Hello,
Nouveau par ici, l'idée m'est venue de vous partager mon expérience personnelle avec les
AD que j'ai testés. En effet, je souhaite éclairer les personnes qui étaient comme moi avant et quelque peu perdues face à la multitude de molécules présentes dans la pharmacopée.
Je précise bien qu'il s'agit de mon expérience
personnelle (chacun peut réagir différemment aux substances comme nous le savons si bien), et en aucun cas de vérités universelles. Je ne vous incite non plus à quoi que ce soit, vous êtes grands.
Voilà donc mon expérience avec chacune des molécules étudiées : paroxétine,
sertraline,
escitalopram,
venlafaxine et fluoxétine. Que des grands noms en DCI.
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paroxétine : molécule très prescrite... alors qu'elle est très puissante sur le transporteur
5-HTP. C'est un petit cachet efficace pour ressentir un bonheur intense, ainsi qu'un effet cotonneux. Elle désinhibe assez fortement, donc il m'est arrivé d'être pris de logorrhées en société. Sédative, parfois cassante, elle donne envie de faire la sieste en pleine après-midi. On ressent parfois une espèce d'activation euphorique en même temps. Elle ouvre l'appétit aussi. C'est pour moi une molécule très efficace qui donne le smile mais trop prescrite : elle m'a donné de l'anorgasmie de façon marquée à partir de 30mg. J'en ai toutefois de très bons souvenirs, j'ai passé de très bons moments avec (en particulier quand je prenais du café là c'était la fête).
Attention
sevrage dur mais faisable
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sertraline : non sédative, je n'ai pas fait la sieste avec. Elle m'a donné du bonheur et un peu d'euphorie - moins que la précédente, tout en étant peut-être légèrement plus anxiolytique. Surtout, elle a une petite particularité dopaminergique intéressante qui aide un peu à se concentrer et à prendre du plaisir sur ce qu'on fait. Pour moi elle donne un regain d'énergie et elle désinhibe aussi (même si pour être le plus allumé du casque possible rien ne surpasse la paroxétine de mon expérience). Moins de retard à l'orgasme et moins d'appétit. Donc la tolérance est meilleure, pour moi c'est un excellent compromis (même si elle m'a donné des tremblements au long court à partir de 100mg). De bons souvenirs aussi.
Attention toutefois aux abominables ulcères qu'elle provoque parfois en mode roulette russe...
Dans leurs indications, ces deux dernières sont pour moi au final assez proches : la
sertraline a peut-être été plus anxiolytique et la paroxétine plus antidépressive... sur moi.
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fluoxétine : c'est une molécule que je déconsiderais quelque peu il est vrai, au vu de ses AMM moins fournies. Il reste qu'elle s'est avérée utile dans mon anxiété et non si psychostimulante que cela... L'effet de bonheur et d'activation est présent sans être englobant, elle n'augmente pas l'appétit et retarde un peu l'orgasme. Surtout, en plus de cela, elle procède d'un émoussement émotionnel assez appréciable : la mise à distance des émotions est assez prononcée, ce qui est pour moi agréable. On regrettera peut-être qu'elle n'agisse que peu sur la loquacité ou la socialisation (selon mon expérience, elle ne donne pas cet effet "pet au casque"). Sans être calmante, elle a quand même réduit mon anxiété. Très peu d'ES et un effet agréable, donne l'impression d'être mieux armé pour affronter la vie. Pas de
sevrage.
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escitalopram : plus sélectif des
ISRS, je l'ai trouvé assez "léger", voire trop peu vigoureux. Même à dose élevée (20mg/j), je n'ai pas rencontré d'euphorie ou d'enjaillement paroxétinique. Ne retarde presque pas l'orgasme. C'est selon moi le plus anxiolytique des
ISRS, on ressent vraiment un apaisement confortable sur l'anxiété et ça marche presque aussi bien qu'une benzo. Très anxiolytique et très apaisante, son effet antidépresseur ou sérotoninergique est pour moi trop faible pour me convenir. Tolérance excellente, presque aucun ES. Dans le TAG sans comorbidité ça doit faire des merveilles...
Allonge le QT (pas d'atarax etc avec messieurs)
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venlafaxine : ISRSNa, elle a un effet stimulant plus prononcé. Elle met énormément à distance de ses émotions, anxiolyse, stabilise et m'a rendu apathique. J'ai adoré avoir aussi peu d'envahissement émotionnel d'ailleurs. Mais comme elle m'a donné de l'hypertension en continu, j'ai dû l'arrêter et le
sevrage est juste
ignoble (pire que la paroxétine). C'est pour moi un espèce de robot-mitrailleur cérébral assez agressif, mais d'autres semblent avoir une bonne expérience avec. Gare au
sevrage, manier avec précaution
Si d'autres ont des expériences similaires ou différentes, n'hésitez pas à amender la discussion, je suis preneur de vos retours.
Gardez à l'esprit que tout ceci n'est que mon ressenti perso, d'autres peuvent adorer la venlaf' par exemple.
Il me reste d'autres grands noms à tester, c'est évident (vortioxétine, méthylphénidate, etc). Mais j'espère que cela vous aura aidé.
Bonne nuit