Chronique de Patiente - Épisode II 

Bonjour à tous et à toutes, mesdames, messieurs, personnes non-genrées ou mégenrées actuellement, r.a.f. de toutes façons hein, voici mon épisode II de mes chroniques de patients,

Travaillant dans une clinique psychiatrique privée, nous prenons surtout en charge deux types de patients : les riches, ou les cas difficilement diagnostiqués. Doutez-vous bien qu'on ne m'appelle le "Dr. House français" pour rien, je travaille qu'avec la seconde catégorie de patients.

Voilà, j'ai assez surdimensionné mon égo dans cette partie de présentation. Il est temps de passer à l'anamnèse préliminaire de la patiente :

- 19 ans, se genre en tant que femme, est une femme biologiquement parlant.
- blessure traumatique à l'iliaque gauche et blessure traumatique plus légère au niveau de la médiane antérieure gauche du tibia.
-> Apparemment : percutée par un mec en scooter complètement défoncé (et elle aussi si l'on prend en compte son monologue externe).
- cardio : OK
- tension : étrangement haute pour une fille de son âge, mais OK
- pulmo : OK

-> Elle sort d'une rave bien arrosée dans un club du sud-est de la France, où tous les samedis c'est selon elle "plus exotique" que "simplement de l'alcool".

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Je passe à la partie analytique après examens :

- Toxico : positive à la cocaïne
- Toxico : positive à une amphétamine (ou substance potentiellement assimilée non-encore identifiée) - nous n'avons pas de réponse lors de RCP
- Toxico : positive au clorazépate dipotassique par confirmation de son "compagnon" qui vient la visiter seulement à ce moment.

- Iono : OK - sauf la perte hémorragique
- TSH : étrangement élevée, à un niveau inquiétant surtout qu'elle prend une pilule contraceptive assez controversée.
- Autres composantes : rien d'intéressant. Je passe.

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RCP & Conclusions :

Pr. Zei*****n : "C'est encore une junkie fille à Papa qui veut se faire soigner ici pour être sûre d'avoir une place en désintox, vous vous en chargez Pr. [Moi].

Moi : "D'accord, mais d'abord je veux un examen complémentaire sur une possible hyperthyroïdie."

Lui : "Pourquoi ?"

Moi : "D'accord, traitons la en désintox avec un thymorégulateur qui lui torpillera le cerveau tellement fort qu'elle développera des obsessions compulsives et tout ça sans parler des phénomènes de rebonds face aux phénomènes addictogènes. Vous en pensez quoi Professeur ?"

Lui : "D'accord, transmettez aux IDE [infirmières], une autre demande pour que je me débarrasse de ce dossier ?"

Moi : "Oui, la patiente était en choc hémorragique lors de son admission, en traumato [service de traumatologie] ils ont décidé de perfuser en IV."

Lui : "Oui, et alors ? C'est le protocole. Il y a rien à risquer à ça."

Moi : "Si, justement, je leur ai demandé de faire une P.I.O. (perfusion intra-osseuse) pour faire réagir le réseaux vasculaire intra-osseux avec meilleure efficacité et un débit diffusif meilleur qu'avec un cathéter de taille moyenne."

Lui : "Vous êtes complètement... ingérable. Un jour, tout ça vous retombera dessus. Prenez ce foutu dossier. Traitez-la et mettez-la en désintox si elle veut, sinon elle sort après le repas."

Moi : "Bonne journée à vous aussi Professeur."

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J'ai écarté certaines lignes de dialogues volontairement, ce serait trop long. Je voulais juste vous donner le côté le plus croustillant.
Après avoir fait une perfusion intra-osseuse à deux centimètres au niveau de la médiane antérieure du tibia droit, la patiente a suivi un traitement morphinique doux et lent. Les IDE étaient de mon côté alors on a traité les traumatismes physiques et puis apparemment la patiente ne souhaitait pas aller en désintox, cela lui a servi de "vaccin" mais peut-être que "si une occasion plus safe se présente" elle reconsommerait.

Après de nombreuses recherches, la substance non-identifiée était un mélange de 4-FA et d'autres composés mineurs.

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Voilà, merci de m'avoir lu les p'tits potes, j'espère que ça vous a plu, je vous l'ai écrit comme ça s'est passé, dites-moi si vous voulez que j'insiste plus sur le côté toxicologie, le côté "personnel et réflexion qui se passent dans ma tête", sur le côté "administration d'une clinique privée", les dialogues,  les diagnostics.
Dites-moi aussi si ça vous a plu si vous voulez bien partager votre avis.

Merci à vous tous, à vos messages privés, à vos commentaires,
Serrah