Drogues et don du sang : quelle politique en vigueur ?

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Amaranthe femme
Ancienne consommatrice
Inscrit le 16 Jun 2014
712 messages
Bonjour tout le monde big_smile !
Je n'ai pas encore vu de post concernant ce sujet, aussi je ne savais pas trop dans quelle catégorie le placer...
Voilà  en gros, j'aimerais savoir quels sont les critères relatifs à  la consommation de drogues lorsque l'on souhaite donner son sang. J'ai déjà  donner mon sang une fois avant d'expérimenter les prods, puis ai retenté une seconde fois mais en étant "recalée" cette fois. Le questionnaire préliminaire au don ne comporte aucune question concernant les drogues mais c'est une questions relatives aux crises d'épilepsie qui m'a fait refuser la possibilité de don. Seulement voilà , je ne suis pas épileptique, et les deux crises que j'ai eu ( je ne sais même pas si c'était véritablement de l'épilepsie, je n'ose pas trop aller chez le médecin... ) étaient suite à  une consommation de crack durant plusieurs jours, elles ne se sont jamais reproduites depuis.
Une fois le questionnaire rempli, je suis donc passée à  l'entretien obligatoire avec le médecin et lorsqu'il a vu que j'avais coché la case concernant les épilepsies , syncopes et autres crises, je lui ai donc expliqué que cela avait fait suite à  la consommation des petits cailloux blancs.
A ma grande surprise, ce n'est pas la consommation de drogues qui a posé problème, mais seulement les effets secondaires que j'avais eu : en cas d'épilepsie il faut apparemment une période de trois ans sans nouvelle crise pour pouvoir faire le don, car sinon ils ont peur que le retrait de sang provoque une crise, pas forcément cool à  gérer pour eux, et surtout effrayant pour les autres donneurs dans la pièce.
Cela m'embête un peu car je suis du groupe sanguin le plus recherché ( O négatif, donneur universel ) et que je sais parfaitement que je ne suis pas épileptique, j'ai juste eu un mauvais effet secondaire au crack ( que je ne re-consommerais jamais, ça c'est sûr ! ).
J'ai évoqué au médecin ma consommation d'autres produits ( acide, MD, canna etc ) mais c'est vraiment cette histoire d'épilepsie qui a semblé poser problème O.o .

Je me demande donc un peu quels sont les temps d'abstinence demandés pour chaque drogue pour pouvoir donner son sang. Je sais que ça peut rester longtemps dans les cheveux, mais pour le sang si on est pas un usager régulier au bout d'une semaine tout est presque éliminé non ? Si quelqu'un pourrait éclaircir un peu ça ça serait cool, car je suis vraiment étonnée que la consommation de drogues n'ait pas été la première raison d'interdiction du don.

Sur ce, merci de m'avoir lue et une bonne journée à  tous ! :)

/!\ Je ne suis plus d'accord avec beaucoup de mes posts écrits sur Psychoactif de 2014 à 2016. /!\
Pour en savoir plus voir mon blog.

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@lex homme
Buprénorphinomane a la retraite. Methadonomane.
Inscrit le 24 Feb 2014
718 messages
Salut !

Faut savoir que le crack, l'heroine, la cocaine, restent tres peu de temps dans le sang. J'ai déjà  fais des prises de sang (controle sous injonction de la justice) a peine 8h aprés ma derniére prise d'hero, et j'ai été testé négatif. Dans l'urine idem, en 48h j'avais pu rien dans les urines. Donc quand j'etais pas encore trop accroché physiquement, j'savais quand m'arreter avant une prise de sang et/ou d'urine. Aprés pour les autres drogues, je sais pas du tout combien de temps ca reste dans le sang. En tout cas, je PENSE que le canna/les acides restent plus longtemps dans le sang que l'hero ou la coke qui sont rapidement eliminés. Ca me parait logique, plus un prod fait effet longtemps, plus il reste longtemps dans le corps et donc dans le sang en theorie. Fin prescripteur pourrait répondre au sujet, il serait d'une aide bien plus interessante que la mienne sur ce sujet.

D'ailleurs, j'en profite pour lui demander aussi, si le don du sang est totalement impossible en cas de TSO, ttm benzo, AD, ... ?

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Mammon Tobin homme
Modéranimateur à  la retraite
Inscrit le 07 Sep 2007
5574 messages
Salut!
Marrant, je donne mon sang régulièrement (je suis également 0- ), et y'a pas très longtemps j'avais fait une recherche ici pour retrouver un topic très instructif:
https://www.psychoactif.org/forum/t1966 … ogues.html

Avec beaucoup de posts très intéressants de notre regretté Alain (j'espère que tout se passe bien là -haut l'ami salut ).

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Kevin homme
Psycho junior
Inscrit le 15 Apr 2012
472 messages
Bonsoir,

La question n'est pas celle de la drogue consommée mais plutôt du mode de consommation.
Au final, ce que veut l'EFS, c'est prévenir les risques infectieux. Et leur politique de sélection des donneurs est stricte (ce qui est, dans une certaine mesure, légitime).

Le questionnaire préliminaire sert à  faire un premier tri et à  orienter le médecin dans sa recherche de contre-indications lors de l'entretien pré-don.

Le fait d'avoir utilisé des drogues par intraveineuse (même une fois, même il y a 10 ans) constitue une contre-indication permanente au don du sang.
Concernant la consommation par voie nasale, je n'ai pas d'information, mais j'aurais tendance à  penser que c'est pareil (à  confirmer).
Pour la consommation par voie inhalée, je ne sais pas. Les risques infectieux ne sont pas les même quand on fume de l'herbe ou du crack.
Une consommation exclusive par voie orale ne devrait pas poser de problème d'exclusion permanente, mais peut-être d'exclusion temporaire (l'idée c'est pas de refiler une poche de sang pleine des reliquats de MD de la veille).

Bien que la fenêtre sérologique VIH soit descendue à  quelques semaines et que celle des hépatites tourne autour de 3 mois, on pourrait imaginer qu'une personne ayant arrêté l'injection depuis un an puisse être candidate au don du sang (en dehors de toute autre contre-indication, évidemment).
Mais ça ne marche pas comme ça... L'EFS considère qu'il existe potentiellement des agents pathogènes sanguins non connus à  ce jour qui pourraient ne pas être détectés. C'est la raisons pour laquelle ils excluent certaines personnes, notamment les individus transfusés ou les usagers injecteurs. Et parfois de façon très stricte. Après l'affaire du sang contaminé, personne ne veut prendre le risque d'assumer une autre affaire comme ça...

Quoi qu'il en soit, même si tu sais que tu ne présentes aucun risque infectieux (et même si ton groupe sanguin est recherché), je te déconseillerais de mentir au médecin lors de l'entretien pré-don.
C'est une idée qui traverse parfois l'esprit de certaines personnes (par exemple, les gays qui sont clean et qui voudraient donner) mais la relation de transparence entre le donneur et le médecin est primordiale pour assurer la sécurité du dispositif. Si certains mesures d'exclusion peuvent parfois sembler excessives, on peut militer pour leur évolution, mais il me semble plus prudent de les respecter tant qu'elles sont en vigueur.

K.

PS : le sujet avait déjà  été abordé. Tu trouveras des topics en faisant une recherche sur "don sang"

Dernière modification par Kevin (19 juin 2014 à  19:54)

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Mammon Tobin homme
Modéranimateur à  la retraite
Inscrit le 07 Sep 2007
5574 messages

Kevin a écrit

Bonsoir,

La question n'est pas celle de la drogue consommée mais plutôt du mode de consommation.
Au final, ce que veut l'EFS, c'est prévenir les risques infectieux. Et leur politique de sélection des donneurs est stricte (ce qui est, dans une certaine mesure, légitime).

Le questionnaire préliminaire sert à  faire un premier tri et à  orienter le médecin dans sa recherche de contre-indications lors de l'entretien pré-don.

Le fait d'avoir utilisé des drogues par intraveineuse (même une fois, même il y a 10 ans) constitue une contre-indication permanente au don du sang.
Concernant la consommation par voie nasale, je n'ai pas d'information, mais j'aurais tendance à  penser que c'est pareil (à  confirmer).

Pour la consommation par voie inhalée, je ne sais pas. Les risques infectieux ne sont pas les même quand on fume de l'herbe ou du crack.

Je confirme, du moins là  où j'ai commencé à  donner mon sang pour les premières fois, j'ai été honnête avec mes consommations et la nana m'avait dit que "entre nous", tant que je n'étais pas usager par voie intraveineuse et que je n'avais jamais partagé mon matos de sniff, elle acceptait de recevoir mon sang.

Pour le crack, ils craignaient (crainte fondée ou pas, n'y connaissant rien en base je ne sais pas..) une contamination par partage de pipe + lèvres gercées (wé j'aurais pu tourner ça autrement neutral ) donc contamination possible;  chez eux c'était non il me semble, mais vu que je ne suis pas un adepte de ce produit j'ai pas forcément fait très gaffe à  ce qu'elle me disait, et peut-être oublié un détail... =/ à  confirmer donc.

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Amaranthe femme
Ancienne consommatrice
Inscrit le 16 Jun 2014
712 messages
Oupss, j'avais pas vu l'ancien post évoquant déjà  le sujet hmm ( pas taper ! pas taper ! )
Sinon merci de vos réponses smile!
Ce n'est pas donc tant la présence ou non de substances dans le sang puisque celles ci s'éliminent relativement vite, mais plus les contaminations liées au mode de consommation qui sont problématiques, j'aurais du y penser, c'est pourtant évident ^^'... 
De toutes manières j'ai été franche avec le médecin : il suffisait que je ne coche pas sur la case "épilepsie" etc et je passais, mais j'ai préféré être honnête. Après tout lorsque l'on donne, la santé de quelqu'un d'autre est concernée par la suite... Quand on donne son sang on a un fichier qui va avec, et il l'a donc noté dedans : quand bien même j'aurais l'intention de "tricher" dans un autre endroit où on fait les dons, mon dossier ne mentirait pas.
Je n'ai jamais consommé quoi que ce soit par intraveineuse, j'ai sniffé une fois avec un matériel que moi seule ait utilisé avant de le jeter, et sinon toutes mes autres consos ont été orales ou inhalées ( sachant que j'ai consommé mon crack seule, sans aucun partage de pipe etc ) , je sais également que je n'ai pas d'hépatite ou quoi que ce soit. Non vraiment, quand j'ai parlé de crack et autres substances, le médecin a eu l'air de carrément s'en foutre, c'est les espèces de crises que j'ai fait qui lui ont posé un souci, car il ne voulait pas prendre le risque que j'en fasse une lors du don...
Je pense de toutes manières voir un médecin pour établir ce qu'était réellement ces effets secondaires, et s'il s'avère que ça n'était pas de l'épilepsie, il y a possibilité de préciser sur le dossier de donneur que c'était "une fausse alerte". Je comprends qu'ils fassent attention, mais j'ai trouvé ça vraiment trop con de me refuser le don juste par crainte que je fasse une crise et que je fasse flipper les gens, j'ai déjà  donné mon sang qui a été analysé, je sais qu'il est sain et qu'il pourrait être utile à  quelqu'un...

En ce qui concerne le LSD, il parait que comme la dose se prend en µgr ( doses infimes quoi malgré leur puissance ) , la détection dans le sang est compliquée et requiert une analyse bien pointue. Mais je peux me tromper.

Dernière modification par Amaranthe (19 juin 2014 à  23:01)


/!\ Je ne suis plus d'accord avec beaucoup de mes posts écrits sur Psychoactif de 2014 à 2016. /!\
Pour en savoir plus voir mon blog.

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