Bonsoir à tous! Je crains de ne pas être très optimiste dans ce qui va suivre...
Au-delà de la dépendance physique, pharmacologique, dont on se méfie (à raison), il y a presque pire: la dépendance psychologique.
Ne te fais pas d'idées, jibé, tu es complètement accroché. Ton corps ne réclame pas encore et tu réussis à narguer la dépendance pharmacologique, mais au niveau moral, tu es dedans, et à pieds
joints...
La preuve? Tu viens de remporter une "victoire" en faisant une pause dans ta consommation, et de quoi tu parles? De re-consommer! De re-consommer dès que tu rentreras!
Les "je vais en prendre pour voir si je suis dépendant" contiennent leur réponse: OUI, tu es dépendant. Pourquoi? Quelqu'un qui n'est pas dépendant ne penserait en aucun cas à consommer, même pour un soi-disant test!
Pour le manque que tu as ressenti après une seule journée de consommation, il est évident qu'il s'agit uniquement de symptômes de manque psychologique. Attention, lorsqu'il est très intense, le manque psychologique se manifeste de la même façon que le manque physique! (en moins fort quand même)
Tu n'avais plus consommé, tu pensais avoir gagné... Et là , tu as re-tapé. Le résultat ne s'est pas fait attendre: tu étais tellement content que tu t'es demandé (inconsciemment au moins) quand serait la prochaine fois: ton manque, c'est ça. Le manque psychologique, c'est ça. Ce manque-là , il peut apparaître avec n'importe quelle substance, et la cause en est simple: si quelque chose te fait du bien, tu auras envie d'en reprendre. C'est la recherche du plaisir...
Tant que tu auras envie de consommer, tu n'auras pas vaincu la dépendance. Inutile de dire que c'est très long! Alors quand je vois que tu penses en avoir fini, mais que tu projettes déjà ta prochaine session de consommation... Je me dis que tu sous-estimes ce avec quoi tu joues
Évidemment, je ne suis pas dans ton corps, alors je ne peux pas savoir ce que tu as ressenti; surtout, ne prends pas mal ce que je vais dire! Mais vu ton habitude de consommation, j'aurais tendance à penser que tu n'as jamais vraiment connu le manque physique, ou alors très faiblement; mais que tu souffres beaucoup du manque psychologique. Ce que ça signifie? Que le pire est à venir, et je répète ce que j'ai dit plus haut: tu ne te rends pas compte de la puissance de ce que tu manipules!
Si tu veux vraiment arrêter (et c'est tout le mal que je te souhaite!!!), c'est MAINTENANT qu'il faut le faire. Pas demain, pas à ton retour, pas après ton prochain gramme. C'est important pour deux raisons:
- Ce n'est pas en consommant qu'on arrête de consommer. C'est logique...
- Je l'ai déjà dit: tant que tu auras en tête ta prochaine consommation, tu seras à la merci du produit.
Pareil pour le
Subutex: tant que tu le stockes, ou que tu le gardes à proximité "au cas-où", tu es dans la dépendance: tu as peur de manquer.
A mes yeux, la victoire sera atteinte quand tu auras rapporté tout ça à la pharmacie (ou que tu t'en seras débarrassé - sans le vendre si possible, ça serait con d'avoir des ennuis avec la justice maintenant!!!) et que tu ne penseras plus à re-consommer un jour.
Après 4 ans de consommation et pas de gros souci de santé ou dans la vie en général (en tout cas tu n'en as pas parlé, cela ne semble pas être ce qui motive ta consommation), cela ne me semble pas impossible. Mais je n'ai pas dit que c'était facile...
La nuance entre dépendance psychologique et dépendance physique est primordiale. Globalement, quand tu es sujet aux deux, la dépendance physique t'empêche de décrocher, et la dépendance psychologique te fait rechuter.
La partie physique s'estompe au bout de quelques jours/semaines/mois suivant le produit, et on entend plus parler. La partie psychologique, quant à elle... Elle est souvent là pour la vie
Voilà ce que j'avais à te dire. Je suis passé par là , et même si on est tous différents, je sais à peu près de quoi je parle... Même si nos avis divergent un peu, on semble être tous d'accord sur un point: si tu veux mettre un terme à tout ça, il fait le faire
MAINTENANT! Demain c'est trop tard, demain c'est jamais.
La chance ça dure rarement. Si tu l'as en ce moment, profites-en. Tu vas y arriver. Et ton voyage tombe à pic. Demain, c'est trop tard.
Amicalement,
Phoenix