Différences entre Psilo et LSD

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Faraji non binaire
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Bonjour,

J’aimerais interroger les expérimentateurs de Psilocine et de LSD sur les éventuelles différences ressenties entre ces deux substances, de façon suffisamment significatives et répétées pour supposer qu’elles soient intrinsèquement liées à la nature de la molécule, et pas seulement la résultante des attentes, du set & setting.
Le temps de la durée des effets, critère mesurable, est plus élevé avec du LSD, environ 2x plus longs qu’avec de la Psilocine (du moins dans la majorité des cas).
Hormis ça, je n’arrive pas à mettre le doigt sur d’autres différences mesurables, récurrentes et objectives entre ces deux psychédéliques, alors même qu’il me semble ressentir clairement des différences.
Mais je m’interroge sur la possibilité d’objectiver ces différences ressenties (en les recoupant avec celles des autres), ou si ce n’est que la conséquence d’un certain nombres d’idées préconçues que j’ai construites vis-à-vis des ces 2 molécules, et qui viennent influencer mes trips.

Je m’explique avec mon vécu : Ma toute première expérience avec des psychédéliques s’est passée avec du LSD (du moins du prétendu, puisque j’avais pris un buvard sans vérifier l’authenticité du produit), ça été une découverte incroyable qui a dépassé toutes mes attentes. Un an après j’en ai repris (toujours sans vérifier l’authenticité du produit) avec un set & setting moyen, et mon expérience a viré au cauchemar, un peu traumatisante.

Après quoi je me suis tournée vers les truffes à psilocybine, que j’ai consommé durant 4 ans jusqu’à maintenant. Au début tous les 2-3 mois, puis en 2023 mes prises se sont resserrées à un trip par mois, trip auquel je n’aboutissais pas toujours puisque, même à jeun, je vomissais les truffes presque une fois sur deux en les ayant à peine ingéré, à cause de leur goût qui me révulsait de plus en plus.

Finalement l’été dernier j’ai de nouveau pu tomber sur quelqu’un qui vendait du LSD, je n’en avais jamais vraiment cherché, mais là ça me tombait dessus. Et cette fois je l’ai fait analyser en laboratoire, aussi bien qualitativement que quantitativement (et c’était du véritable LSD dosé à 150ug).

J’ai testé un trip en solo (comme j’aime le faire la majorité du temps avec la psilo pour l’aspect introspectif, je ne partage mes expériences que ponctuellement avec des amis) avec un buvard entier.
J’ai été marquée par le caractère plus violent et impitoyable de ce trip. Ça m’a semblé tellement agressif, plus virulent, plus invasif, électrique, métallique. Les visuels étaient à la fois impressionnants et “grotesques" par rapport à ce que je voyais sous psilo. C’était des fractales et arabesques aux détails plus minutieux qu’avec la psilo, mais elles semblaient pourtant moins "vraies", moins "vivantes". J’avais juste l’impression qu’on m’avait placé des super lunettes 3D qui faisaient apparaître des super motifs dans mon champ de vision. Mais je sentais leur caractère factice.
Alors qu’avec la psilo, je trouve les hallu/illusions plus convaincantes, plus organiques, plus intégrées naturellement dans l’environnement.
Je me souviens d’un moment en regardant le mur, je me disais que j’arrivais à sentir que ce produit sortait d’un labo (bon après le L n’est pas non plus une substance étrangère à la nature puisqu’elle en est bien issu via un extrait de l’ergot de seigle, c’est une substance semi-synthetique si je ne dis pas de bêtise), je lui trouvais des airs de "faux" (ce qui ne veut pas dire grand chose je sais), ça tressautait, ça m’énervait, ça m’abrutissait, ça me faisait trembler de l’intérieur, ça me laissait sans répit, alors qu’avec la psilo j’avais toujours l’impression que les choses semblaient plus vraies, respirantes et vivantes que jamais, que ça m’invitait à me poser, à faire remonter des émotions, des souvenirs et des réflexions en douceur.

J’ai refais 2 autres gros trip avec le L, et à chaque fois je me sens moins accompagnée qu’avec la psilo. Ça peut sembler tordue mais quand je prends des truffes je ne me sens pas seule, je ressens comme des esprits chaleureux qui vont me faire naviguer là où j’ai besoin d’aller en moi, le voyage n’est pas toujours facile mais toujours bienfaisant. Alors qu’avec le L, c’est plus froid, je me sens livrée à moi-même, je trouve ça plus cruel, c’est comme si ça m’envoyait des décharges, que ça me projetait au sol et me faisait gesticuler sans que je ne comprenne rien, et que ça me faisait comprendre que je dois me démerder et assumer, sans aucun coup de main. La psilo me semble envoûtante, son énergie se répand comme une onde sensuelle dans le corps avec des messages à véhiculer. Le LSD c’est presque de l’électrocution interne. (Bien sûre j’ai quand même apprécié certains des aspects des trips sous L; l’étirement du temps qui semble encore plus marquée, des synesthésies plus marquées également..)

Voilà donc je voulais savoir si certains d’entre vous ont également ressenti des différences marquantes entre Psilo et LSD, ou si ça vient seulement de certains de mes préjugés que j’ai sûrement plus ou moins consciemment à l’égard de ces substances, et qui viennent agrémenter le set & setting de mes trips.

Donc pour le moment je pense plutôt favoriser la Psilo pour mes trips solo introspectifs (à l’origine si je me suis retournée vers le LSD, c’était surtout pour éviter les vomissements provoqués par les truffes).

Mais j’ai quand même trouvé un intérêt sympa au L, c’est qu’en petit dosage (1/4 de buvard) je peux en prendre en soirée dans un environnement festif. Une fois que j’ai pris ce tout petit bout de L, je suis parée pour profiter d’une nuit entière à ne m’abreuver que d’eau et de stimuli, avec une énergie qui ne s’assoupît pas, je me sens plus sociable, l’esprit plus clair et analytique. J’ai l’impression de mieux "voir" les gens, de mieux les ressentir et les comprendre. (Il y a évidemment toujours une part de risque à prendre des psychédéliques dans un environnement festif, toutes sortes d’événements peuvent surgir très vite et semer l’angoisse, pour ma part mes 3 essais en milieu festif se sont bien déroulés, car j’étais bien accompagnée d’amis de confiance et avec de bonnes vibes)
Et à contrario je n’envisagerais pas la psilo pour passer une soirée noyée dans la foule et la musique. Socialement avec la psilo je ne me vois pas aller au-delà d’un moment de partage avec 1,2, peut-être 3 amis pour une belle après-midi ou une soirée posés chez quelqu’un.

En tout cas, les recherches cliniques mentionnent les mêmes bénéfices après la consommation de LSD et de Psilocybine -> contre les états dépressifs, les addictions, les troubles de stress post-traumatique etc

Ces 2 molécules psychoactives ont surtout de nombreuses similitudes dans leur mode d’action, leurs effets cognitifs, perceptifs, thérapeutiques. Et pourtant au milieu de tout ça j’aimerais comprendre pourquoi j’ai l’impression de ressentir des choses qui les distinguent bel et bien.

J’aimerais bien avoir le retour de vos propres expériences ?
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LapinBlanc
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Faraji a écrit

Voilà donc je voulais savoir si certains d’entre vous ont également ressenti des différences marquantes entre Psilo et LSD, ou si ça vient seulement de certains de mes préjugés que j’ai sûrement plus ou moins consciemment à l’égard de ces substances, et qui viennent agrémenter le set & setting de mes trips.

C'est pas les mêmes molécules donc pas exactement les mêmes interactions, en plus de ça le LSD agit sur la dopamine de manière significative contrairement aux champis.
C'est pareil, pour la sérotonine il y a plusieurs récepteurs et certaines molécules sont plus appropriées pour certains sous-types de récepteurs.
Aussi dans les champignons il y a plus de molécules différentes par rapport au LSD.

J'ai pas beaucoup d'expériences avec les lysergamides donc c'est surtout un avis pharmacologique.

Dernière modification par LapinBlanc (17 mars 2024 à  17:12)


Libre à toi d'interpréter ta réalité comme tu le souhaites :)

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Faraji non binaire
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Merci pour ta réponse LapinBlanc,

Effectivement il faudra que je creuse et trouve des sources sur les différences subtiles neurochimique.

Tout ce que je savais, c’est que la psilo et le L se lient aux récepteurs serotoninergiques, particulièrement au 5ht2A impliqué dans l’humeur et autres..
Mais on m’a dit pour la première fois il y a quelques mois que le lsd agissait aussi sur la dopamine, chose que j’ignorais complètement, je pensais que c’était justement l’une des caractéristiques des psychédéliques classiques que de ne pas toucher au système de récompense.

Du coup je trouve ça curieux que le L n’entraîne pas de pharmacodépendance, voir même qu’il puisse libérer de comportements addictifs.

Enfin bref, il faudra que je me renseigne plus

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filousky homme
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Todash
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Salut,

Alors tu m'apprends aussi quelque chose concernant la dopamine et le L yikes

J'ai l'impression que c'est une histoire de préférence et de tempérament de chacun, les molécules sont différentes, tout comme nos attentes vis-à-vis de celles-ci.

Pour ma part, je préfère largement le L, c'est marrant je le qualifie aussi de "électrique" (ou "électrisant" plutôt). Mais c'est difficile à décrire, c'est comme si j'avais une motivation, une envie d'apprendre et de découvrir décuplée.
Quand la montée commence, je sais que ça va monter sans s'arrêter avec parfois une aura, un battement dans ma vision périphérique assez spécifique.

A l'inverse, la psilo fonctionne par vague (sur moi en tout cas), et pendant le trip d'un moment à un autre je me sens subitement sobre pendant quelques minutes puis ça repart de plus belle, perso je n'aime pas ces moments de creux où je "perd le fil" de mon trip.
Avec la psilo, je me sens "lourd", j'ai pourtant tout essayé (truffes fraiches/sèches, champi frais/secs, lemontek, chew&wash etc...). Le ressenti n'est pas forcément désagréable mais il me démotive, un peu comme après un long bain ou un repas bien chargé : j'ai rien envie de faire, juste de rester assis ou à glander devant l'ordi. J'ai "gâché" quelques trips comme ça en ne sortant même pas profiter d'une balade et d'un peu de musique.

Attention théorie farfelue : ma théorie est que le L est une molécule isolée qui cible des récepteurs spécifiques, alors qu'avec la psilo il y a un effet d'entourage avec la chitine (je crois que c'est ça), et tout ce qui constitue un champignon, et du coup ça ne se digère pas de la même manière que 150µg sur un carton.
C'est encore une fois difficile à décrire mais de mon ressenti, je sens que mon corps ET mon mental subissent la psilo, alors qu'avec le L seul le mental est altéré. Selon moi, c'est ce qui explique ce côté "naturel" d'un trip au champignon car le corps participe tout autant que le mental et influence donc le trip. Peut-être qu'un jour je testerai un extrait de psilo sur un buvard pour confirmer ma théorie...

Dernière modification par Todash (18 mars 2024 à  20:52)

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Cub3000 homme
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Je trouve vraiment difficile de distinguer ce qui relève spécifiquement des deux molécules, et ce qui résulte du set et du setting et particulièrement des projections mentales qu'on fait sur la psilocybine et sur le LSD.
Bon, la question de la durée du trip ne fait pas débat. Je pense qu'on peut aussi affirmer que le LSD est nettement plus stimulant, comme tu l'as remarqué à dosage faible ça fait d'ailleurs une excellente party-drug. Je te rejoins sur l'aspect électrique par contre pour ma part je n'y trouve pas l'aspect artificiel que tu décris. Mes expériences psychédéliques les plus puissantes ont été vécues sous LSD, dans la nature, et vraiment rien ne me semblait "plaqué". Je trouve qu'à forte dose le LSD va plus loin du point de vue de l'expérience psychédélique, je n'ai jamais fait d'ego-death sous psilocybine par exemple, même en mettant le paquet.
Pour moi l'effet "par vagues" est commun aux deux substances.
Je trouve parfois à la psilocybine un effet presque narcotique, pas au sens où je vais m'endormir, mais sous son emprise j'éprouve souvent une forme de torpeur. C'est un trip plus calme que le LSD, et pourtant pas nécessairement plus facilement gérable d'ailleurs, le lâcher prise s'impose sur les dosages conséquents avec l'un comme avec l'autre.
Ça m'est arrivé d'éprouver effectivement un ressenti plus "amical", "soignant" avec des champignons, mais je pense que c'est lié à mes lectures sur les usages rituels et thérapeutiques. C'est plus facile de se représenter un champignon comme "plante alliée", qu'une substance invisible sur un buvard.
Dernière grosse différence, la descente est très rapide et cool avec la psilocybine je trouve, là où le LSD prend un temps fou à cesser d'agir, et continue de produire une stimulation assez déplaisante longtemps après que les effets spécifiquement psychédéliques aient cessé. Je n'ai jamais pris de benzos en descente de psilo, alors que ça m'arrive régulièrement avec le L pour parvenir à dormir.
Pour finir il me semble qu'après l'expérience la sensation de redécouvrir le monde avec des yeux tout neufs est plus nette avec la psilocybine, peut-être aussi parce que l'expérience est globalement moins épuisante.
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Felis femme
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Salut
j'ai constaté que le psilo avait sur moi un effet beaucoup plus doux que le LSD.  Les effets du LSD étaient très intenses et j'avais l'impression que je ne pouvais absolument pas les contrôler. Je trouvais que les effets du psilo étaient plus doux et donc plus agréables.

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Faraji non binaire
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filousky a écrit

Bravo, pour ce centième message, l'équipe de Psychoactif te félicite et te souhaite la félicité annoncée par ces paroles de Serge Gainsbourg.

Fil

Oh bah merci bien ^^
Je vous souhaite également d’être abreuvé par la félicité big_smile


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Faraji non binaire
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Todash a écrit

Salut,

Alors tu m'apprends aussi quelque chose concernant la dopamine et le L yikes

J'ai l'impression que c'est une histoire de préférence et de tempérament de chacun, les molécules sont différentes, tout comme nos attentes vis-à-vis de celles-ci.

Pour ma part, je préfère largement le L, c'est marrant je le qualifie aussi de "électrique" (ou "électrisant" plutôt). Mais c'est difficile à décrire, c'est comme si j'avais une motivation, une envie d'apprendre et de découvrir décuplée.
Quand la montée commence, je sais que ça va monter sans s'arrêter avec parfois une aura, un battement dans ma vision périphérique assez spécifique.

A l'inverse, la psilo fonctionne par vague (sur moi en tout cas), et pendant le trip d'un moment à un autre je me sens subitement sobre pendant quelques minutes puis ça repart de plus belle, perso je n'aime pas ces moments de creux où je "perd le fil" de mon trip.
Avec la psilo, je me sens "lourd", j'ai pourtant tout essayé (truffes fraiches/sèches, champi frais/secs, lemontek, chew&wash etc...). Le ressenti n'est pas forcément désagréable mais il me démotive, un peu comme après un long bain ou un repas bien chargé : j'ai rien envie de faire, juste de rester assis ou à glander devant l'ordi. J'ai "gâché" quelques trips comme ça en ne sortant même pas profiter d'une balade et d'un peu de musique.

Attention théorie farfelue : ma théorie est que le L est une molécule isolée qui cible des récepteurs spécifiques, alors qu'avec la psilo il y a un effet d'entourage avec la chitine (je crois que c'est ça), et tout ce qui constitue un champignon, et du coup ça ne se digère pas de la même manière que 150µg sur un carton.
C'est encore une fois difficile à décrire mais de mon ressenti, je sens que mon corps ET mon mental subissent la psilo, alors qu'avec le L seul le mental est altéré. Selon moi, c'est ce qui explique ce côté "naturel" d'un trip au champignon car le corps participe tout autant que le mental et influence donc le trip. Peut-être qu'un jour je testerai un extrait de psilo sur un buvard pour confirmer ma théorie...

Merci pour ton retour d’expérience.

Apparement ta théorie n’est pas si farfelue que ça, tu as même plutôt eu une bonne intuition car justement j’ai lu un article tout récemment qui explique que des études montrent que les extraits naturels de champignons à psilocybine ont de meilleurs effets thérapeutiques que la psilocybine synthétisée (forme utilisée pour les recherches cliniques, dans l’idée d’avoir un dosage bien précis).
Donc oui ce n’est pas qu’un détail que de prendre une molécule spécifique et de façon isolée, et la prendre dans son enrobage qui la constitue à l’origine dans toute sa complexité et complétude.


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Faraji non binaire
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Cub3000 a écrit

Je trouve vraiment difficile de distinguer ce qui relève spécifiquement des deux molécules, et ce qui résulte du set et du setting et particulièrement des projections mentales qu'on fait sur la psilocybine et sur le LSD.
Bon, la question de la durée du trip ne fait pas débat. Je pense qu'on peut aussi affirmer que le LSD est nettement plus stimulant, comme tu l'as remarqué à dosage faible ça fait d'ailleurs une excellente party-drug. Je te rejoins sur l'aspect électrique par contre pour ma part je n'y trouve pas l'aspect artificiel que tu décris. Mes expériences psychédéliques les plus puissantes ont été vécues sous LSD, dans la nature, et vraiment rien ne me semblait "plaqué". Je trouve qu'à forte dose le LSD va plus loin du point de vue de l'expérience psychédélique, je n'ai jamais fait d'ego-death sous psilocybine par exemple, même en mettant le paquet.
Pour moi l'effet "par vagues" est commun aux deux substances.
Je trouve parfois à la psilocybine un effet presque narcotique, pas au sens où je vais m'endormir, mais sous son emprise j'éprouve souvent une forme de torpeur. C'est un trip plus calme que le LSD, et pourtant pas nécessairement plus facilement gérable d'ailleurs, le lâcher prise s'impose sur les dosages conséquents avec l'un comme avec l'autre.
Ça m'est arrivé d'éprouver effectivement un ressenti plus "amical", "soignant" avec des champignons, mais je pense que c'est lié à mes lectures sur les usages rituels et thérapeutiques. C'est plus facile de se représenter un champignon comme "plante alliée", qu'une substance invisible sur un buvard.
Dernière grosse différence, la descente est très rapide et cool avec la psilocybine je trouve, là où le LSD prend un temps fou à cesser d'agir, et continue de produire une stimulation assez déplaisante longtemps après que les effets spécifiquement psychédéliques aient cessé. Je n'ai jamais pris de benzos en descente de psilo, alors que ça m'arrive régulièrement avec le L pour parvenir à dormir.
Pour finir il me semble qu'après l'expérience la sensation de redécouvrir le monde avec des yeux tout neufs est plus nette avec la psilocybine, peut-être aussi parce que l'expérience est globalement moins épuisante.

Merci c’est intéressant de voir toutes les similitudes et différences vécues d’une personne à une autre.
Effectivement c’est vrai qu’en plus de la durée, le côté plus stimulant du L et plus soporifique des champi semblent partager par la grande majorité des consommateurs.

Et je suis contente de voir que tu ne partages pas le côté artificiel du lsd, j’ai bien le sentiment que quelque chose en moi est gênée par le fait que cette molécule sorte d’un laboratoire et ait été manipulé par la main de l’humain pour arriver sous cette forme, inévitablement cela influe la saveur que je retire de mes trips au L.
Il faudrait que j’arrive à être plus neutre dans mon regard.

Par contre comme toi j’ai l’impression qu’il est plus simple et plus systématique d’aller plus loin dans le psychédélisme avec le LSD, alors qu’avec les truffes ou champis les dosages sont plus aléatoires, en plus du risque de rejet.
Mais bon pour ma part je paye quand même un prix pour ça avec le L; souvent des maux de tête infernales, et surtout cette presque impossibilité à se détendre que je trouve coûteuse.
Alors que les champis m’hypnotisent, ils me possèdent et m’incitent à me poser et à fondre. Je trouve cet état plus favorable à l’introspection et à l’accueil de tout ce qui vient se présenter à nous.
Le L c’est Whaaat the fuuuuuck xd
Les pensées/idées se propagent de partout et tellement simultanément que je n’en saisis à peu près rien, à peine une partie émergée de l’iceberg. Du coup j’ai l’impression d’être allée loin mais en ne retenant rien, ou si peu. En souvenir de l’expérience d’un ouragan, j’en conserve à peine une caresse du vent.
Ça part aussi dans tous les sens avec la psilo (et c’est ce que j’aime d’ailleurs, ça fait partie de l’aspect aventureux et voyageur des psychédéliques), mais le fait de moins subir un état d’agitation extrême me permet de saisir plus concrètement certaines idées/souvenirs/émotions/pensées.
D’ailleurs j’écris quasiment à chaque fois durant un trip au psilo, alors qu’avec le L nada.

Mais dans mon historique de consommation j’ai pris une bien plus grande quantité de psilo, que je ne peux plus dénombrer, alors que pour le L j’en ai pris à peine une dizaine de fois, donc ça contribue sûrement à ces différences.
Le L représente plus un terrain inconnu pour moi et me fait donc un peu plus peur, sans oublier que j’ai vécu un gros bad trip sous son influence, donc forcément je suis moins disposée à être détendue et accueillante avec cette substance. Mais ça viendra sûrement si d’autres y parviennent.

Et oui comme toi je préfère la descente des champis, c’est tellement plus doux. Peu importe les orientations qu’ont pris le trip, même quand ça été difficile, systématiquement à la fin je me sens bien, avec une confiance, un bien-être et une foi retrouvée. L’atterrissage est salvateur, comme une impression d’être enlacée par du coton et toute la douceur du monde.
Alors que le L est infernale! Il est épuisant jusqu’à la dernière goutte d’énergie. Et jusqu’a maintenant après un gros trip je suis plutôt déprimée et nerveuse le lendemain (même si ça passe et s’améliore bien dès les jours suivants).


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