[ Enfant ]
Mon fils se drogue

#impuissance des parents
#1 
elisabeth femme
Nouveau membre France
11 février 2024 à  16:26
Bonjour, nouvelle sur le forum j’ai besoin d’aide entant que « maman ».
Mon fils a 23 ans, a commencé à fumer du cannabis dès l’adolescence et maintenant ne peut plus s’en passer.  Il a son appartement.
Lors de soirées il a goûté à de nouvelles drogues de synthèses comme la 3-MMC où il est devenu addict. Il a arrêté en prenant de la cocaine. Il me dit ne pas être accro à la cocaine (il en prend tous les we avec de l’alcool).
Il est en activité mais passe par des périodes où il dit qu’il se sent bien et d’autres où ca ne vas pas : fatigue, moral….
Jusqu’à présent on communiquait beaucoup, entant que parents nous avons cherché de nombreuses solutions : psychologue, addictologue, psychiatre …. Il a toujours consulté mais au bout d’un moment abandonne chaque prise en charge.
Le psychiatre lui a donné des antidépresseurs, il a commencé à les prendre mais a vite arrêté.
Nous sommes très angoissé, peur pour sa santé. Il dit maintenant qu’on ne l’aide pas quand on lui en parle , cela lui rajoute des problèmes…. Je me sens désemparée. Il sait que nous sommes présent pour lui si besoin. Il doit culpabiliser par rapport à nous. Il m’a fait comprendre que cela n’est pas notre problème et que nous ne pouvons rien faire. J’apprends également que sa copine consomme aussi….
Je ne sais plus comment réagir…. Je ne le juge pas il le sait mais je soulèverai des montagnes pour l’aider et malheureusement je suis impuissante, nous, parents, sommes impuissants….

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#2 
eduardo non binaire
Nouveau Psycho France
11 février 2024 à  17:01
Bonjour,

D'après ce que je lis malgré tout un lien concret existe encore entre vous.
Oui vous êtes hélas impuissante, car l'éventuelle décision d'arrêter ne peut venir que de lui. Ça peut être un long cheminement. Beaucoup de personnes vivent aussi avec une drogue ou une addiction et ne s'en portent pas plus mal. Il a 23 ans, c'est un adulte libre de ses choix même si je comprends bien entendu vos angoisses et votre désarroi.
Effectivement, maintenir le dialogue sans mettre la pression est un exercice pas forcément facile.
En fait, la question est de savoir ce que lui pense de ses consommations. S'il exprime un désir d'arrêt ou de réduction de sa consommation.
Il pourrait très bien aussi aller bien puis à une autre période se sentir mal sans consommer de drogues.
Si ça peut vous rassurer l'alcool et la coke tous les week end je l'ai fait, comme beaucoup, puis j'ai cessé en vieillissant, comme beaucoup aussi.
S'il ne prend de la coke que le week end avec de l'alcool, ça peut sembler pour vous énorme, mais il est loin d'avoir sombré dans une dépendance dure, même si je ne sous-estime pas le potentiel très addictif de la cocaine et la dangerosité de l'alcool (mais pour l'alcool c'est surtout pour les grosses conso quotiennes)

Donc, vous ne pouvez pas faire grand chose, sinon maintenir un dialogue sans pression.

"Il m’a fait comprendre que cela n’est pas notre problème et que nous ne pouvons rien faire." = c'est hélas vrai, je dis hélas par rapport à votre désarroi.

Il y a des structures qu'on appelle les CSAPA avec des prises en charge globales, mais la vraie question demeure : lui que désire-t-il ?
Vous fait il part d'un désir d'arrêter ses consommations ?

Bonne fin de journée

Dernière modification par eduardo (11 février 2024 à  17:03)

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Bonjour, je plussoie ce que vous dit Eduardo , vous serez largement impuissante. Et plus vous exercerez de pression plus il resistera.
D'ailleurs avez vous remarqué que vous utilisez le "nous"  ?

Jusqu’à présent on communiquait beaucoup, en tant que parents NOUS avons cherché de nombreuses solutions : psychologue, addictologue, psychiatre …. Il a toujours consulté mais au bout d’un moment abandonne chaque prise en charge.

alors qu'il aurait fallu qu'IL cherche.

Si j'ai 2 conseils à donner c'est

1) parler en JE. Je souffre de constater que tu consommes et pas TU as tort de consommer. Et pas non plus NOUS qui lie l'un à l'autre et qu'il perçoit comme une pression.

2) parler de sa consommation comme si on parlait d'un autre comportement que vous n'acceptez pas (vegetarisme, education des enfants "differente" etc..). Je sais que c'est difficile mais cela lui permettra de mieux situer sa consommation, toujours par rapport à lui. Evidemment pour la plupart des parents la consommation de drogues n'est pas comparable aux comportements legaux mais c'est largement culturel , comme le montre la tolerance vis à vis de l'alcool et du tabac, qui entraine en fait bien plus de catastrophes.

Enfin renseignez vous sur la consommation de cocaine. Vous  verrez qu'elle est assez courante et que la plupart des usagers la contrôlent correctement. ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'effets nefastes (comme d'ailleurs l'alcool et le tabac) mais qu'il faut aussi relativiser.


https://www.cairn.info/revue-deviance-e … ge-503.htm


Cet article concerne les enfants adolescents mais je pense qu'il y a des choses à retenir.

https://www.quebec.ca/sante/conseils-et … ux-parents

Aidez votre adolescent à faire des choix éclairés

Même si votre adolescent ne présente aucun trouble lié à la consommation d’alcool, ou d’autres drogues ou au jeu, vous pouvez adopter certaines attitudes qui l’aideront à faire des choix éclairés. Par exemple :

    Encouragez-le à s’exprimer et à dire ce qu’il pense. Apprenez-lui à dire « non » quand il le faut.
    Placez-le en situation de choix : permettez-lui d’acheter ses vêtements, de gérer son argent de poche, etc.
    Enseignez-lui :
        à supporter les contrariétés,
        à se fixer des buts,
        à attendre pour obtenir ce qu’il veut,
        à accepter de se faire dire « non » quelquefois.
    Aidez-le à développer son jugement. Vous pouvez, par exemple, lui demander son opinion sur un événement de l’actualité, une publicité, un spectacle qu’il a vu, etc.
    Apprenez-lui à régler ses problèmes : aidez-le à envisager des solutions à ses difficultés, à choisir celle qui lui semble la meilleure et à l’appliquer.
    Valorisez le fait de demander de l’aide au besoin, pour lui-même ou pour les autres.
    Dites-lui quelles sont ses qualités et encouragez-le à les développer. Soutenez-le dans ses efforts et soulignez ses succès pour que sa confiance en soi augmente.
    Aidez-le à adopter de saines habitudes de vie par rapport à l’alimentation, à l'activité physique, au sommeil, à la détente, etc.
    Permettez-lui de s’adonner à des loisirs dans lesquels il se sent bien.
    Plutôt que de chercher à l’effrayer à propos de l’alcool, des drogues et des jeux de hasard et d’argent, aidez-le à trouver de l’information pertinente sur ces sujets. Soyez à l’écoute de ce qu’il peut vivre et entendre à ce sujet.
    Transmettez-lui des trucs et des stratégies pour éviter la consommation d’alcool et d’autres drogues. Par exemple, il peut :
        Utiliser l’humour pour refuser les propositions : «  Non merci, je suis allergique! »;
        Trouver un ami qui ne consomme pas. Le fait de ne pas être seul dans cette situation augmente sa capacité à résister à l’influence;
        Proposer une activité alternative ou un compromis au lieu de consommer. Un exemple : aller au cinéma ou pratiquer un sport.
    Informez-le de façon objective. Il aura ainsi plus de chances de vous croire et de maintenir le lien de confiance entre vous.

En tant que parent, le rôle que vous jouez auprès de votre adolescent est déterminant. Votre relation avec lui est différente de celle qu’il entretient avec ses amis.

Amicalement

Dernière modification par prescripteur (11 février 2024 à  17:51)

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"JE souffre" et non pas "TU as tort" ! PTX.

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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#4 
elisabeth femme
Nouveau membre France
12 février 2024 à  13:07
Bonjour, je vous remercie pour votre réponse, vos conseils et également les liens communiqués.
Bonne journée

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#5 
Amadera femme
Nouveau membre France
12 février 2024 à  19:16
Bonjour,

Je suis souvent sollicitée pour des conseils aux parents de patients consommants des drogues ou substances psychoactives. Les réponses données vous ont probablement apportées de nombreuses réponses, je propose de vous donner mon regard qui concorde.

La prise en charge en addictologie ne peut être efficace et utile que si le patient en éprouve le besoin ou , a minima, s'il identifie sa consommation comme problématique.
On ne peut pas forcer quelqu'un a à prendre conscience d'un problème qui n'en est peut être pas un pour lui.


Evitez comme mon collègue vous l'a dit, le "réflexe correcteur" qui vise à essayer de faire prendre conscience et corriger une attitude. Vous n'obtiendrez que le contraire. L'humain est fait pour agir ainsi. Si vous dites à quelque de ne pas regarder à droite, il est plus que probable qu'il le fasse.

Par contre, de mon expérience, votre attitude et votre position en tant que maman ou parents peut tout de même être fondamentale pour votre fils. Ne lui fermez pas la porte à cause de la drogue. Soyez simplement présente pour lui. Dites le lui. Dites lui que vous être présente quoi qu'il arrive et qu'il pourra toujours compter sur vous le jour où il le souhaitera, s'il le souhaite un jour. C'est important.

Parlez lui d'autre chose que de la drogue, de ce qu'il aime, intéressez vous à son amie sans la voir sous l'angle de la drogue. Cela permettra qu'il continue d'envisager sa vie sous d'autres angles que la drogue et de voir que vous ne le regardez effectivement pas que sous cet angle.

Vous dites être prête à soulever des montagnes et je le comprends. Le plus dure est d'arriver à rester dans une sorte d'attente bienveillante, non jugeante, à ses côtés, en répondant à ses demandes s'il en a. C'est souvent difficile pour des parents forts d'une charge émotionnelle, affective et encore plus maternelle.
Mais une fois de plus j'ai vu bien des gens guérir d'addictions lourdes car leur famille est restée présente pour eux.

Enfin, si la charge psychologique est trop dure pour vous, n'hésitez pas à en en parler vous avec un médecin formé à l'addictologie (Med généraliste de microstructure ou en csapa). Il saura vous écouter, comprendre votre problématique et vous aider vous à aller mieux.

J'espère avoir pu vous guider.
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+1 Merci (Prescripteur)

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#6 
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Stelli femme
Modératrice - Dinosaure de PA France
13 février 2024 à  09:16
Je ne peux qu’appuyer ce qui a été dit par mes camarades.

Mais j’ajouterai ceci :

Le fait qu’il consomme (de la cocaïne, mais c’est valable pour n’importe quel produit…) le week-end ne signifie rien de plus que quelqu’un qui boit en soirée.

Évitez d’attribuer tous ses problèmes à la cocaïne, car il ne se résume pas à sa consommation et les soucis que vous percevez ne sont pas forcément en lien.
Il existe beaucoup de personnes qui consomment régulièrement et qui s’en portent très bien, et même si ce n’était pas le cas, tout attribuer à ses consommations est réducteur et stigmatisant. Face à ce genre d’angoisses, il ne peut que se fermer à vous.

Je vous suggère de prendre soin du lien que vous avez avec lui, d’éviter d’aborder le sujet s’il ne le souhaite pas, et éventuellement de pousser la porte d’un CSAPA, pour vous-même, car en tant que parents ce n’est pas simple, et ils sauront d’une part vous soutenir, et d’autre part vous rassurer.

Sachez enfin qu’après une soirée de consommation, il est fréquent d’être fatigué et/ou de ne pas avoir trop le moral dans les jours qui suivent. C’est simplement du au temps nécessaire pour recharger le stock de neurotransmetteurs qui s’est vidé pendant la consommation. Une bonne hygiène de vie (alimentation, sommeil, exercice physique, activités plaisantes…) peut aider à récupérer plus vite.

N’hésitez pas à lui parler du forum et de notre association, il pourra trouver de nombreuses informations et partages d’expériences (connaissance des produits, gestion de consommation, réduction des risques…) de la part de l’équipe et de la communauté, et si besoin, d’aide et de soutien.
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Très vrai.
 
Il ne se résume pas à sa consommation. PTX.

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#7 
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Pesteux homme
Adhérent Vert-Beuh
13 février 2024 à  09:53

elisabeth a écrit

Jusqu’à présent on communiquait beaucoup, entant que parents nous avons cherché de nombreuses solutions : psychologue, addictologue, psychiatre …. Il a toujours consulté mais au bout d’un moment abandonne chaque prise en charge.
(...)
Nous sommes très angoissé
(...)
malheureusement je suis impuissante, nous, parents, sommes impuissants….

Bonjour


N'importe qui serait très angoissé à votre place. L'impuissance, c'est toujours très angoissant.

L'angoisse est un affect tout à fait normal, mais qui peut devenir envahissant, et vous conduire à des réactions de défense tout à fait inadaptées, et peu pertinentes pour aider votre fils. Il faut faire attention au risque d'être contre-productif. Mais c'est facile à dire, ça n'est pas qu'une question de volonté. L'angoisse nous commande...

Dans la salle d'attente de mon psy, j'ai souvent croisé des parents qui accompagnaient leurs enfants en difficultés pour une première consultation.

J'ai parfois assisté à des échanges houleux, et pu mesurer combien certaines situations du genre de celle que vous vivez peuvent être délicates, pour les parents comme pour les enfants.

J'ai toujours été admiratif devant la solution proposée par mon psy dans cette situation : chacun est invité à travailler sur sa propre angoisse. Et à s'abstenir de la projeter sur l'autre pour se soulager.

Ainsi, j'ai souvent vu des parents se mettre à consulter eux aussi, alors que ca n'était pas du tout prévu au départ. Mais le psy pose toujours ce cadre : il faut consulter pour soi, pas pour avoir des informations ou pour faire pression sur son enfant.

Etre au clair avec ses angoisses de parents, ça permet d'apprendre à les endurer sans succomber à des compulsions autoritaires, qui ne feraient qu'aggraver les problèmes. Et puis, ça permet de retrouver le sommeil wink 

Au fil des semaines, quand on recroise les familles dans la salle d'attente, on voit les conflits se dénouer.

Je vous invite à chercher de l'aide pour apprendre à gérer les angoisses que cette situation éprouvante fait naître en vous. Vous avez tout à y gagner, et votre fils également. Si lui ne souhaite pas consulter, c'est son problème, mais vous, vous pouvez agir, et chercher de l'aide pour vous-même.


Amicalement.

Dernière modification par Pesteux (13 février 2024 à  11:16)

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