Bonsoir,
Le
craving est quelque chose de vraiment dur à gérer je trouve, car ce n'est pas juste un manque physique qui s'atténuerait avec le temps. Je le vis plutôt comme une tension psychique forte dont l'intensité reste la même malgré les jours qui passent, accompagnée de la conviction que seul un produit
en particulier (en l'occurrence, pour moi, le
crack ou la
coke injectée) pourra me soulager.
Cependant, le fait que ce soit un besoin psychologique est également un atout. Je trouve en effet que je peux plus facilement détourner mon attention d'un manque psy que d'un manque physique. Il me sera par exemple difficile d'oublier totalement des chauds-froids ou des douleurs articulaires liés à un manque d'
opiacés.
Ainsi, même si je ressens une très forte obsession, si je m'occupe l'esprit, mon
craving (tension + obsession) va disparaître
totalement, au contraire d'un manque physique qu'il me sera difficile d'oublier car mon corps va continuer de crier sa souffrance.
Et je suis très fier de voir les jours qui passent sans prendre de nouveau de la C, j'en suis à 8 jours aujourd'hui et même si j'y pense régulièrement, je me rends compte qu'aujourd'hui n'est pas plus dur qu'hier et qu'il "suffit" de m'occuper pour ne plus y penser.
Bien sûr, le problème est que l'intensité du
craving reste la même malgré les jours qui passent, au contraire d'un manque physique (nicotine, opiacé) où l'on ressent vraiment la tension qui baisse au fur et à mesure.
Mais je trouve que le fait de pouvoir facilement détourner mon esprit pour ne plus y penser est intéressant et rassurant.
Enfin, je pense qu'il est plus facile de tenir quand on sait qu'on s'autorisera un jour à reconso même si c'est pour plus tard. En effet, c'est compliqué de se dire "j'arrête et plus jamais j'en prendrais" et derrière de tenir un
craving de C.
Je ne sais pas si ce que je raconte est clair, mais c'est mon ressenti. Je différencie en tout cas clairement un manque physique (le corps réclame) d'un
craving.
Mais peut-être certains pensent-ils que cette distinction entre manque physique et psychologique n'est pas pertinente ?
Notre esprit n'est bien sûr pas désincarné et cette séparation n'est qu'une manière imparfaite de dire les choses, mais je ressens une réelle différence entre les 2 manques pour ma part, notamment le fait que je n'ai absolument aucun manque physique lorsque j'arrête la
coke, mais je trouve pourtant qu'il est bien plus dur de l'arrêter et de tenir dans le temps lorsque je compare cet arrêt aux arrêts de produits dont le manque physique est au 1er plan (comme la
nicotine où il "suffit" de baisser progressivement les doses pour ne pas souffrir, ou une personne sous
morphine pour des douleurs chez qui on va diminuer médicalement les doses à l'arrêt des douleurs).
Attention, je ne suis pas non plus en train de dire que l'arrêt de la C serait plus dure que l'arrêt de la
came, chacun est différent et selon les personnes, le manque psychologique de la
came ou de l'
alcool peut tout à fait être énorme pour une personne, et à ce manque, va se rajouter le physique donc ça peut être la double peine.