Codéine en TSO possible ?

Syam

Heloïse : "j'ai une empathie débordante, dévorante même, et la codéine me sert aussi à cela, à tempérer cette sensibilité à fleur de peau. Cela en fera sans doute rire plus d'un, mais mon souci de la souffrance des êtres vivants est tel, que, par exemple, piler vingt fois par kilomètre pour éviter de tuer des papillons sur la route quitte à arriver en retard au travail ou courir dans les rangs de vignes, les jours de pluie, pour ramasser à la hâte les escargots qui auraient eu tôt fait d'être à demi écrasés par les vendangeurs, (et qu'importe si je dois travailler deux fois plus que les autres pour que le patron, largement satisfait, me passe cette "lubie") fait parti de mon quotidien, est une évidence à mes yeux (ainsi que mille autres petites choses de ce genre).
Evidemment, la souffrance et la mort me heurtent de plein fouet, me poursuivent des heures durant, et heureusement pour moi, la codéine me sert donc aussi à cela, à amoindrir la trop grande douleur que je ressens lorsque je vois sur la route un animal écrasé, ou lorsqu'une personne âgée, flirtant avec un début d'alzeihmer, me prend la main et évoque, la voix brisée par l'émotion, 'sa petite maman qui lui manque tant'.. "

Heloïse, il ne faut pas éternellement enfouir le problème sous la codéine. Je ne dis pas d'arrêter la codéine, mais je dis qu'il faut absolument que tu accompagnes le traitement d'un travail sur cette empathie. En fait c'est de la sympathie. L'empathie c'est de comprendre et aider de façon adaptée. Mais si on ressent tout personnellement c'est plus sérieux.
Un suivi psy peut aider mais il faut une chance très improbable pour trouver un psy compétent sur ces sujets. Pour moi il y a là besoin d'un travail spirituel. Je sais à quel point ce que tu ressens peut être envahissant. Il faut s'en occuper. C'est hors sujet ici, je te fais un MP.

Heloise · **Heloise** Nouveau membre Inscrit le 20 Jun 2013 31 messages

Journée terrible aujourd'hui, puisque derniers comprimés consommés ce matin. Je suis donc allée à Limoges, j'ai commencé par le CHU, j'ai été reçue par une jeune (interne, si je ne m'abuse ..) femme, gentille et qui s'inquiétait de savoir si je souffrais. Malheureusement, elle ne pouvait rien faire pour moi, elle m'a demandée d'attendre la visite du médecin.

Celui ci, homme d'une cinquantaine d'années environ, m'a laissée lui expliquer ma situation, s'est offusqué mollement de l'accueil qu'on avait pu me réserver jusqu'à maintenant, et a commencé à me 'cuisiner'. Il semblait ne pas croire que j'étais vraiment en début de manque, me posant des questions telles que "et ça a quels symptômes, le manque ? " .. Fragilisée par l'angoisse et le manque, j'ai néanmoins réussi à retrouver de la vigueur lorsqu'il m'a annoncé qu'il n'avait pas envie de me préscrire de codéine, même en dépannage pour le week-end, et qu'il voulait me mettre sous benzos. Je lui ai dis que je ne comprenais pas qu'on veuille m'abrutir avec ces molécules, et qu'il voulait finalement me faire passer d'une addiction controversée à une addiction plus politiquement correct, mais qui resterait de toute façon une addiction, avec sans nul doute de lourds effets secondaires que je n'ai pas avec la codéine. Cela va sans dire qu'il a très mal pris ma réponse. Sans me regarder (c'est fou le nombre de regards fuyants que j'ai pu observer ces derniers jours), il s'est levé, et m'a dit qu'il voulait que je vois un psychiatre, que lui n'avait pas l'intention de m'en prescrire.

J'ai songé à m'en aller à ce moment là, mais le desespoir m'a fait rester. Le temps d'attendre, j'ai craqué, en songeant à toute cette indifference, ce mépris, cette violence verbale .. Lorsque la psychiatre est entrée, je n'ai pu réprimer mes larmes, et je lui ai dis que je trouvais inhumain d'être infantilisée et traitée de la sorte, que j'arrivais au bout de ma résistance. (je suis restée polie par contre, évidemment). Elle a instantanément rétorqué avec violence 'oh, mais moi ça m'est égal, je peux partir tout de suite si vous voulez!'. J'ai dû faire profil bas et expliquer une nouvelle fois ma situation, lui faisant remarquer qu'il allait être compliqué de lui expliquer mon parcours et ma situation de façon précise en quelques minutes. Après m'avoir séchement répondu que ça n'était pas la peine, elle m'a posée quelques questions, agressive et me coupant sans cesse la parole, puis, après un court silence, m'a déclarée: "Voilà, donc je n'ai pas l'intention de vous prendre en charge, je ne vous préscrirai pas de substitut, et il est hors de question que je distribue de la codéine."

Incrédule, je lui ai demandé une solution de secours, qu'elle m'indique au moins où aller, qui voir, comment faire alors que j'allais être dans un manque affreux dans quelques heures.
Elle m'a répondue, glaciale, et en quittant la pièce sans un regard: "ça n'est pas mon problème, au revoir Madame."

Dernière modification par Heloise (22 juillet 2017 à 21:25)

Heloise · **Heloise** Nouveau membre Inscrit le 20 Jun 2013 31 messages

En passant dans la rue du CSAPA pour vérifier s'il n'était pas ouvert, j'ai vu une pharmacie, à quelques mètres. J'y suis entrée, et j'ai rapidement expliqué ma situation à la pharmacienne, espérant que sa proximité avec le centre serait peut-être bénéfique. Elle s'est montrée charmante, et m'a indiquée le SOS médecin tout proche. J'ai eu la chance d'être prise en consultation immédiatement, par un médecin qui n'a pas hésité à me 'dépanner', ne voulant pas me laisser en souffrance.
Bien évidemment, si je lui en suis infiniment reconnaissante, j'ai tout de même dû essuyer sans broncher quinze minutes de clichés et de conseils du genre 'vous êtes jeune, il faut que vous retrouviez une vie normale, une vie saine, vu votre consommation, en un mois vous pouvez être facilement sevrée (alors qu'il faisait mine d'être horrifié deux minutes plus tôt par ce que je consomme ?!!) surtout lorsque vous voudrez des enfants, car vous savez, il y en a, des femmes qui accouchent d'enfants qui ont des problèmes, et qui deviennent toxicomanes en grandissant ... vous ne voudriez pas ça n'est-ce pas ? Pensez-y, ça va même peut-être vous motiver, je ne vous dis pas de devenir mère maintenant pour venir à bout de votre addiction, mais c'est une idée auquel vous devriez réfléchir etc etc". (Je re-précise que je mène un autre 'combat' depuis des années, celui des clichés liés à l'enfantement, attestant qu'une femme ne peut pas s'épanouir sans enfants, et que ne pas en vouloir ne peut relever, au mieux, que d'une immaturité, au pire, d'un problème psychologique. Cela fait des années que malgré la loi, on me refuse la 'contraception définitive' comme ils l'appellent, ce qui, une fois de plus, atteste à quel point nous ne sommes pas maîtres de nos corps, de nos existences, et que ne pas correspondre à un schéma défini vous marginalise, quand bien même vous attesteriez être bien plus épanouie ainsi. )

Je suis retournée chercher mes comprimés à la pharmacie qui m'avait indiquée l'adresse, et j'ai eu la chance d'être chaleureusement réconfortée par la pharmacienne, qui a pris le temps de m'assurer que je n'avais pas à me sentir mal, qu'il était honteux que ces personnes des urgences se prétendent médecins, et qui a fait preuve de lucidité et d'expérience, notamment lorsque j'évoquais ma diminution récente (un mois environ) de 9 comprimés à ma consommation journalière, répondant aussitôt un 'attention, surtout n'allez pas trop vite!'. Le tout avec une grande sollicitude qui m'a fait chaud au coeur.

Dernière modification par Heloise (22 juillet 2017 à 21:51)

Heloise · **Heloise** Nouveau membre Inscrit le 20 Jun 2013 31 messages

bazukero a écrit
(le subu n importe qu elle medecin peux te le prescrire en 5mn)

Pourtant, même pour cela, je n'ai eu que des refus malgré tous les médecins que j'ai pu voir ..
Concernant la peur du subu, je suis partagée en réalité. J'ai peur d'être mal physiquement (mais tu as sans doute raison, j'étais encore assez novice quand j'en ai pris), mais j'ai aussi peur de ne rien ressentir du tout, comme me l'ont dit des médecins. L'idée de vivre sans manque physique mais sans plus rien pour panser mon âme me semble inconcevable.. J'ai une addiction psychique incommensurable, même s'il ne s'agit 'que' de codéine, j'étais vraiment partie sur l'idée de vivre avec à vie, alors imagine .. j'ai le très net pressentiment que toute ma vie va voler en éclats, que je vais perdre mon travail, devoir retourner chez mes parents qui seront détruits, après m'avoir vu avec tant de soulagement et de bonheur me sortir des ténèbres .. Si cela arrive, je ne pourrai pas m'en relever, ce sera terminé, j'ai très bien conscience de cela ..

Miaou, est-ce qu'à Brive ils acceptent un substitut/sevrage à base de codéine ou 'simplement' de donner un substitut à la codéine ? Car comme tu l'auras compris, actuellement, supprimer la codéine de ma vie me semble absolument impossible, surtout au vu des effets insuffisants du subutex ..

MIAOU44 · **MIAOU44** Adhérent PsychoACTIF Inscrit le 14 Nov 2016 601 messages

Heloise

J'ai déménagé dernièrement et je vais à Brive ce mercredi. Je te dirais.

C'est mon csapa de ma région précédente qui m'a pris rdv lundi dernier et ce n'est pas une urgence. ..pourtant j'ai eu le rdv pour 10 jours Après.

Ils ont l'air de connaître addiction à la codeine. Mais je ne sais pas encore comment ils l'a gère.

Si tu veux je te dis ça mercredi.

Pour info ils ne prennent que des gens de Brive. Sauf que moi je ne veux pas aller dans le csapa de mon département pour garantir mon anonymat. J'ai juste dis que j'habitais Brive et pas plus de question.

Je te tiens au jus sur comment ils envisagent la chose : TSO ou prescription de codeine.

Je suis effarée de voir comment tu as été traitée.

Courage

Bises Mia

Elisa777 · **Elisa777** Desperate Housewife Inscrit le 16 Jul 2017 313 messages

Idem, je suis choquée, profondément choquée, révoltée et triste de ce qui t'arrive.

Il n'y a pas de mot.

Je ne sais pas ce que je ferais à ta place.

Essayer un à un tous les médecins dans un rayon de 100km ? Marché noir ?

Je ne sais pas.

Pour te répondre sur comment je vis ma prise en charge actuelle, j'ai conscience que ça n'est pas l'idéal pour moi je suis loin d'avoir l'équilibre et la paix intérieure que j'avais il y a 10 jours encore. Mais je ne souffre pas/plus et pour le moment je m'en contente. Je me dis que je suis bien mieux lotie que d'autres.

Je n'ai pas le droit de me plaindre alors qu'il y a des gens qui se font maltraiter, notamment toi.

Je vis au jour le jour et pour le moment tout ce qui compte pour moi c'est d'éviter le manque. Après, on verra.

Je suis de tout coeur avec toi.

Continue à nous tenir au courant, on est tous avec toi. J'espère que tu vas trouver rapidement une solution au moins provisoire c'est le plus important. Je croise les doigts pour toi.

Bises

Elisa

Codeiman · **Codeiman** Nouveau Psycho Inscrit le 15 Jul 2017 86 messages

Salut Heloise ....
Ces gens moins que rien expriment leur propre malaise intérieur en se vengeant sur quelqu'un de plus faible.. en apparence !
se comporterait-il de la même manière avec "quelqu'un qui s'impose" je pose la question..?

“Quand les types de 130 kilos disent certaines choses, les types de 60 kilos les écoutent.”

ah Pu...."ça me révolte"

Courage Heloise

Dernière modification par Codeiman (23 juillet 2017 à 00:17)

Mascarpone

Héloise....Ton histoire me révolte, j'ai la rage si tu savais...Non seulement, je me retrouve beaucoup dans ta façon de ressentir la vie (y compris au sujet des femmes et des enfants), mais tu accumules dans tes rencontres avec les professionnels(putain! ca me fait mal au cul de dire ce mot là... big_smile

) toutes les pires personnes qu'il est possible de croiser dans ton cas...

Ils ne se rendent même pas compte, ces incapables inhumains, qu'ils ne font que te renforcer dans ton idée que tu ne peux pas vivre sans codéine? big_smile

Ou pire, ils le savent parfaitement, et ça les fait bander...Des pervers ces gens là, sous couvert de morale du siècle dernier...

Vous comprenez les gens pourquoi je m'ennerve après les prescriptions de benzos à la pelle, Ou faut vous faire un dessin? yikes

Qu'héloise se retrouve blindée d'ad et d'anxyolitiques pour "soigner" son mal être, ça ne dérangerait PERSONNE, tous les toubibs qu'elle a vu se sont "gentiment" proposés de lui en prescrire...Et croyez moi, dans un mois, 6 mois, 10 ans, ça n'aurait pas fait la différence...Ils lui prescriraient toujours ces gentilles petites pilules bien morales...Mais de la codéine ? mad

Quelle horreur! Vous n'y pensez pas!

Bon, héloise, je ne sais pas, mais, peut être que Pierre ou un modo pourrait éventuellement t'indiquer un médecin ou un centre sur Paris qui au minimum, pourrait induire un tso, un mec qui s'y connait quoi!

OK, il te faudrait faire le voyage, mais une fois le traitement induit, le centre de chez toi ou un toubib serait bien obligé de prendre le relais...Sinon, tente Brive, tu leurs dit que tu habites Brive (quitte à dire plus tard que tu déménages...)
Et si VRAIMENT la merde continue, reste le web...(pharmacies espagnoles ou dark web...Peut être le Kratom aussi, tant qu'on peut encore roll

)

Courage, une éclaircie va bien finir par arriver, c'est impossible autrement...

Rhââ comme j'ai la haine.... mur

(d'autant que je me dis que tu ne dois pas être la seule dans ton cas...Ici, seule une minorité viennent témoigner, je pense à tous les autres....

Dernière modification par Mascarpone (23 juillet 2017 à 07:26)

Mascarpone

Je voudrais rajouter, pour remercier tous les professionnels (Rhââ comme j'ai du mal à l'écrire ce mot mur

)de santé qui ont vu héloise que, quelqu'un comme moi (ou des dizaines que je connais big_smile

) se seraient depuis longtemps et par pur désespoir rabattu sur de l'héroine bien plus facile à se procurer et sans leur "aide"! Heureusement, Héloise n'est pas quelqu'un comme moi qui a eu 20 ans d'héroine dans les veines...Mais avouez, bande d'incapables, que pousser dans les bras de l'héroine quelqu'un qui s'en est sorti il y a 20 ans, c'est ballot non? big_smile

Syam

C'est clair Mascarpone. C'est quand même fou car quand j'ai lu ça ma seule réaction c'était "bah heureusement que j'ai l'héro que je commande en 3 clics parce que moi accueilli comme ça y'aurait eu un scandale au CHU. Déjà hors de question qu'on me mette devant un psychiatre quand j'ai rendez-vous avec un addicto par exemple. C'est insultant et révoltant.

Malgré tout j'ai donné les liens vers la page de DrogueInfoService et je pense qu'il faudrait l'imprimer avant d'aller voir ces demeurés pour leur rappeler qu'il y a un, protocole d'arrêt à suivre tout simple et que leur boulot de médecin est assez simple : juste le suivre, point.

Sur ce je me fais une feuille d'alu du soir nappée de pseudo-héroïne coupée au fenta (on tombe pas toujours sur des bons prods par les temps qui courent) en priant pour que personne ne me force à arrêter (je sais très bien qu'on est toujours à la merci de problèmes judiciaires ou autre) et pour arriver un jour à guérir ces douleurs insoutenables qui me rendent impossible la vie sans opiacés. -> Dans l'espoir de revenir à une consommation occasionnelle récréative exceptionnelle comme j'ai eu le bonheur de pouvoir faire quelques temps hmm

Sérieusement, on a pas déjà assez d'emmerdes quand on tourne à ce genre de prods pour qu'il faille nous en rajouter entre l'exclusion, l'infantilisation, le mépris, les poursuites judiciaires, le harcèlement policier, les clichés de propagande mensongers sur nous, nos habitudes, nos motivations...
Quelque part je trouve quand même une ironie du sort dans le fait de voir des gens bien intégrés, que personne n'aurait vraiment considérés comme toxicomanes il y a seulement 15 jours qui débarquent ici depuis qu'ils sont eux-aussi dans le viseur des lois mesquines de 1970 sur les stupéfiants, et qui du coup, j'imagine, commencent à comprendre que nous autres toxicomanes, on est pas forcément des malades psychopathes ivres de crime et de violence... Mais juste bien souvent des gens qui gèrent de lourdes difficultés comme ils peuvent de façon souvent bien moins absurde que ce qu'on laisse croire, qui avons surtout besoin d'aide ou au moins, de compréhension, et qu'on laisse en danger permanent de façon mesquine et gratuite, à la merci de produits de qualité douteuse et potentiellement dangereux, sous le coup de lois stupides, à enrichir le crime organisé alors qu'on ne demanderait qu'à payer ce même prix en TVA...

Heloise · **Heloise** Nouveau membre Inscrit le 20 Jun 2013 31 messages

Syam a écrit
et qui du coup, j'imagine, commencent à comprendre que nous autres toxicomanes, on est pas forcément des malades psychopathes ivres de crime et de violence... Mais juste bien souvent des gens qui gèrent de lourdes difficultés comme ils peuvent de façon souvent bien moins absurde que ce qu'on laisse croire, qui avons surtout besoin d'aide ou au moins, de compréhension, et qu'on laisse en danger permanent de façon mesquine et gratuite, à la merci de produits de qualité douteuse et potentiellement dangereux, sous le coup de lois stupides, à enrichir le crime organisé alors qu'on ne demanderait qu'à payer ce même prix en TVA...

J'espère ne pas avoir donné cette impression .. j'ai aussi connu la dépendance à l'héro, avec les galères (revendre ses affaires pour payer sa dose, et j'en passe), et même sans cela, ma tendance naturelle à souffrir en voyant les autres malheureux (y compris bien entendu un inconnu dans la rue en galère, situation qui m'a toujours broyée le coeur, alors que je tâchais d'imaginer sa vie, son passé, ses maux, et que je faisais ce que je pouvais pour l'aider ..) n'a pu que m'empêcher d'adhérer à de sombres clichés ..
D'ailleurs, en parlant de ça, combien de fois n'ai-je conseillé la codéine à des potes héroinomanes en manque, et qui, sans y croire, finissait par me rappeler pour me dire que leurs maux s'étaient apaisés (ne serait-ce que temporairement) .. ça me déglingue de me dire que tout ça est révolu ..

Mascarpone

Heloise a écrit
D'ailleurs, en parlant de ça, combien de fois n'ai-je conseillé la codéine à des potes héroinomanes en manque, et qui, sans y croire, finissait par me rappeler pour me dire que leurs maux s'étaient apaisés (ne serait-ce que temporairement) .. ça me déglingue de me dire que tout ça est révolu ..

thinking Tiens ça me rappelle quelqu'un.... lol Pas plus tard que le mois dernier ici même je crois bien...

Laguêpe · **Laguêpe** Psycho junior Inscrit le 19 Jul 2017 402 messages

Syam a écrit
C'est clair Mascarpone. C'est quand même fou car quand j'ai lu ça ma seule réaction c'était "bah heureusement que j'ai l'héro que je commande en 3 clics parce que moi accueilli comme ça y'aurait eu un scandale au CHU. Déjà hors de question qu'on me mette devant un psychiatre quand j'ai rendez-vous avec un addicto par exemple. C'est insultant et révoltant.

Malgré tout j'ai donné les liens vers la page de DrogueInfoService et je pense qu'il faudrait l'imprimer avant d'aller voir ces demeurés pour leur rappeler qu'il y a un, protocole d'arrêt à suivre tout simple et que leur boulot de médecin est assez simple : juste le suivre, point.

Sur ce je me fais une feuille d'alu du soir nappée de pseudo-héroïne coupée au fenta (on tombe pas toujours sur des bons prods par les temps qui courent) en priant pour que personne ne me force à arrêter (je sais très bien qu'on est toujours à la merci de problèmes judiciaires ou autre) et pour arriver un jour à guérir ces douleurs insoutenables qui me rendent impossible la vie sans opiacés. -> Dans l'espoir de revenir à une consommation occasionnelle récréative exceptionnelle comme j'ai eu le bonheur de pouvoir faire quelques temps

Sérieusement, on a pas déjà assez d'emmerdes quand on tourne à ce genre de prods pour qu'il faille nous en rajouter entre l'exclusion, l'infantilisation, le mépris, les poursuites judiciaires, le harcèlement policier, les clichés de propagande mensongers sur nous, nos habitudes, nos motivations...
Quelque part je trouve quand même une ironie du sort dans le fait de voir des gens bien intégrés, que personne n'aurait vraiment considérés comme toxicomanes il y a seulement 15 jours qui débarquent ici depuis qu'ils sont eux-aussi dans le viseur des lois mesquines de 1970 sur les stupéfiants, et qui du coup, j'imagine, commencent à comprendre que nous autres toxicomanes, on est pas forcément des malades psychopathes ivres de crime et de violence... Mais juste bien souvent des gens qui gèrent de lourdes difficultés comme ils peuvent de façon souvent bien moins absurde que ce qu'on laisse croire, qui avons surtout besoin d'aide ou au moins, de compréhension, et qu'on laisse en danger permanent de façon mesquine et gratuite, à la merci de produits de qualité douteuse et potentiellement dangereux, sous le coup de lois stupides, à enrichir le crime organisé alors qu'on ne demanderait qu'à payer ce même prix en TVA...

Tu sais jamais pensé que les toxicos (j'en suis) étaient des sous-humains, quand j’étais jeune et presque à la rue, ce sont eux qui m’ont accueillie et puis ensuite que j'ai aidé ! D'ailleurs quand j'en côtoie à nouveau , j'ai sûrement pas oublié cette période de ma vie !! sauf que je ne savais pas que le pire était à venir pour moi !

Je peux même vous dire que les gens les plus intéressants, instruits que j'ai pu rencontrer c'étaient eux ! Et que c'est grâce à eux et à elles que je suis devenue ce que je suis .

Oh là là on se raconte !!!

Heloise · **Heloise** Nouveau membre Inscrit le 20 Jun 2013 31 messages

Finalement, après toute cette galère, après avoir fais tant de médecins, tant de pharmacies à la recherche de conseils, les vains appels aux CSAPA, enfin je vois le bout du tunnel (même si je reste toujours très très très prudente par rapport à cette affirmation et par rapport à l'avenir, décidée à rester désormais constamment sur mes gardes).
Le médecin que m'avait indiquée une pharmacienne complaisante, remplaçant d'une trentaine d'années, m'a enfin traitée avec la plus grande humanité possible.

Dès que j'ai vu son visage, j'ai senti qu'il ne me laisserait pas ressortir en galère. Il m'a gardée en consultation plus d'une heure, prenant tout son temps pour discuter d'un tas de choses avec moi, allant même jusqu'à me parler de son expérience (limitée certes!) avec l'alcool, affirmant, alors que je lui parlais de tous ces médecins insensibles, "qu'il n'y a rien à faire, ils ne comprennent pas et ne chercheront jamais à comprendre la dépendance ...". Il n'a pas émis le MOINDRE jugement, écoutant mes arguments avec patience et compréhension, pas une fois il ne m'a dit un mot blessant. Il connait les méfaits du paracétamol et préfère que je prenne de la codéine pure, il m'a même proposé de me prescrire le padéryl, remboursé, ayant compris que j'étais dans une situation financière délicate (il m'a même donné des conseils pour essayer de me sortir de ce mauvais pas, m'a indiquée des adresses etc). Il s'est même excusé lorsque j'ai insisté en lui précisant que le '19,5mg' inscrit sur la boite de padé ne signifiait pas la quantité réelle de codéine, et a aussitôt modifié la quantité sur la préscription pour que j'ai la dose exacte .. Il est de plus ami avec une association de toxicomanes locale, qui, selon lui, pourra me conseiller et m'aider pour la suite ..

Pour la pharmacie, j'ai la chance d'en avoir une dans mon bourg qui s'est toujours montrée très compréhensive avec moi (ils sont devenus bien plus sympas et détendus le jour où je leur ai avoué que j'étais effectivement dépendante d'ailleurs), ce qui, bien sûr, est également d'un grand soulagement ..

Mascarpone

Mazel tov!

Vraiment content pour toi!

Mascarpone

Heloise a écrit
Pour la pharmacie, j'ai la chance d'en avoir une dans mon bourg qui s'est toujours montrée très compréhensive avec moi (ils sont devenus bien plus sympas et détendus le jour où je leur ai avoué que j'étais effectivement dépendante d'ailleurs), ce qui, bien sûr, est également d'un grand soulagement ..

Oui, ayant toujours clairement annoncé la couleur à mon pharmacien partout où j'ai déménagé quand j'étais sous codé, c'est peut être aussi pour ça que je n'ai quasi jamais connu les tournées fastidieuses des pharmacies, j'en conclu que comme tout le monde, les pharmaciens détestent qu'on les prennent pour des cons....Par contre, ils aiment souvent qu'on les inclus dans notre parcours d'addict et qu'on en parle avec eux, parfois, ils se sentent investis d'une mission et ça les valorise...

NukeCode · **NukeCode** Nouveau membre Inscrit le 29 Jul 2017 7 messages

Terson a écrit
Mascarpone a écrit
Terson a écrit
A savoir que étrangement malgré l'AMM on peut se faire rembourser une posologie de 3 comprimés par jour mais plus ça ne passe pas.
Je pense que ça, on s'en contre fou sachant que la codéine à doses suprathérapeutiques,, personne ne se la faisait rembourser non?
Heu ouais.... justement ça fait des économies. La on parle en tant que TSO donc une prescription sur ordonnance remboursable c'est pour ça que j'en parle, après si tu t'en fous de payer ta boite pleins pot libre a toi mais bon 5 balles la boite de Dicodin c'est pas négligeable.

Vendredi dernier lors de mon premier rdv en CSAPA le psychiatre m'as fait une ordonnance de dicodin à raison de 6 comprimés par jours (ça défoncé pas mal, mais c'est un peut différent que le néo ou le tussi et consort) donc en ce moment je me retrouve chez moi avec 5 boîtes de dicodin jusqu'a mon prochain rdv. Et en voyant ça à la sécu je pense qu'ils vont sûrement tousser, sans mauvais jeu de mots.
fume_une_joint

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Elisa777 · **Elisa777** Desperate Housewife Inscrit le 16 Jul 2017 313 messages

Je suis tellement soulagée pour toi Héloïse, j'ai littéralement prié pour toi!!!

Bises

Elisa

Recklinghausen · **Recklinghausen** Adhérent PsychoACTIF Inscrit le 09 Mar 2015 6185 messages

Salut,

@Nukecode :

À partie du moment où la prescription vient d'un psychiatre travaillant en CSAPA, le medecin contrôle de la sécurité sociale n'émettra aucune réserve quand à cette prescription hors AMM ( puisque c'est effectivement 3 fois la dose recommandée quotidienne ).

Je pense que le psychiatre va tenter une baisse dégressive par pallier, mais ce n'est que mon avis sachant que je ne peux lire dans les pensées d'autrui.

@Heloise :

Tous les médecins généralistes ne sont pas des machines à faire du fric sans aucune empathie wink

Je suis bien content que tu ais réussi à trouver une personne avec de l'empathie avec qui le courant est bien passé.

N'hésite pas à lui demander les papiers pour que tu en fasses ton médecin traitant ( en plus, tu lui feras gagner 5 euros... Ils sont rémunérés par rapport aux nombres de patients dont ils sont les référents ).

En plus, plus besoin de débourser pour te soigner, ce qui apparemment n'est vraiment pas négligeable car il faut reconnaître qu'une addiction à la codeine n'est pas une mince affaire financière.

Une boite ne coûte pas très chère mais la multiplication des boîtes représente une manne d'argent qu'il est quelquefois bien compliqué de faire entrer dans le budget mensuel.

Prenez soin de vous,

Reck.

Terson · **Terson** BioHacker Inscrit le 25 Jul 2014 819 messages

J'aurais tendance a penser qu'il y a une tolérance de 1 cp puisque ça fait des lustres que j'ai une posologie de 3 Dicodin/j mais aussi 2 Zolpidem/j et je n'ai jamais rien payer.

Après j'ai la CMU-C je sais pas si ça joue.

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Codéine en TSO possible ?

bazukero a écrit

Syam a écrit

Heloise a écrit

Syam a écrit

Heloise a écrit

Terson a écrit

Mascarpone a écrit

Terson a écrit

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