Sortie de prison. La vie s'ouvre devant moi.

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Mynight femme
Nouveau Psycho
France
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C'est avec les larmes aux yeux que je poste ce message.
Il s'agit dun témoignage un peu abrégé témoignage qui a pour but de décrire les 16 ans de mon addiction au Tramadol, du pourquoi je suis tombée dedans, tête dans le guidon, sans jamais regarder en arrière, comment j'ai été maintenue dans cette dépendance par un psychiatre. (justement, j'évoquerai cela dans un témoignage plus précis, que je compte rédiger.)
Consommant 1 bon gramme par jour si ce n'est plus.

La prison dans laquelle je me suis retrouvée, entravée pieds et mains. Sans aucune perspective de possibilité de sortie envisageable.

Aujourd'hui, si j'ai autant les larmes aux yeux en plein café (la honte:witch:) c'est parce que je viens de sortir du CSAPAA qui a procédé à mon induction sous Méthadone (aujourd'hui était donec "le dernier jour, je passe en delictance en pharmacie), qui m'ont littéralement fait voir le bout du tunnel, qui m'ont accompagnée tout du long de ce dernier tronçon de ce tunnel sombre, tortueux bourré de trous dans lequels tomber et d'embûches, ce tunnel, dans lequel je pensais sincèrement rester ma vie entière.eek
Ce sont eux m'ont fait franchir ces dernières semaines, la porte donnant sur tant de lumière, de possibilités, que c'en est terriblement étourdissant pour moi, euphorisant n'est même pas le terme, il s'agit de bien plus que cela.

Depuis que j'ai démarré mon induction à la Méthadone, des verrous soigneusement verrouillés depuis des décennies,et rouillés, en moi, ont commencé à s'ouvrir, presque comme par miracle.
Au point que j'avais du mal à y croire au départ.

Cela a démarré de toutes petites choses, mais cela représentait déjà énormément pour moi, je n'ai même pas les mots, j'avais du mal à y croire, vraiment

Peu à peu, ma dose étant augmentée, les projets que j'avais bien enfouis au fond de mon sac, me pensant strictement incapable d'un jour les réaliser, ne serait-ce que faire les premiers pas pour entamer les démarches, il s'agissait plus pour loi de montagnes totalement infranchissables.

Depuis 1 mois, je suis sous 95mg de Méthadone, et bordel, je ne trouve pas les mots, encore une fois.
Je vis, enfin.
C'en est même trop pour un seul humain.
Je n'ai plus assez d'une journée pour pouvoir profiter de ce que je peux enfin faire, réaliser.
Sans être pour autant dans l'euphorie stuporeuse que je eessentais sous Tramadol (oui, je suis TDAH, mais sous grosse doses de Ritaline, qui calment bien le jeu et le canalisent très bien), non, c'est, en fait, que tant de portes s'ouvrent à la fois, que je me vois comme une gamine curieuse voulant tout explorer à la fois.
Je suis par contre très ordonnée, grâce à la Ritaline, et au mantra que je me répète bien souvent: "Un pas après l'autre", je ne me suis encore lancée dans aucun des projets qui sont, enfin, à ma portée, je vais y aller pas aprèspas, une chose après l'autre: Faire du bénévolat une fois par semaine avec des enfants handicapés dans un ADAPEI proche de chez moi, du bénévolat également sur la prévention et la réduction des risques sur les stupéfiants dans le milieu festif (j'ai bossé des annéesde nuit en réanimation en tant qu'infirmière, je me sens parfaitement capable de remettre le couvert de temps en temps:) ), l'affiche était d'ailleurs dans mon CSAPAA
Aussi, même si je suis déjà monitrice éducatrice et comportementaliste canine dans mon club canin (ce qui a été une immense victoire pour moi que de me lancer), enfin oser me mettre à mon compte, monter ma propre entreprise pour travailler également de chez moi, je ne vais m'asseoir sur le diplôme que j'ai mis deux ans à décrocher, le seul "valable", reconnu par l'État et la Centrale Canine, avec tous les efforts que cela m'a demandé, étant donné que mon humeur n'était pas stable du tout sous Tramadol. Du fait que je jonglais selon la période du mois, en en prenant des doses de cheval par moments, et beaucoup moins à d'autres pour ne pas me trouver en rade, ce qui me faisait être vraiment dans le mal, des journées entières en craving sans pouvoir faire quoi que ce soit d'autre... Tout un poème.censored

Tout cela, quelqu'un m'aurait dir il y a de ça il y a trois mois que j'allais m'en sentir tout à fait capable de réaliser par exemple, ves projets, oser me lancer sans angoisse viscérale, je lui aurais ri au nez. Vraiment.

Voir aujourd'hui tout cela devant moi, cette lumière plus irradiante que le soleil, ce bien-être d'être stable et vraiment très bien au niveau thymique (humeur) du matin au soir, et quelque soit la période du mois, ça n'a...
Aucun prix.

Dire au revoir à l’addictologue et aux infirmiers qui m'ont suivie pendant ces deux mois et demi a été plus qu'émouvant (ça y est, les larmes se pointent de nouveau:witch: ...)
Je n'ai pas pu m'empêcher de chialer à moitié lorsque l'addictologue m'a souhaité une très belle suite de vie, que cela avait été un réel plaisir de me suivre, comment trouver les bons mots pour lui dire à quel point ils m'ont sauvé la mise?
Presque la vie?
Jamais je ne me serais imaginée faire une diminution, ou pire, un sevrage sec.
J'ai assez morflé, je porte déjà suffisamment l'enfance que j'ai eue, avec entre autres une mère fortement perverse narcissique dont j'étais la proie,  une adolescence avec les stigmates, déjà, de ladite enfance que j'aieue à supporter...
Puis une vie d'adulte que j'ai eu la chance inouïe de réussir tout de même, mais avec Ô combien de souffrances, de mal-être, je me suis toujours accrochée bec et ongles, refusant de lâcher prise, je me suis fait suivre depuis l'âge de 20 ans, avec malheureusement de nombreux changements de psychiatres, des diagnostics tardifs (HOI, TDAH et borderline, par chance "à basse échelle"), des embûches à n'en plus finir dont certes je me relevais à chaque fois, mais avec combien de blessures, et cette peur indicible de rester coincée dans le fameux tunnel noir à vie.

Donc non, m'imposer en plus de ça la douleur physique mais surtout, surtout, la douleur psychologique qui s'ensuit, avec un bon PAWS à la clé, qui aurait probablement duré des années dans mon cas, au vu de la longueur qu'a duré ma dépendance et des doses auxquelles j'étais arrivées... Non.

Je n'ai pas demandé à venir au monde, pas pour souffrir autant, d'autant plus que j'ai eu ma dose.
C'est le cas de le dire.lol

Si je n'ai pas perdu pied, si je ne me suis jamais tourné vers des produits plus durs tels que l'Héroïne (quoi qu'au vu des doses que je prenais quotidiennement, ma tolérance était tellement énorme que je pense que pas mal d'héroïnomanes prenant des doses moindres, même quotidiennement, ont une tolérance moins élevée que la mienne), c'est parce que j'ai eu la chance de rencontrer LE bon très jeune, à 20 ans, et devenir maman également jeune, à 22 et 25 ans.
Mais même si je ne crois pas vraiment à ces choses-là, j'ai l'impression d'avoir une bonne étoile au-dessus de la tête depuis que je suis rentrée dans l'âge adulte: Un environnement sain, porteur, empathique et absolument pas jugeants ou porteurs de préjugés (mon homme qui est mon roc, ma belle-famille, amis même si jen ai très peu, triés sur le volet), mes filles également à qui j'ai expliqué les choses dès leur plus jeune âge, avec les mots adaptés.
Elles me soutiennent énormément, le fait d'être maman aussi m'a carrément fait m'accrocher du bon côté du précipice.
Cette chance dont je parle, ce sont aussi de bon hasards, tombés pile au bon moment, des opportunités sorties de nulle part juste quand il le fallait, des décisions prises pourtant sans prendre le temps de la réflexion, sur des coups de tête, mais qui ont eu des répercussion positives sur le long, voire le très long terme.

J'estime avoir eu de gros coups de bol. Vraiment, une bonne étoile, une "luckystar".
Le dernier coup de chance en date, le nouveau psychiatre qui me suit depuis Décembre suite au décès du précédent, brutalement, à 57 ans, et alors que plus aucun psychiatre vers chez moi ne prend de nouveaux patients, le jour où j'ai appris le décès de mon ancien psy (qui a fait une très grosse erreur médicale avec moi, concernant le Tramadol justement, et avec lequel une relation de dépendance s'était installée, mais je refuse parlee en mal d'undéfunt, qui a fait commeil a pu, même si il a merdé dans les grandes largeurs),donc ce fameix jour, j'appelle, absolument persuadée de m'entendre dire que ce psychiatre ne prenait plus de nouveaux patients (très réputé du surcroît, en plus de son cabinet, il officie également à l'hôpital ainsi qu'en prison), voire à ce que ça sonne dans le vide.
Miracle, il lui-même répondu.
J'ai débité ma situation, sonnée, j'étais dans un état atroce ce jour là, c'était abominable, indescriptible, tout se fissurait autour de moi, même l'équilibre bancal et précaire que j'avais mis en place avec le Tramadol, j'étais certaine qu'aucun autre psychiatre ne serait complaisant comme l'a été le précédent, et que là, c'était la fin, que le PAWS m'attendait juste après le prochain virage.

Et cet homme a non seulement décroché, mais après m'avoir écoutée attentivement, m'a demandé de venir dès la semaine suivante. Qu'il me prenait en charge sans hésitation.
Je n'en revenais pas.

En plus d'être extrêmement professionnel, empathique, c'est lui qui m'a orientée vers le CSAPAA dont je ne connaissais même pas l'existence, de ce type de structure j'entends (il a eu l'humilité de me faire prendre en charge par des confrères spécialisés, beaucoup n'ont absolument cette humilité...)

C'est absolument terrible d'avoir à dire cela, mais l'événement terrible du décès brutal de mon ancien psy a débouché à un changement de vie radical pour moi...

Dire au revoir aujourd'hui à l'équipe, même si ils m'ont bien spécifié que je pouvais revenir à tout moment à été... Compliqué.
Cet endroit, ainsi que l'équipe resteront à vie gravés dans ma mémoire.
Je compte leur écrire un mot pour leur témoigner ma reconnaissance, les mots d'aujourd'hui n'ont pas suffi à mon sens l'émotion était trop forte.

Ils m'ont sortie de prison

Et m'ont donné accès à "la bonne version de moi-même".

Comment remercier de cela?
C'est si énorme, incroyable.
Ces gens tiendront à jamais une place immense dans mon cœur.

Je me fiche de garder ma Méthadone à vie.
Comme je l'ai dit, je refuse de gâcher ne serait-ce qu'une minute de ma vie, j'ai bien trop de choses à faire, à accomplir.
Je me fiche d'être un jour une petite mamie avec sa Méthadone (si on me prête la vie jusque là...)
Je n'en ai absolument pas honte.
La pharmacopée actuelle permet de ne pas souffrir, et dans mon cas, en plus d'avoir une action extrêmementpositive surmon humeur, comme si il s'agissait d'un antidépresseur magique, mixé avec un anxiolytique.smiley-gen013
Pourquoi m'en priver? C'est mon point de vue, et je comprends parfaitement que l'on puisse ne pas avoir le même.
Mais me concernant, c'est tout vu.

Il y a des choses dans une vie qu'on ne pourra jamais oublier, cette période de deux mois et demi, ces professionnels, ainsi que mon psychiatre, ne quitteront jamais ma mémoire ni mon cœur.

Je suis désolée d'avoir été aussi longue, mais il me tenait tellement à cœur que de témoigner sur le sujet...

D'ailleurs, j'ai également créé ce post pour répondre, dans la limite de mes connaissances, mais au mieux, à toute question concernant le Tramadol, l'addiction à ce produit, le sevrage, ses effets... N'importe quoi! Je connais pas mal l'engin après tout ça!lol

Je vous souhaite à tous & toutes une exellente journée et vous envoie plein d'ondes positives.smiley-gen013 Myna

°•✨️If you can't handle me at my worst, then U sure as hell don't deserve me at my best.✨️•°

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