L'un des chemins bienveillant avec sa consommation de
coke est de ne plus culpabiliser. Ensuite il faut un soignant compréhensif, il y a en pleins de très bons sur lequel tu vas pouvoir te relâcher vis à vis de cette consommation (de toute façon rationnelle comme irrationnelle) et ne plus être dans le jugement de soi. Avoir de l'aide.
Ca parait naïf, gentillet, mais quand tu commences à te regarder comme un individu qui souffre de ce produit, c'est un bon pas vers le
sevrage.
Le grand mensonge de la
coke sera cette espèce de sensation à se croire brillant parce que la moindre pensée, même sans grand originalité sera vécue comme une forme de jouissance intellectuelle, tout devient puissant et excitant.
Sauf que quand tu arrêtes après quelques années, et bien tu t'aperçois que sans
coke tu es bien plus intéressant que cette croyance du "moi" confiant, sociable (à voir) et brillant. ET comment ?
Et bien le mieux est de se dire, je veux conserver ce petit plus qui certes m'aura permis d'être dans un autre état d'esprit, car désinhibé, mais sans la
cocaïne. Car il y a une réalité, si le produit t'a permis d'être dans un état de confiance, de joie que sais, c'est qu'il est possible de l'approcher sans, plus sereinement.
Donc peut-être démarrer un travail sur soi. Ne pas se dire, "je vais revenir molasson, tant pis"... Nan, la drogue t'as montré quelque chose sur ta personnalité, donc c'est positif.
Je ne veux pas te vendre ma méthode car chacun doit trouver selon son histoire, sa vie, son âge, ses qualités etc la voie la plus adaptée, tu as quand même des chemins solides et sérieux (comme les centre psy, les soignants). Moi j'ai choisi le parcours psy (Therapie cognitivo-comportemental), puis modérément des séance de
méditation après quelques mois, un peu de sport et même après quelque rechutes pas méchante (la défonce du week end) j'ai réussi à sortir de la
coke.
Tu m'aurais parlé de
méditation un an avant je t'aurai dégagé avec tes trucs de bobo new âge ecolo mes deux.
Sortir de la
coke parce que ça coûte bonbon, les
descentes sont horribles, la culpabilisation à 3h00 ou 7h00 après 1 ou 3 grammes hyper malveillantes, les lendemains de fatigues terrifiantes... et le désir de retaper une fois que tout est rentré dans l'ordre : donc cette addiction psychique redoutable.
J'ai eu récemment un petit passage
mdma, que j'ai préféré à la C, ne serait-ce que pour sa capacité à me faire passer des soirées d'empahtie magnifiques, et des rencontres (éphémères ça je le sais) géniales. Je ne rumine pas sur ces rencontres, je les vis dans le présent, le moment, et le lendemain est un autre jour.
Mardi soir, match de foot avec les bleus (d'ailleurs j'ai zapé le match), bon je sors et m'envoie un peu de
mdma, je rejoins des potes, dont un qui lui est toujours dans la
coke. Il se débat dans un déni qu'il n'arrive plus à voir. C'est à dire qu'il croit qu'il maîtrise la
coke (on a commencé ensemble il y a 7 ans quand même).
Puis défoncé vers 1h il me dit qu'il lâche par mois entre 800 et 1200 euros... il gagne 5 fois à peu prés avec son salaire. 1200 euros c'est énorme. mais voilà, je lui ai bien dit qu'il etait dedans jusqu'au cou. Il le sait et me dit qu'il va arrêter, qu'il a pris conscience de sa dépendance.
Il était sérieux, sauf que ça fait quatre ans qui'l me dit ça, et son budget explose.
Moi un peu perché à la
mdma, je squatte dans le 18ème de Paname et je me fais accueillir par d'autres noctambules, lui rentre chez lui.
D'ailleurs quelle misère sur Paris pour trouver un bar après 2h... cette ville est devenue un dortoir et un musée. Bref, je tombe sur un bar où je trouve des gens top, de tous les horizons sociaux, culturels, ethniques, after jusque 13h, bonne soirée Parisienne débridée à tchater de rien et de tout.
Aujourd'hui, donc deux jours après, il m'appelle : Tu fais quoi ce soir, j'ai 3 grammes, t'es dispo ?
Histoire anecdotique mais la
coke c'est ça arrivé à un niveau de dépendance, tu es près à tout arrêter à J, et à J + 3 te voilà boosté pour passer une bonne soirée, et même te croire dans cette consommation fort et sûr de toi, c'est paradoxale, parce que tu consommes à nouveau avec la certitude que cette conso est ton souhait, tu maîtrises, pas de problème. C'est ton choix.
Je suis Bipolaire aussi, du moins j'ai des crises maniaques up, c'est à dire d'excitation (et non de dépression), donc la
coke était finalement une horreur car elle me rendait hyper maniaque, elle accompagnait mes excitations et stimulait mon dérapage vers la joie, le plaisir. J'étais une pile electrique de tchacthe interminable. Et une usine chimique à ruminations.
La
mdma le fait mais en douceur, avec beaucoup plus de sagesse et pas de pointes-montée/descente : c'est stable pendant 6 ou 8 heures selon. L'impression d'être un sage rayonnant qui valorise tout le monde et donne de sincères moments de bienveillance (ça l'est). Je suis hyper calme en plus.
Pour finir, tu peux pourquoi pas écrire tes doutes, ton envie d'arrêter quand ça te prends, et les relire ensuite quand l'envie de
cocaïne te transforme en personne qui sait ce qu'il fait et maîtrise son sujet. C'est elle qui commande et rien de plus.
La grande force, c'est quand le désir d'en prendre arrive, de gérer cette frustration, parfois c'est dur. Mais au fil des années elle deviendra plus faible. Beaucoup plus faible qu'une envie de clope je trouve.
J'ai même joué avec le diable un soir : super
coke du DM, j'ai tapé pour voir si j'étais sevré, soit solide. Et bien j'ai balancé le reste le lendemain, plus envie de ce truc.
Fais-toi aider et garde en mémoire que toute régression fera parti du chemin à parcourir, pas grave. Tu rechutes ? tu reprends ton petit programme.
La grande copine de la
coke sont les ruminations (le mental qui parle sans cesse, ce mental qui jamais ne s'arrête, crée des obsessions). Donc tu as des "outils" ou bouée de sauvetage comme la
méditation par exemple qui te font "sentir" se truc et t'aide à prendre de la distance avec ses pensées automatiques qui souvent n'ont rien de productives, elles fonctionnes comme ton coeur fonctionne, comme, ton système nerveux, c'est comme-ça. Tu n'arriveras jamais à les taire, par contre tu peux les oublier un peu ou les "dissoudre". Et pour se sevrer de la
coke, c'est un bon outils.
Les prises de parole comme les alcooliques anonymes sont une belle chose aussi. Car tu écouteras des consommateurs qui raconterons leur rapport au produit, comme toi, des ens comme toi (et parfois sinon souvent dans une situation sociale, familiale, affective dramatique).
Bon courage !
Dernière modification par Zarathoustra (12 juillet 2018 à 22:32)