[ Addiction ]
Accroc à la codéine et tiraillée pour un sevrage ?
Publié par Sarabi,
3811 vues, 3 réponses
#1
- Sarabi
Nouveau membre
- 22 mars 2019 à 05:00
Bonjour/bonsoir à tous.
J’ai 21ans. Je suis accro à la codéine depuis approximativement 2ans. J’en consomme tout les jours.
Au début je prenais 2x 4 comprimés par jour. Au bout d’un an, je suis passée à 2x6/j. Puis actuellement, au bout de 2ans, je suis à 2x8/j. Je prend klipal 50mg.
J’ai commencé les klipal suite à une double luxation des genoux (le droit et le gauche, hop la !). Le médecin, suite à mes horribles douleurs m’a donc prescrit 4 comprimés par jour. Un matin, midi, soirée et un avant de dormir. Mais il ne m’a absolument pas prévenue des risques d’accoutumance. Je sais que j’aurais dû lire la notice, certes.... mais je ne l’ai pas fais, j’ai confiance en mon médecin de famille et il me l’aurait dit si ça pouvait causer problème.... ah bah non en fait......
Et me voilà dedans. Les effets sont super - euphorie, bonheur, motivation, sensation de flotter.... le top, moi qui n’ai jamais rien pris de ma vie (drogue/alcool), je découvrais la défonce pour la toute première fois! Et qu’est-ce que c’est cool! On peut dire que je suis devenue accro en une seule prise........
Je fais une extraction du paracetamol avec filtre, eau froide, tout ça tout ça ! Tout va très bien. J’ai fais des examens il y a 3 semaines et tout est nickel, aucun soucis de santé (OUF! Pour l’instant....).
Alors voilà mon "problème" : je voudrais arrêter, et en même temps non.
Je suis en pleine détresse psychologique et complètement tiraillé. Mon médecin me prescrit bcp de boites (15 par mois, et un proche s’en fait prescrire 15 boîte par un médecin aussi pour m’aider, il sait que je veux arrêter mais suis très mitigée et frustrée.... c’est pas bien. Mais au moins je n’ai pas de pb avec la Sécu, ni avec mon médecin) donc je n’ai pas ce "soucis" de me dire « mince, j’en ai bientôt plus.... » je gère très bien mes doses, je contrôle et m’occupe correctement de ma consommation. J’essaye de ne pas tomber dans l’excès (16 par jour, c’est déjà de l’excès non? :-(( ) et de faire gaff. J’ai mon conjoint qui sait mon addiction et qui prend soin de moi comme il peut. Il ne me juge pas et fait en sorte que je ne sois jamais en détresse. Il me soutient quand j’ai des phases où je veux arrêter, et me soutiens mille fois plus si je replonge.
Mais bon.... 50% de mon être veut arrêter, et les 50% qui restent veulent continuer de voler dans du coton!!!!!!! C’est si difficile de prendre une décision. De me dire ce que je dois faire.
Je sais bien que vous ne pourrez pas décider pour moi si je dois arrêter ou non. Ça doit venir de moi..... mais j’ai besoin de me vider anonymement. Sans avoir peur d’être jugée et vu comme une "toxico". J’ai besoin de parler et de discuter.... alors voilà.
Merci infiniment. Si vous avez des questions ou autre, n’hésitez pas!
J’ai 21ans. Je suis accro à la codéine depuis approximativement 2ans. J’en consomme tout les jours.
Au début je prenais 2x 4 comprimés par jour. Au bout d’un an, je suis passée à 2x6/j. Puis actuellement, au bout de 2ans, je suis à 2x8/j. Je prend klipal 50mg.
J’ai commencé les klipal suite à une double luxation des genoux (le droit et le gauche, hop la !). Le médecin, suite à mes horribles douleurs m’a donc prescrit 4 comprimés par jour. Un matin, midi, soirée et un avant de dormir. Mais il ne m’a absolument pas prévenue des risques d’accoutumance. Je sais que j’aurais dû lire la notice, certes.... mais je ne l’ai pas fais, j’ai confiance en mon médecin de famille et il me l’aurait dit si ça pouvait causer problème.... ah bah non en fait......
Et me voilà dedans. Les effets sont super - euphorie, bonheur, motivation, sensation de flotter.... le top, moi qui n’ai jamais rien pris de ma vie (drogue/alcool), je découvrais la défonce pour la toute première fois! Et qu’est-ce que c’est cool! On peut dire que je suis devenue accro en une seule prise........
Je fais une extraction du paracetamol avec filtre, eau froide, tout ça tout ça ! Tout va très bien. J’ai fais des examens il y a 3 semaines et tout est nickel, aucun soucis de santé (OUF! Pour l’instant....).
Alors voilà mon "problème" : je voudrais arrêter, et en même temps non.
Je suis en pleine détresse psychologique et complètement tiraillé. Mon médecin me prescrit bcp de boites (15 par mois, et un proche s’en fait prescrire 15 boîte par un médecin aussi pour m’aider, il sait que je veux arrêter mais suis très mitigée et frustrée.... c’est pas bien. Mais au moins je n’ai pas de pb avec la Sécu, ni avec mon médecin) donc je n’ai pas ce "soucis" de me dire « mince, j’en ai bientôt plus.... » je gère très bien mes doses, je contrôle et m’occupe correctement de ma consommation. J’essaye de ne pas tomber dans l’excès (16 par jour, c’est déjà de l’excès non? :-(( ) et de faire gaff. J’ai mon conjoint qui sait mon addiction et qui prend soin de moi comme il peut. Il ne me juge pas et fait en sorte que je ne sois jamais en détresse. Il me soutient quand j’ai des phases où je veux arrêter, et me soutiens mille fois plus si je replonge.
Mais bon.... 50% de mon être veut arrêter, et les 50% qui restent veulent continuer de voler dans du coton!!!!!!! C’est si difficile de prendre une décision. De me dire ce que je dois faire.
Je sais bien que vous ne pourrez pas décider pour moi si je dois arrêter ou non. Ça doit venir de moi..... mais j’ai besoin de me vider anonymement. Sans avoir peur d’être jugée et vu comme une "toxico". J’ai besoin de parler et de discuter.... alors voilà.
Merci infiniment. Si vous avez des questions ou autre, n’hésitez pas!
Dernière modification par pierre (22 mars 2019 à 18:24)
"Une légende raconte que la lune et le soleil étaient fous amoureux. Alors, Dieu, dans son infini bonté créa l’éclipse : pour prouver qu’aucun amour est impossible."
Hors ligne
#2
- Ocram
PsychoAddict
- 22 mars 2019 à 19:37
Bonjour Sarabi et bienvenu.
Tu cherches un endroit où on te jugera pas et bien tu es bien tombée. J'imagine que bcp de gens qui fréquentent le forum pourrons probablement t'aider en te parlant de leur propre cheminement.
Je te souhaite plein de courage dans la recherche de ton équilibre.
Bien à toi,
Ocram
Tu cherches un endroit où on te jugera pas et bien tu es bien tombée. J'imagine que bcp de gens qui fréquentent le forum pourrons probablement t'aider en te parlant de leur propre cheminement.
Je te souhaite plein de courage dans la recherche de ton équilibre.
Bien à toi,
Ocram
Hors ligne
#3
- Sufenta
Modérateurs - 31 mars 2019 à 11:57
Salut
Je connais plutôt bien ta situation et les solutions qui s’offrent à toi sont rester à la codeine et ajouter de la n.acetylcysteine en prévention pour le foie et stabiliser puis baisser si tu le souhaites bien sûr ou passer à une substitution par une autre molécule ..
Si tu le souhaites tu peux consulter en csapa également afin d’avoir un suivi.
Je ne te dis pas de faire telle ou telle chose bien évidemment ça ne sont que des pistes de réflexion..
Amicalement
Je connais plutôt bien ta situation et les solutions qui s’offrent à toi sont rester à la codeine et ajouter de la n.acetylcysteine en prévention pour le foie et stabiliser puis baisser si tu le souhaites bien sûr ou passer à une substitution par une autre molécule ..
Si tu le souhaites tu peux consulter en csapa également afin d’avoir un suivi.
Je ne te dis pas de faire telle ou telle chose bien évidemment ça ne sont que des pistes de réflexion..
Amicalement
Hors ligne
#4
- Lilas24
Bavarde - 01 avril 2019 à 17:31
Bonjour,
Tu es à la croisée des chemins entre l'envie de continuer comme ça (la couette chimique moelleuse, on a tous du mal à la quitter, on est si bien dans cet état de flottement, surtout dans son lit) et ta raison qui te dis que tu ne dois pas car tu vas finir par te mettre en danger ou rencontrer un problème d'approvisionnement si ton médecin se réveille de sa torpeur.
Ta détresse, prends la positivement comme une prise de conscience qu'un jour tu vas atteindre une limite physique et psychique à ingérer tout cela.
J'ai été dépendante 10 ans de la codéine, du codoliprane que j'achetais en vente libre. Je n'ai aucun jugement moral sur la dépendance, les drogues, les médocs psychoactifs, mais je sais que notre corps et notre esprit ont une limite.
Si tu sais extraire le paracétamol alors c'est déjà bien, ton foie n'est pas menacé (moi j'ai gobé 24 codoliprane tous les soirs pendant 10 ans sans jamais avoir entendu parler d'extraction et miraculeusement mon foie est en forme).
Tu as besoin de temps pour te décider. Moi j'ai vu ça comme une balance. Le jour où elle a sérieusement penché vers le danger sur ma santé, l'atteinte psychique (j'étais abrutie par la codéine, mon cerveau marchait au ralenti alors que je travaillais), le ras le bol de faire toutes les pharmacies de Paris pour qu'on ne me reconnaisse pas, la honte de ne pas oser voyager avec mes stocks...j'ai enfin été prête. J'étais carrément au bout du rouleau avec ma dépendance, elle m'étais devenue insupportable.
Je n'ai pas choisi de consulter en CSAPA tout de suite, j'ai voulu commencer à réduire ma conso toute seule, tranquille, sans pression, en retirant un cachet de temps en temps, presque mine de rien. En fait, il ne s'est rien passé. Pendant plus d'un an, j'ai réduit quand je trouvais le moment propice, un cachet après une journée fatigante, un autre quand j'ai eu la grippe, 3 quand j'ai eu une pneumonie....
Les 1ères difficultés physiques sont arrivées à 12 cachets, mais ça n'étais pas grand chose. J'ai consulté en CSAPA en arrivant à 10 car la codéine n'était plus en vente libre, mais de toute façon j'aurai eu du mal à continuer seule. Voilà, j'ai fini mon sevrage dégressif avec une addictologue géniale de fin juillet à fin décembre 2017. Je ne vais pas te dire que la fin n'est pas difficile, mais en fait ça dépend des gens, mois j'ai eu des problèmes physiques intenses (impatiences, tensions) mais ça n'est pas toujours le cas.
Là je te parle du sevrage dégressif mais il y a d'autres méthodes accessibles en CSAPA, certaines moins difficiles sur le plan physique. La seule méthode à éviter c'est d'arrêter net mais ça on ne devrait pas te le proposer en CSAPA.
Tu peux donc attendre en faisant attention à toi, tenter de réduire doucement ou pourquoi pas consulter en CSAPA pour savoir ce que c'est, comment ça fonctionne et ce qu'on peut te proposer. Après, aucune obligation d'y retourner. Tu peux continuer à réfléchir et attendre le bon moment, en faisant attention aux effets de la codéine, car il y en a parfois (constipation, occlusion, insuffisance respiratoire...).
En tout cas, ne t'en veux pas de ne pas être prête. C'est comme ça, continue à avancer, à te questionner mais sans te dénigrer, à parler avec tes proches et surtout fais attention à ta santé et à ton moral.
Tu es à la croisée des chemins entre l'envie de continuer comme ça (la couette chimique moelleuse, on a tous du mal à la quitter, on est si bien dans cet état de flottement, surtout dans son lit) et ta raison qui te dis que tu ne dois pas car tu vas finir par te mettre en danger ou rencontrer un problème d'approvisionnement si ton médecin se réveille de sa torpeur.
Ta détresse, prends la positivement comme une prise de conscience qu'un jour tu vas atteindre une limite physique et psychique à ingérer tout cela.
J'ai été dépendante 10 ans de la codéine, du codoliprane que j'achetais en vente libre. Je n'ai aucun jugement moral sur la dépendance, les drogues, les médocs psychoactifs, mais je sais que notre corps et notre esprit ont une limite.
Si tu sais extraire le paracétamol alors c'est déjà bien, ton foie n'est pas menacé (moi j'ai gobé 24 codoliprane tous les soirs pendant 10 ans sans jamais avoir entendu parler d'extraction et miraculeusement mon foie est en forme).
Tu as besoin de temps pour te décider. Moi j'ai vu ça comme une balance. Le jour où elle a sérieusement penché vers le danger sur ma santé, l'atteinte psychique (j'étais abrutie par la codéine, mon cerveau marchait au ralenti alors que je travaillais), le ras le bol de faire toutes les pharmacies de Paris pour qu'on ne me reconnaisse pas, la honte de ne pas oser voyager avec mes stocks...j'ai enfin été prête. J'étais carrément au bout du rouleau avec ma dépendance, elle m'étais devenue insupportable.
Je n'ai pas choisi de consulter en CSAPA tout de suite, j'ai voulu commencer à réduire ma conso toute seule, tranquille, sans pression, en retirant un cachet de temps en temps, presque mine de rien. En fait, il ne s'est rien passé. Pendant plus d'un an, j'ai réduit quand je trouvais le moment propice, un cachet après une journée fatigante, un autre quand j'ai eu la grippe, 3 quand j'ai eu une pneumonie....
Les 1ères difficultés physiques sont arrivées à 12 cachets, mais ça n'étais pas grand chose. J'ai consulté en CSAPA en arrivant à 10 car la codéine n'était plus en vente libre, mais de toute façon j'aurai eu du mal à continuer seule. Voilà, j'ai fini mon sevrage dégressif avec une addictologue géniale de fin juillet à fin décembre 2017. Je ne vais pas te dire que la fin n'est pas difficile, mais en fait ça dépend des gens, mois j'ai eu des problèmes physiques intenses (impatiences, tensions) mais ça n'est pas toujours le cas.
Là je te parle du sevrage dégressif mais il y a d'autres méthodes accessibles en CSAPA, certaines moins difficiles sur le plan physique. La seule méthode à éviter c'est d'arrêter net mais ça on ne devrait pas te le proposer en CSAPA.
Tu peux donc attendre en faisant attention à toi, tenter de réduire doucement ou pourquoi pas consulter en CSAPA pour savoir ce que c'est, comment ça fonctionne et ce qu'on peut te proposer. Après, aucune obligation d'y retourner. Tu peux continuer à réfléchir et attendre le bon moment, en faisant attention aux effets de la codéine, car il y en a parfois (constipation, occlusion, insuffisance respiratoire...).
En tout cas, ne t'en veux pas de ne pas être prête. C'est comme ça, continue à avancer, à te questionner mais sans te dénigrer, à parler avec tes proches et surtout fais attention à ta santé et à ton moral.
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