parfois non mais de maniere raisonnable en quantité et responsable donc pas de mélange avec conso d'
alcool non plus.
Sauf que depuis un mois forcément, des quelques lignes fines, un weekend sur deux, j'ai continué le lundi aussi pour tenir niveau fatigue et puis des lundis et quelques jours sobres en semaine avant de recommencer le cycle, notre conso est devenue quotidienne et je ne regarde meme plus la quantité et la taille des traits, puisque ca arrive, ca finit vulgairement écrasé et sniffé aussitot ! Souvent au départ, j'étais la voix de la sagesse et je refusais meme pour Monsieur et tout se passait bien, au contraire on avait pas mauvaise influence l'un et l'autre, il était plutot enthousiaste pour nous.
Maintenant, c'est moi qui me retrouve a en réclamer alors qu'il lui arrive de ne pas en avoir envie et meme pire, je pioche dans mon épargne pour aller en acheter et seule ! Je partage toujours mais j'ai jamais consommé seule, je ne me reconnais plus, je me surprend a etre " fourbe " quand il s'agit du partage et en plus de ca, j'ai l'impression de voir la réalité en face concernant ma trop grande fragilité de santé mais comme si ma conscience était " anesthésiée ", je sais que c'est mal, je fais preuve d'état de conscience, culpabilité, envie que ca change, réflexions ( état sobre c'est mieux pour réfléchir de maniere lucide et réaliste mais pour le coup depuis un mois je le suis quasiment jamais ), mais tres vite, une pensée de type " fuck on vit qu'une fois ", totalement absurde, accompagnée du sentiment que la sobriété est nulle, fade, ennuyeuse, sans sensations, accompagne ce genre de pensée parasite et la c'est vicieux.
La ou je sais que cette pensée est due a l'effet du produit, donc mon mental est biaisé, je le sais donc je m'arrete et parfois arrive a reprendre raison et revenir a l'envie d'arreter a nouveau et d'aider mon compagnon qui veut lui aussi ... Le truc qui me dupe et m'égare dans tout ca, c'est le sentiment qui accompagne ces pensées.
Lui mon corps, mon esprit le ressent donc inconsciement je ne peux le remettre en question et le placer comme parasite aussi, altéré, et a cause de ca et bien je me persuade de ce que je ressens meme si c'est faux et plus honteux, que ma santé ne pourra pas etre pire étant donné qu'a coté je suis assidue avec mon traitement stabilisant ...
Ma lucidité fuit face a la réalité, et je suis incapable de lutter ou d'agir contre ca, comme si j'étais anesthésiée et spectatrice seulement. Limite, je m'en ficherai presque dans mon attitude, lors de certaines conversations, je minimise tout.
Non pas que c'est arrangeant de fuir, au contraire niveau conscience je trinque mais je suis dans une situation face a cet état de conscience, comme paralysée, persuadée de ne pouvoir rien faire, ni rien changer, qu'un jour ca s'arretera et que j'ai qu'a attendre sans forcer, que ce jour arrive ...
Forcément ma santé, il faut que je change ca mais j'ai peur aussi pour mon avenir sentimental ...
Merci d'avoir lu.