Important:La déclaration de Vienne

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jean-michel
Nouveau Psycho
Inscrit le 09 Jan 2009
52 messages
Beaucoup d'espoir dans cette déclaration...      :)



SOURCE

La criminalisation des utilisateurs de drogues illicites
alimente l´épidémie de VIH et a eu des retombées
essentiellement négatives sur la santé et la société.
Nous avons besoin d´une réorientation complète des politiques.

En réponse aux préjudices des drogues illégales sur la santé et
la société, un important régime international de prohibition
des drogues a été mis en place sous la tutelle des Nations
Unies.1 Des dizaines d´années de recherche ont permis de
réaliser une évaluation complète des répercussions du phénomène
mondial de « guerre contre la drogue ». Tandis que des milliers
de personnes se réunissent à  Vienne dans le cadre de la XVIIIe
Conférence internationale sur le sida, la communauté
scientifique internationale demande que l´on reconnaissance les
limites et les préjudices de la prohibition des drogues et
réclame une réforme des politiques en matière de drogues afin
d´éliminer les obstacles à  la mise en place de régimes
efficaces de prévention, de traitement et de soins du VIH.



Il existe maintenant des preuves irréfutables2, 3 que les
efforts d´application de la loi n´ont pas réussi à  enrayer la
disponibilité des drogues illégales dans les collectivités où
il y a de la demande. Au cours des quelques dernières
décennies, les systèmes nationaux et internationaux de
surveillance des drogues ont révélé une tendance générale à  la
baisse dans le prix des drogues ainsi qu´une tendance à  la
hausse dans leur pureté – malgré des investissements
considérables dans les efforts d´exécution de la loi.3, 4



De plus, il n´existe aucune preuve qu´une férocité accrue des
démarches d´application de la loi réduit de façon importante la
prévalence de la consommation de drogues.5 Notamment, les
données indiquent clairement que le nombre de pays dans
lesquels les personnes s´injectent des drogues illégales est à 
la hausse et que les femmes et les enfants sont de plus en plus
touchés.6 En dehors de l´Afrique subsaharienne, l´utilisation
de drogues injectables cause environ le tiers des nouveaux cas
d´infection par le VIH.7, 8 Dans certaines régions où le VIH se
répand le plus rapidement, par exemple l´Europe de l´Est et
l´Asie centrale, la prévalence du VIH peut atteindre 70 % parmi
les utilisateurs de drogues injectables, et dans certaines
régions ce groupe compte plus de 80 % de la totalité des cas de
VIH.8



Face à  la réalité des preuves accablantes que les efforts
d´exécution de la loi ont échoué par rapport à  leurs objectifs
déclarés, il est important de reconnaître et d´aborder les
conséquences nuisibles. Ces dernières comprennent entre autres
les points suivants :



* Une épidémie de VIH alimentée par la criminalisation des
personnes qui consomment des drogues illicites et les
prohibitions relatives à  l´offre de seringues stériles et de
traitements de substitution à  base d´opioïdes.9, 10

* Des flambées de VIH parmi les utilisateurs de drogues
incarcérés et asilaires, causées par des lois et politiques
punitives et un manque de services de prévention du VIH dans
ces milieux.11-13

* L´affaiblissement des régimes de santé publique lorsque
les efforts d´application de la loi poussent les utilisateurs
de drogues illicites à  ne pas se prévaloir des services de
prévention et de soins et à  se tourner plutôt vers des milieux
où le risque de transmission de maladies infectieuses (p. ex.,
VIH, hépatites B et C, tuberculose) et d´autres préjudices est
plus élevé.14-16

* Une crise dans les systèmes de justice pénale, découlant
de taux d´incarcération records dans plusieurs pays.17, 18
Cette réalité a eu des répercussions négatives sur le tissu
social de collectivités entières. Bien que les disparités
raciales dans les taux d´incarcération pour infractions liées
aux drogues soient évidentes dans bon nombre de pays, l´impact
s´est avéré particulièrement grave aux États-Unis, où environ
un Afro-Américain sur neuf parmi les hommes âgés de 20 à  34 ans
est incarcéré en tout temps, principalement en raison des
efforts d´exécution des lois antidrogue.19

* La stigmatisation des personnes qui utilisent des drogues
illicites, ce qui renforce l´attrait politique de la
criminalisation des utilisateurs de drogues et mine les efforts
de prévention du VIH et de promotion de la santé.20, 21

* De graves violations des droits de la personne, y compris
la torture, le travail forcé, les traitements inhumains et
dégradants et, dans un nombre de pays, l´exécution de personnes
condamnées pour infractions liées aux drogues.22, 23

* Un énorme marché des drogues illicites d´une valeur
annuelle estimée à  320 milliards de dollars américains.4 Ces
profits demeurent entièrement en dehors du contrôle
gouvernemental. Ils alimentent la criminalité, la violence et
la corruption dans d´innombrables communautés urbaines et ont
déstabilisé des pays entiers, par exemple la Colombie, le
Mexique et l´Afghanistan.4

* Le gaspillage de milliards de dollars des contribuables
sur une « guerre contre la drogue » qui n´atteint pas ses
objectifs déclarés et contribue plutôt directement ou
indirectement aux préjudices décrits ci-dessus.24





Malheureusement, les preuves de l´échec de la prohibition des
drogues relativement à  ses objectifs déclarés, ainsi que les
graves répercussions négatives de ces politiques, sont souvent
niées par ceux qui ont des intérêts cachés dans le maintien du
statu quo.25 Cet état de fait a semé la confusion au sein du
public et a coûté d´innombrables vies. Les gouvernements et les
organisations internationales ont l´obligation éthique et
juridique de répondre à  cette crise en mettant en place de
nouvelles stratégies fondées sur des preuves et capables de
réduire les préjudices liés aux drogues sans engendrer de
nouveaux problèmes. Nous, les soussignés, demandons aux
gouvernements et aux organisations internationales, y compris
les Nations Unies, de/d´ :



* entreprendre un examen transparent de l´efficacité des
politiques antidrogue actuelles;

* adopter et évaluer une approche de santé publique basée
sur des données scientifiques en vue d´aborder les préjudices
individuels et communautaires découlant de l´utilisation de
drogues illicites;

* décriminaliser les utilisateurs de drogues, multiplier
les options de traitements de la toxicomanie fondés sur des
données probantes et abolir les centres de traitements de la
toxicomanie obligatoires et inefficaces, qui violent la
Déclaration universelle des droits de l´homme; 26

* appuyer catégoriquement et accroître le financement de
l´adoption de la gamme complète d´interventions VIH décrites
dans le guide d´établissement des objectifs de l´OMS, ONUDC et
ONUSIDA;27

* mettre à  contribution, de façon significative, les
communautés touchées dans le développement, la surveillance et
la mise en œuvre de services et politiques qui touchent leurs
vies.





De plus, nous en appelons au secrétaire général des Nations
Unies, M. Ban Ki moon, afin qu´il mette en place des mesures
d´urgence visant à  faire en sorte que les Nations Unies – y
compris l´Organe international de contrôle des stupéfiants –
s´expriment d´une seule voix pour appuyer la décriminalisation
des utilisateurs de drogues et l´adoption de stratégies de
lutte antidrogue basées sur des données probantes.28



Le fait de baser les politiques antidrogue sur des données
scientifiques n´éliminera pas la consommation de drogues ou les
problèmes découlant de l´injection de drogues. Cependant, la
réorientation des politiques liées aux drogues vers des
approches fondées sur des preuves qui respectent, protègent et
renforcent les droits humains pourrait éventuellement réduire
les préjudices causés par les politiques actuelles et
permettrait de rediriger les considérables ressources
financières là  où on en a le plus besoin, c´est-à -dire dans
l´adoption et l´évaluation d´interventions scientifiques de
prévention, de réglementation, de traitement et de réduction
des préjudices.



Picture



REFERENCES

1. William B McAllister. Drug diplomacy in the twentieth
century: an international history. Routledge, New York, 2000.

2. Reuter P. Ten years after the United Nations General
Assembly Special Session (UNGASS): assessing drug problems,
policies and reform proposals. Addiction 2009;104:510-7.

3. United States Office of National Drug Control Policy. The
Price and Purity of Illicit Drugs: 1981 through the Second
Quarter of 2003. Executive Office of the President; Washington,
DC, 2004.

4. World Drug Report 2005. Vienna: United Nations Office on
Drugs and Crime; 2005.

5. Degenhardt L, Chiu W-T, Sampson N, et al. Toward a global
view of alcohol, tobacco, cannabis, and cocaine use: Findings
from the WHO World Mental Health Surveys. PLOS Medicine
2008;5:1053-67.

6. Mathers BM, Degenhardt L, Phillips B, et al. Global
epidemiology of injecting drug use and HIV among people who
inject drugs: A systematic review. Lancet 2008;372:1733-45.

7. Wolfe D, Malinowska-Sempruch K. Illicit drug policies and
the global HIV epidemic: Effects of UN and national government
approaches. New York: Open Society Institute; 2004.

8. 2008 Report on the global AIDS epidemic. The Joint United
Nations Programme on HIV/AIDS; Geneva, 2008.

9. Lurie P, Drucker E. An opportunity lost: HIV infections
associated with lack of a national needle-exchange programme in
the USA. Lancet 1997;349:604.

10. Rhodes T, Lowndes C, Judd A, et al. Explosive spread and
high prevalence of HIV infection among injecting drug users in
Togliatti City, Russia. AIDS 2002;16:F25.

11. Taylor A, Goldberg D, Emslie J, et al. Outbreak of HIV
infection in a Scottish prison. British Medical Journal
1995;310:289.

12. Sarang A, Rhodes T, Platt L, et al. Drug injecting and
syringe use in the HIV risk environment of Russian penitentiary
institutions: qualitative study. Addiction 2006;101:1787.

13. Jurgens R, Ball A, Verster A. Interventions to reduce HIV
transmission related to injecting drug use in prison. Lancet
Infectious Disease 2009;9:57-66.

14. Davis C, Burris S, Metzger D, Becher J, Lynch K. Effects of
an intensive street-level police intervention on syringe
exchange program utilization: Philadelphia, Pennsylvania.
American Journal of Public Health 2005;95:233.

15. Bluthenthal RN, Kral AH, Lorvick J, Watters JK. Impact of
law enforcement on syringe exchange programs: A look at Oakland
and San Francisco. Medical Anthropology 1997;18:61.

16. Rhodes T, Mikhailova L, Sarang A, et al. Situational
factors influencing drug injecting, risk reduction and syringe
exchange in Togliatti City, Russian Federation: a qualitative
study of micro risk environment. Social Science & Medicine
2003;57:39.

17. Fellner J, Vinck P. Targeting blacks: Drug law enforcement
and race in the United States. New York: Human Rights Watch;
2008.

18. Drucker E. Population impact under New York's Rockefeller
drug laws: An analysis of life years lost. Journal of Urban
Health 2002;79:434-44.

19. Warren J, Gelb A, Horowitz J, Riordan J. One in 100: Behind
bars in America 2008. The Pew Center on the States Washington,
DC: The Pew Charitable Trusts 2008.

20. Rhodes T, Singer M, Bourgois P, Friedman SR, Strathdee SA.
The social structural production of HIV risk among injecting
drug users. Social Science & Medicine 2005;61:1026.

21. Ahern J, Stuber J, Galea S. Stigma, discrimination and the
health of illicit drug users. Drug and Alcohol Dependence
2007;88:188.

22. Elliott R, Csete J, Palepu A, Kerr T. Reason and rights in
global drug control policy. Canadian Medical Association
Journal 2005;172:655-6.

23. Edwards G, Babor T, Darke S, et al. Drug trafficking: time
to abolish the death penalty. Addiction 2009;104:3.

24. The National Centre on Addiction and Substance Abuse at
Columbia University (2001). Shoveling up: The impact of
substance abuse on State budgets.

25. Wood E, Montaner JS, Kerr T. Illicit drug addiction,
infectious disease spread, and the need for an evidence-based
response. Lancet Infectious Diseases 2008;8:142-3.

26. Klag S, O'Callaghan F, Creed P. The use of legal coercion
in the treatment of substance abusers: An overview and critical
analysis of thirty years of research. Substance Use & Misuse
2005;40:1777.

27. WHO, UNODC, UNAIDS 2009. Technical Guide for countries to
set targets for universal access to HIV prevention, treatment
and care for injection drug users.

28. Wood E, Kerr T. Could a United Nations organisation lead to
a worsening of drug-related harms? Drug and Alcohol Review
2010;29:99-100.

"Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait."

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pierre
Web-Administrateur
Inscrit le 15 Sep 2006
16690 messages
Surtout, cette déclaration est signée par des grands noms comme la prix nobel de médecine Françoise Barré-Sinoussi. Et vous pouvez (et devez) tous la signer à  cette adresse : http://www.ladeclarationdevienne.com/index.html

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bighorsse femme
Banni
Inscrit le 19 Mar 2007
8506 messages
ah! zut ! je viens de mettre ce meme appel dans la rubrque "loi 70"....

l angoisse est le vertige de la liberté

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Alain Will homme
ancien Vice-Président
Inscrit le 14 Oct 2008
9618 messages
Appel pour une «réorientation complète» des politiques en matière de drogues

© Vih.org |13.07.10

http://www.vih.org/20100713/appel-pour- … gues-15926

Trois semaines avant l'ouverture de la 18e conférence mondiale sur le sida, qui se tient à  Vienne du 18 au 23 juillet, un groupe d'experts internationaux a lancé la Déclaration de Vienne, un appel pour une «réorientation complète» des politiques en matière de drogues.

Cette déclaration constitue un engagement solennel de la communauté scientifique internationale, qui demande que «l'on reconnaissance les limites et les préjudices de la prohibition des drogues» et réclame «une réforme des politiques en matière de drogues afin d'éliminer les obstacles à  la mise en place de régimes efficaces de prévention, de traitement et de soins du VIH».

Il s'agit de «décriminaliser les utilisateurs de drogues, de multiplier les options de traitements de la toxicomanie fondés sur des données probantes et d'abolir les centres de traitements de la toxicomanie obligatoires et inefficaces».

De plus, le texte en appelle au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki moon, afin qu'il «mette en place des mesures d'urgence visant à  faire en sorte que les Nations unies - y compris l'Organe international de contrôle des stupéfiants - s'expriment d'une seule voix pour appuyer la décriminalisation des utilisateurs de drogues et l'adoption de stratégies de lutte anti-drogue basées sur des données probante».

Rédigée par une équipe de spécialistes internationaux parmi lesquels Michel Kazatchkine (directeur général du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme), Julio S.G. Montaner (présient de la Société internationale sur le sida) ou Don C. Des Jarlais (directeur du groupe de recherche internationale Center for Drug Use and HIV Research), cette déclaration a aussi reçu le soutien de la Prix Nobel de médecine Françoise Barré-Sinoussi et du directeur du Thai AIDS Treatment Action Group, Paisan Suwannawong.

La déclaration est disponible sur : www.ladeclarationdevienne.com. Il est aussi possible de la signer.

Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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filousky homme
Modérateur
Inscrit le 14 Dec 2008
11530 messages
Cette déclaration fera date ! Signée Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine et codécouvreuse du virus VIH, par Brigitte Schmied, présidente de la Société internationale sur le sida, par Fernando Henrique Cardoso, ancien président du Brésil, et par bien d'autres personnalités. OUF !

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Si tu pisses contre le vent, tu vas mouiller tes sandales !

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