Addiction à la cocaïne - grande culpabilité

#cravings #malhonnêteté
#1 
Zolamalpra homme
Nouveau membre France
13 décembre 2025 à 23:08
Bonjour, je vous contacte car je suis en difficulté avec des consommations et j’ai besoin d’aide pour éviter une rechute, surtout sur la cocaïne.

Contexte :
Je suis suivi en addictologie depuis environ 1 mois (poly-usage) avec un contexte de dépression/anxiété et insomnies. J’essaie de réduire fortement/arrêter et de mettre en place des stratégies concrètes de prévention pour les rechutes.

Ce qui me fait craquer :
Mon déclencheur principal (j’en ai une dizaine mais celle la est la pire) c’est l’envie de “récompense” après une journée ou une semaine très chargée et difficile (surtout le week-end mais depuis peu aussi en semaine). Quand je suis vidé, j’ai une forte impulsion à consommer pour me couper de la vie ou me récompenser.

À cause de mon traitement réçemment je me retrouve très fatigué et vide de sens alors ça me pousse très vite à consommer pour combler quelque chose qui me manque dorénavant.

Mes mesures actuelles :
Pour limiter les binges dangereux, j’ai mis mes produits dans une boîte à clé et j’ai confié la clé à mon frère. Ça m’aide un peu, mais ça met mon frère dans un rôle de juge/gardien et ça me fait culpabiliser énormément. J’ai peur de le faire souffrir et de l’épuiser et aussi il voit son frère sombrer et c’est lui qui me file de quoi sombrer, on en a deja parlé…

Traitement :
J’etais sous mirtazapine 15 mg depuis peu (environ 1 semaine) et depuis 4/5 jours j’ai augmenté à 30mg sous l’avis de ma psy. Je me sens un peu plus stable qu’avant, mais j’ai aussi un vide / mal-être constant et surtout une augmentation de l’appétit + prise de poids rapide (environ +2 kg). Ça me rend très instable. J’ai des TCA (boulimie / hyperphagie selon les périodes) et je grignote beaucoup dans la journée, ce qui augmente encore ma détresse et mon risque de rechute.

Conclusion et demande d’aide :

Je vous remercie d’avoir lu ma situation, j’ai essayé de faire au plus court. Toute cette situation d’addiction affecte maintenant toute ma vie active et aussi commence à abimer mon entourage de part mon comportement qui s’est vu changer à cause de l’addiction aux produits depuis maintenant plus de 3 ans.

Je souffre enormement et je suis rongé jusqu’à la moelle par la culpabilité car j’ai maintenant changé et en mal à cause de mes problèmes et je suis devenu une version de moi qui n’aurait jamais du exister. Je me retrouve parfois à être malhonnête et à mentir à mon frère ou mes proches pour calmer mes cravings et mes pensées..

Je vous demande aujourd’hui votre aide et je prendrais avec humilité et respect vos avis sur ma situation, je vous remercie infiniment d’avance <3

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#2 
avatar
Toto moula femme
Nouveau Psycho France
Hier à 21:02
Salut Zolamalpra,

Je suis d'être bien placée pour te conseiller car je suis moi même en rechute de cocaine.

Quand je dis rechute, je n'avais pas vraiment arrété, mais j'avais encore une routine, un rythme pour m'éviter des consommations quotidiennes et/ou frénétiques.

Je vais quand même essayer de te donner quelques éléments de réponses, selon ma vision.

Zolamalpra a écrit

À cause de mon traitement réçemment je me retrouve très fatigué et vide de sens alors ça me pousse très vite à consommer pour combler quelque chose qui me manque dorénavant.

Est ce qu'il ne faudrait pas revoir ton traitement? Il semble avoir un role important dans ta volonté de consommer. Depuis combien de temps le prends tu?

Zolamalpra a écrit

Pour limiter les binges dangereux, j’ai mis mes produits dans une boîte à clé et j’ai confié la clé à mon frère. Ça m’aide un peu, mais ça met mon frère dans un rôle de juge/gardien et ça me fait culpabiliser énormément.

Je comprends, je serais pareil. Mais si ton frère est ok alors tu dois le laisser t'aider. Par contre s'il le fait par contrainte alors tu pourrais peut être trouver une aide ailleurs? J'avais mis en place la même technique avec mon copain, et ça a plutot bien marché un temps.

Zolamalpra a écrit

Je souffre enormement et je suis rongé jusqu’à la moelle par la culpabilité car j’ai maintenant changé et en mal à cause de mes problèmes et je suis devenu une version de moi qui n’aurait jamais du exister. Je me retrouve parfois à être malhonnête et à mentir à mon frère ou mes proches pour calmer mes cravings et mes pensées..

Si tu souffre a se point alors tu as besoin d'aide, peut être plus que celle de ton frère. As tu pensé à une cure de désintox? Ca permet de s'extraire de tous les problèmes quotidiens, d'être encadré par un rythme, une routine, de se concentrer sur des activités créatives et sportives. C'est une sorte de rééducation à la vie. Ca pourrait peut etre t'aider à gérer ta culpabilité et à faire une pause de quelques semaines avec les produits... sous couvert de trouver un bon centre évidemment hmm

J'ai fait 3 mois de cure. Le premier mois dans un hopital vraiment affreux mais j'y ai trouvé mon compte, je me suis accroché (difficilement) aux bons aspect. Puis je suis partie après une discussion houleuse avec la psychiatre. 10 jours plus tard j'intégrais un autre établissement et là c'était bien. Ils ont tout de suite cherché à diminuer mon traitement établit par l'établissement précédent, les activités étaient super, les chambres nickels, et j'ai vraiment repris confiance en mois au cours de ces 2 mois. C'était en aout dernier, et j'ai rechuté en début d'année. Ca fait parti du processus.

En tous cas je te souhaite beaucoup de courage, j'espère que mes réponses t'éclaireront un peu et que tu finiras par trouver la sérénité.

Kiss


Comme dirait quelqu'un de plus avisé que moi : c'est toi qui cogne le bar, mais parfois, c'est lui qui te cogne. ~L'étranger - The big lebowski

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#3 
marnowi femme
Nouveau Psycho France
Aujourd'hui à 06:27
Salut Zolamalpra, et bienvenue!

Idem que Toto, je vis actuellement une phase de ce genre, donc ton post m'a parlé.

La 1e chose qui me saute aux yeux dans ton texte, c'est cette histoire de "rechute". Je déteste ce mot parce que souvent avec va l'idée que quand tu reconsommes, tu te retrouves à nouveau "à la case départ", comme si tu devais reprendre une partie de jeux vidéo à zéro. ALors qu'en fait pas du tout. C'est à chaque fois un nouveau niveau, qui commence par une reconsommation. Mais à chaque fois tu es plus riche de tes expériences précédentes, et de tout ce que tu as pu expérimenter sur la phase d'avant, ce qui a fonctionné, ce qui a moins fonctionné, etc.
Ne sois pas tétannisé à l'idée de re-consommer, et place chaque expérience au service de ton rétablissement. Comme un môme dont les chutes l'aident à apprendre à marcher.

Ensuite, je vois un contexte de grosse anxiété, qui, si j'ai bien compris, est traitée actuellement?
Tu parles d'instabilité, d'anxiété, et j'émets l'hypothèse que ta conso aide à stabiliser et "rassurer" tout ça.
Est-ce que tu as déjà tenté la démarche inverse, à savoir te dire "je laisse ma conso tranquille le temps que le reste soit stabilisé, et je vois ce qui se passe"?

Parce que si tu t'occupes de ta santé mentale et que ça porte ses fruits, tout en mettant en place de nouvelles routines (par exemple aller se balader ou faire 30mn de sport en fin de journée ne serait-ce qu'une fois ou deux par semaine), alors ton contexte change, et peut-être que tu n'aurais plus aussi cruellement besoin de cette béquille de conso?

Comme trop de personnes usagères de drogues, tu sembles avoir une piètre image de toi. Moi je trouve que ce que tu as l'air de traverser est lourd, et que tu pourrais t'accorder le fait que ta conso est une béquille, que actuellement tu en as besoin, mais que ce n'est pas forcément une fatalité et que ça ne durera pas forcément tout le temps.

Avant de t'apporter des problèmes, ta conso t'a apporté des bénéfices. Ton cerveau (et encore moins le produit) n'est pas ton ennemi, c'est juste ce qu'il a trouvé de plus efficace pour l'instant pour t'aider à traverser une phase de vie compliquée. C'est important d'identifier aussi les bénéfices de ta conso, pour avoir une idée de ce dont tu aurais besoin pour remplacer cette béquille.
Trouve des choses qui te font du bien, et/ou qui t'apaisent hors conso. Et renforce à ce niveau là.
Accorde toi une phase, je sais pas, 2 ou 3 mois, pendant lesquels tu peux bosser sur tout ça sans être obsédé par ta conso. Et vois si des choses bougent. Si ça se trouve ta conso va se réguler d'elle-même si ton contexte change!

Par rapport à ton frère, je dirais que c'est à lui de voir s'il se sent capable ou pas de ça, sans jugement par contre, et quoi qu'il arrive, parce que ça empire les choses, pousse à mentir et à se cacher, et à empirer la spirale de dévalorisation de soi.... qui peut empirer la conso, et bim, c'est le cercle vicieux.

Enfin, si c'était trop et que tu avais besoin d'une aide supplémentaire, il existe des structures appelées CTR qui, selon moi, collent mieux au besoin de prendre du recul sur sa conso que les "cures" traditionnelles orientées "abstinence épicétout". Peut-être que ça pourrait te convenir?

Accorde toi un peu de crédit, de douceur, et prends soin de toi!

Marnowi.

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#4 
marnowi femme
Nouveau Psycho France
Aujourd'hui à 06:55
Pour illustrer mes propos, voici 2 visuels, l'un sur les différents facteurs qui influencent une expérience de conso et comment on peut se saisir de ces facteurs pour modifier cette expérience, et l'autre sur le concept de "rétablissement", qui n'est jamais linéaire...

A plus!

Marnowi


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