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Dernière modification par Disturb (01 décembre 2013 à 18:17)
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Dernière modification par Ricoson (02 décembre 2013 à 16:46)
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Dernière modification par acsurpsycho (03 décembre 2013 à 10:26)
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Fabrice a écrit
Et oui Ricoson, c'est par la pratique qu'on acquiert personnellement une compréhension du fonctionnement de la méthadone dans notre corps, notre cerveau.
Rien ne remplace cette expérience et nous pouvons faire partager notre savoir pour que d'autres évitent des écueils.
Etre sous-dosé est une erreur, je l'ai fait aussi, mais c'est comme prendre que la moitié de son traitement pour soigner une maladie, résultat on ne guérit pas plus vite, voir on rend plus résistant le virus et on traine des semaines sa maladie.
C'est une image qui vaut ce qu'elle vaut; avec la méthadone il faut prendre le dosage de confort, celui ou l'on se sent bien, ni sous dosé, ni défoncé à piquer du nez, c'est le steady state, que j'atteint personnellement au 10ème jour de maintien de la dose.
Trouver le bon dosage n'est pas très compliqué, Certain ajuste en étant attentifs à leur libido, elle doit pouvoir s'exprimer naturellement sans être complètement anihilée par les opiacés.
Correctement dosé personne ne doit se rendre compte que l'on est sous méthadone.
PS: mes chiffres comme ca qui ont l'air d'être bruts de décoffrage et taillés à la hache sont très précis, au jour près, et sont issu de mon expérience des tso et de l'héroine.
Ricoson, 5mg bravo, il ne faut pas se précipiter.
J'ai une fois décro à 4mg je l'ai senti passé pendant 3 semaines sur le plan physique bien que les douleurs étaient très légères comparé à un sevrage d'héroine.
Mais le temps de récupération au plan psy et physique est le même que l'on arrête à 25mg ou 5mg.
En fait, pour éviter les écueils et perdre de longues années, il "suffirait" de simplement écouter faire confiance et de suivre le conseils de nos médecins spécialisés plutôt que d'accorder parole d'évangile aux pilliers de salle d'attente de CSST....
C'tait comme si un toxico savait forcément mieux de quoi il parle qu'un médecin spécialisé, qui a suivi un cycle de formation supérieure sur la question et qui continue à se maintenir à jour via la formation continue...
Bien sur, certains consommateurs sont des encyclopédies vivantes de l'opiophilie et te mettent à l'amende n'importe quel prescripteur de quartier, mais il y a surtout le contraire, des usagers qui se font le relais naturel des légendes urbaines et de mon point de vue, j'ai entendu beaucoup de choses complètement approximatives voire fausses dans la bouche de nombreux consommateurs trop attaché à leur conviction. J'ai un pote qui après 20 ans de co-conso métha et came reste toujours persuadé qu'il n'y a pas d'interaction entre la came et la meta, et pour lui prendre 1gramme d'hero après avoir pris 100mg de methadone le matin n'est pas une aberration "c'est pas la même molécule," dit-il. Alors quand je lui explique que j'évite de prendre de la méthadone avant un extra, parce que ça risque de rien me faire, il ne comprend pas "c'est dans ta tete ça" , "la metha et l'hero, c'est pas la meme chose" repete-t-il. J'ai essayé de lui parler de la notion de tolérance croisée, il a simplement haussé les épaules en me répétant "c'est dans ta tête, jte dis".
donc oui, c'est faramineux, et c'est toujours la même histoire, une discussion de 3 minutes avec un autre usager peut parfois massacrer des heures d'échange avec notre doc... c'était comme si nous conférions plus de crédit à un autre usager qu'à notre soignant, comme si le fait d'avaler le produit était gage d'une quelconque connaissance médicale.
Pourtant rien de plus idiot : faut il avoir le cancer pour être un bon oncologue ??? Au contraire même, le fait que le soignant soit extérieur à la consommation lui permet de rester neutre et objectif, là où un usager est forcément englué dans sa subjectivité et ses contradictions internes. Donc nul besoin d'acquérir une expérience et une connaissance approfondie sur l'effet de la metha dans notre corps et cerveau pour obtenir un succès thérapeutique.
Ce que Fil, Lloigor et moi même avons martelé ici thread après thread n'est rien de plus que le protocole méthadone tel qu'il est censé fonctionner, une connaissance qui est mise à la disposition de tous les Uds dès leur premier RDV pour un traitement. Et Rico, je suis tres content pour toi que tu aies pu accéder à ce plein bonheur, qui t'était pourtant à une poignée de mains, puisque ta très chère soignante sud-américaine ne tient pas un discours différent du notre... donc la solution était là sous tes yeux, avec ta DOC... Ceci dit, je dis ça, mais y a 5-6 ans quand cette chère vénézuélienne me conseillait de me poser quelques mois avec un dose nécessaire de subutex, sur place j'acquiesçai et pourtant, implacablement, à peine arrivé à la maison, j'avais déjà diminué d'un mg, le lendemain de 2 mg et j'arrivais 15 jours après au RDV sur les rotules, après 10 jours sans sub et une rechute dans la came... je revois le visage exaspéré de la doc - vous faites n'importe quoi ! Elle a pas eu tort, à force de jouer avec les milligrammes à la hausse comme à la baisse, à me fadder 10 sevrages par an pour autant de rechutes, j'ai fini dans un état de décomposition physico-mental aggravé... et c'est là et seulement là que j'ai commencé à comprendre qu'il fallait déléguer et faire confiance à un tiers-soignant : 15 jours après cette décision, je ressuscitais pour ainsi dire...
Et c'est dommage de prendre conscience quelques années après des milliers de nuits à suer, des centaines de journées à frissonner à s'accrocher chaque jour en espérant des lendemains qui chantent que tout cela aurait pu être totalement éviter et que l'information était là , sous nos yeux.
En fait, avec le recul, je m'aperçois que l'explication de Deglon est une des plus probables quand il nous dit :
Parfois bien au contraire, le désir de sevrage et le projet impatient ou forcené d'abstinence est une défense contre la cure, contre ce qu'elle comporte comme remise en question, ou abandon de compromis pa- thologique.
Une phrase intéressante à méditer.
Dernière modification par ziggy (03 décembre 2013 à 18:08)
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Dernière modification par Ricoson (03 décembre 2013 à 20:42)
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Ricoson a écrit
Je doute que tu ais sur ce forum des réponses qui n'aillent pas dans ce sens, et du genre, la Méthadone c'est de la merde, ça accroche plus que tout, décroche le plus rapidement sinon tu es foutu, on n'en décroche jamais........
Rico.
Oh que si y'en a Rico...
Pas plus tard qu'avant hier ( ou un peu plus tot ) , la comparaison Sub/Métha et le fait que la métha accrochait plus, est revenue sur le tapis...
alors c'est pas tout à fait le meme discours que ton exemple , mais on en est pas loin...
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Parfois bien au contraire, le désir de sevrage et le projet impatient ou forcené d'abstinence est une défense contre la cure, contre ce qu'elle comporte comme remise en question, ou abandon de compromis pa- thologique.
J'ai en partie arrêté de fréquenter mon centre méthadone car l'abstinence d'héroïne pendante environ 140 jours a été si difficile que j'étais devenu irascible insupportable et je n'ai pas osé affronter la psychiatre ou psychologue du centre. J'avais peur de ce que j'allais découvrir sur moi, faire face à ce que je suis et pourquoi j'ai pris de l'héroïne. J'ai préféré la fuite.
Cette phrase est à méditée, sérieusement et je dirais face au miroir.
Le maintien longtemps sous TSO est primordial car lorsqu'on a consommé de l'héroïne pendant plusieurs années certains d'entre nous ont arrêté leur emploi et chaque jour été exclusivement consacré à la recherche d'argent, de drogue et le reste du temps à se droguer.
Lorsque l'on cesse de se droguer on se retrouve chez soi souvent dans un logement que l'on a laissé à l'abandon pour les cas extrêmes et réussir à vivre chez soi sans consommer même sous TSO est déjà une grande difficulté, une gageure.
Ce quotidien est parfois à reconstruire, il nous faut se réinsérer, fréquenter des gens sobres, refaire un bilan de sa vie, organiser les prochaines années, faire une formation, une remise à niveau ou trouver un emploi, se soigner qui les dents qui la dépression qui le manque de sommeil.
Bref il faut être à nouveau présentable en excellente santé montrer le meilleur de soi, reconstruire un réseau de connaissance, se réinsérer par l'emploi en faisant pourquoi pas du bénévolat.
Effectuer tout cela sans TSO après un sevrage sec ou un arrêt précipité de TSO est très souvent source d'échec tant le retour au réel est violent. Cela conduit souvent à la rechute.
PS: TSO: Traitement de Ssubstitution aux opiacés
Dernière modification par Fabrice (04 décembre 2013 à 19:17)
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