Comment le quitter?

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loulou2b femme
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Inscrit le 25 Sep 2015
2 messages
Bonjour,
Mon histoire doit ressembler a bien d autres...
Tout part, d une rencontre, d un coup de cœur...

Au fil des mois j ai appris qu il consommait de la cocaine, il est fêtard, il aime les sortie, l alcool et cela n était,à  ses dires seulement festifs. J en ai pris quelques fois, s était amusant mais sans plus. Pour moi une bonne expérience sans être fulgurant.
Il était souvent en déplacements pour son boulot, j avais l impression qu a la seconde ou on se quitter il devenait une autre personne, il m échappait.
Le tps passe, on s aperçoit des mensonges sur les sorties, les autres filles, puis viennent des séparations successives, des disputes parfois accompagnées de violence physique, les larmes et lui qui supplie mon pardon, qui jure que cela ne se reproduira plus, qu il m aime...
Je sais que j aurais du le quitter, j ai l impression d être une pauvre fille sans volonté! Mais jusqu a maintenant j étais porte malgré tout cela par un sentiment transcendant, comme s il était la partie de moi qui me manquait, je ne me sentais entière, vivante et exister qu en sa présence.
Cela fait maintenant quatre ans que je vis avec lui, l accompagnant lors de ses phases de mal être intense et de surconsommation, que je le comprend, l excuse, accepte, tente de l aider.
Mais je suis blessée, fatiguée, j ai traversé des épreuves familiales difficiles, seule bien évidemment et en a résulté un grave épisode dépressif, traité par anti dépresseurs et psychothérapie pendant 1ans. J ai arrêter mon traitement voilà  8mois maintenant car j attends une petite fille, il ne jurait que part cette naissance et que ce n était pas un hasard mais le destin.....
Mais rien a changé, bien au contraire, je suis constamment seule, il a ouvert un bar à  vin, l embellie pour lui! Tout ses vices présents au même endroit, alcool, filles faciles, drogue....
Il rentre a pas d heure lorsqu il rentre, et dors jusqu a 16h puis repart au boulot, j ai d'emménager, seule, monter les meubles, me suis occupée des formalités et tout cela grosse comme une truie.
On alterne les phases d acalmie qui se font de plus en plus rare avec les crises puis l indifférence....
Il se fou de se que je ressens, il ne prend même plus la peine de tenter de sauver notre couple. Il consomme encore et encore, les sorties se succèdent, ses amis étant comme lui non aucune considération pour moi et le pousse à  la faute avec d autre, bien qu il n est à  mon avis besoin de personne pour cela.
  Il a accepté de voir un psy et d être suivi et se sert de cela comme argument de sa bonne foie. Résolution qu il a prise à  maintes reprises sans les tenir, mais rien ne change.

Je suis chez mes parents depuis deux jours, je suis partie, mais impossible de le voir pour discuter de la petite, de l organisation, de prendre des décisions importantes. Il ne me croit pas, il fuit ttes conversations, il passe par des phases émotionnelles différentes, a quand il m insulte, a quand il pleure ou fait comme si il ne se passait rien en usant de mots doux et en me disant a tt a l heure a la maison! J ai l impression d être folle!!!!

Je suis à  bout de nerfs, j ai peur pour ma fille, je voudrais la protéger de tout cela. Il me fait peur par ses réactions mais également par l impact qu il peut avoir sur son développement, je ne veux pas qu elle soit déçue, triste, qu elle se rende compte qu elle ne sera jamais le centre de son univers car la place est prise et malheureusement personne ne peut rien....

Je ne sais pas ce que j attends réellement de ce post, j ai l'impression que tout ce que j écris n a ni queue ni tête, j ai oublié des millions de détails, de souffrances... Je ne souhaite pas me relire de peur de l effacer et de me rendre compte du ridicule de la situation...

Je suis dsl pour eux que j ennuierais, ou qui me trouveront pathétique. C est un peu l image que j ai de moi même....
Merci en tout cas d avoir pris la peine de le lire dans son intégralité

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Amarnath homme
Ni ceci Ni cela
Inscrit le 26 Jan 2014
1041 messages
Et bien, que de souffrance !

Bienvenue à  toi, désolé que ce soit dans ces conditions.

Il y a beaucoup de choses à  répondre à  ton post.

Je vais te dire directement ce que je perçois en gros à  la lecture, ce qui me viens comme impression.

Cet homme est mentalement avec sa mère (c'est toi) et le fait de savoir que sa maman est là , accrochée à  lui comme toutes les mamans, ils se sent pousser des ailes, c'est à  dire la liberté de pouvoir explorer le monde et de se permettre de faire des folies.
La sécurité ressentie par ta présence, lui confère une liberté accompagnée de l'envie d'en faire quelque chose.

Maintenant si tu lui dis que tu pars, le quitte, soit il entrera en crise tout de suite, soit ce sera à  retardement, mais je ne pense pas une seconde que ce sera sans réaction, vu le schéma dans lequel il a l'air d'être.

L'arrivée de votre enfant va créer un autre attachement pour lui, à  priori pas au début, mais après c'est fort probable.

En fait à  toi de savoir si tu as vraiment envie de rester avec cet homme, que tu sais être différent des apparences actuelles, tu connais intuitivement son potentiel et c'est cet homme là  qui t'attire.

Protèges toi de la violence morale et physique, sors de la soumission donnée par la peur de le perdre, n'oublis pas que tu nourris ton enfant de ce que tu es.

Prends du recul, éloignes toi un peu, mais sans être dans l'esprit de le faire pour qu'il vienne te chercher, car au début il pourrait fanfaronner, car il voit du monde, il est entouré. Tout ça c'est le temps que le désert se fasse en lui.

Voilà  en gros ce que je peux répondre à  ton post, je sais que ce n'est pas mirobolant, mais je manque de temps ce matin pour faire une réponse à  la hauteur de tes confidences.

Sois fortes, concentres toi sur ton enfant qui lui es irremplaçable.

Bien à  toi

Et si tout ceci, n'était qu'une blague !

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loulou2b femme
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Inscrit le 25 Sep 2015
2 messages
je vous remercie d avoir pris de votre tps pour me repondre...
je me sens un peu moins seule et comprise maintenant, mes amis et ma famille me poussent a couper le lien affectif en invoquant mon bien etre et surtout celui de ma fille. je ne sais plus trop quoi penser ou faire!
je m en veux de mettre au monde un etre innocent dans cette situation  et je ne sais que faire pour la preserver un maximum. 
j ai l impression d etre dependante affectivement de lui et de ne pouvoir lutter contre ca, que la personne joyeuse, sure d elle que j etais s est perdue. j ai peur de ne pas faire ceux qu il faut pour ma fille.....

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prescripteur homme
Modérateur
Inscrit le 22 Feb 2008
11142 messages
Je te conseille cette lecture (le lien etant non fonctionnel je te copie le texte)

Les témoignages de femmes victimes de violence conjugale montrent dans l'immense majorité des cas que seule la séparation met fin aux violences.
Amicalement


Violences conjugales, comment en sortir ?

Thème : Violences conjugales

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Le terme « violences conjugales » recouvre plusieurs réalités. Pour les victimes, sortir de ce cercle infernal est long et douloureux, comme l’explique Maïté Albagly, secrétaire générale du Mouvement français pour le planning familial. [1]
Pour Liliana Gonzales, psychanalyste, les places assignées ”” en l’occurrence celle des femmes battues ”” sont porteuses de souffrance mais aussi de signification. De plus, explique-t-elle, le récit de la violence rencontre des résonances chez celui qui écoute. D’où l’intérêt pour les professionnels de prendre le temps de construire la relation avec la victime
Selon Marlene Frich, conseillère conjugale et familiale et thérapeute, la violence conjugale recouvre un conflit psychique vie-mort. L’autre, explique-t-elle, devient nécessaire pour assurer la survie. C’est un travail du couple, pense-t-elle, qui est nécessaire pour en sortir

Que recouvre le terme « Violences conjugales » ?

Maïté Albagly : Il définit le processus au cours duquel un partenaire exerce des comportements agressifs et violents à  l’encontre de l’autre, dans le cadre d’une relation privée et privilégiée. La violence conjugale peut être le fait de l’homme comme de la femme, cependant, dans 95 % des cas, la femme en est victime.

Quelles formes prend la violence conjugale ?

Elle peut prendre plusieurs formes, isolées ou conjointes, comme la violence psychologique disqualifiant la victime dans tout ce qu’elle est, la violence verbale qui humilie, la violence économique qui consiste à  soumettre une personne par l’argent, la violence sexuelle avec par exemple le « viol marital » qui impose des relations sans consentement. Tous ces comportements en général précèdent la violence physique qui est la forme la plus connue et la plus repérable des violences conjugales, la femme en portant les traces visibles.

Pourquoi les victimes ne portent-elles pas plainte rapidement ?

La violence conjugale procède par phases : la déconsidération, les coups, l’explication des coups, la déresponsabilisation « Je ne suis pas responsable. Tu as provoqué ma colère », les excuses et enfin la « Lune de miel ». La lune de miel est un état fantastique durant lequel la victime va retrouver l’autre tel qu’elle l’avait imaginé quand elle l’a choisi comme partenaire.

Existe-t-il un « profil type » des femmes qui subissent de la violence ?

Non, les femmes de tous milieux culturels, intellectuels ou économiques sont touchées. Cette violence est encouragée par l’oppression sociale des femmes, amplifiée par l’inégalité et la dépendance économique. Bien entendu, une femme dévalorisée ou battue dans son enfance aura moins de ressources pour se défendre qu’une femme avec une personnalité bien construite.

La grossesse ou la naissance d’un enfant peuvent-elles déclencher la violence ?

Oui. Souvent, lorsque la femme est enceinte, l’homme violent supporte mal de ne plus être le centre d’attention.

L’isolement fait-il partie de la violence ?

Oui. Les femmes qui subissent de la violence sont isolées. Certains hommes vont chercher leur amie, ou leur femme au travail pour prendre encore plus de contrôle sur leur vie. La jalousie aussi fait partie de la batterie de l’homme violent. Il est insupportable que quelqu’un puisse manifester un intérêt pour sa femme. Plus la femme rencontre de monde, plus il craint qu’elle ne parle.

L’éducation des filles a-t-elle un rôle ?

Oui. Les stéréotypes sexistes sont encore bien présents, véhiculés jusque dans les livres scolaires et les jouets. Pour cela, au planning, nous proposons des animations et des discussions dès la maternelle à  des groupes mixtes. Nous leur montrons qu’un homme et une femme sont à  égalité, ce sont des partenaires.

Quand la victime commence-t-elle à  rejeter la violence ?

Lorsqu’elle vient nous rencontrer au planning, la victime parle de ce qu’elle vit aujourd’hui. Si nous l’aidons à  réaliser un flash-back, elle prend conscience que la violence existe depuis longtemps. Elle a commencé souvent très vite, mais la victime ne le réalise que quand cela devient insupportable. Chaque victime à  son propre seuil de tolérance. Lorsqu’elle ne trouve plus de justifications ou « d’excuses », elle commence à  réagir.

Vers quels services peuvent se tourner les femmes victimes de ces violences ?

Une femme qui subit des violences en a honte. Le numéro « Violence conjugales femmes info service », est un des outil très performant (Tél. 01 40 33 80 60). Il est plus facile pour une femme de raconter ce qu’elle vit à  un interlocuteur anonyme. Une fois que la parole a été libérée, les professionnels de l’écoute vont amener la femme à  se défaire de sa culpabilité. L’appel lui permet d’entendre un point de vue extérieur qui va lui proposer des solutions : porter plainte, intégrer un groupe de parole, se confier à  un proche, vivre dans une structure d’hébergement…

Le parcours pour sortir du cycle de la violence est-il long ?

Très. Il est semé de va-et-vient. Dans un premier temps, toutes les femmes qui quittent le domicile conjugal y retournent. L’homme à  ce moment-là  promet que la violence ne se produira plus, offre des preuves d’amour. Les médecins ou travailleurs sociaux qui ne sont pas sensibilisés ou formés à  ce problème peuvent finir par dire : « Je l’ai aidée une fois, elle est retournée chez lui, tant pis pour elle ». Il est donc indispensable de savoir que le parcours sera long et chaotique.

Quelles réponses sociales sont apportées à  la violence conjugale ?

Les foyers d’hébergement pour femmes battues constituent aujourd’hui la seule réponse. Ce type de structure, malheureusement, est saturé de demandes. Quant aux femmes des classes moyennes, elles refusent souvent d’y aller, elles l’associent à  la galère. Les femmes sont isolées et ont perdu le contact avec leur réseau familial ou amical ou ont trop honte pour le solliciter.

Quelles aides psychologiques leur sont proposées ?

Il existe plusieurs réseaux associatifs et féministes et des centres de victimologie qui proposent des lieux d’écoute, de parole et de conseils. Au planning familial, nous privilégions les groupes de parole. La femme voit qu’elle n’est pas la seule à  subir de la violence. Des séances individuelles sont aussi assurées par une conseillère conjugale.

Quelle est la réponse judiciaire ?

La loi de 1992, appliquée en 1994, fait de la violence conjugale un délit pénal avec circonstances aggravantes [2]. C’est important que la société pose des limites. Il reste des progrès à  faire. Aujourd’hui, la justice condamne la personne violente en fonction des preuves et de la répétition des preuves. Il faut plusieurs plaintes et de nombreux certificats médicaux pour que la justice intervienne. De plus en plus, les juges proposent de la médiation, dès la troisième plainte, afin que le couple puisse trouver un terrain d’entente. Pour le planning familial, la médiation en cas de violence conjugale n’est pas la bonne mesure. Elle met au même niveau la victime et son agresseur. On ne peut pas faire l’économie de nommer un agresseur pour que la femme puisse se reconstruire. Nous espérons que l’enquête nationale sur les violences envers les femmes en France [3], élément essentiel de reconnaissance réalisé par des scientifiques, fera bouger les choses.

Les intervenants médicaux et sociaux sont-ils suffisamment sensibilisés à  la violence conjugale ?

Les sages-femmes, les infirmières, les médecins et bien sûr les travailleurs sociaux sont des interlocuteurs importants. Malheureusement, tous ces professionnels ne bénéficient pas assez de formation. Or, un professionnel doit être clair par rapport à  lui-même en ce qui concerne la violence, pour pouvoir garder une bonne distance, entendre des choses, ne pas se refermer si les paroles de la femme ravivent une blessure.

Quels arguments cliniques peuvent expliquer la naissance de violences au sein d’un couple ou d’une famille ?

Liliana Gonzales : La violence est une réponse possible d’un sujet à  quelqu’un ou quelque chose qui lui fait barrage. Dans un couple, elle peut surgir à  l’occasion de la réactualisation de questions identificatoires dans l’actuel et dans les actes. Ces questions, restées dans une impasse, sont des questions fondamentales : qu’est-ce qu’être un homme, une femme ? Qu’est-ce qu’aimer ? Et aussi : qu’est-ce qu’une mère, un père dans cette famille-là  ? Qu’est-ce que la violence alors ? C’est à  partir de ce que des femmes ”” mais aussi des hommes ”” peuvent m’en dire, de leurs récits, qu’on saisit la violence, et ce travail se fait à  partir de l’évocation à  travers la parole des effets des actes violents, c’est-à -dire des effets de sidération et d’arrêt de la pensée. Dans ces récits de personnes qui ont traversé des violences intra-familliales, c’est souvent au moment de la grossesse et notamment quand le « ventre rond » se donne à  voir (la réalité d’un enfant à  venir) que la violence du conjoint éclate. Ces hommes, pas prêts à  devenir pères, qui se trouvent contraints à  devenir pères à  marche forcée, réagissent. Pour certains hommes, il n’est pas possible de changer de place, au moins à  ce moment-là , cela ne constitue pas une expérience psychique.

Comment se traduisent concrètement ces violences ? Est-ce, comme il est courant de le penser de manière stéréotypée l’homme qui est responsable et la femme qui est victime ?

Parler en termes de victime et d’agresseur est important et fondamental non seulement parce qu’on intègre ainsi le point de vue de la loi (car il est important de déterminer un responsable des faits), mais surtout dans la mesure où une reconnaissance de la violence infligée par le corps social constitue parfois un pas nécessaire dans le chemin de l’appropriation psychique de cet acte de violence. Un pas nécessaire mais pas suffisant. Mais, de mon point de vue, penser uniquement en termes de ‘victimes’et de ‘bourreaux’ou responsables, ce serait rabattre la violence à  un pur événement factuel, en écrasant toute duplicité, toute opacité fantasmatique. C’est déshumaniser et l’homme et la femme. Mais on ne peut pas non plus rabattre l’événement sur le fantasme, en occultant le rôle du conjoint ou du parent. Une telle opération l’innocenterait implicitement en le libérant, lui (parent, conjoint), de tout désir. Dans ce domaine, mon travail consiste à  accompagner la personne dans la reprise en chantier de ses questionnements, de l’appropriation de ce qu’elle a pu jouer, à  son insu, dans cette histoire et, autrement dit la subjectivation (c’est-à -dire pouvoir dire je à  nouveau) et à  essayer de faciliter l’accès à  autre chose : quitter la place assignée – victime, coupable, responsable ”” sans oublier que les places assignées sont porteuses de souffrance mais aussi de significations.

Quels conseils suggériez-vous aux travailleurs sociaux pour mieux déceler et traiter ce phénomène ?

Il me semble important d’abord de repérer certains effets, certains signes de la violence subie ou infligée : la confusion, le chaos dans les récits par exemple. Certaines femmes sont aussi sous le poids de la honte ; c’est-à -dire qu’elles ne parlent pas, si ce n’est dans un contexte de confiance établie et réelle. De ce point de vue se révèle aussi le caractère de la violence : penser que l’autre va penser qu’elle y est pour quelque chose ; donc : il faut faire en sorte qu’on ne se sente pas jugée face à  des violences reçues ; que ça peut arriver et que ça paralyse. Ce sont là  des aspects importants. Or, ce contexte se construit dans le temps, avec du temps, dans une relation. Il est aussi important de ne pas agir avec précipitation, comme dans une réponse immédiate en miroir. La violence et son récit rencontrent des résonances chez celui qui écoute, produisant parfois de la fascination ou de l’horreur. La précipitation à  agir ne viendrait-elle pas là , d’ailleurs, comme un évitement à  ces effets ? La violence happe et annule la capacité de penser, nous l’avons dit.

Comment se construit un couple violent ?

Marlene Frich : Le choix du partenaire est fonction des désirs ?dipiens et se fait en référence au couple parental de chacun. La relation de couple renvoie à  l’intériorisation des relations primordiales infantiles, à  leur développement, leurs avatars et leur continuité.
L’objet (l’autre) doit satisfaire à  deux conditions :
- Il doit être objet de satisfaction pour soi et réciproquement. Il doit apporter des satisfactions libidinales mais plus fondamentalement, il doit permettre une confirmation personnelle dans le sentiment de sa valeur existentielle et de sa sécurité intérieure.
- Il est également un objet défensif, c’est-à -dire qu’il protège des pulsions partielles refoulées qui constituent un danger pour le sujet.
La nature du lien de couple dépend de l’articulation entre liens libidinaux et liens narcissiques.
Les liens libidinaux s’appuient sur l’investissement de l’autre en tant qu’objet. L’autre est reconnu, avec ses manques, ses défaillances. L’investissement narcissique vise une quête de soi permanente afin de combler les défaillances identitaires. La violence renvoie à  une prédominance des liens narcissiques avec absence de symbolisation et de mentalisation. Il y a prédominance du passage à  l’acte. Dans le couple régi par la violence, l’autre devient nécessaire pour assurer la survie psychique. Le fonctionnement psychique s’appuie sur la loi du tout ou rien. En même temps, cette dépendance est vécue comme étant insupportable, d’où l’alternance fréquente de séparations et de retrouvailles chez ces couples. Les retrouvailles sont source de plaisir mais suscitent des angoisses d’engloutissement, d’anéantissement. Les ruptures protègent de ces angoisses mais, parallèlement, elles suscitent des angoisses d’abandon avec un risque d’effondrement d’où les retrouvailles qui protègent le sujet ponctuellement du retour du refoulé. Nous constatons que ces couples oscillent entre des tentatives de rupture, de séparation et des tentatives de réconciliation, d’où la nature paradoxale de ce lien puisqu’il s’agit d’être à  la fois et en même temps séparés et unis.

Quelle solution pourrait permettre à  ces couples de sortir du cercle vicieux de la violence ?

Pour le sujet violent, l’autre idéalisé doit être totalement bon. Aucune défaillance n’est permise. Lorsque cette image idéalisée de l’autre est ternie (ce qui ne peut manquer d’être), il devient totalement mauvais et la violence vient justifier et rétablir de gré ou de force l’image antérieure. Pour l’autre, la « victime », le schéma est identique. Le partenaire est idéalisé et bon. Lorsque la violence surgit, il devient mauvais et, en même temps, la « victime » se vit comme mauvaise puisqu’elle n’a pas pu ou su être à  la hauteur des attentes de l’autre.
La problématique des partenaires est commune mais l’un des deux est chargé de l’exprimer (est-elle plus difficilement contrôlable chez lui ?) dans le passage à  l’acte. Les pulsions sont agies par l’un mais présentes chez l’autre, bien que combattues et réprimées. Celui qui agit réalise son désir, même réprouvé, et satisfait ses tendances masochistes par la punition et l’opprobre.
Celui qui subit obtient des satisfactions fantasmatiques en s’identifiant à  l’agresseur (dans le passage à  l’acte) en lui faisant agir ses propres fantasmes. La violence conjugale recouvre un conflit psychique vie-mort. Ce qui peut aider ces couples ou ces sujets à  sortir de cette problématique est un travail psychique qui leur permettra de quitter la violence fusionnelle qui annihile, détruit, tue, pour accéder au conflit positif, à  une forme d’agressivité créatrice et génératrice de la pensée et de l’individualisation.

[1] Mouvement français pour le planning familial - 4, square Saint-Irénée - 75011 Paris. Tel. 01 48 07 29 10

[2] La loi du 22 juillet 1992 précise que la qualité de conjoint ou concubin de la victime constitue une circonstance aggravante des « atteintes volontaires à  l’intégrité de la personne ». Quelle que soit la gravité des faits de violence, ils sont constitutifs d’un délit et donc passibles du tribunal correctionnel

[3] Enquête nationale sur les violences envers les femmes en France (ENVEFF), réalisée par l’Institut de la démographie de l’université Paris I, 2001. Centre Pierre Mendès France - 90, rue de Tolbiac - 75634 Paris cedex 13. Tel. 01 44 07 86 46

Dernière modification par prescripteur (26 septembre 2015 à  10:40)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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