Une consommation modérée bénéfique comparé à  l'abstinence ?

#1 
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mikykeupon homme
Modérateur à la retraite
29 avril 2014 à  18:20
Selon un ancien expert de l’OMS, boire de l’alcool avec modération serait moins nocif que de ne pas boire du tout d’alcool. On vous explique l'affaire !

Après l’information santé qui révélait qu’en soirée, la nourriture fait plus grossir que l'alcool, difficile de distinguer le réel de l’approximatif parmi les nombreuses études souvent contradictoires révélées tous les jours. Selon le docteur Kari Poikolainen, un ancien expert de l’OMS dans une interview du Daily Mail, boire de l’alcool de façon modérée serait moins nocif pour l’organisme que de ne pas en boire du tout. Même si le chercheur affirme avoir lu toutes les études écrites sur le sujet, ses déclarations sont à  prendre avec des pincettes : il conseillerait en effet de boire un litre de vin par jour alors que l’OMS déconseille de boire plus de trois verres par jour… Un écart gigantesque que le chercheur justifie par des effets positifs importants (le vin rouge aurait des effets vasodilatateurs, anti-agrégants et antioxydants ce qui réduirait les risques de maladies cardiovasculaires.) Les déclarations de cet ancien expert de l’OMS nous rappelle avant tout que l’alcool est à  consommer avec modération !


[small]Source : Meltyfood[/small]

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#2 
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Amarnath homme
Ni ceci Ni cela
29 avril 2014 à  18:54
J'adore ce genre d'étude qui expertisent, juste une partie du corps, en négligeant le reste. L'alcool c'est bon pour le système cardio vasculaire, mais qu'en est-il au niveau hépatique ???

Je ne parle pas au niveau cérébrale, sachant que les dégats neurologiques sont si important, que les scientifiques surnomment l'alcool, la drogue sale ! C'est peut-être pour ça, que les gens complètement bourrer, sentent souvent la sueur !

Et une excuse pour boire sans culpabilité, une ! Le mieux ce serait d'adopter une position intérieure de Keupon, et de s'en battre les couilles, en écoutant juste son corps. Je crois bien d'ailleurs, avoir compris, que c'est ce que tu faisais toi "Oh suprême", avec la consommation fractionnée. Cette technique est efficace, pour limiter aussi, l'addiction physique.

Bon dans tout les cas, au moins, on mourra pas d'une crise cardiaque !!!

Amarnath

Dernière modification par Amarnath (29 avril 2014 à  18:56)


Et si tout ceci, n'était qu'une blague !

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En fait, je crois qu'il faut developper un peu.
Dans la population totale, les petits buveurs ont en général une meilleure santé que les abstinents totaux et que les gros buveurs.
Il y a plusieurs explications, dont éventuellement le biais de confusion (= les malades ont plus tendance à  devenir abstinent) mais il semble bien en effet que le vin rouge en quantité modérée aie un effet favorable. Mais 1 litre par jour ce n'est plus vraiment modéré, donc je dirais que ce médecin vaticine un peu (sous l'effet de son litron de pinard ???).
Mais il y a un autre problème c'est celui des patients alcooliques. On sait que jusqu'ici la seule possibilité offerte par les médecins était le sevrage suivi d'une abstinence totale. Recemment, et notamment avec le baclofène, les experts admettent la possibilité d'un retour à  des consommations raisonnables si l'abstinence n'est pas possible. Dans ce cas, la consommation de quelques verres n'est en effet pas dangereuse en soi (sauf s'il y a deja des lesions hepatiques) mais dans la mesure où elle pourrait ne pas éviter un dérapage de consommation à  court ou moyen terme. Il ya donc un débat sur la necessité de prôner l'abstinence totale et de n'admettre la consommation modérée que comme une option en cas d'echec ou en contraire d'en faire un objectif thérapeutique à  part entière chez certains patients.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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#4 
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Kevin homme
Psycho junior
30 avril 2014 à  12:46
Bonjour,

Amarnath a soulevé le nœud du problème...
Ces questions sont difficiles parce que les simplifications trop courantes.
On dit que ça provoque des cirrhoses et des cancers, certains en concluent que c'est "mauvais".
On dit que ça aurait un effet protecteur sur le système cardiovasculaire, certains en concluent que c'est "bon pour la santé" de façon générale.

Un coup on nous dit que c'est bon, un coup on nous dit que c'est pas bon.
C'est pour ça que personne n'y comprend rien !

J'ai tendance à  penser que la consommation d'alcool, même modérée, est plutôt néfaste au niveau global.
Quand bien même il y aurait un effet cardiovasculaire protecteur, je ne suis pas sûr que ça vaille le coup face aux cancers, aux neuropathies et aux cirrhoses...

De plus, je ne suis pas persuadé que le prétendu effet protecteur sur le système cardiovasculaire soit si extraordinaire que ça. Certes l'alcool diminue le cholestérol-LDL, mais il est aussi hypertenseur. Pour les AVC, il diminuerait le risque d'AVC ischémique mais augmenterait le risque d'AVC hémorragique...

D'autre part, contrairement à  une idée répandue, cet effet n'est pas spécifique au vin, il concerne l'alcool en général.

Il y a quelques semaines, j'ai assisté à  une conférence de Ph. Batel où celui-ci nous expliquait que ce prétendu effet bénéfique d'une consommation modérée n'avait en réalité été observé que dans une catégorie bien spécifique de sujets : les hommes entre 35 et 55 ans. Pour toutes les autres strates de population, l'effet devenait négatif.
Je n'ai pas la source de cette information mais ça m'intéresserait de l'avoir (mais je manque un peu de temps pour la chercher).

De plus, il est intéressant de noter que les gens ne savent pas ce qu'est une consommation modérée !
Quand on leur demande combien il consomment, s'ils s'estiment modérés et à  quel niveau ils placent une consommation immodérée, la quasi-totalité des sujets se considèrent modérés et, pour définir une consommation immodérée, citent des quantités de consommation qui sont toujours supérieures aux leurs. Autrement dit, chacun se considère modéré, l'immodéré c'est l'autre qui consomme plus.

Enfin bref, tout ça me semble plus complexe que les simplifications faites dans les journaux, même par d'anciens experts de l'OMS...
Il faudrait étudier les conséquences globales d'une consommation d'alcool pour voir si les conséquences négatives sont compensées par quelques éventuels infarctus évités. J'ai tendance à  en douter...

K.

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Bonjour,
L'effet protecteur sur la mortalité globale n'est pas imaginaire. mais, comme je le dis, cela peut etre un biais de confusion, lié au fait que les personnes deja malades peuvent gonfler les rangs des abstinents.
Je mets un certain nombre de références (en anglais, je suis désolé mais c'est la langue des articles vraiment sérieux avec comité de lecture etc...).
Il y beaucoup d'ideologie. Ainsi, il y a quelques années l'INCA (institut national du cancer)avait fait une info publique sur le thème "l'alcool entraine le cancer dès la première goutte". J'avais cherché d'où venait cette info. En fait elle venait d'un organismes américain qui l'avait publié quelques années auparavant (2005 si ma mémoire est bonne). J'ai donc regardé l'article américain.
En fait l'article se basait sur le fait que pour plusieurs cancers (et pas tous) on ne pouvait pas mettre en évidence de seuil d'augmentation du risque (= de seuil de risque zero), ce qui indiquait surtout que ces études n'étaient pas vraiment satisfaisantes. Or, l'étude concluait à  mon avis abusivement que cela accréditait la thèse du risque de  cancer à  la première goutte d'alcool. La plupart de ces cancers étaient des cancers ORL ou de l'oesophage dont chaque médecin sait qu'ils surviennent massivement chez les gros buveurs (et fumeurs) et rarement chez les buveurs modérés.

Par contre, je partage l'avis que beaucoup de buveurs se servent des propos rassurants sur la consommation modérée pour "justifier" des consommations à  risque. Il faut donc être prudent et pser ses mots. mais de là  à  prétendre que l'alccol augmente le risque de mortalité dès la première goutte, alors qu'il est facile de prouver le contraire ne me semble pas constituer un discours de santé publique  approprié. mais sur ce débat "idéologique" les avis ne manquent pas de diverger.
Amicalement

Camacho%20TC,%20Alcohol%20Consumption,%201987.pdf

https://circ.ahajournals.org/content/12 … nsion.html
http://pubs.niaaa.nih.gov/publications/ … /39-51.htm
http://www.bmj.com/content/325/7357/191

sur alcool et cancer

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/article … 92140a.pdf
http://www.cancer.gov/cancertopics/fact … sk/alcohol
http://www.cancerresearchuk.org/cancer- … and-cancer

Dernière modification par prescripteur (30 avril 2014 à  14:05)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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#6 
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Kevin homme
Psycho junior
30 avril 2014 à  15:28
La question de la "première goutte" ou de la "consommation modérée" est, à  mon avis, une fausse question.

Mon point de vue est que l'alcool est un produit physiologiquement toxique, de façon générale.
Mais si l'exposition est inférieure à  un certain seuil, alors les effets sont limités voire inexistants (effet de dilution).
Le raisonnement est comparable à  celui tenu en toxicologie (strictement identique en fait) : le produit est toxique mais on peut définir une dose tolérable dans les limites de laquelle les effets seront mineurs ou non observables.

De là  à  parler de consommation modérée...

Je pense que ce vocabulaire fait partie des outils marketing des alcooliers.
Lorsqu'on leur a demandé de reconnaitre les dangers de l'alcool, ils ont développé des éléments de langage qui, sous couvert de prévention, permettaient malgré tout de faire de l'incitation.
La notion de consommation modérée est utilisée pour faire la promotion d'une consommation qui serait en fait normale, donc attendue.

Il suffit d'étudier un peu les messages utilisés, ils sont toujours implicitement incitatifs ou normatifs :

- "L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération."
On aurait pu dire : "toute consommation doit être modérée" mais on a préféré "à  consommer", qui sonne plus comme une invitation.

- "Celui qui conduit, c'est celui qui ne boit."
Là  c'est clair : dans un groupe, il n'y en a qu'un qui ne boit pas, c'est le conducteur.

Etc, etc...

Je ne vois pas en quoi démonter la rhétorique marketing des alcooliers serait de l'idéologie.
De la paranoïa, éventuellement, mais de l'idéologie, non.

Il faudrait aussi savoir ce qu'est la modération. Parce que, si l'OMS définit des seuils hebdomadaires ainsi qu'un seuil de consommation en une seule occasion, les gens se font leur propres idée de la modération.
Celui qui ne boit pas en semaine et qui se limite à  5-6 verres le samedi soir, il se considère comme modéré. Mais il n'est pas à  l'abri d'un décès si il prend sa bagnole le samedi soir.

En effet, dans la question des risques liés à  l'alcool, on se focalise trop sur le cancer, la cirrhose, l'addiction, etc... mais on oublie les risques immédiats (accidents, rixes, coma éthylique, pneumopathies d'inhalation, etc...). Et ces risques là  existent, même chez ceux qui se considèrent modérés (à  juste titre ou pas).

Et, pour finir, il faut aussi comprendre que certains messages de promotion de la santé (ceux qui ne sont pas insufflés au ministère par les alcooliers) sont volontairement stricts, parce qu'on sait que les gens dépassent les recommandations.
Si on dit "pas plus de X, pendant la grossesse", il y a des femmes qui dépasseront.
Si on dit "zéro alcool pendant la grossesse", elles dépasseront aussi, mais elle dépasseront le zéro, elles culpabiliseront un peu, et n'iront pas au delà . Elles resteront donc en dessous de quantités qui auraient été plus risquées (et dépassées si on les avait chiffrées et annoncées).

Après, quoi qu'on fasse, il y en a toujours qui dépasseront de loin, mais c'est une autre histoire...


K.

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j'ai pas mal étudié dans la littérature le pb de la grossesse et de l'alcool. Le texte suivant me parait assez raisonnable
http://www.webmd.com/baby/features/drin … -pregnancy

Il est clair que le message zero alcool vient non pas parce qu'on sait que l'alcool est dangereux même à  petites doses mais parce qu'on ne peut pas exclure le risque. Je signale que suis membre de l'ANPAA et qu'un jour j'avais été interviewé sur ce sujet (au moment où on a mis les mises en garde sur les bouteilles) et j'avais demandé à  l'ANPAA quel messagte envoyer et c'était celui là  = on ne peut pas garantir l'inocuité donc dans le doute zero !!
Donc je n'ai pas d'etat d'âmes pour propager ce message. MAIS, il y a un MAIS !!
Le message peut servir à  culpabiliser des mères qui auraient bu quelques verres au cours de leur grossesse (ne serait ce qu'avant qu'elles le sachent) et dont les enfants auraient des pbs. Culpabilitisation  souvent reprise par un entourage malveillant (ça existe). Il me parait donc important d'insister sur la non connaissance, evidemment dans le mesure où il s'agit de quelques verres par mois au maximum.
Sur ce sujet il semble d'ailleurs recemment y avoir des voix discordantes.
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1 … 6/abstract

Amicalement
PS evidemment une consommation raisonnable (en dehors de la grossesse) ne se définit pas seulement par une consommation moyenne mais aussi par l'absence de consommation ponctuelle importante.

Dernière modification par prescripteur (30 avril 2014 à  17:06)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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#8 
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mikykeupon homme
Modérateur à la retraite
20 mai 2014 à  12:47
Je suis d accord en partie avec Prescripteur sur la consommation d'alcool durant la grossesse. Effectivement on ne peut dire qu'il ni a aucun risque donc la grande modération est de mise, mais de là  à  aller prôner l'abstinence total au risque de créer des sentiments de tension pour la mère, ce qui risque d'être transmis au fœtus, et ce n'est pas non plus une bonne chose.

Pour en revenir à  l'étude de l'ancien chercheur, on est tous d accord sur le fait qu'il est complètement allumé avec sa bouteille de vin par jour.

Kevin a écrit

Celui qui ne boit pas en semaine et qui se limite à  5-6 verres le samedi soir, il se considère comme modéré. Mais il n'est pas à  l'abri d'un décès si il prend sa bagnole le samedi soir.

Et cette personne prendra plus de risque le samedi soir qu'une autre personne dans la même situation et buvant 3 verres chaque jour.

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