[ Livre ]

Drogues et littérature

ah yes!

chouette topic, je vais y ajouter quelques pierres à l'édifice.

d'Oscar Zeta Acosta.

Sous ce nom épicé se cache le célèbre et véritable Docteur Gonzo compère de ce bon vieux Raoul Duke aka Hunter S Thompson.
Il ne s'agit pas d'un livre sur la came à proprement parlé, mais d'un bout de l'histoire de sa vie ou la came s'insère d'elle même à travers ses souvenirs et ses virées.

Rongé par les ulcères, abruti par dix ans de thérapie, incapable de trouver sa place dans un pays qui rejette ses enfants basanés, Oscar Acosta plante son boulot d’avocat à l’aide sociale le 1er juillet 1967. Il quitte San Francisco et file sur les routes de l’Ouest américain. C’est le récit, quasiment initiatique, de cette journée-clé et de l’errance qui s’ensuit, que retrace Acosta dans ce premier roman. Il évoque son enfance dans un bled de Californie, l’absence du père parti pour combattre les Japonais en 1941, la violence quotidienne que subissent les siens, rejetés par les Blancs comme par les « vrais » Mexicains immigrés. Mais aussi son obésité qui le répugne, la découverte du sexe, de l’alcool et des drogues… Toutes ces blessures et ces obsessions qui nourriront son œuvre, littéraire comme politique : la discrimination raciale et la recherche de l’identité, individuelle et collective.

Bref, c'est entre du Bukowski et du Hunter S Thompson, pile le milieu. Plus psyché que Buskowski, et moins barré (dans le style) que Hunter. D'ailleurs, dans ce livre il y est relaté une rencontre avec ce dernier... prodigieux, je n'en dirai pas plus.

Pour ceux qui auraient aimés, un autre livre du même type est traduit en français, "La révolte des cafards", c'est plus politique, moins cramé de la came, mais qui vaut tout autant le coup.

peace.

Un grand classique, l'autobiographie de Timothy Leary, "Mémoires acides" ("Flashbacks" en VO)

C'est le témoignage fascinant, rédigé par lui même, d'un homme qui a consacré sa vie, renoncé à sa carrière de brillant chercheur en psychologie à Harvard, sacrifié sa réputation et même perdu sa liberté, pour la cause de l'expansion de la conscience et de l'exploration de ce qu'il appelle les réalités multiples, par l'usage de substances psychédéliques comme la psilocybine ou le LSD-25.

Croisant habilement les souvenirs de jeunesses et d'enfance de Leary, et le récit d'une épopée psychédélique débutant par la découverte des psilocybes cubensis au Mexique pour s'achever presque deux décennies plus tard en prison après une cavale rocambolesque où l'on croisera tous les héros et les figures de la contre-culture américaine des 60's, ce livre est avant tout une ode extraordinaire à la liberté.

Notoirement mégalomane, Leary est parfois agaçant et l'on aimerait pouvoir connaître le témoignage des autres protagonistes de cette aventure afin de confronter les versions d'un récit où il se donne un peu trop systématiquement le beau rôle. Cependant, "flashbacks" déborde d'un tel enthousiasme, et regorge d'une telle profusion d'anecdotes étonnantes ou émouvantes sur les coulisses d'une des périodes clé de l'histoire récente, qu'on se laisse facilement séduire par l'indéniable talent de narrateur du "pape de l'acide".

Certains passages, relatant expériences psychédéliques et moments de communion en pleine synergie avec les plus éminents représentants de la culture hippie underground de l'époque, exhalent un puissant souffle mystique, donnant furieusement envie de se brancher ("turn on"), de trouver les bonnes vibrations ("tune in") et de tout plaquer ("drop out") pour se consacrer à l'exploration des réseaux infinis de la conscience et du cerveau humain.

Un témoignage indispensable.

Dernière modification par Assoactis (23 janvier 2019 à  11:31)

Salut à tous !

Je voulais rajouter ma pierre à l'édifice en parlant BD. Je vous propose trois oeuvres que j'apprécie énormément et que je vous conseille.

L'enfer et le silence, tome 3 de l'excellente série Blacksad ( une série à lire, vraiment ).
Dans cette BD on parle d'héroïne et de Jazz sur fond d'enquête dans la nouvelle Orléans des années 50 et tout ça dans un monde aux animaux anthropomorphes.



La série Blackhole de Charles burns qui nous vient des états unis.
Le sujet ici est l'adolescence, le mal-être de cette période de la vie et les premières expériences avec les filles, les garçons et la drogue...




Enfin je vous conseille Le roi des mouches, qui traite aussi de la drogue et qui rejoint le genre littéraire du réalisme sale pour ceux qui aiment.




Voilà tout pour moi, bonne journée!

Slocum

Olivier VMFJ a écrit

Bonjour,

"Vie et mort d'un fumeur de joints", Olivier de Vitton

Il paraît qu'il présente un intérêt littéraire.

C'est le moment de faire un vrai retour de lecture. S'il y a des personnes intéressées ?
Je ne suis clairement pas le mieux placé pour cela.

Bien à vous,

HHahauahaha le placement de produit par son propre auteur j adore.

Plein de courage.

Ocram

Je sais pas si c'est HS ou si quelqu'un en a déjà parlé sur ce topic, mais je me lis quelques bédés de Philippe Druillet en ce moment et ça envoi du très très lourd.

Quelques planches pour se faire une idée :

Histoire (vraie, les noms ont été changés) d'un trafiquant de drogue dans les années 70 aux US. La cocaïne en est à ses débuts, il y en aurait eu très peu à Woodstock par ex.
D'autres drogues sont très utilisées comme les barbituriques ou les amphétamines.
Le trafic entre la Colombie et les USA n'est pas encore entre les mains des cartels et se sont des indépendants comme le Swan du livre qui font le commerce.
Il se limite au commerce de la coke, alors que ses collègues vivent aussi d'autres combines comme le trafic de travellers ou de cartes bancaires. Les travellers (pratiquement en désuétude aujourd'hui) étaient des chèques pour les voyageurs, remboursés en cas de vol, comme les communications étaient lentes, l'arnaque consistait à déclarer fictivement un vol, de revendre le chèque à un trafiquant qui l'utilisait avant qu'il ne soit annulé.
Le livre  a un caractère historique, le ton est amusant, ça tient aussi au caractère du personnage. Swan est un grossiste, en tant que tel son intérêt est de revendre très vite à ses clients, dealers à leur tour, rarement, et  pour faire plus d'argent, il revend au détail. Voyages incessants entre les USA et la Colombie où on trouve aussi du cannabis réputé.
Swan imagine sans cesse de nouvelles combines,  fausses statues confectionnées par un menuisier,  des  valises jumelles, montages de scénarios crédibles, tours de prestidigitation qui permettent de passer la frontière sans encombre même en cas de contrôle (il s'arrange aussi pour trouver des alibis convaincants pour les passeurs lorsqu'ils ignorent  la teneur de leurs bagages, comme de monter un faux concours qui récompense les gagnants avec un voyage en Colombie).
Plusieurs paragraphes  de documentation sur la drogue, le trafic, la répression en appendice.
Swan finit par se faire prendre, relâché sous caution il en profite pour revendre la plus grosse partie du stock qu'il a cachée, l'argent va lui servir à payer son procès en plus du bénéfice. Finalement grâce à ses amis influents, son avocat, un juge compréhensif et une bonne utilisation du droit, il est seulement  poursuivi pour possession d'armes et sort libre, mais en liberté surveillée. Il devient cultivateur de légumes bio et antiquaire.
"Zachary Swann, un homme qui était clairement en avance sur son temps, si profondément en fait, qu'il fait maintenant figure d'archaïsme, illustre de façon dramatique la nature changeante de ce qui est acceptable dans ce pays.
La cocaïne n'est que la métaphore".
R. Sabbag

Dernière modification par Scantloz (30 août 2019 à  17:33)

Bicicle a écrit

Salut,

Perso j'ai plus le temps de lire "pour le plaisir", j'ai déjà  trop de manuels de cours à  lire pour les trois mois à  venir (si on pouvait faire une OD avec des bouquins de droit j'en serais déjà  morte et enterrée à  six pieds sous terre), mais l'année dernière j'ai eu le temps de lire :

--> Junky de William Burroughs.
Je lui attribue la note de 3,5/5.

C'est un classique bien sûr, il raconte un peu sa vie de drogué à  l'héroïne de l'époque dans le New York des années 50-60. C'était pas du tout le même délire que de nos jours, rien à  voir, c'est une toute autre vision de la drogue !

_________________________________

--> Et puis sinon : la biographie fleuve de Keith Richards : Life.
Je lui attribue 3,75/5.

Comme le titre le laisse entendre, il raconte sa vie, des débuts des Rolling Stones à  maintenant, sa passion pour la musique (même moi qui suis pas mordue de musique au point où il en est, j'ai pris vraiment plaisir à  le lire) et aussi sa dépendance à  l'héroïne pharmaceutique shootée en intramusculaire uniquement. Il a quasiment jamais shooté en IV, sinon il sniffait aussi je crois. Et il raconte qu'à  l'époque au début c'était légal ! Il suffisait d'aller à  la pharmacie pour chopper son gramme d'héro pharmaceutique..

Il raconte aussi ses rarissimes expériences avec la came de rue : jamais il achetait de l'héro à  des dealers dans la rue ou quoi, beaucoup trop mauvaise, et comme il est quand même devenu millionnaire avec son groupe de musique, il pouvait se permettre de se payer de la came de malade mental... C'est aussi ça qui l'a préservé et qui a fait qu'il est pas mort ! La came pure de qualité pharmaceutique et la consommation en intramusculaire/sniff, et surtout l'arrêt au final !

Par contre, il ne dit pas qu'il a arrêté la coke ou la weed lol...  Il ne dit pas non plus qu'il consomme (probablement pour éviter les emmerdes aux USA lol) mais on s'en doute à  le lire !

exacte , don experience avec un pote qui lui ramenait deS FACONS DE 20g le cc pure pharmacceutique aussi, venu diret des lAbos sandoz en suisse
le trip qu'il a pris avec George Harrisson ect ect

Bonjour,

HISTOIRE DES AMPHÉTAMINES, de Pascal Nouvel (je n'ai pas lu les 5 pages de ce forum mais bon je suppose qu'il a été cité, vu le peu de bouquins traduits en Français sur le sujet...!)
Vraiment intéressant, bien foutu, très complet avec des tonnes de références (dont beaucoup que j'aimerais lire mais mon niveau d'anglais ne me permettrait pas de tout bien saisir je pense), par contre si vous cherchez des stats ou chimie approfondie c'est pas vraiment le bouquin^.
Un pote m'avait parlé d'un autre, retraçant l'histoire du speed plutôt à travers des personnalités genre Kerouac, Hunter S. Thompson, Johnny Cash, Elvis etc mais je n'ai pas réussi à retrouver son titre/auteur (d'ailleurs je ne sais même pas s'il a été traduit en Français). Si ça parle à quelqu'un je suis preneuse des références!

Anonyme607 a écrit

Bonjour,

HISTOIRE DES AMPHÉTAMINES, de Pascal Nouvel (je n'ai pas lu les 5 pages de ce forum mais bon je suppose qu'il a été cité, vu le peu de bouquins traduits en Français sur le sujet...!)
Vraiment intéressant, bien foutu, très complet avec des tonnes de références (dont beaucoup que j'aimerais lire mais mon niveau d'anglais ne me permettrait pas de tout bien saisir je pense), par contre si vous cherchez des stats ou chimie approfondie c'est pas vraiment le bouquin^.
Un pote m'avait parlé d'un autre, retraçant l'histoire du speed plutôt à travers des personnalités genre Kerouac, Hunter S. Thompson, Johnny Cash, Elvis etc mais je n'ai pas réussi à retrouver son titre/auteur (d'ailleurs je ne sais même pas s'il a été traduit en Français). Si ça parle à quelqu'un je suis preneuse des références!

Le livre de Pascal N. aborde peu les aspects scientifiques il me semble mais il reste une lecture d'approche historiquement intéressante.

Janis

En parlant d'amphétamines, j'ai adoré K Dick.
bien que détestant le style, en français j'avoue, pourtant je n'apprécie pas certainement pour son rythme qui semble transpirer au delà de la traduction.
Je l'imagine écrire pour arrondir les angles à balle d'amphétamines, je me trompe peut-être.
Bref j'aime pas mais vraiment pas le style, pourtant ses livres sont parmi les meilleurs que j'ai pu lire.
Du coup, je me retrouve aujourd'hui tenté par Kim Stanley Robinson et la mémoire de la lumière.
Je n'y vais pas pour le style non plus... Àwar si ça m'embarque.

Dernière modification par Mister No (18 juin 2020 à  11:20)

Petit retour sur le livre,

Je l'ai pratiquement lu d'une traite et c'était dans l'ensemble passionnant ! vraiment.

Il écrit très très bien je trouve Albert Hofmann. La lecture est fluide, c'est un régal à lire.

Toute la première partie du livre est au sujet du LSD, mais avant ça on a droit à une petit genèse de la vie professionnelle d'Albert hofmann puis ensuite ce qu'il l'aura amené à s'intéresser à l'ergot de siècle. C'est une partie quelque peu technique, pour ceux qui aiment les sciences ce doit être un régale mais cependant il ne va pas non plu trop loin, il ne va pas au point où l'on finirait par se dire que le livre est chiant, il emploi des termes technique mais on sent qu'il fait l'effort de s'adresser au profane.
Ensuite tout naturellement on en vient à la fameuse découverte du LSD mais qui n'a pas en premier lieu attiré l'attention des chercheurs, le LSD25 à rapidement rejoint le cimetière des découvertes sans lendemain,  les découverte qui ne semblait pas prometteuse médicalement et puis Albert hofmann est revenu des années après sur ce fameux LSD25. Le livre relate son tout premier trip (un petit trip) et son premier trip cela n'a pas été celui où il se trouve sur le vélo, pas du tout, je ne sais d'où vient cette légende, je pensais aussi que son premier trip c'était celui sur le vélo mais non ! en tout cas dans le livre ce n'est pas relaté de cette manière, le premier trip à été fortuit, il précise par ailleurs qu'il ne sait pas comment il a fait pour être contaminé alors qu'il était très à cheval sur la sécurité.

Son second trip quant à lui, c'était bien celui que tout le monde connaît. Trip qu'il a cette fois-ci expérimenté de sa propre volonté. Il souhaitait s'assurer que l'ergot de seigle était bien le fautif.

Je ne raconte pas tout le délire mais cela a très clairement fini en gros bad trip et il y a de quoi ! Ce doit être angoissant d'être le premier au monde à faire l'expérience du LSD.

Par la suite il relate dans le livre les tests sur les animaux: effet du LSD, toxicité mais ce ne fut pas très concluant, les animaux ne répondait pas aussi bien que les humains au LSD. Certains ne semblaient même pas avoir de signe d'agitation qui sous-entendrait qu'il voit des hallucinations.

Puis le livre raconte tout l'aspect pharmaceutique du LSD, sa mise en commercialisation qui finira par son interdiction, interdiction qui à été impulsé par la firme Sandoz elle même (chose que je ne savais pas du tout) qui était inquiète du revirement de la situation, en effet, les gens utilisait le LSD à des fins récréative sans notion de RDR, ce qui donne lieu à des suicides, des accidents, des gens finissant en HP.

On a aussi droit dans le livre à des témoignages de gens sous LSD, artiste, des gens éduqué.

On a aussi droit à la rencontre entre Albert Hoffman et Timothy Leary, un drôle de personnage ! qui ne semblait pas méchant mais pour lui le LSD était la solution à tous les maux que la société moderne connaissait alors que dans le même temps Albert Hofmann, le père du LSD était beaucoup plus timoré. On sent d'ailleurs à la lecture du livre qu'il a une vision très pragmatique de son bébé. Comme il le dit, le LSD à deux visages, de superbes voyages, de belles expériences positives mais aussi des expériences qui peuvent s'avérer cauchemardesque.

Ensuite le livre sort du sujet du LSD pour aborder la découverte et la synthétisation de la psilocybine.

Fin bref, je ne vous fais pas faire le ''spoil'' du livre mais en gros, la première partie est consacrée au LSD, sa découvert, synthétisation, expérimentation et la seconde partie sort du contexte du LSD pour nous faire découvrir les rencontres qu'a fait Abert Hoffman etc.

C'est un livre que j'ai trouvé passionnant (surtout la première partie forcément, quoique la rencontre avec Timothy leary ma fait rire), facile à lire et c'est très bien écrit (je trouve) et on apprend plein de petite anecdote inédite qu'on ne trouve pas sur wikipedia.

Dommage qu'il soit si difficile à obtenir. Si un jour vous avez l’occasion de l'obtenir (je pense à des libraire anarchiste ou associative sur Paris) je vous le conseille

Dernière modification par supermario64 (25 janvier 2021 à  23:59)

Yeah ici.

J'ajoute une nouvelle pierre à l'édifice.

Quand les bougies fleurissent. Bouquin récent, dressant le profil d'une jeunesse débauchée à travers la subjectivité d'un narrateur.


(désolé je ne sais pas comment réduire l'image)

Ce qui est intéressant ici, c'est la façon quasi chirurgicale de décrire les états de conscience modifiée et en particulier quelques prises de psychédéliques, dont un bad trip au LSD assez tordant, et une prise de DMT. Tout le bouquin est quasiment écrit de cette même façon. Il n'y a pas d'histoire à proprement parler (elle reste très vague), si ce n'est qu'une succession de moments de fêtes, digressions, introspections, état mental. C'est un parti pris - qui n'est pas très grand public - surtout à cette époque où il faut le dire, nous sommes noyés sous l'hyper-narration.

love.

Dernière modification par Catoblépas (29 janvier 2022 à  15:05)