Bon ok, je vous l’accorde le titre est pas terrible. Je vais donc vous faire une sorte de
trip report (sorry ça ne sera sûrement pas conventionnel dans la forme) de ma première fois avec le
cannabis. En réalité c’est la deuxième (la première c’était un
joint roulé en despi avec des potes derrière le bahut. Origan et miettes de
weed (d’un pochon trouvé par terre... ah). On crapotait donc échec évidemment. Allez:
Contexte: On était 5, aucun d’entre nous n’avait encore réellement fumé. Avec toute la subculture marijane et son éloge, on s’attendait à une expérience ouf qui allait changer notre vie. On ne s’imaginait pas devenir fumeurs quotidiens, mais plus ou moins réguliers. On était vraiment très imprégnés de l’expérience des autres. Un peu trop peut-être ? Donc voilà, on en parle, on en parle; on spécule. Mais il faut agir. On veut tester, mais personne pour nous y initier donc on décide de pécho un 20 balles. Au début on était sensés être 4, du coup chacun paye 5€.
On fixe le rendez-vous vous à pas mal de temps après. (1 mois/ 1 mois et demi) et on fait le décompte chaque jour.
Contexte personnel: La semaine avant le rdv, j’étais plutôt angoissée et je ne suis pas allée en cours. On se retrouve vendredi après-midi, et je suis d’une humeur extrêmement positive étant donné que j’allais enfin revoir des personnes que j’apprécie beaucoup et passer un moment chill avec elles.
On se rend chez une de mes amies, et en arrivant son frère nous annonce qu’il nous laisse un
joint déjà roulé (il n’était pas au courant pour nos plans). On accepte mais avec réserve car il contient du
tabac. Notre hôte tient en horreur cette plante (à cause de la
nicotine et des autres substances qu’elle libère lorsque consumée) et on prévoyait d’utiliser de la menthe séchée pour la remplacer. On s’entraîne d’abord à rouler des
cigarettes à la menthe et à bien les fumer pour être sûrs de ne pas crapoter. Ensuite, une fois la famille couchée on commence à élaborer notre atelier. On s’entraîne encore à rouler de la menthe pour être sûrs d’avoir un
bédo modèle photo. On trouve assez rapidement les rouleurs du groupe. La tention monte, on est super excités. Du jargon comme: «Tonk; stoner metal e.t.c» commence à fuser. Nous voilà grands experts (lol). On a tout préparé comme un cliché, un film d’animation, le fameux stoner metal on a même fait du gâteau pour la fonsdale. Allez, hop, le premier
joint est enfin roulé ! On a dû mettre 0,5 g à vue d’oeil. On va dehors, on le fume. Je veux rentabiliser au max l’objet, donc je tire des mega taffes, et quand je recherche la fumée je l’aspire par le nez. Très écolo, du 0 déchet en somme. Je fais ça AUSSI avec la fumée des autres. Ça nous fait beaucoup rire. On se fait des soufflettes e.t.c. À cause de mes grosses taffes, je commence à pas mal tousser. Le
joint finit, on rentre à l’intérieur de la maison et dès lors je commence à ressentir des effets. Ça m’étonne beaucoup étant donné qu’on venait à peine de finir. Du coup je me dit que c’est sûrement du placebo, et que j’attendrait un peu avant de réellement en tirer une conclusion. On attend 10 min, mon état est le même, il est même plus fort. Une sensation d’ivresse alcoolique, mélangée aux changement de la perception du monde que je ressens lors de la montée du
poppers ptet aussi comme cet
antihistaminique de première génération que j’ai testé en petite quantité en combinaison avec de la mélatonine. Je suis un peu vaseuse et fatiguée aussi. Les autres discutent de leur état, il n’ont apparemment pas d’effets, et dont déçus. Du coup j’ai du mal à trouver le courage de leur dire ce que je ressent. Je me sens pas légitime et me dit toujours que je placébote sûrement pas mal. Je leur en fait quand même part, sans trop entrer dans les détails. Ils décident de se rouler un autre
joint avec la conso restante (donc normalement 1,5 g). Je choisis de le fumer avec eux à nouveau. Rebelotte, on fume, je tousse encore plus que la première fois et je rentre avant la fin parce que j’ai l’impression que ma gorge brûle. Et paf, encore une fois les effets apparaissent en franchissant le seuil de la porte. Là, c’est sûr, c’est pas du placébo. Par contre je suis crevée, j’aurai pu m’allonger et m’endormir de suite. Les autres arrivent, encore 10 minutes de latence et toujours pas d’effets pour eux. Ils ont vraiment l’air déçus, frustrés et dégoûtés. Avec tous leurs échecs et leur déception, je me sens à nouveau illégitime. J’hésite à leur dire mes effets et j’ai l’impression qu’ils mentent pour me pas perdre la face quand ils disent ne rien sentir car ils ont les yeux rouges, sont lents et fatigués et rigolent pour rien. Je leur dit quand même, et leur fait remarquer leur état. En prenant la parole pour me libérer, l’attention (normale lorsqu’une personne parle) que me portent mes amis me stresse brutalement. Grosse sensation désagréable dans le dos et le coup. Je remarque et passe outre. Cependant lorsque je parle je me rend compte que je fais une dissociation. Je leur explique. À la
base je voulais surtout leur dire que j’ai des sortes de moments d’absence, de black out,; je bug sur des trucs. Comme ce bonbon que je fais rouler sur ma langue depuis 5 min. Les textures des aliments sont différentes. Le fameux gâteau ! On me l’avait servi machinalement après le 2 ème pet en “prévention de fonsdale” (oui, oui on était dans ce genre d’anticipation clichée nous), je ne l’ai pas dévoré par faim mais pour sa consistence dans ma bouche. Un orgasme pour ma langue et mes joues. À ce moment je me sent aussi toute puissante, j’ai confiance en moi: j’ai cru pouvoir faire des pompes. Cru... Peu après, l’angoisse parano remonte. Je me rend compte que je fais un bad, puis je me rend compte que je me rend compte que je fais un bad. Ainsi de suite: j’essaye de me calmer et de passer outre pour profiter, je me rend compte que j’essaye.. Les autres décident de fumer le dernier pétard, celui au
tabac. Je n’y vais évidement pas et je souhaite profiter de leur absence pour pleurer un bon coup en m’allongeant. Ce n’est pas qu’une décision consciente mais également un besoin urgent. Je n’y arrive pas et ce bad continue. Toujours pas d’effets pour les autres. J’ai commencé à me demander pourquoi je m’étais infligée cette crise d’angoisse volontaire alors que je pétait la forme (pour une fois...) quelques heures auparavant. Ce “toujours plus, jamais assez”, j’ai malheureusement réfléchit sur mon existence et sur la pérennité de mon existence ;( J’ai eu du mal à leur en parler après. Le lendemain j’ai été déprimée toute la journée. J’ai seulement rouvert la “conversation” hier je pense. Et je n’ai pas tout dit.