[ Expériences ]
TR : Premère expérience avec le LSD

Dimanche soir, on se pause mes potes et moi et l’un d’eux semble vouloir prendre un carton et finit par me tenter par l’idée. C’est ainsi que je pris pour la première fois de ma vie un demi carton de lsd. Au début rien de spécial on rigole avec mon pote rien qu’à nous imaginer triper donc on commence à aller au son pour danser.

Quand les premiers effets se font ressentir je remarque que les motifs de la lettre X du décor commencent à bouger légèrement et je me rassure en me disant qu’à force d’avoir pris du 2cb les effets psychédéliques doivent être similaires et que je serais sûrement déçue vu comment tout le monde me vendait les effets de la substance. Mais quelques heures plus tôt un échange avec un gars m’avait interpellée quand je lui ai demandé si c’était grave d’avoir pris du 2cb et de la kétamine avant, parce qu’il avait l’air de s’y connaître, il m’a répondu en rigolant que c’était vraiment pas grave et que le lsd allait prendre le dessus sur tout de toute façon et que le secret si on se sent mal c’était d’aller au son (je comprenais pas encore le vrai sens de sa phrase).

Donc mon pote et moi on dansait et là on commence vraiment à devenir euphorique ensemble, on se parle un langage complètement incompréhensible mais avec un regard on se comprend (alors qu’on se connaissait depuis littéralement deux heures) j’avais l’impression qu’on partait dans une sorte d’alchimie avec un trip commun. Il me montre des vêtements des gens autour de nous et j’éclate de rire en lui en montrant d’autres parce que les motifs nous étonne de plus en plus, ça bouge et les couleurs sont incroyables. Je me laisse emporter par la musique et mon corps bouge presque tout seul au rythme du son. Puis mon pote me préviens qu’il est fatigué et qu’il part à la tente s’allonger un peu.

Pendant ce temps je reste devant le son et je vois et ressens des choses de plus en plus extraordinaires. Les gens autour de moi semblent se parler les uns les autres mais je ne comprend plus rien du tout à la langue humaine. En revanche c’est comme si la musique, elle, me parlait dans une langue que je comprenais entièrement, comme si nous faisions partis de la même espèce. Ça semble être un langage qui m’est adressé, quelque part je comprends ce qu’elle essaie de me dire sur l’univers et sur le sens de la vie. Que je ne suis plus rien. L’ampleur de l’espace et de ce monde me rend insignifiant, moi, mon passé, mon présent, mon futur. Le temps lui aussi n’existe plus, ce n’est plus qu’un concept inventé, une substance façonnée au gré de notre perception à l’échelle humaine. La musique devient comme un flot de pensées qui se succèdent dans mon esprit à une vitesse qui me rend actuellement incapable de vous décrire tout ce qui a pu me traverser l’esprit en si peu de temps. Ce qui était certain pour moi c’était que tout changeait, ma vision du monde et de moi-même.

Je me sentais comme la chose la plus insignifiante qui existe, mais l’univers lui, les arbres, la nature, le ciel, la terre, constituaient toute la puissance infinie de l’univers. Quand je fermais les yeux je voyais des visages d’êtres célestes, des âmes dans la musique. Pourtant je pensais que le kétamine m’avait fait entendre la musique mieux que tout autre substance, je me suis rendu compte que je m’étais fourvoyé ce jour-là. Le lsd me permettait de percevoir chaque son distinctement séparant les basses des aiguës et toutes les sonorités que j’étais capables de dissocier les unes des autres afin de les analyser chacune à leur tour. Et le bonheur qui m’envahissait était si profond. Je voyais des motifs multicolores et chaque son avait une couleur, chaque couleur une matière et mes sens dansaient les uns avec les autres. Et j’avais la sensation de comprendre beaucoup mieux l’art, il y avait d’ailleurs une sculpture que je me suis mis à analyser pendant de longues minutes, si ce n’est plus, que ce soit ses formes ou ses couleurs j’étais tout simplement fasciné par la création.

Puis j’ai ouvert les yeux, toujours avec des diaphragmes visuels puissant j’observais autour de moi les gens. Soudain je me sentais un peu perturbé par les gens et je ne sais pas pourquoi. En me tournant j’avais l’impression qu’on me regardais puis rapidement la foule entière m’observait. Souvent en les fixant je voyais des visages de squelette au sourires noirs absolument terrifiant. Je me suis donc décidé à retourner à la tente épuisée par le trip. Je voulais que tout s’arrête mais je savais bien que les effets du lsd duraient très longtemps. Je me suis dit que dormir un peu ne me ferait pas de mal. J’ai donc rejoint mon pote on s’est assoupi et je pense pas que je dormais réellement je n’était même plus très sûr d’exister. Je respirais doucement et ça m’aidais beaucoup de me concentrer sur ma respiration. C’était comme ça que je parvenais à me recentrer sur mon existence. Ensuite un autre pote nous a rejoint et pour des raisons débiles on était prit de fous rires incontrôlables et on arrivait plus à s’arrêter.

Dans la nuit j’ai beaucoup bougé, j’ai dormi à tous les endroits possibles : à côté des caissons, à l’espace de repos et je suis aussi parti en pleine exploration dans la forêt en pleine quête secondaire trouvant absolument tout fascinant et avec une présence d’un ordre presque divin. L’aventure était très spirituelle.

Le lendemain un peu de repos le temps de redescendre tranquillement puis de manger un peu. Puis c’est reparti on reprend chacun une moitié de carton. J’étais presque sûr d’avoir quelque chose à découvrir à nouveau. Ce deuxième voyage était un peu différent.

Devant le sons je voyais tous les humains danser, des corps comme criant quelque chose à l’univers, s’exprimer et vibrant à travers le son. Tous entrainés vers cette même chose, malgré nos différences et j’ai compris que rien ni personne ne pouvait enlever cette véritable nature qu’est la liberté. La liberté de s’exprimer en dansant, de répliquer, de contester face à des choses qu’on ne tolère pas et d’exister tout simplement. Par moments je réfléchissais d’une manière si lucide que j’avais l’impression d’être sobre.

Mais peu à peu je me sentais comme attiré par quelque chose qui me surpassait. Le son me possédait comme un démon. Je me sentais machiavélique et souriais malicieusement vers les caissons qui m’observaient avec leurs yeux. Puis dans notre langage on parlait. Petit à petit j’ai commencé à oublier qui j’étais, quand j’étais né, là où j’habitais, qui étaient mes parents, ma famille et ce qu’avait été ma vie jusque ici. Plus rien n’existait ni n’avait de sens. Je renaissais. J’étais une chose et plus un humain. À travers la musique je comprenait cette langue, celle des extraterrestres. Plus je m’approchais du son plus je devenais à mon tour un Alien. Je faisais partie d’eux et eux faisaient parti de moi. Pour la première fois de mon existence j’étais persuadé que les Aliens existaient bel et bien. Enfin j’étais relié à eux, j’avais ouvert cette fameuse porte, ce nouvel oeil spirituel qui me permettait de percevoir au delà de mon humanité. D’abord fasciné par ce que l’humanité représentait, je devenais quelque chose qui observait tout cela différemment. Je nous voyais tous sur une toute petite planète pleines de champignons, toute verte et très arrondi limité par nous et les caissons et cette aura floue qui nous entourait tous. Je voyais l’invisible. Je devenais moi aussi un Alien.

En y repensant je pense avoir fait peur à plus d’un vu de l’extérieur. Avec une danse complètement décousue à la façon d’un mec possédé par un démon qu’on est en train d’exorciser. Je riais presque de malice. Et quand je marchais ce n’était plus en avant mais de gauche à droite et je tanguais sans plus savoir comment je m’appelais ni rien d’autre me concernant en tant que personne humaine. Mes potes m’ont vu débarqué complètement paumé prêt de la tente et m’écrouler sur le sol pour dormir. Je comprenais plus rien de la langue humaine, même eux quand ils me parlaient je les regardait en incompréhension totale tout en phasant sur des motifs autour de moi.

Bref j’ai résumé du mieux que j’ai pu mais je crois qu’aucun trip report ne suffira à décrire tout ce que j’ai vécu lors de cette première prise de L.