Hydromorphone, effets, risques, témoignages
L'Hydromorphone est un opiacé semi-synthétique, utilisé, en France, pour les douleurs sévères, d'origine cancéreuse ou non. L'hydromorphone peut etre détournée pour un usage recréatif. Sous le nom de Dilaudid, on en parle comme d'un opiacé « mythique ». [1] Il est classé comme stupéfiant en France.
Bref Historique
L'hydromorphone a été synthétisé pour la première fois en 1924 en Allemagne, et introduit sur le marché en 1926 par les laboratoires Knoll sous le nom de Dilaudid. Le terme Dilaudid indique sa similarité avec la morphine (Laudanum)
« | je connais le Gus Van Sant Drugstore Cowboy (perso que j'avais aimé à l'époque et que j'ai revu il y a peu et je l'ai trouvé vieillot trouvé et moyen, certainement à cause de Matt Dillon) sinon le dilaudid avait été porté à ma connaissance par Burroughs, qui joue son propre rôle dans le film de Gus... et qui raconte dans son premier roman "junk" (et dans le film a fortiori) le quotidien tox à New York au lendemain de la guerre, dans un période où les supply chain d'heroine sont encore éteintes et ou le seul moyen d'appro reste les medecins. Le produit star est le dilaudid qu'ils adorent mélanger avec la coke et les prescriptions de sulfate ne leur conviennent pas des masses. A force d'abuser, il finir meme condamné pour usage de fausses ordonnances pour dilaudid en 1946... | » |
-(Source, ziggy, Psychoactif) |
Qu'est ce que c'est ?
L'hydromorphone est un analogue de la morphine, dans lequel on a remplacé un groupement kétone par un groupement hydroxyde (OH). Il est produit à partir de la morphine.
L'hydromorphone est préconisée en deuxième intention dans les douleurs intenses d'origine cancéreuse en cas d'échec ou d'intolérance à la morphine.
L'Hydromorphone, notamment en injection, est beaucoup plus utilisée, en thérapeutique, en Amérique du Nord qu'en France. Notons qu'en France la forme orale est limitée aux douleurs d'origine cancérereuse mais pas la forme injectable.
L'hydromorphone est parfois détourné de son usage, mais, notamment aux USA, il est beaucoup moins détourné que d'autres opiacés pharmaceutiques comme l'hydrocodone, ou l'oxycodone. Sous le nom de Dilaudid, on parle comme d'un opiacé « mythique ».
« | Un paquet de gens placent l'hydro au dessus de la came. Apres toutes ces années de shoot je m'aperçois que c'est un trou dans mes expériences et connaissances. Les américains lui donnent toutes sortes de surnom comme la "hospital heroin" "blissful pleasure" "hydrodream", le produit fait pour le shoot, que pour le shoot. | » |
-(Source, ziggy, Psychoactif) |
Formes galéniques
Il existe en France :
- des formes à libération prolongée (Sophidone 4, 8, 16, 24 mg) qui doivent être prises toutes les 12 heures. L'autorisation de mise sur le marché a été délivré en 1998. Il est classé dans les stupéfiants, donc la prescription est limitée à 28 jours.
- deux formes injectables (Dilaudid , Sosegan, 2 mg) (AMM en 1999 mais en fait non commercialisées en France, commercialisées aux USA, Canada, Allemagne notamment) de durée d'effet d'environ 6 heures. L'injection intra-veineuse (lente) est reservée à l'usage hospitalier (du fait du risque d'apnée et d'hypotension). L'injection doit impérativement être faite en IM ou en SC (Sous Cutanée) en dehors du contexte hospitalier.
Il n'existe pas en France de forme à libération immédiate, ni de suppositoire et donc pas de forme injectable commercialisée malgré l'AMM.
Pharmacologie
La biodisponibilité par voie orale orale va selon les sources de 30-35 % selon Wikipedia à 60% selon la revue du NCBI [2]. L'équivalence 1 mg injecté = 2 mg oral peut donc être proposée mais il existe une forte variabilité individuelle (+/-50%). l’activité résultant de son administration par voie orale représente quelque 20 à 25 % de celle résultant de son injection par voie intramusculaire.
La biodisponibilité est de 50 % environ par voie nasale (mais avec la forme immédiate non commercialisée en France), d'environ 35% par voie rectale.
Bien que la puissance de l'Hydromorphone sur la douleur est égale à environ 8 fois celle de la Morphine (1 mg d'Hydromorphone = 8 mg de Morphine environ), l'hydromorphone affiche une solubilité et une vitesse d'apparition supérieur, un profil d'effets secondaires moins gênant, et un risque de dépendance plus faible par rapport à la morphine.
Les effets recherchés
L'hydromorphone injectée a un effet pratiquement indiscernable de celui de l'Héroine. [3]. De plus,son injection ne provoque pas de démangeaisons dans tout le corps contrairement au sulfate de morphine (Skenan)
« | Nous voici donc face aux grosses microbilles de la sophidone. Elles ressemblent comme deux gouttes d'eau aux grosses billes des gellules de KAPANOL (sulfate), difficile à casser, à moins de savoir y faire. Nous voila donc avec un feuillet plastique A4, je glisse les billes dedans et avec le dos d'une cuillère, on écrase les billes doucement en appuyant comme il faut, pour ne pas déchirer le plastique. Les billes cèdent mais il faut être patient et les écraser une par une. 5 -10 minutes après, nous voici avec 24 mg bien écrasé. Un petit coup de chalumeau, et nous voici armé. On se shoote en même temps. Bang !!! Pendant quelques secondes pas grand chose, puis une chaleur se fait sentir dans le torse et ca y est, ca frappe dans les poumons, et un effet chaud de distanciation m'accapare soudainement, pour sûr, c'est pas du sken, pas du tout... l'effet est très similaire à celui de la très bonne came.Contrairement au sken qui démange horriblement et dont l'effet retombe immédiatement, on reste dans un petit gaz quelques instants... c'est bon. On a la pêche, on parle fort, on rigole. On retente une deuxième gellule, donc 12 mg chacun. L'effet est moins prononcé mais plaisant. | » |
-(Source, ziggy, Psychoactif) |
« | maintenant, j'ai remarqué un gros défaut dans la sophidone : les billes sont absolument énormes et ne contiennent qu'assez peu de dilaudid, de ce fait tu te retrouves avec une poudre plus ou moins fine de 200 mg pour 24 mg, ce qui fait un rapport excipent/principe actif déplorable. D'autre part, les billes cassées ressemblent à des coquilles d’œuf et épongent l'eau... tu balances 2 ml, dans le meilleur des cas, tu n'arrives qu'à recuperer 1 ml. Bref c'est chiant. Pas impossible mais chiant. Dans l'ideal faut passer 10 minutes à péter ses billes et derriere faut faire au moins 3 rewash avec une pompe de 5cc pour récupérer un maximum de dilaudid.... | » |
-(Source, ziggy, Psychoactif) |
« | Et oui, l'hydromorphone, comme on dit "l'héroïne d'hopital". J'avais reussi à me procurer pas mal de boites, 2 semaines de shoot à l'hydro... C'est un produit extra pour la défonce, et perso les effets secondaires ne se sont pas vraiment hard. Enfin peut etre que c'est pcq j'avais un peu de skénan dans mes réserves ^^ mais la dépendance est grande. Quand je me suis retrouvé à court, j'en ai chié pour sortir ce medoc magique de ma tete... | » |
-(Source, happy-kulture, Psychoactif) |
Les risques de la consommation
Effets secondaires
Les effets secondaires de l'Hydromorphone sont ceux de la Morphine, à l'exception du prurit (histamino-libération) qui serait absent, ou limité, avec l'Hydromorphone.[4]
L'Hydromorphone entraine (particulièrement?) une hypotension en cas d'overdose ou en association avec certaines pathologies (notamment hypovolémie = baisse du volume sanguin)..
A signaler aussi que l'Etat d'Ohio autorise l'emploi de l'Hydromorphone associé au Midazolam, en IM (= Intra-Musculaire) pour les executions capitales, si la voie veineuse n'est pas possible !! [5]
Mais cela semble entrainer la mort dans des conditions de souffrance inacceptable !
Addiction
Le potentiel addictif de l'Hydromorphone est fort, probablement égal à celui des opiacés équivalents (Morphine, Héroine).[6]
« | 2 ans de conso (récréative) de dilaudid (hydromorphone) arrive en fin de stock et ne sais que faire, j'ai tenté le sub et la metha pour decrocher mais cela reste tres douloureux, l'héro calme la douleur, mais décrocher le dilaudid pour l'H : c'est stupide. Ne sais que faire, attends des conseils | » |
-(Source, elyazzz, Psychoactif) |
Sevrage
L'hydromorphone entraîne, comme tous les opiacés, un syndrome de sevrage. Celui ci débute habituellement dans les 24 heures après la dernière dose , atteint son pic à 48 heures et disparaît habituellement à partir de la 72 ème heure. Comme tous les sevrages opiacés, il doit être traité par la reprise immédiate d'un opiacé et une diminution progressive par la suite.
Grossesse et allaitement
Il n'existe pas actuellement de données pertinentes, ou en nombre suffisant, pour évaluer un éventuel effet malformatif ou fœtotoxique de l'hydromorphone lorsqu'elle est administrée pendant la grossesse.
En conséquence, l'utilisation de l'hydromorphone est contre-indiquée pendant la grossesse et chez les femmes qui allaitent. Cet élément ne constitue pas l'argument pour conseiller une interruption thérapeutique de grossesse mais conduit à une attitude de prudence et une surveillance prénatale orientée.
Interactions avec l'hydromorphone
Hydromorphone et opiacés antagonistes
Ce médicament ne doit pas être associé aux médicaments contenant de la pentazocine ou de la nalbuphine de la buprénorphine : diminution de l'effet de l'hydromorphone et risque d'apparition d'un syndrome de sevrage.
Hydromorphone et IMAO
Avec certains dérivés morphiniques, il a été décrit un risque d'apparition d'un syndrome sérotoninergique. En raison de l'absence de données avec l'hydromorphone, en cas de traitement récent par les IMAO, il vaut mieux respecter un délai de 15 jours avant la prise d'hydromorphone.
Hydromorphone et sédatifs (autres opiacés, alcool, benzodiazépines...)
Des médicaments sédatifs qui peuvent augmenter le risque de somnolence et le risque d'overdose.
Notamment,l'association à l'alcool a été à l'origine d'overdoses et du retrait de la forme LP aux Etats Unis. Il est fortement conseillé de ne pas associer l'alcool et l'hydromorphone.
« | Et concernant mes expériences récentes, après quelques jours à shooter du sken et/ou sophidone, il me faut presque 10-15 jours pour me sentir 100% normal avec la métha , avec des premiers jours parfois désagreables et j'ai pu remarqué que c'est sans lien avec le dosage. | » |
-(Source, ziggy, Psychoactif) |
Prise en Charge
La prise en charge de l'addiction à l'Hydromorphone ne diffère pas celle de l'addiction à la Morphine (Skenan, Moscontin).[7]
Les motifs de la consultation seront souvent les difficultés administratives, judiciaires ou autres liées à l'obtention du produit. Dans ce cas, les TSO (Buprenorphine, Methadone) ont une indication plus administrative que médicale.
Mais des motifs plus "médicaux" peuvent exister, notamment dans le traitement de la douleur (par exemple addiction à l'Hydromorphone après disparition de la douleur). Si les conditions permettent une diminution progressive des doses, c'est probablement la meilleure solution. Sinon, là encore le passage à un TSO s'impose.
Références
- ↑ Hydromorphone sur Wikipédia
- ↑ NCBI - Hydromorphone - Compound Summary
- ↑ Double-blind injectable hydromorphone versus diacetylmorphine for the treatment of opioid dependence: a pilot study / E. OVIEDO-JOEKES ; D. GUH ; S. BRISSETTE ; D. C. MARSH ; B. NOSYK ; M. K. KRAUSZ ; A. A. ANIS ; M. T. SCHECHTER in Journal of Substance Abuse Treatment, Vol.38, n°4 (June 2010)
- ↑ Safety and Efficacy of Hydromorphone as an Analgesic Alternative to Morphine in Acute Pain: A Randomized Clinical Trial.
- ↑ As Ohio Supreme Court schedules 2 new executions, questions remain about state death penalty
- ↑ Development of dependence following treatment with opioid analgesics for pain relief: a systematic review, Silvia Minozzi, Laura Amato & Marina Davoli
- ↑ Evidence-Based Treatment of Opioid-Dependent Patients, Wim van den Brink, MD, PhD, Christian Haasen, MD, PhD