[ Enfant ]
Syndrome de sevrage, et les papas dans tout ça ?

Bonjour à  tous,

Avoir un enfant quand on est toxicomane ou substitué n'est pas chose facile.

Enceinte et en traitement de substitution à  la méthadone à  hauteur de 80 mg/jour, je me pose la question du syndrome de sevrage à  la naissance. Lui est substitué à  la méthadone également.
Quand j'ai abordé avec lui ce sujet si délicat, je me suis rendue compte qu'il éprouvait beaucoup de culpabilité, réaction qui m'a surprise. Après avoir lu les témoignages sur psychoactif je me suis faite à  cette éventualité et ai donc réagi en conséquence : sage femme addicto, j'ai tout déballé au médecin obstétrique qui suit l'évolution de ma grossesse afin de recevoir les conseils et soins les mieux adaptés à  la situation

En tant que femme, c'est moi qui porte l'enfant et il est vrai la culpabilité éprouvée est presque logique.

J'aimerais comprendre ce qui se passe dans la tête de mon conjoint et l'aidé à  mieux appréhender ce moment que sera la naissance de notre 1e enfant.

Les papas qui ont été dans ce cas de figure, comment avez ressenti l'arrivée de votre enfant ? et comment avez-vous géré le syndrome de manque ?

Je vous remercie de vos réponses merci-1

'Nrock

Dernière modification par 'Nrockandrolls (09 mai 2015 à  07:39)

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#2 
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Shaolin femme
Modératrice à la retraite
09 mai 2015 à  08:49
Salut N'rock salut

Nickel le titre, j'aurais pas fait mieux wink

Je ne peux pas trop t'aider sur ce coup là , mon conjoint est non ud, donc la culpabilité à  proprement parler, il ne l'a pas vraiment ressenti.
Il était plutôt malheureux pour moi, malheureux de ne rien pouvoir faire pour atténuer ma culpabilité, mes angoisses.
Il minimisait ses angoisses à  lui, pour ne pas accentuer les miennes.
Et aucun reproche, aucune remarque désobligeante.

Comme je te disais, ton homme ne doit pas se flageller non plus.
Le fait qu'il se pose tout un tas de questions montre qu'il réfléchi déjà  comme un papa aimant, et inquiet pour son enfant.
Il ne faut pas hésiter à  en parler avec le csapa, ou la gynéco, ou tout personne qui suit ta grossesse et qui s'y connaît, histoire de dédiaboliser la situation.
Et si au passge, il peut venir lire les témoignages ici, il se rendra compte que ce n'est pas dramatique comme situation, et que tout ça sera vite oublié.

Bise

Faut rien regretter... Revendique tes conneries, elles sont à  toi. Et surtout, vis à  fond! On vieillit bien trop vite. La sagesse, ça sera pour quand on sera dans le trou.        Jacques Brel

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#3 
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anti homme
243 ans de radiations
09 mai 2015 à  10:16
Bonjour 'Nrockandrolls et Shaolin,

je lurke sur ce forum depuis six ou sept ans sans m'y être inscrit...mais je me suis senti concerné par ton sujet en tant que père de deux mouflets et usager.

Tout d'abord, la culpabilité m'a peu à  peu poussé à  arrêter l'héro lorsque mon fils est arrivé et ma femme qui n'est pas consommatrice (très rarement de THC, tabac et alcool) n'a pas compris ce qui se tramait chez moi car elle ne s'était pas rendue compte que j'étais un accroc bien avant notre rencontre.
  J'ai dû surmonter ce gros mensonge et un matin, armé de courage, tout lui avouer en expliquant que "non, ce matin, je ne vais pas travailler, je vais être malade pour toi, pour moi et surtout pour notre enfant à  venir.
  Elle est passée par la surprise, l’incompréhension, la colère, la tristesse,  mais elle m'a énormément soutenue, ce qui a déséquilibré notre relation de couple à  tel point que les répercussions se font parfois encore sentir huit ans après. Elle avait ses fragilités que je connaissais déjà  mais j'avais toujours caché les miennes et il fallait maintenant que j'affronte enfin qui j'étais.
  Ca n'a pas été facile et malgré deux mois de sevrage total pour être capable d'être clean et fier de l'être lors de l'accouchement mais j'ai rechuté après la naissance. Le post partum, c'est moi qui l'ai fait en me retrouvant seul au retour de la maternité (si j'avais su, j'aurai tout fait pour dormir à  la maternité).
J'ai caché cette rechute à  ma compagne qui avait naturellement d'autres chats à  fouetter et l'héro m'aidait à  supporter les nuits courtes que connaissent les jeunes parents, à  me rendormir pour engranger assez de sommeil pour aller bosser le lendemain...

  J'ai eu un déclic un jour en voiture "retour de pécho" avec mon p'tit de 4mois dans la voiture et je me suis mis à  lui parler : j'ai déballé toute ma culpabilité à  mon fils qui ne pigait que le ton de mon discours.
Rebelotte en rentrant à  la maison, j'ai tout avoué à  ma compagne.

J'ai plus carburé à  la came depuis 7ans et il a fallu que j'accepte mes faiblesses, que j'apprenne à  demander de l'aide....toutes ces choses que les mecs n'osent pas avouer (Boys don't cry : merci Robert Smith et toute cette société machiste dans laquelle j'ai grandi !!!).

  J'ai pas mal lu sur les forums, je suis allé en parler à  mon médecin généraliste, (j'ai refusé toute substitution mais j'ai sûrement eu tort), j'ai trouvé à  qui parler en dehors de mon couple mais aussi nous avons pris des temps pour mettre ce problème à  plat régulièrement au sein du couple de sorte que j'arrive à  repérer et communiquer mes envies et mes peurs au lieu de faire l'autruche avec la came.

  Les enfants sont un bon moteur pour s'en sortir mais c'est à  double tranchant car la culpabilité peut vite se retourner contre nous et de mon point de vue, le plus important est de disposer d'alliés dans la famille, à  l’extérieur (CARRUD, service addicto, psy, géneraliste / amis non consommateurs mais bien informés / collègues éventuellement).

En bref, la parole est certainement le premier des soins pour que le couple survive à  la toxicomanie et que l'on devienne tout naturellement des parents comme les autres avec nos forces et nos faiblesses.

Depuis tout ça, nous avons eu une petite fille qui va sur ses 5 ans et on se porte bien, (je consomme occasionnellement de l'oxycodone pour raison médicale mais sans le détourner) et je suis très heureux d'avoir repris le contrôle de ma vie.

Je te souhaite du courage car tout le monde en a besoin et surtout beaucoup de bonheur.



ANTI


edit pour saluer la demoiselle à  qui jei réponds (parce qu'en me relisant, je me rends compte que j'ai juste salué la modo^^)

Dernière modification par anti (09 mai 2015 à  18:38)

Reputation de ce post
 
Émouvant ton témoignage merci ..
 
Merci pour ton témoignage - Away
 
beau témoignage :)

Redevenons chevaux...

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#4 
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majama femme
Adhérent PsychoACTIF
09 mai 2015 à  10:45
Hey salut,

Je comprend qu'il puisse culpabiliser c'est pas simple comme situation et bien souvent les papas se sentent impuissants et maître de rien pendant la grossesse et ils se sentent parfois un peu exclus et coupable UD ou non,c'est d'ailleurs bien souvent pour ça qu'ils se plient en 4,8,12  pendant ces 9 mois ..
Je pense que le mieux pour chasser cette culpabilité c'est de l'investir un maximum dans ta grossesse y a bien des moyens pour ça les longues discutions que vous avez au sujet de bébé pendant que vous avez encore le temps peinard wink ,lui dire tout se que tu ressent me semble hyper important  ..
Je sais pas si tu en as entendu parlé ni si ça se pratique dans notre ville..Cette pratique me semble approprié pour inclure le papa et le lui faire ressentir un peu ce que tu ressens c'est "l'haptonomie"..
J'aurai vraiment aimer connaitre cette approche lors de mes grossesses mais j'en ai malheureusement eu connaissance qu'après,à  travers d'amis qui l'on pratiqué les retours que j'en ai eu c'était vraiment que le papa se sent plus en adéquation avec bébé à  travers le bidou de maman..
Je sais pas si il y a des contre-indications mais ça vaut peut-être le coup de se renseigner...
Je vous embrasse tous les 3 ..
salut

http://www.aufeminin.com/accouchement/h … 38539.html
Reputation de ce post
 
Voilà  un conseil en or massif, pour que papa ancre cette nouvelle réalité. Amarnath

Peu importe le flacon pourvu qu'on aie l'ivresse..

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A shaolin

C'est un très bonne d'avoir eu l'idée de mettre en lumière ce sujet. Je lui ai  lu ce matin l'introduction, il semblait content que l'on prenne sa peur en compte le faite que l'arrivée de bébé va être aussi bouleversant pour moi que lui et même s'il le porte pas j'ai compris que la culpabilité était tout aussi intense et présente. En effet, il parle peu de son addiction en général, nous en parlons ensemble , c'est moi qui lance le sujet à  chaque fois, il en parle peu avec ses amis qui sont aussi des consommateurs plus ou  moins occasionnels selon les personnes. Effectivement une personne autre que dans le couple pour déballer tout ce que l'on a sur le cœur est une très bonne idée et ne peut être que bénéfique. Lire des témoignages d'autres pères sera certainement rassurant et déculpabilisant.

A Anti
Tout d'abord merci beaucoup pour ton témoignage qui m'a fait comprendre pas mal de choses chez mon chéri. Je pense également que la communication dans un couple est la clé pour vivre sereinement et en accord avec soi-même et son partenaire.

il a fallu que j'accepte mes faiblesses, que j'apprenne à  demander de l'aide....toutes ces choses que les mecs n'osent pas avouer (Boys don't cry : merci Robert Smith et toute cette société machiste dans laquelle j'ai grandi !!!). - See more at: https://www.psychoactif.org/forum/post. … 5VqO1.dpuf

C'est une très belle phrase et je ne peux être que d'accord avec toi, les hommes doivent être forts, ne pas avoir d'état d'âmes...et pourtant tout comme les femmes les mêmes sentiments vous tiraillent. Accepter ses faiblesse à  mon sens c'est être plus fort.

Je suis sûre que mon homme sera touchée par ton écrit et que ça lui parlera. Je pense qu'il aura ce déclic et aura aussi encore quelques rechutes . Comme tu l'a souligné la naissance et les quelques mois qui vont suivre ne vont pas être évident (pas de sommeil, la peur de pas assurer, le besoin de lâcher la pression).
C'est un changement d'identité qui s'opère , les places de chacun au sein de la  famille vont être réécrites, il faut s'adapter à  ses changements et se préparer à  une seconde crise d'adolescence.
Merci encore ! 

A majama

Je comprend qu'il puisse culpabiliser c'est pas simple comme situation et bien souvent les papas se sentent impuissants et maître de rien pendant la grossesse et ils se sentent parfois un peu exclus et coupable UD ou non,c'est d'ailleurs bien souvent pour ça qu'ils se plient en 4,8,12  pendant ces 9 mois - See more at: https://www.psychoactif.org/forum/post. … 5VqO1.dpuf

Merci de me le rappeller car c'est vrai qu'il encaisse pas mal et en se plaignant pas beaucoup. Je pense qu'il te dira merci wink

Je vais jeter un œil  sur l'haptonomie, je n'en avais jamais entendu parler, merci pour le lien super

'Nrock

Dernière modification par 'Nrockandrolls (10 mai 2015 à  07:34)

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3e étoile verte pas signée, sorry tongue

Dernière modification par 'Nrockandrolls (09 mai 2015 à  17:03)

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#7 
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anti homme
243 ans de radiations
09 mai 2015 à  19:00
+1 pour l'haptonomie (certaines maternités en proposent et des sages-femmes en cabinet privés aussi), j'ai oublié de le mentionner mais ça fait partie des activités qui ont étés bénéfiques pendant la grossesse (un temps de parents avant l'heure si l'on peut le dire ainsi).
J'y ai pas mal pensé aujourd'hui donc j'y reviens car ça à  son importance.
L'haptonomie représente un vrai travail -et un apprentissage- régulier, qui rythme la grossesse et confronte père et mère du point de vue sensoriel mais aussi de la communication.
  Y'a toujours ces petits moments où l'on peut s'éloigner l'un de l'autre alors qu'on vit sous le même toit et le rythme des séances -tout les 15j à  3semaines dès le cinquième mois dans mon cas- casse ces mauvaises habitudes et c'est l'occasion pour l'un de prendre un peu mieux conscience de ce que vit l'autre, donc de se rapprocher, de se montrer prévenant, de s'épauler face à  des difficultés pas toujours visibles.
J'ai pas loupé une séance en y'allant sans à  priori et j'ai appris pas mal de trucs alors que je suis déjà  bien sensibilisé en médecine et en sophrologie.
(Pratique qui m'a été très utile aussi concrètement lors de la venue de mon second enfant qui se présentait mal, ça m'a certainement évité un stress excessif et des complications)

Bonne soirée

Redevenons chevaux...

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Super pour les infos.
J'aime beaucoup l'approche de l'haptonomie.

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