[ Injecter ]
cocaïne, injection et perte de contrôle

#1 
marnowi femme
Nouveau membre France
06 novembre 2025 à 07:52
Bonjour à tous,

Je suis un peu désespérée ces jours-ci, et je me suis dit que j'allais jeter une bouteille à la mer ici.
J'aimerais avoir des retours d'expérience de personnes pratiquant l'injection, ayant connu des pertes de contrôle, et qui sont parvenus à retrouver du pouvoir d'agir sur leur consommation.

Pour la faire courte, après une dizaine d'années sans autre prods que mon TSO et l'apéro, j'ai recommencé à consommer de la c il y a 2 ans environ. Ma pause de 10 ans était intervenue après une longue descente aux enfers, avec une conso complètement frénétique de speedballs en injection sur les derniers mois.
J'ai re-consommé surtout en traces, mais en ré-expérimentant quand même l'injection, et ça s'est très bien passé jusqu'au mois dernier, j'injectais une fois tous les 2 ou 3 mois, parfois moins, rarement plus.

Mais ma conso ne me convenait pas, c'était trop par rapport à ce que je m'étais dit au début. C'était trop mais c'était stable, ça semblait gérable. Et je souhaitais donc faire une pause.

Les 2 premières semaines se sont bien passées, puis il s'est passé un truc qui m'a fait vriller au niveau de l'humeur avec angoisses ++++, j'ai racheté de la c, je l'ai injectée...... Et depuis c'est la fuite en avant. Ca fait 2 semaines que je m'injecte quasi quotidiennement 4-5 voire 6 gros taquets tous les jours, sans parvenir à m'arrêter.
Je le cache, et cette pression du "quand vais-je me faire griller?", plus la culpabilité de ne plus réussir à reprendre le contrôle, c'est du pain béni pour alimenter le cercle vicieux.

J'essaie de me dire que c'est une période, que ça n'est ni figé, ni une fatalité.
J'essaie d'être pragmatique: ma tolérance a explosé, j'ai besoin de re-constituer les stocks de neuro-transmetteurs et notamment de dopamine, et j'ai besoin d'une pause ne serait-ce que pour "prendre soin" de ma conso, et pouvoir en profiter à nouveau. Retrouver une balance bénéfices/risques positive.

Mais jusque là je n'ai pas réussi à tenir plus de 24h.

Et je crois que ça me ferait du bien d'avoir des retours de personnes qui ont connu un épisode comme ça, parce que je me sens hyper seule dans ce truc.

Merci d'avance, et merci à l'équipe de faire exister cet espace.

Marnowi.

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Salut,

Le craving de cocaine est vraiment super fort comparé à d'autres substances mais ça peut être calmé. Je n'ai pas envie de te conseiller en disant que c'est mieux mais les benzos aide beaucoup pour redescendre et calmer les effets secondaires comme les angoisses. Sache que tu n'es pas le seul. Personnellement je ne consomme plus de cocaine même si j'en ai envie car je sais que je pars en cacahouète si j'en consomme. L'envie d'avoir toujours plus est horrible mais personnellement les benzos me coupait ça. Pour te dire je ne faisais jamais de session sans benzos car je savais que sinon j'allais mal tourné. La rechute fait partie de la guérison donc tu n'as pas à t'en vouloir. Un addictologue pourrait éventuellement aider. Sur ceux drogue-peace Little

Louable de surveiller la circulation de drogue dans les HLM, mais ne devrait-on pas également se préoccuper de la consommation de pastis dans les commissariats ? Guy Bedos

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#3 
marnowi femme
Nouveau membre France
Hier à 08:47
Salut Littleboy,

Merci beaucoup pour ta réponse!

Oui, c'est vrai que les benzos sont souvent utilisés pour "amortir" la descente, mais j'en n'avais pas.

Jeudi soir j'ai eu une consult psychiatre qui me suit pour le côté addicto, mais aussi TDAH et trouble bipolaire de type 2. J'appréhendais un peu, mais il a été plutôt encourageant, et a insisté sur le fait que c'était juste une étape dans mon parcours de rétablissement.

Il a aussi évalué que, même si là avec toutes ces interactions ça devient compliqué de comprendre qu'est-ce qui est dû à quoi, c'est l'angoisse qui est au coeur de tout chez moi. Il m'a prescrit du Lozapac. Je vais commencer aujourd'hui, avec aussi du Mucomyst qui pourrait aider dans le craving de c.... à voir.

J'ai retapé un demi en IV avant hier, et un autre hier. Mais après ce rendez-vous, j'ai trouvé le courage d'en parler à mon conjoint, qui est pas du tout consommateur. Il avait rien vu venir, mais il l'a pas mal pris en fait. Il m'a plutôt demandé ce qui se passait pour moi, et s'il pouvait faire quelque chose pour me soutenir, quoi, et comment. Incroyable.

J'en ai aussi parlé à la personne à qui j'achète, qui est plus un pote qu'un dealer, et si y'a besoin il veut bien m'aider à mettre le holà.

En fait, je vis ces 2 semaines comme une session qui déborde et qui déborde encore, sans que j'arrive y mettre un terme.
Ce qui est un peu ironique, c'est que parallèlement à cette fuite en avant, j'ai passé ces 2 semaines à mettre en visuels tout un tas de clés addicto au taf. Notamment le principe "effet/contre-effet", et le cycle de l'assuétude....
Donc je sais exactement où j'en suis, ce qui est en train de se passer, et ce qu'il faudrait faire pour casser le cercle vicieux....
Mais bon, si l'info suffisait à éviter les addictions on n'en serait pas là hein?!

Donc aujourd'hui, le coup d'arrêt, en sachant que je vais morfler les jours à venir.

Une semaine. Si déjà je peux passer cette semaine, on pourra re-causer de la suite.


Merci beaucoup pour ton message en tous cas, parce que le sentiment d'isolement et de solitude dans ces phases là, ça ide vraiment pas.

Bonne journée à toi!

Marnowi.

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#4 
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filousky homme
Modérateur France
Hier à 09:17
Bonjour marnowi

Évident que 99% des usagers vont penser benzodiazépines pour calmer le craving de coke injectée ou fumée.

J'ai découvert moi-même avant de lire la confirmation dans des articles scientifiques que ce qui stoppe net le craving est le cannabis fortement concentré et dosé.

LA première fois, cela a fonctionné avec un très gros joint de shit crémeux. J'avais fini mes deux derniers grammes et il était 8 heures du matin. Mon dealer avait une loge de concierge dans un immeuble parisien. Donc je savais le trouver sans souci. Le dernier shoot réalisé, je me roule un très gros pétard pour l'aller retour, passage au distributeur de cash inclus.

Je démarre la voiture en banlieue parisienne pour me rendre sur les boulevards extérieurs facilement à 8 heures. Le temps de rejoindre le périphérique, j'avais du fumer les deux tiers quand la pensée obsédante de me garer pour réfléchir m'arrive, séparant la poussée de craving en train de s'effondrer du reste de mes pensées.

Ma pensée a de suite changé, et j'ai fait demi-tour pour aller me coucher.

Cet effet du cannabis consommé en DAB, donc à partir de BHO (Butane HAsch Oil) ou de tout autre super concentré actuel a fait l'objet de quelques études aux USA confortant que l'usage de ces concentrés permettaient aux crack heads et speed heads de Californie de décrocher sans trop de difficultés.

Je me suis mis à confectionner mes propres concentrés à cet usage. Et cela m'a été super utile depuis cette découverte faite il y a 25 ans.

Amicalement

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Ps articles et études scientifiques sur le sujet :
- Cannabris
- Comment le Cannabis Peut Atténuer les Cravings de Crystal de Méthamphétamine et Réduire les Risques
- Le cannabis comme outil de substitution à l’alcool, aux opiacés ou au crack

Bonne journée

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Je plussois, pour moi le canna > benzo niveau craving! Zaz

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#5 
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blouse44 homme
Psycho junior France
Hier à 16:10
bonjour ,

je ne peux que te comprendre , je suis consomatrice de chems type 3cmc , et mon preferer l'alpha , suite au ban nl et deux bel alerte santé (abces infecté ... drainage arret de travail pendant les soins ect...) j'ai reussi a en parler a mon medecin traitant et suivre un programe psy de quelques semaines seulement.

ça m'a beaucoup aider , mon compagnon a aussi compris les choses et nous avons pendant un temps reussi a stopper toute conso accompagner d'anxiolitique pour gerrer au mieux les cravings.

maintenant que les prods sont moins accessible sur le clear j'ai bien sur fait mes petites recherche pour acceder au dark (pas simple !!) mais bien accompagné on n'y arrive !!

tu te doute ou je veux en venir ??

j'ai reussi a passer commande et meme retrouver un prod quasi oublié ( le premier alpha pvp dit aussi flakka) tu imagine ma joie , et ma grande peur de rechuter !!

j'ai donc confié le colis a mon compagnon qui "me le distribue au compte goute" , mais tres vite l'envie reviens !!

j'ai retournée plusieurs fois la maison pour trouver la planque helas trois fois helas....

a mon grand regret je l'ai presque harceler la semaine derniere pour avoir une dose ...
j'ai fini par retournée voir mon medecin qui m'a de nouveau mise sous anxio, je dois aussi preciser que je suis en cours de transition (mtf) j'ai commencer le traitement il y a une semaine .

heureusement c'est tres compliqué en ce moment coté finance et c'est ce qui me convaint de ne pas recommander de suite , je tiens le coup comme je peut avec une session ou deux avec mon compagnon mais que va t'il adevenir quand le pochon sera vide !!

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#6 
silae homme
Adhérent PsychoACTIF France
Hier à 18:47
Bonsoir,
Le craving est quelque chose de vraiment dur à gérer je trouve, car ce n'est pas juste un manque physique qui s'atténuerait avec le temps. Je le vis plutôt comme une tension psychique forte dont l'intensité reste la même malgré les jours qui passent, accompagnée de la conviction que seul un produit en particulier (en l'occurrence, pour moi, le crack ou la coke injectée) pourra me soulager.

Cependant, le fait que ce soit un besoin psychologique est également un atout. Je trouve en effet que je peux plus facilement détourner mon attention d'un manque psy que d'un manque physique. Il me sera par exemple difficile d'oublier totalement des chauds-froids ou des douleurs articulaires liés à un manque d'opiacés.

Ainsi, même si je ressens une très forte obsession, si je m'occupe l'esprit, mon craving (tension + obsession) va disparaître totalement, au contraire d'un manque physique qu'il me sera difficile d'oublier car mon corps va continuer de crier sa souffrance.

Et je suis très fier de voir les jours qui passent sans prendre de nouveau de la C, j'en suis à 8 jours aujourd'hui et même si j'y pense régulièrement, je me rends compte qu'aujourd'hui n'est pas plus dur qu'hier et qu'il "suffit" de m'occuper pour ne plus y penser.

Bien sûr, le problème est que l'intensité du craving reste la même malgré les jours qui passent, au contraire d'un manque physique (nicotine, opiacé) où l'on ressent vraiment la tension qui baisse au fur et à mesure.

Mais je trouve que le fait de pouvoir facilement détourner mon esprit pour ne plus y penser est intéressant et rassurant.

Enfin, je pense qu'il est plus facile de tenir quand on sait qu'on s'autorisera un jour à reconso même si c'est pour plus tard. En effet, c'est compliqué de se dire "j'arrête et plus jamais j'en prendrais" et derrière de tenir un craving de C.

Je ne sais pas si ce que je raconte est clair, mais c'est mon ressenti. Je différencie en tout cas clairement un manque physique (le corps réclame) d'un craving.

Mais peut-être certains pensent-ils que cette distinction entre manque physique et psychologique n'est pas pertinente ?

Notre esprit n'est bien sûr pas désincarné et cette séparation n'est qu'une manière imparfaite de dire les choses, mais je ressens une réelle différence entre les 2 manques pour ma part, notamment le fait que je n'ai absolument aucun manque physique lorsque j'arrête la coke, mais je trouve pourtant qu'il est bien plus dur de l'arrêter et de tenir dans le temps lorsque je compare cet arrêt aux arrêts de produits dont le manque physique est au 1er plan (comme la nicotine où il "suffit" de baisser progressivement les doses pour ne pas souffrir, ou une personne sous morphine pour des douleurs chez qui on va diminuer médicalement les doses à l'arrêt des douleurs).

Attention, je ne suis pas non plus en train de dire que l'arrêt de la C serait plus dure que l'arrêt de la came, chacun est différent et selon les personnes, le manque psychologique de la came ou de l'alcool peut tout à fait être énorme pour une personne, et à ce manque, va se rajouter le physique donc ça peut être la double peine.

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