Addictions comportementales / PsychoACTIF

Addictions comportementales

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Anaya 
Nouveau Psycho
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Bonjour tout le monde,

J’aimerai aborder le sujet des addictions sans produit, par exemple à la douleur physique (bdsm…) ou les sexualités addictives.

Quand peut-on dire que l’on est dépendant ? L’avez vous vécu ? J’ai bien conscience qu’il s’agit là de questions compliquées, voire même intrusives.

Je pense qu’il est réducteur de catégoriser la diversité des sexualités sous le terme addiction, et stigmatiser n’est absolument pas mon intention.

J’aimerai avoir divers points de vue car il n’y a pas beaucoup d’écrits à ce sujet.

Merci

« Il faut encore porter en soi un chaos, pour mettre au monde une étoile qui danse »
Nietzsche

« C’est avec les gros egos qu’on fait les petits chefs » fernandelle

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prescripteur 
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Bonjour, je trouve que ce texte résume assez bien. Il insiste sur le fait que l'addiction se définit par une "altération du comportement et/ou une souffrance significative". La souffrance significative me parait importante. Elle indique que l'addiction est définie par la personne elle même. Par contre l'altération du comportement est une définition externe à la personne qui me semble porteuse d'abus par une définition "idéologique"(cf la morale de l'Eglise). A moins évidemment que l'altération du comportement ne nuise à autrui, contre son consentement, ce qui justifie qu'elle soit classée comme non tolérable. La précision

Comment comprendre l’addiction au sexe ?

Il y a des façons différentes d’appréhender cette question. L’une d’elle est de la voir comme une addiction. Et effectivement, si l’on reprend la définition de « l’addiction » comme étant un trouble caractérisé par l’impossibilité répétées de contrôler un comportement en dépit de ses conséquences négatives (physiques, psychiques, familiales, professionnelles, sociales et autres).On ne peut nier que l’addiction au sexe répond bien aux critères décrits et que la plupart des signes et symptômes correspondent.

ne suffit pas à lever les ambiguités, sauf si la personne elle même est en effet désireuse de contrôler son comportement parce qu'elle en souffre et éventuellement n'y arrive pas. ça me semble donc la meilleure définition. Toute définition "externe" (par autrui pour moi) est marquée par la "morale" d'une autre personne et risque de déboucher sur des interdits "ideologiques".


https://www.lareponsedupsy.info/AddictionSexe

L'addiction au sexe
Excuse bête ou véritable maladie ?

Sans volonté aucune de s’immiscer ici dans la vie privée de personnes publiques qui ont pu faire éclater au grand jour des scandales d’ « addictions sexuelles », sans vouloir rentrer dans des considérations d’éthique, de politique ou même de religion, ou se prononcer sur leur comportement ou poser des diagnostics sur leurs difficultés, ces faits divers autour de ce qui paraît être une « addiction au sexe » ont permis de mettre en lumière pour le grand public le fait que l’érotisme et la sexualité peuvent devenir pour certains tout comme le mésusage d’alcool ou de toute autre substance psychoactive pour d’autres, une addiction aux conséquences tout aussi graves.

La faible quantité d’études scientifiques à ce sujet fait qu’il n’est pas encore rentré dans les classifications psychiatriques internationales et qu’il convient de rester mesuré et prudent dans les affirmations. Et si le psychiatre n’a donc pas à se prononcer sur des pratiques qui ne sont pas interdites par la loi, ni à définir des seuils de « normalité » quant à la fréquence des rapports sexuels, il s’agit de s’exprimer sur ce phénomène en tant qu’addiction, c’est-à-dire en tant que trouble qui puisse entraîner une altération du comportement et/ou une souffrance significative et qui corresponde au moins en partie aux critères des maladies addictives.



Quels sont les critères qui permettent de définir une addiction au sexe ?

Définir un début pour cette maladie n’est pas simple. Il n’existe pas de limite bien claire et définie. Pour l’activité sexuelle, personne, non plus, ne va se poser la question de combien de fois il est autorisé de faire l’amour avec son partenaire ou de se masturber. En règle générale, l’être humain et son organisme sont faits de telle façon qu’au plus tard après trois ou quatre rapports par jour, l’intérêt et la motivation et le temps ne sont plus au rendez-vous.

Cependant quand la fréquence des rapports et besoins devient excessive, croissante et échappe au contrôle, alors on peut commencer à parler d’addiction au sexe. Les personnes qui ont une addiction au sexe ne peuvent pas s’arrêter. Non seulement, elles y pensent en permanence, mais elles se sentent de plus obligées de le pratiquer en permanence. Ce besoin de consommation obsédant occupe un temps considérable et de nombreuses autres activités de la vie sont délaissées et deviennent annexes à cause de cela. Celui ou celle - car il y aussi bien des hommes que des femmes qui sont concernés avec un sexe ratio de 30 pour 1 (donc 30 hommes pour une femme concernée) - qui est touché(e) par l’addiction au sexe va négliger ses amis, sa famille, ses loisirs et son travail pour partir à la chasse de nouveaux partenaires sexuels, sa vie se transformant en de perpétuelles escapades sexuelles. La perte de contrôle et le besoin irrésistible et obsédant de passer à l’acte sont des mots-clés comme pour toutes les addictions.

Il existe de plus trois symptômes cliniques majeurs de l’addiction au sexe. Le premier est la masturbation compulsive. Chez 70% des personnes concernées, elle représente la plus grande partie de l’activité sexuelle. L’objectif n’est pas le contact entre partenaire, mais la composante autoérotique. Le deuxième symptôme est le changement inlassable de partenaires sexuels (avant on parlait aussi du syndrome de Don Juan). Le troisième signe clinique est le mésusage de la pornographie. Là aussi environ 70% des personnes touchées par l’addiction au sexe sont concernées. A l’heure actuelle, on assiste également à des phénomènes de cybersexe ou onlinesexe. La mise en scène des actes sexuelles accompagne l’humanité depuis au moins l’antiquité et ceci probablement pour provoquer une certaine stimulation. Mais jamais, il n’a été aussi facile de voir toutes les manières et possibilités d’activités sexuelles comme aujourd’hui. Les sites pornographiques sont les sites les plus visités sur Internet et il faut souligner qu’environ 80% des consommateurs de la pornographie n’ont aucun problème avec « consommation ». Ils utilisent la pornographie comme la télévision de manière assez banale et décomplexée. La visite de ces sites sera bien plus problématique voire très clairement difficile pour d’autres personnes. Une autre particularité de cette pathologie est que les personnes souffrant d’une addiction au sexe n’éprouvent pas de véritable satisfaction.

Amicalement

Dernière modification par prescripteur (21 février 2022 à  11:55)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Bastian Philippe 
Psychonaute
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J'ai 38 ans, donc un certain vécu.
J'aimerais beaucoup témoigner sur ce sujet, car je suis moi même complétement accro au sexe, et complètement detruit par le sexe.
C'est une addiction extrême,  qui peut faire énormément de dommages autant psychologiques que physiques, et autant à soit même,  qu'à sa/son partenaire,  qu'aux gens autours de soit.

Seulement,  et pour ma part,  mais je ne dois pas être le seul,  je ne considère pas qu'il faille catégoriser cette addiction comme un besoin de pratiquer l'acte sexuel.

J'ai 38 ans, et je suis accro au sexe depuis peut-être mes 10-11 ans.
Cet état d'esprit a d'abord je pense demarré d'une idealisation de l'amour et de l'autre. Une idealisation des sentiments impossible à atteindre, car cette idealisation est trop personnelle et égoïste.

Je préfère,  pour mon addiction personnelle, parler de dépendance affective, et la consommation de sexe brut et alternatif est plus une conséquence de la solitude ressentie et subie qu'un besoin vital masturbatoire à proprement parler.

J'ai des fois l'impression de me voir comme un lion en cage, prêt à bondir et se battre pour protéger son territoire, mais qui au fond n'attend rien d'autre que la personne qui se montrera assez téméraire pour entrer dans la cage et m'affronter.

J'ai déjà été en couple de manière "normale" avec mon petit train train, metro boulot missionaire et dodo.
Et psychologiquement ça allait très bien. Car ma dépendance affective était rassasiée. Je me sentais en sécurité immediate, et disponible pour m'authoriser d'autres choses que la "chasse" comme passer l'aprem au parc et dessiner, m'accorder 2h pour preparer le repas, planifier un week-end, faire du sport.

Le problème de la "chasse", du binge sex, des pratiques extrêmes (BDSM - exibitionnisme...) survient uniquement pour faire taire la solitude célibataire oppressante.
Être seul, pour les gens comme moi, c'est avoir dans le crâne une tempête opaque et dévastatrice.
Cette tempête balaie tout sentiment de sécurité ou d'estime de soit. Et elle grandit et grandit. Et le seul moyen de l'arrêter est de se masturber frénétiquement pour stopper la souffrance en pratiquant une activité qui empêche de penser.
Cette masturbation peut durer des heures. La seule chose qui pourra la calmer sera de rencontrer quelqu'un qui accordera son attention au "lion enragé dans sa cage".
Et la liberation éjaculatoire cherche elle également son paroxisme, dans le besoin de souffler plus fort que la tempête opaque pour balayer cette dernière et nous offrir quelques jours de repos.

Je sais pertinemment que le problème vient de moi, que j'idealise trop ma partenaire idéale.
Je la veux jolie, disponible sexuellement,  intelligente et intéressante. Je ne supporte pas la jalousie. Je me braque pour un rien. J'ai une très grande soif de liberté et d'émancipation, que paradoxalement j'étouffe dans ma dépendance affective qui m'emprisonne dans un paradoxe infranchissable.

Et tout ceci est très difficile à soigner.
Je consulte facilement des psychologues, psychiatres.
Mais j'ai l'impression que personne ne possède de solution adaptée à mon problème.

Je ne veux pas finir sous antidépresseurs et perdre ma libido.

Je pense que mon problème est plus semblable à un syndrome de stress post-traumatique.
Et pour trouver un intervenant formé aux SSPT en CMP ou en CSA il faut s'accrocher.
Je n'ai pas encore trouver mon bonheur.
Et comme dirait ma psy, tant que vous ne violez personne, c'est à vous que vous faites du mal monsieur.
Je ne sais hélas pas vous aider.

Dernière modification par Bastian Philippe (11 novembre 2022 à  22:37)


J'ai bu, l'eau de la vie.

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prescripteur 
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Inscrit le 22 Feb 2008
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Bonjour, excuse SVP ma brutalité mais tu parles de toi et de l'autre uniquement à partir de ce que tu veux.  Essaie de voir ce qu'elle veut elle. Ce qui ne t'empeche pas de te masturber pour le "physique".

https://www.love-intelligence.fr/Le-Che … our-2.html

Amicalement

Dernière modification par prescripteur (12 novembre 2022 à  19:55)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Bastian Philippe 
Psychonaute
France
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Inscrit le 11 Nov 2022
5 messages
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Bonsoir Prescripteur.

Dans mes malheurs, j'ai la chance de posséder une capacité de résilience hors du commun.

Je suis capable de rester célibataire vraiment, vraiment très longtemps.
Je n'ai jamais cherché à être accompagné pour être accompagné.

Et j'ai aussi eu la chance de vivre des histoires qui me correspondirent à l'époque.

J'ai vécu plus de deux ans d'une folle idylle avec T.
Une fille un peu alcoolique sur les bords, certainement aussi nymphomane que moi.
On a gouté ensembles à tout ce qu'on peut trouver de plaisant dans les affres charnels d'un contrat BDSM.
Nous avons cultivé les fleurs du mal. Dans un immense jardin romancé d'épines et de coussins d'herbes tendres.

Et dans cette infinie décadence, on arrivait à se dire "je t'aime".
Une sincérité pure et évanescente.

En couple, j'aurais pu l'être, je pourrais l'être même demain très facilement.

Je sais écouter ce qu'attend l'autre de quelque chose.

Mais je n'y peut rien, j'ai des attentes aussi.
Une relation platonique, je n'essayerai même pas de lui offrir le début d'un commencement.

J'ai bu, l'eau de la vie.

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