Bonjour tout le monde !
Je me présente, je suis une jeune femme de la trentaine et je suis addict à la
codéine.
J’ai actuellement un traitement d’antidépresseurs et anxiolytiques (sertraline matin et
quetiapine le soir à très faible dose pour dormir) donné par la psychiatre. J’ai été victime de violences conjugales pendant 4 ans et j’ai touché le fond en prenant de la
codéine histoire de sortir la tête de l’eau, cela fait deux ans maintenant. Au début c’était 1 week-end sur trois, puis tous les week-ends, puis parfois en semaine…jusqu’à avaler des paquets entiers le week-end pour retrouver ce « cocon chaud » et me sentir bien. J’ai perdu énormément de poids, je sortais plus, je pensais qu’à ma prochaine grosse dose.
J’ai eu un premier épisode quand j’avais 20 ans, c’est là que tout a commencé: le dentiste m’a prescrit de la
codéine pour mes dents de sagesse. J’ai vite arrêté pcq impossible de réviser mes cours et c’était réussir mon année ou ne pas avoir mal ahah. J’ai fini ces fameux cachets quelques années plus tard pour l’effet récréatif, sans en devenir dépendante, mais j’avais eu un aperçu de ce monde tout rose.
Je vais beaucoup mieux psychologiquement depuis début janvier et j’ai décidé de me sevrer à l’ancienne, c’est-à-dire brutalement après deux ans à hautes doses.
Les deux premières semaines étaient un enfer: crampes musculaires et abdominales, maux de tête très forts,
jambes sans repos, sueurs froides et bien évidemment aucun élan vital, envie de rien.
Ça fait cinq semaines maintenant sans rien SAUF deux comprimés de codoliprane il y a deux semaines (je les ai trouvé par hasard dans une poche), en me trouvant une excuse débile de « j’ai mal au dos hop », même moi j’y crois pas…
Je commandais en ligne pour me fournir. Parfois par ordonnance pour mes migraines mais je préférais acheter à l’étranger par honte d’aller en pharmacie trop régulièrement.
J’ai décidé de ne plus en commander car je suis juste incapable de me retenir !
Les symptômes qui persistent sont les diarrhées et pour être honnête c’est vraiment pénible et fatiguant. Je prends de l’immodium pour compenser mais ça ne se calme pas quand j’arrête. J’ai toujours le manque aussi, cette envie d’être sur un nuage et de ne plus penser à rien. Je tiens le coup, je ne vais pas replonger mais c’est vraiment difficile…
D’où ma petite question: quand n’avez plus ressenti ce manque ? (Et les troubles intestinaux ?)
Je suis consciente que ça peut être liée à mon passé, mais je vais tout doucement mieux et je suis suivie chaque semaine depuis 1 ans et quelques mois par une psy formidable.
Je n’ai jamais eu le courage d’en parler à mes médecins et je ne pense pas le faire, je suis dans le milieu médical et j’en ai trop honte.
C’est la première fois que j’écris sur un forum et que je parle de cette addiction qui dure depuis trop longtemps.
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de me lire :)
Passez un bon week-end !