Comment j'ai réussi à me sortir de mon addiction au méthylphénidate

Bonjour à tous !

Très peu actif sur ce forum mais lecteur occasionnel, je tenais à partager mon histoire pour qu'elle soit utile aux personnes TDAH (ou non) qui sont aux prises avec une addiction au méthylphénidate comme c'était le cas pour moi il n'y a pas si longtemps.

TDAH adulte diagnostiqué en juillet 2020 avec la prescription qui va avec, j'avais déjà à ce moment-là une bonne histoire de polytoxicomanie (cannabis, cocaïne, 3-MMC, MDMA, kétamine et j'en oublie sûrement). J'ai vite remarqué que je ressentais une certaine euphorie à étudier lorsque j'étais sous l'effet du traitement et ce même à faible dose (20 mg LI), ce qui m'a conduit progressivement à augmenter de plus en plus au point d'atteindre des doses journalières qui s'élevaient parfois à 300 mg, avec les conséquences qui s'en suivent : addictions secondaires aux somnifères, prise de substances diverses et variées pour atténuer les redescentes (alcool, kétamine, cannabis, opiacés), décalage du sommeil, dénutrition, ce qui au final rendait le traitement plus nocif qu'autre chose. Je lisais parfois des témoignages sur ce forum mais je n'y trouvais pas de vraie solution pour juguler cette addiction particulière puisqu'à doses thérapeutiques je savais que le traitement avait de réels bénéfices (en tout cas pour une personne TDAH comme moi).

Alors comment faire ? Et bien j'ai trouvé une stratégie, mine de rien toute bête mais qui, pour moi en tout cas, est terriblement efficace. Il s'agit d'une boîte verrouillable par un minuteur (qui peut aller jusqu'à 10 jours), s'appelant "Kitchen Safe" (facilement trouvable sur Amazon). Elle est particulièrement adaptée pour les personnes sous méthylphénidate pour 2 principales raisons :
- La première est que souvent la prise de doses trop importantes est due au fait qu'une fois que l'effet monte, on a envie de le prolonger ce qui amène à en reprendre. Mais avant de prendre le premier comprimé, lorsque l'effet n'est pas encore présent, à ce moment nous sommes capables de ne prendre que le nécessaire puis de mettre tous les comprimés dans la boîte, empêchant les prises compulsives.
- La deuxième est qu'il est difficilement possible de se fournir en méthylphénidate sans ordonnance (mis à part sur le Darknet mais à des prix prohibitifs). Donc une fois la boîte verrouillée, il n'existe en théorie pas d'autre source (contrairement à une autre drogue où il suffirait de recontacter le dealer par exemple).

J'ai ainsi pu réellement chercher la dose minimale sans effets secondaires et je ne dépasse pas 30 mg par jour maximum, ce qui est une véritable victoire pour moi après plus d'un an d'excès.

Je rappelle que la prise en charge du TDAH ne repose pas que sur le traitement et que cela demande des efforts personnels mais très importants, basés sur une bonne hygiène de vie, avec notamment un sommeil bien régulé, la pratique d'une activité physique, une alimentation équilibrée, des pratiques de calme mental... Cela permet de diminuer les doses nécessaires voire de se passer du traitement. Je conseille le site tdah-adulte.org qui est très bien fourni à ce propos.

Je m'arrête là, en espérant que ce message pourra aider quelques personnes et leur donner de l'espoir !

Prenez soin de vous,

Maeshara