Papa toxico-dépendant et garde alternée

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Mama
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Bonjour à tou.te.s,

Aujourd'hui j'ai besoin d'aide et je me tourne vers vous pour m'aider à avancer car je suis perdue et démunie. Je vais essayer de résumer la situation le plus simplement possible même si ça risque d'être long...

J'ai 37 ans et j'ai été dépendante à l'héroïne pendant 7 ans, l'héroïne était LA substance principale mais en réalité j'étais polytoxicomane: cannabis, LSD, alcool, cocaïne (crack), finalement tout ce qui me passait sous le nez me convenait.

En 2006 j'ai rencontré le futur père de mon fils qui était récemment tombé dans l'héroïne, nous sommes tombés très amoureux et avons décidé de nous en sortir tous les deux, main dans la main. Cela a fonctionné pour moi, en 2012 je n'avais plus de traitement de substitution, plus d'antidépresseurs, en 2013 je reprenais mes études et depuis peu je suis devenue prof de français et de latin. Il m'a fallu du temps mais j'y suis parvenue.
Mon conjoint n'a pas eu la même chance, il a arrêté l'héroïne mais a continué de prendre, sans ordonnance et sans avis médical, tout un tas de médicaments à base d'opiacée, des benzos, des anxiolytiques, bref il n'a jamais vraiment arrêté... mais sa consommation restait tout à fait raisonnable en comparaison de que nous avions consommé dans le passé.

En 2015 je suis tombée enceinte, nous venions tout juste de nous séparer mais nous avons décidé de le garder et de nous redonner une chance. Ça n'a pas marché.
Lui qui était un homme adorable s'est mis à changer et surtout il a replongé violemment, pas dans l'héroïne mais dans le crack. Il est devenu violent psychologiquement, me menaçant physiquement (mais il n'est jamais passer à l'acte) et quand notre fils est né c'est devenu invivable.

Il s'est mis à sortir toutes les nuits, à rentrer dans des états plus que seconds, me laissant seule avec notre fils, m'insultant régulièrement en me culpabilisant: j'étais responsable de sa rechute selon lui. Il mettait en danger notre fils: le peu de fois où je lui ai laissé pour faire des courses ou autres, il ne se réveillait pas et le petit pouvait rester des heures à hurler dans son lit (Comment je le sais puisque je n'étais pas là?? Je retrouvais mon fils de quelques mois hurlant avec son père à côté, défoncé, qui ne se réveillait pas, le matelas trempé de larmes quand il était dans son lit), de la drogue traînait dans la maison, par terre parfois, car il rentrait tellement défoncé qu'il faisait tomber ses pochons dans la cuisine, dans le salon, dans la chambre. Je ne pouvais même plus lui laisser pour une simple douche car j'ai un jour retrouvé le petit coincé entre le mur et notre lit, son père à côté ne s'est pas réveillé alors que son fils hurlait. Son boulot n'a pas voulu renouvelé son contrat: il travaillait avec des enfants et tapait des pipes de crack aux toilettes, ils ne l'ont jamais chopé mais lui ont dit qu'il y avait manifestement un gros problème et qu'il devait se faire soigner. Je lui ai donc demandé de partir, il nous mettait en danger... il n'a jamais voulu, prétextant que tout allait bien et que c'était moi qui avais un problème.

Quand j'ai compris qu'il ne partirait pas et qu'il finirait par nous détruire, je suis partie.
Sachant qu'il était de nouveau très dépendant, je lui ai laissé l'appartement ainsi que TOUT ce qu'il y avait dedans, je suis partie avec mon fils, mes vêtements et mes livres. Je ne voulais pas l'enfoncer et j'avais surtout très peur qu'il finisse à la rue. J'ai également, pendant un temps, continué à payer les factures... pour qu'il n'ait pas des soucis financiers en plus de sa toxicomanie.
J'ai donc tout fait pour le préserver, à mes dépens.

On en vient à mon souci: il a demandé une garde alternée.
Je ne m'y suis pas opposée mais j'ai posé UNE condition: qu'il se fasse soigner.
S'il commençait une cure, il avait son fils. Il m'a dit qu'il le ferait, et nous avons mis en place une garde alternée. Bien sûr je savais qu'il consommait mais il disait se soigner et on ne soigne pas ses addictions en 2 semaines, donc j'ai été souple et bienveillante.
Sauf que nous sommes séparés depuis bientôt 1 an et je réalise qu'il m'a menti, il n'a jamais vu de médecin, il n'a pas de traitement, il consomme toujours et beaucoup, de la drogue traîne de nouveau de partout chez lui. Notre fils a bientôt 2 ans et je commence à m'inquiéter!

J'ai appris aujourd'hui qu'il emmène son fils à la crèche seulement quand son père émerge de sa nuit (la directrice de la crèche m'a convoquée aujourd'hui car mon fils arrive à la crèche seulement pour les repas quand il est avec son père), à savoir vers 11H00 du matin (il est prévu à 8H30 ou 9H00 selon les jours)... Que fait mon fils seul dans son lit jusqu'à 11H00 sachant que chez moi il est debout à 7H30/8H00 grand maximum?
Il y a une semaine, le petit avait une croquette de shit collé sous le pied quand je l'ai récupéré à la crèche, dans le salon traîne des mégots de joints à même le sol, la coke qu'il sniffe traîne sur la table à côté du repas du petit, les cuillères qui lui servent à baser sont celles qui nourrissent aussi mon fils, l'appartement est très sale... Vu qu'il habite un RDC, il garde les volets fermés en permanence pour que les gens ne voient pas mais du coup mon fils reste dans l'obscurité toute la journée quand il n'est pas à la crèche, ils ne sortent pas car son père est trop "fatigué", et j'en passe.

J'ai essayé de lui parler, il dit que je suis psycho-rigide, que je veux juste lui "casser les couilles", bref il ne peut pas et ne veut pas entendre car sa toxicomanie a pris le dessus.
Parfois ses paroles sont irrationnelles, comme s'il perdait la tête. J'ai peur pour mon fils, j'envisage de lui retirer la garde alternée, de passer à un mode de garde plus restreint sans lui enlever totalement car même s'il est toxico-dépendant il n'en est pas moins son père sauf qu'il devient dangereux pour son fils. Pas de violence mais juste une incapacité totale à gérer un enfant!!

Que dois-je faire? Mon fils voit une pédo-psychiatre vendredi car il ne dort plus la nuit quand il est chez son père alors que chez moi, il dort. Comment aborder le sujet avec elle sans déclencher une procédure des services sociaux, sans enfoncer son père qui malgré tous ces manquements n'a pas besoin de cela? Je vous en supplie, répondez-moi car je suis perdue, je n'ai plus les outils pour gérer la situation et je ne veux pas que cela prenne des proportions phénoménales, je n'arrive plus à réfléchir calmement à la situation... J'ai vraiment besoin de réponses de personnes ayant connu cette situation. Je n'y arrive plus, je me sens seule, isolée, je ne sais pas à qui  parler sans provoquer une intervention de la justice, je me sens mauvaise mère car je ne protège pas mon fils de son père... bref, besoin de votre aide!

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linec13
Psycho junior
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Coucou, je connais malheureusement bien cette situation, sauf que chez nous c'est l'alcool; pas besoin de passer par la justice ou les services sociaux pour ne pas lui confier votre enfant.
Tu arrêtes cette garde alternée qui va bousiller ton fils, et tu proposes des visites après avoir vérifié que l'appart est clean, qu'il y a de la nourriture et que papa n'est pas trop fatigué.
Si tu ne fais rien c'est que tu es d'accord avec tout ça ...
Libre à lui de faire les démarches pour prouver que tu ne présentes plus l'enfant.
Après des années à envoyer ma fille chez son père avec la boule au ventre, j'ai dit " si tu veux la voir tu prends un cachet d'esperal devant moi "comme ça je suis sure que tu bois pas avec elle; il a toujours refusé.
Aujourd'hui je propose des RDV en ma présence, ma fille ne veut plus aller chez son père et j'espère qu'elle en m'en voudra pas de l'avoir forcée à y aller juste pour pas rendre son père malheureux.

Le problème de ces hommes c'est qu'ils croient se droguer à cause de nous, mais la vie de famille et ses responsabilités les terrifient, du coup ils se voilent la face.
Je demande souvent à mon ex comment il réagirait si sa fille lui disait que je suis endormie à 19h, ivre morte et qu'il n'y a rien à manger pour notre fille, que celle ci est terrifiée de ne pas pouvoir me réveiller... il me dit alors qu'il me casserait la gueule et ne me laisserait plus voir la petite: il semble comprendre, mais n'arrive pas à stopper ses conso.
Laisse passer un mois entier sans lui confier le petit ( mais pas sans le voir, rdv au parc ou pour un tour de manège ) et dis lui bien que dès qu'il est prêt à accueillir son petit dans de bonnes conditions il pourra l'avoir sans problème. Il faut marquer le coup car sinon il continuera à te culpabiliser et c'est ton bébé qui va morfler, ou manger de la drogue, ou faire une mauvaise chute, ou même comme tu dis vivre dans le noir une partie de sa vie et se réveiller sans une présence aimante.

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Recklinghausen
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Salut,

Si ce que tu écris est réel, cela.porte un nom... La maltraitance.

Et en agissant pas, tu te rends complice car tu es manifestement au courant de la situation.

J'imagine qu'il s'agit d'un accord amiable entre vous et que pour le moment, la Justice n'a pas statué sur vote séparation et sur le mode de garde ?

Tu as donc le droit de mettre fin à votre meilleur accord qu'était la garde alternée pour commencer.

Et tu vas surement lui éviter de gros ennuis car si par malheur, l'enfant venait à décéder d'une overdose accidentelle, il serait, parti pour une peine qui a toutes les chances de varier entre 25 ans et perpétuité.

Cerise sur le gâteau, s'il y a enquête des services sociaux, il sera aisé de prouver que tu es au courant de la situation, ce qui te mettrait également dans les ennuis ( et si c'est le cas, votre enfant sera placée en institution ).

Euh... Si l'enfant est en contact avec des produits psychotropes qui peuvent le tuer, ce n'est plus une simple affaire " d'incapacité à s'occuper d'un enfant ". C'est plus compliqué que cela.

Je te conseille de lui donner rendez vous dans un lieu public où vous pourrez discuter des choses à faire pour que la situation ne perdure pas.

Quand votre enfant est à la,crèche par exemple.

Ça tombe bien, se sont les vacances scolaires et lui ne travaille plus pour le moment. Cette discution peut se faire rapidement.

JE pense que tu as le droit d'exiger que votre enfant soit en sécurité , quelque soit l'endroit où il se trouve.

Il semble que ton ex compagnon ne se rende pas compte de l'urgence de la situation.

Il serait bien de lui rappeler la perte de son emploi auprès de jeunes enfants et des remontrances des responsables de la crèche afin de tenter de lui faire ouvrir les yeux sur son comportement qui est dénoncé ( et pas que par toi ) comme inadapté.

Que pour le moment, tu mets fin à votre garde alternée mais que cette décision n'est que provisoire et que tu n'es pas fermée à ce qu'elle reprenne à partir du moment où votre enfant est en sécurité à son domicile et qu'il s'investit dans son rôle de père ( ce qui signifie également être à l'heure à la crèche et que le petit ne voit jamais de produits psychotropes ).

Que tu es consciente que votre enfant a besoin de ses deux parents pour bien grandir, même si actuellement, ce n'est plus possible.

Le but n'est pas de le culpabiliser, ni de l'enfoncer mais qu'il réussisse à prendre conscience qu'il est parti de travers. Qu'il est important qu'il aille mieux et pas seulement pour lui.

Quand vous avez décidé d'élever votre enfant, ce fut un engagement sur une durée minimum de 18 ans ( et généralement, on en prend pour toute la vie wink ).

Il est tout à fait possible de consommer tout en s'occupant correctement de sa famille. La grande majorité des français y arrive, que le produit soit un opiacé, un stimulant, de l'alcool ou autres, voir un melting-pot.

Il est capable d'y arriver et montre lui que tu as suffisamment confiance en lui pour y croire. Que tu crois à une mauvaise passe mais que le futur lui appartient.

Il est important que vous trouviez un terrain d'entente pour le bien de votre enfant que vous avez en commun.

Prends soin de vous,


Reck.

L'amour d'une famille, le centre autour duquel tout gravite et tout brille.

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Mama
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Inscrit le 24 Oct 2017
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Merci pour vos réponses! Je crois que j'avais besoin de lire ce que je sais déjà...

En revanche je ne réalisais même pas que je suis coupable de complicité aux yeux de la loi et que mon enfant pourrait être placé s'il y avait un jour un problème.
Je crois que mon passif de toxicomane fait que j'essaie de ne pas juger mais j'en ai perdu de vue l'essentiel: la sécurité de mon fils.

J'ai pris ma décision et je vais expliquer à son papa que désormais il doit se soigner et qu'à partir de maintenant notre fils restera avec moi. Mais sa réaction m'angoisse au plus point.
Il est censé récupérer son fils ce vendredi mais hors de question que le petit retourne chez lui tant qu'il ne se soignera pas, comment ai-je pu ne pas le voir avant???
Comme tu le dis dis Linec13, je vais lui expliquer que pour le mois qui arrive, il peut voir son fils mais au parc ou chez moi, que cela lui laisse un mois pour réagir ET agir.

Je vais également lui expliquer qu'il peut contester ma décision auprès du JAF afin qu'il se rende compte par lui-même qu'il aura à s'expliquer de sur son mode de vie et que cela risque de lui être préjudiciable puisque je ne compte pas mentir à la justice.

C'est un homme intelligent (quand il est en pleine possession de son cerveau...) et j'ose espérer que la sécurité de son fils lui importera. Je ne vais pas axer la discussion sur lui et ses comportements mais plutôt sur ce que notre enfant vit, voit et entend au quotidien... et s'il ne comprend pas ma décision, tant pis, moi je sais que j'ai raison et que je suis responsable.

Merci à vous!!

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Recklinghausen
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 09 Mar 2015
6185 messages
Salut,

Se serait surement mieux que vous discutiez et que vous arriviez à un accord commun.

Par exemple, quand vous irez boire un café pour votre discussion, tu peux lui dire que tu t'aperçois que ce n'est pas la grande forme pour lui en ce moment et que, malheureusement, tu n'es pas la seule à t'en apercevoir.

Je lui raconterais l'histoire du morceau de cannabis trouvé sous la chaussure du petit, des remarques de la garderie, du fait que l'enfant vive dans l'obscurité à son domicile et qu'il ait besoin d'un suivi psychologique ( qui prouve qu'il ne va pas spécialement bien ).

Et que pour ces raisons, il serait surement souhaitable de changer le mode de garde actuelle. Au moins le temps qu'il se remette sur pied.

Par contre, tu n'as pas le droit de le priver de son enfant. Il a même le droit de continuer à venir le récupèrer à la garderie ou ailleurs car aucune decision de Justice encadrant le mode de garde de l'enfant n'a été mis en place.

Il serait bien que vous réussissiez à un accord réciproque et que vous soumettiez ce choix auprès d'un JAF ( Juge des Affaires Familiales ).

Cela vous facilitera la vie et donnera un cadre légal à votre situation.

C'est le plus souvent rassurant pour l'enfant car la decision a été entérinée par un Juge ( c'est à dire une tierce personne qui représente la Justice, et ce même s'il ne fait qu'entériner une décision commune ).

Tu as des devoirs et des droits mais lui aussi.

JE pense qu'une décision arbitraire risque de le braquer, ce qui ne donne que rarement de bons résultats.

Tiens nous au jus,


Reck.

L'amour d'une famille, le centre autour duquel tout gravite et tout brille.

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Mama
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Reck je comptais bien faire les choses dans les règles: nous avons RDV demain dans un endroit neutre mais où il y a du monde car j'ai très peur de sa réaction. Je lui ai simplement dit que nous devions parler mais je n'ai pas plus précisé.

Malheureusement, je lui ai déjà parlé de la croquette, non sous la chaussure du petit mais sous son pied, à même la peau du pied!! Il ne réagit pas, ne répond pas. Quand j'ai retrouvé un pochon de 2 grammes, ouvert au pied de notre lit, dans notre chambre (chambre où notre fils allait) il avait osé me répondre que ce n'était pas grave vu que lui avait compris que ce pochon traînait dans la chambre de notre fils, de même quand je lui dis que les couches pleines d'excréments n'ont pas à traîner sur sa cuisinière... c'est moi qui suis psycho-rigide, qui fait des histoires pour rien car selon lui je veux juste le faire chier. Ce qui est faux. Je précise que je ne crie pas, j'essaie au maximum d'être bienveillante, je lui dis avec le moins de jugement possible, bref je ne fais pas l'hystérique. Et je suis une maman, je n'ai aucun plaisir à me dire que mon fils ne pourra plus (pour le moment) dormir chez son père, aucune jubilation à le voir s'enfoncer, aucun bonheur à voir mon fils pleurer quand son père ne donne plus de nouvelles lorsqu'il est chez moi (pas d'appel, pas de visite, ils se voient une semaine complète et ensuite c'est silence radio)...

C'est bien ça mon problème: son déni, son refus de voir à quel point la situation est malsaine.

Deuxièmement, je ne compte pas le priver de voir son fils, juste lui retirer la garde pour le moment. Je ne veux plus que mon fils vive chez lui, pour le moment et je dis bien POUR LE MOMENT.

Et le souci c'est qu'il ne sera pas d'accord car il est dans le déni. Je ne fais pas partie de ces mères qui pour un joint pète un plomb ou estiment qu'un père est secondaire vis à vis de la mère. Non! Bien au contraire, si tel était mon état d'esprit j'aurais refuser la garde alternée dès le départ! Mais nous avions un deal: tu te soignes, tu as la garde alternée. Est-ce moi qui n'aies pas respecté mes engagements et qui mets mon fils en péril?

Il ne voudra pas non plus aller voir le juge: j'ai déjà essayé au moment de la séparation en lui expliquant que même pour lui ce serait bien mais "la justice, c'est de la merde". Il ne veut pas voir le juge, ne veut pas voir la pédopsychiatre, ne veut pas se soigner... je lui ai laissé un an, ça commence à faire long et la situation ne s'améliore pas, elle empire.

Tu me dis que ma décision est arbitraire et tu supposes que je le prive de ses droits, mais je fais quoi alors? Je laisse notre fils vivre chez lui pour protéger les droits de son père? Pourquoi ne veut-il pas voir un juge alors? Je suis tout à fait d'accord pour ça, pour qu'un tiers arbitre nos désaccords, je n'ai pas la science infuse et mes émotions peuvent m'induire en erreur, peuvent m'égarer, j'en suis consciente. Je ne me pose pas comme détentrice de LA vérité, je veux juste que nous puissions discuter de la situation et trouver une solution ensemble, pour qu'il aille mieux, pour que notre fils continue à profiter de lui, pour qu'ils partagent tous les deux ce qu'un père et un fils sont censés partager. Mais dis-moi comment faire quand la personne refuse toute discussion en prétextant que ce sont des "histoires pour rien" et que la discussion s'arrête là?

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Recklinghausen
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 09 Mar 2015
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Euh... Je n'ai pas dit que ta décision etait arbitraire, je dis qu'une décision arbitraire ( c'est à dire sans discussion préalable ) est souvent vouée à l'échec... La nuance est de taille wink

Je parlais également d'un entretien dans un lieu public, c'est toujours mieux quand des ex discutent... L'endroit est neutre pour les deux partis.

La boulette était sous le pied du petit ? Il a eu de la chance que c'est toi qui est tombée dessus... Si ça avait été une personne de la garderie, les conséquences auraient été tragiques pour ton ex compagnon.

Pour le JAF, s'il ne veut vraiment pas y aller, essayez de mettre par écrit les engagements de l'un et de l'autre. Qu'il y ait une trace et c'est aussi une façon de se rappeler ce à quoi on s'est engagé à faire.

Que faire s'il ne veut pas dialoguer ? Prendre la décision qui s'imposera au vue des éléments que tu détiens et qui protégeront ton enfant.

Félicitations à toi pour avoir le courage d'aller tenter le dialogue !!!


Reck.

L'amour d'une famille, le centre autour duquel tout gravite et tout brille.

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linec13
Psycho junior
Inscrit le 14 Oct 2015
339 messages
Bravo à toi d'avoir ouvert les yeux à temps ...
Je comprends ta peur d'affronter ton ex, c'est tellement difficile de mettre quelqu'un qu'on a aimé face à ses problèmes, la réaction " casse pas les couilles " est typique du mec dans le déni.
Mais il n'y a qu'au pied du mur qu'il pourra réagir, je dis souvent au père de ma fille que si je lui envoie la petite, ça veut dire que je suis d'accord avec ses agissements, que s'il arrive quelque chose je me le pardonnerai jamais.
Moi aussi j'ai continué à payer ses dettes après la séparation, pour pas qu'il sombre.
Quand c'était son wkend, la petite prête, devant la porte, il disait " bon ça va être chaud niveau tunes pour ce wkend ", ben je lui filais un billet pour être sûre que la petite aurait à bouffer.
Ca a été contre productif, il n'y a que quand j'ai exigé qu'il ait de l'argent pour gérer sa fille au moins sur deux jours qu'il a arrêté de me demander de l'argent/du shit.
Tout ce que j'ai formulé comme demande a été rejeté, il n'y a qu'en m'imposant et en exigeant que j'ai eu des réponses positives, même si sur le coup ça a été mal perçu et qu'il a tenté à chaque fois de me faire culpabiliser.
Tu nous diras comment s'est passé votre RDV ?

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Mama
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Inscrit le 24 Oct 2017
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Je vous donne des nouvelles: pas trop mauvaises!

Le RDV s'est mal passé, mais ce qui est plutôt normal: il était en colère et pensait sur le coup que je faisais cela pour me venger, je suis restée calme et déterminée et lui ai tout simplement expliqué que je le faisais pour notre fils et pour lui, pour lui permettre d'avoir une relation saine et équilibrée avec son enfant.
Nous nous sommes vus le matin et l'après-midi il y avait le RDV avec la pédopsychiatre, au départ il ne voulait pas venir. En fin de matinée je lui ai quand même envoyé l'adresse et l'heure du rendez-vous et... miracle!! Il est venu! Nous sommes restés 1H30 à discuter, et elle a remis les pendules à l'heure (heure du coucher, ponctualité pour la crèche, entretien de la maison, ne pas laisser tout faire, etc) mais je n'ai pas voulu aborder sa toxicomanie: mon fils était dans la pièce et puis je me suis dit que les conséquences seraient irréversibles... mais je dirais que j'ai fait des "appels de phares" en expliquant que mon ex-conjoint me semblait immature avec un goût prononcé pour la "fête"... je crois qu'elle a en partie compris.

En sortant nous avons pu discuter calmement, il a (enfin!!) admis avoir un problème et qu'il était donc nécessaire pour lui et son fils qu'il se soigne... j'ai cru m'envoler de bonheur! Je reste tout de même méfiante et sur mes gardes. Pour commencer il part au vert, à la montagne, loin de toutes tentations pendant une semaine, quand il revient je suis d'accord pour qu'il ait de nouveau son fils: il m'a proposé de faire un test à chaque prise de garde, ça me convient, c'est rassurant.

En attendant, il passe le soir voir notre fils, jouer avec lui, prendre des nouvelles et je le trouve plus serein. Peut-être que le fait d'avoir enfin crevé l’abcès lui fait du bien. Je ne sais pas.

J'espère que nous arriverons à avancer, j'espère pouvoir l'aider même si notre couple est mort, il reste le père de mon fils, l'homme que j'ai aimé pendant des années et le voir se détruire me fend le cœur. Merci à vous pour votre aide, je ne supportais plus de réfléchir seule dans mon coin et j'avais peur d'être égarée. Je reviendrai pour donner des nouvelles, si ça peut aider d'autres parents dans le même cas, je trouve ça bien!

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Anonyme95
Psycho junior
Inscrit le 25 Jul 2017
254 messages
Coucou Mama. J'avais lu ton message qui m'a touchée mais je ne savais pas quoi te conseiller de plus que les autres. Je suis contente pour vous que les choses se passent ainsi. Bonne continuation et tiens nous au courant. Bonne journee.

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Recklinghausen
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 09 Mar 2015
6185 messages
Salut,

La discussion règle souvent l'intégralité des problèmes majeurs.

Vous venez d'en faire la preuve... Et ce pour le bien de tous les membres de votre ex famille.

Effectivement, la drogue ne doit pas être un levier de pression.

Dans ton cas, cela aurait surement comme conséquence une nette augmentation des tensions alors que l'enfant ( ou les enfants ) a besoin du contraire.
En effet, il a tendance à culpabiliser et à se rendre responsable de la situation.

Pour ce qui est de se détruire, je préfère parler de mauvaise passe... Il n'est pas toujours facile de gérer sa consommation de produits psychotropes au quotidien, et cette difficulté augmente si le(s) produit(s) préféré(s) est(sont) illégal(aux). Simplement du fait qu'il est impossible d'en parler au vu de la législation qui prévoit de la prison pour le simple consommateur.

Et en France, les produits interdits font légions, pour le plus grand malheur des familles.

En tout cas, pour revenir au sujet, une chose est sûre, c'est que ton ex compagnon aime son enfant et force est de constater qu'il va faire ce qu'il faut pour le prendre en charge dans de bonnes conditions.

Pour conclure, je ne lis pas de " pas trop.maivaises nouvelles " mais plutôt de " bonnes nouvelles ".

N'hésite pas à lui conseiller d'accepter des aides extérieurs comme un suivi dans un CSAPA à l'occasion d'une discussion au sujet de votre petit.

@ +


Reck.

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Shaolin
Modératrice à la retraite
Inscrit le 20 Sep 2009
3454 messages
Salut Mama,

Je viens de tomber sur ton sujet (après une "petite" pause perso), et ton récit m'a énormément touché.

Où en êtes vous ton ex et toi aujourd'hui? Il est toujours aussi motivé qu'il y a 15jours?
Et surtout, comment va ton fils?

Faut rien regretter... Revendique tes conneries, elles sont à  toi. Et surtout, vis à  fond! On vieillit bien trop vite. La sagesse, ça sera pour quand on sera dans le trou.        Jacques Brel

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Mama
Nouveau membre
Inscrit le 24 Oct 2017
5 messages
Je reviens vers vous pour donner quelques nouvelles et répondre à Shaolin.

Tout se passe pour le mieux, le papa de mon fils semble bien plus serein, cette "pause" lui permet de remettre de l'ordre dans sa vie (papiers administratifs, rangement et remise en état de la maison, prise en charge de sa dépendance). Il est entré dans une colère noire lorsque je lui ai annoncé que la garde alternée était momentanément suspendue, mais à présent il semble apprécier le fait de pouvoir s'occuper de lui. Je crois en réalité que la garde de notre fils était un poids pour lui et que cela le dépassait.

Nos relations se sont carrément améliorées, le dialogue a repris, et je lui ai même laissé le petit ce we: ils ont passé deux jours chez mes beaux-parents. Ils ont pu se retrouver sans que je sois présente, partager des moments tous les deux. Mon fils en a besoin. Je lui ai expliqué pourquoi, pour l'instant, il ne dormait plus chez son papa (avec des mots appropriés et sans évoquer la toxicomanie: "Papa est malade, il se soigne et prend soin de lui pour ensuite mieux prendre soin de toi"), mais je vois bien que cela est difficile pour mon fils... Son père lui manque même s'il le voit tous les jours.

Je confirme donc: quelle que soit l'addiction, les soucis rencontrés, le dialogue est primordial.
Peut-être que je suis chanceuse: le père de mon fils est une belle personne, intelligente et aimante malgré sa dépendance, ce qui explique peut-être que nous ayons réussi à trouver des solutions qui ne passent pas par la justice. En tout cas, je revis. Plus d'angoisse, de la fatigue certes, mais mon esprit est serein.

J'espère que cette discussion pourra aider d'autres parents se trouvant dans la même situation.
Et surtout merci à tous ceux qui m'ont répondu car sans réponse je crois que je n'aurais pas su faire les bons choix et prendre les bonnes décisions. prenez soin de vous!

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Recklinghausen
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 09 Mar 2015
6185 messages
Salut,

Des bonnes nouvelles pour votre famille. Qui persiste bien après votre séparation.

J'en suis très content pour vous.

Je me permets de rajouter que la majorité des utilisateurs de drogues sont intelligentes, aimantes,... " malgré leur toxicomanie " ( pour reprendre tes termes ) wink

C'est plaisant de lire des situations qui s'améliorent, principalement quand des enfants se retrouvent au milieu d'elles.

@ +


Reck.

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Shaolin
Modératrice à la retraite
Inscrit le 20 Sep 2009
3454 messages
Il a de la chance d'avoir une ex aussi compréhensive, ça ne pourra que l'aider dans sa démarche personnelle.
Je suis ravie de voir que ça va dans le bon sens.

Bonne continuation à tous les trois. Et bravo à ton ex aussi, pour avoir su réagir avant qu'il ne soit trop tard.

Shao

Faut rien regretter... Revendique tes conneries, elles sont à  toi. Et surtout, vis à  fond! On vieillit bien trop vite. La sagesse, ça sera pour quand on sera dans le trou.        Jacques Brel

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