[ Effets ]
Stabilité Tramadol: du AD à l'irritabilité, raisons ?

#Accoutumance #agressivité #irritabilité #morale #stabilité #tramadol
Bonjour,

Je me permets faire appel à vous et à votre savoir experientiel, si puis-je dire...à toutes personnes expertes ou non, qui pourraient davantage m'éclairer sur ma façon de faire pour aller mieux ..
En sevrage dégressif au tramadol L.I, cela fait plusieurs mois que je tente de me stabiliser à 300 mg par jour (j'ai déjà raconté mon histoire via plusieurs posts, que vous pouvez y accéder pour ceux qui veulent en savoir plus smile)

Après plusieurs jours de yoyo avec le tramadol L.I ,j'essaye de me stabiliser tant bien que mal. Sauf que j'ai remarqué qu'à force de maintenir une stabilité dans ma consommation, je me rends compte que le bien-être du début se transforme peu à peu de l'agressivité, de l'irritabilité.
Comment pourrait-on l'expliquer? Accoutumance ? Quelles en seraient les solutions, selon vous ? Peut être essayer de faire baisser ma tolérance ?
Parce il faut se le dire, ce n'est pas facile à vivre pour mon entourage : il ne me reconnaisse plus et moi même, j'ai l'impression d'avoir perdu un peu goût à la vie.J'ai augmenté ces derniers jours pour être un peu mieux (quelques jours à 350 puis à 400, parfois en fractionnant, parfois en dose unique)ça a marché mais je me suis rendu compte que j'étais reparti dans une sorte de spirale vicieuse, et que je risquais d'empirer ma dépendance et de mettre à mal la réussite de mon sevrage alors j'ai stoppé la monté (bien qu'agréable) pour me recadrer a 300 mg. Mais voilà, je me sens un peu "blasée". J'ai perdu un peu ma motivation.

Pensez vous que le yoyo de mes prises pourrait être un de ces raisons de cette baisse morale?
Il faut savoir aussi qu'en début de semaine, j'ai eu une sorte de grippe/rhume: n'aurait il pas un lien aussi avec la différence d'effets du tramadol ?

Je me sens un peu seule face à cette situation. Je n'ai personne avec qui en parler, même pas à mon médecin qui semble m'égarer plus que de me sauver de cette soumission aux opiacés...
Alors je viens ici, je me dis on ne sais jamais ..

Dernière modification par Mlle*Ordinaire (14 juillet 2024 à  13:46)


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#2 
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Mychkine homme
Artichaut dans une caisse d'oranges
14 juillet 2024 à  16:29
Hello,

De ce que tu racontes dans tes messages précédents, je crois comprendre que tu es dépendante au tramadol depuis une longue durée, initialement pour des raisons médicales. Il me paraît évident que le sevrage doit être dans ton cas le plus progressif possible.

Il semble que le tramadol t'accorde un bénéfice psychique significatif. Comme tu le sais, la qualité de ce type d'assistance chimique a tendance à s'éroder avec le temps, aussi bien pour des raisons neurologiques (tolérance...) que psychologiques (habituation à une certaine forme de gestion émotionnelle, même si ce dernier phénomène est moins systématique).

Et donc, il est clair qu'une baisse des doses même relativement minime risque d'être corrélée à une inversion des effets, d'où l'irritabilité, l'agitation et le malaise que tu décris.

Je pense qu'il est tout à fait possible que les fluctuations de concentration que ton organisme a connues quand tu tentais d'ajuster la posologie aient accru ta tolérance  (plus prompte à retrouver ses niveaux d'antan qu'à les atteindre pour la première fois). En particulier si tu as été habituée à des doses excédant largement les 300 mg par le passé.

Accessoirement, vu que la vie émotionnelle s'inscrit dans un contexte beaucoup + large que l'environnement chimique, il est possible que des événements ayant eu lieu à cette période aient augmenté les difficultés que tu traversais. Il convient généralement d'avoir résolu ce type de problèmes avant d'entamer un sevrage, qq soit le type de substance, étant donné la propension effrayante du manque à exacerber les états dysphoriques. Je te conseille donc d'examiner ce qui pourrait être amélioré à ce niveau avant d'aller plus loin, si ce n'est déjà fait.

Après, j'ai remarqué chez moi que le profil d'effets subjectifs du tramadol variait considérablement en fonction des périodes, différences dont je suspecte mon métabolisme d'être responsable (conversion +/- importante en O-DSMT responsable de l'activation opiacée). L'expression du tramadol étant hautement inconstante entre individus, peut-être en as-tu subi le caprice, même si ce n'est pas l'hypothèse que je privilégierais dans l'immédiat.

En ce qui concerne le sevrage en tant que tel, peut-être serait-il opportun d'envisager un placement sous traitement antidépresseur à mesure que tu réduis les dosages, afin de compenser la diminution de sérotonine induite par le retrait progressif de la molécule. Une telle stratégie permettrait de dissocier le sevrage séroto de son pendant opiacé, ce qui rendrait amha le processus plus facile. Et, si tu trouves que 50mg est une baisse trop brutale, tu peux fractionner le dosage, par exemple en ouvrant la gélule et en dissolvant la poudre dans un verre d'eau bu en 2 ou 3 jours.

J'espère t'avoir apporté des éléments utiles à tes futures prises de décision.

Prends soin de toi, à bientôt.

Dernière modification par Mychkine (14 juillet 2024 à  16:59)

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Ciao
Je pense que un des secrets d'un sevrage bien reussi c'est prendre son temps et aussi avoir un médecin qui te soutien, te comprends, avec qui il y as entente total. Semblerait pas ton cas selon ton message, peut être envisager de trouver un professionnel de confiance serait la prochaine démarche à faire selon moi.

Calcio Storico Fiorentino :  azzurri di S. Croce

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#4 
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Mynight femme
Nouveau Psycho France
15 juillet 2024 à  11:11
Bonjour miss.

Je ne suis pas venue depuis plus d'une semaine, j'étais en vacances, et je voulais justement avoir de tes nouvelles.

Rien d'étonnant dans ce que tu énonces ici: Tout comme dans mon propre cas, le Tramadol m'apportait un bénéfice énorme au niveau psychique.
Je m'en servais comme d'un antidépresseur et anxiolytique...
Clairement.

Visiblement, tu ne parviens pas à te stabiliser à 300mg (d'ailleurs je vais aller voir tes autres posts, pour savoir si tu as changé de médecin. Celle que tu consultais n'était absolument pas adaptée, et dangereuse à mon sens.)
Alors en faisant le yo-yo, en jonglant comme je le faisais aussi avec tes dosages, amène au final à se sentir comme déprimée.
Du fait de l'effet antidépresseur du Tramadol, qui agit sur la sérotonine et la dopamine aussi si je ne me trompe pas (ce qui le rend si difficile à arrêter...)
Exactement comme tu le décris: J'avais moins d'envie. Moins de motivation.
Agressivité parfois. Très modérée car je faisais tout pour cacher mon malaise à mon entourage, et je refusais qu'ils en paient les pots cassés. Mais j'étais à fleur de peau.

Écoutes, ça me parle tellement.
Ça me rappelle tant de mauvais souvenirs.
Pour te dire, en début de mois, quand je venais d'avoir mon ordonnance de Tramadol, je doublais la dose prescrite, pendant 2 semaines, j'en prenais donc plus, voire bien plus que ce qui m'était prescrit, et les 2 semaines suivantes: Je me rationnais, en prenant donc moins, beaucoup moins que la dose prescrite...

Je ne te dis pas le foutoir en puissance que cela occasionnait dans mon esprit.
Les conséquences désastreuses sur mon bien-être.
Vraiment, j'en ai des souvenirs ignobles.
Et je n'arrivais jamais à tenir 28 jours entre 2 ordonnances, donc j'allais à la pharmacie, angoissée comme pas possible à chaque fois au bout de 21 jours (j'avais entendu un jour que c'était la durée minimale pour renouveler une ordonnance... Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd...)

On ne m'a jamais fait d'histoires, par chance, à la pharmacie, les préparatrices étaient au courant de mon problème, me connaissent bien, je vais strictement toujours a la pharmacie, et j'étais encore dans le délai réglementaire...
Mais quelle angoisse à chaque fois, seigneur!!!
Et vers la fin, au bout de 18, 19, 20 jours, je n'en pouvais plus, je me sentais mal, déprimée, sans envie... Je ne vivais que dans l'attente du renouvellement de mon ordo.
Et c'était reparti pour un mois...

Donc vraiment, rien d'étonnant à ce que tu écris là, et je suis triste de te savoir dans ce "fossé"...

As-tu réfléchi à une autre prise en charge? Par un CSAPA? Un autre médecin, idéalement un addictologue ou psychiatre?

Je t'envoie plein de pensées positives. Passes une belle journée. Myna

Dernière modification par Mynight (15 juillet 2024 à  11:16)


°•✨️If you can't handle me at my worst, then U sure as hell don't deserve me at my best.✨️•°

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Mychkine a écrit

Marco 68 a écrit

Mynight a écrit

Merci à vous 3 pour votre soutien.


Depuis ce message, j'ai réussi à me recadrer. Je suis revenue à 300 mg par jour en fractionnant 150 mg matin et 150 mg après midi 1 semaine. Puis, ça fait quelques jours, que je suis à 100 mg le matin et 200 mg après midi. Et bonne surprise: je me sens bien mieux en réintégrant 200 mg l'après-midi. Je pense donc repartir sur une seule dose unique de 300 mg pour quelques jours. Puis j'essaierais de baisser à 250 mg... Tout ce que je peux dire, que le fractionnement m'aide à contrer l'accoutumance au médicament, donc à ne pas augmenter ma dose journalière (300 mg), puis de me sentir mieux quand je reviens vers une dose unique, même plus bas que 300 mg : 250 mg.
Je pense donc me sevrer de cette façon: quelques jours de fractionnement (100 mg le matin et 150 mg l'après midi) puis quelques jours en prise unique (250 mg en une seule fois) et profiter de ce passage vers la prise unique pour la baisser à 200 mg et tenir toute la journée ...
La seule méthode que j'ai trouvé pour pouvoir me sevrer sans impacter mon humeur.


"Dans un voyage, ce n'est pas la destination qui compte mais toujours le chemin parcouru et les détours surtout" Pollet-Villard

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#6 
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Mynight femme
Nouveau Psycho France
25 juillet 2024 à  14:24
Mais de rien (pour le soutien), ici, c'est comme cela que ça se passe.smile

Sincèrement je suis admirative.
Ce que tu fais, j'ai essayé, réessayé, sans succès.
Bon, OK, j'étais accro depuis plus longtemps que toi, et j'y ai eu accès librement et sans contrôle pendant très longtemps (impossible de commencer quelconque sevrage dans ces conditions...)
Mais tout de même. Je trouve que tu tiens carrément la marée.
Je ne sais que trop bien à quel point les opiacés, notamment le Tramadol, jouent sur l'humeur...

Tu n'as pas de moments de "moins", pas d'angoisses qui surviennent brutalement sans que tu saches d'où elles sortent?
Tu vas toujours chez la même médecin donc?

J'espère de tout cœur que tu parviendras à passer de nouveaux paliers ainsi. Sans te torturer surtout.

Grosse pensée.

Dernière modification par Mynight (25 juillet 2024 à  14:25)


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