Deux lutins - de l’alcool et du Lsd

Catégorie : Trip Report
Aujourd'hui à 15:49

C’est bien connu, un lutin c’est malicieux et incontrôlable. Alors, quand une idée farfelue passe de la tête de l'un, il ne faut pas compter sur l'autre pour le rattraper.
Et c’est comme ça qu’une soirée banale devant un bon repas accompagné de deux belles bouteilles de vin (oui, c’est de là que doit venir le problème) se termine en improvisation lsd.

L'histoire se termine bien. La petite lutine que je suis a pu expérimenter cette molécule sous un nouvel angle; la fête pure et simple. Et je dois reconnaître que ça fonctionne plutôt bien. Un bon live psytrance, des jeux de lumière, un strobo et une touche de fumigène (bah oui, on ne fait jamais les choses à moitié chez nous).

18h30 : débouchage de la bouteille de blanc.
19h30 : débouchage de la bouteille de rouge.
21h00 : on ne va quand même s'arrêter là, il est un peu tôt.

Mon mari me lance un regard, que je commence à bien reconnaître. Un petit regard pétillant qui se termine en un plissement des yeux, comme s’il anticipait déjà ma désapprobation. Mais étant un peu éméchée et les bouteilles vides, la perche tendue était bien trop alléchante.
Pas question de toucher à la MD, une soirée est déjà prévue dans 15 jours. Il n’y a pas d’alternative :

C’est parti pour 1/4 de goutte  (20 ou 25 microns?) Mon but étant de tester un dosage juste à la limite du seuil pour tenter d’en tirer des bénéfices sensoriels sans partir sur un vrai trip.

22h :  1/6 de goutte(13 microns, heu, évidemment c’est totalement approximatif et je vais probablement dépasser le seuil
)

Bon, il y avait quand même un paramètre complètement pété : on avait pas prévu de passer une nuit blanche. Et  gober le truc à 21h00 et 22h00, c’était pas la plus lumineuse des idées (Ben oui, un lutin bourré c’est encore plus con !)

La cerise sur le gâteau (pourquoi ne pas rajouter encore une couche !). Mon âme soeur de lutin, qui n’a plus la même tolérance que moi à l’alcool et se sentant un peu patraque, se laisse emporter dans la vague du no limit. Pourquoi n’essaierait-t-il pas un candy flip histoire de se rebooster un coup ? C’était sans compter sur le fait que la md seule peut déjà avoir un effet désagréable sur son système digestif. Mais là,  avec le contre coup de l’alcool,  ce fut dévastateur. Il n’est pas prêt à retenter ce combo de si tôt je peux vous le garantir.
Il a quand même assuré son rôle de trip sitter et est resté auprès de moi tant bien que mal, afin que je profite un minimum de ma perche.

J’étais euphorique, la danse sous lsd est différente de celle sous md. Le stroboscope était juste magique. J’ai buggé pendant un bon moment sur mes mains dont le mouvement se décomposait d’une manière inhabituelle avec des halos lumineux hyper intenses. Je me marrais comme une petite folle. Mon mari s'interrogeait sur ce que je pouvais voir.

Il est allé prendre l’air dans le jardin. Ne l’apercevant plus, je suis sortie à mon tours afin de m’assurer qu'il ne partait pas en vrille. Même défoncée,  l’instinct de trip sitteuse est là.

Il était tout en haut au fond du jardin,  à côté du poulailler.  Oui , ce même endroit où,  lors de mon premier trip sous lsd , la vague m’a emportée. (voir mon TR:"Voyage au poulailler,  du grand tout au moi profond", pour ceux que ça intéresse). Moment d'émotion pour moi.

Ce que tout est beau! J'adore le lsd de nuit (oui, je sais, ce n’est que ma deuxième). Les sensations sont tellement intenses. Je pense que j’ai de la chance,  ce soir le ciel est magnifique.  "Tu crois que que c’est le L qui fait ça ?" Mon mari acquiesce .
Je reste encore dans le doute, peut-être que le ciel était juste splendide ce soir là. Sous lsd (à petite dose). On est juste plus éveillé aux choses qui nous entourent après tout. Ou est-ce que ces nuages géométriques était juste le fruit de mon imagination ? D’un autre côté, la nature est capable des choses les plus fantastiques.
Je ne le saurais jamais,  je n’ai pas eu de véritables hallucinations ce soir, il me semble. L’acool a dû bridé tout ce potentiel, je crois. Si quelqu'un d’expérience peut me donner son avis, je suis preneuse.

J’ai encore dansé un peu, mon mari à l'agonie sur le canapé près de moi.

1h30 : il est temps de stopper le supplice pour lui.
Mais ça va être dur pour moi, à  4h30 du premier drop et 3h30 du second. Et oui, je ne suis pas sur de la M là, la nuit risque d’être compliquée.

Allongée dans le lit, je sens que je suis encore bien sous l’effet (évidemment me direz vous!). En plus, les effets de l'alcool se sont dissipés. Mes petites danseuses (cf. Le tr sus-cité) commencent à bouger, timidement. Rien de bien méchant, la dose est quand même légère.
Mon mari semble apaisé. Et là,  me vient une pensée vraiment conne dans ce genre de situation : s’il s'endort, je vais me retrouvée toute seule sans bouée à laquelle me raccrocher. Et si je me mettais à angoisser !???!
Et vous l'avez deviné bien évidemment.... il n’a pas fallu plus d’une seconde pour que l'angoisse commence à m'envahir. Mais quelle quiche je fais, tout allait si bien.
Je fais immédiatement part de mon inquiétude à mon mari, qui me rassure. Il ne m'abandonnera pas à mon sort.
Il est peut être temps de sortir le xanax. Mon mari m’a confié une tablette, que j’ai soigneusement rangée dans le tiroir de ma table de nuit. Trop soigneusement. J’ai passé une bonne dizaine de minutes à en  retourner le contenu. Impossible de mettre la main dessus (les choses de la vie courante deviennent infaisables sous L, je l’ai retrouvée en 2 secondes le lendemain). Mon mari un peu KO ne comprenait pas mon agitation, d'autant plus qu’il m’avait déjà sorti une autre plaquette.
Ça doit venir du L aussi ça. Le fait de faire une fixation sur un truc et ne pas pouvoir en décrocher même si ça n’a aucun sens.
Tout ça pour rien. Au final,  je n’en ai pas pris. Le fait de m'agiter et de parler m’a remis la tête sur les épaules.

Apaisée, je me suis laissée aller dans une boucle. Un morceau d’electro tournait dans ma tête et j'essayais de le rattacher à une de mes playlist, sans succès. J’avais conscience de l'absurdité de mes pensées. 

J’ai fini par m'endormir paisiblement.

Je retenterai sans aucun doute. L’effet anxiolitique de l’alcool m’a permis d'aborder l’expérience du lsd avec sérénité. Pour une soirée fun, je trouve ça assez efficace. Il faudra juste revoir le timing pour en profiter plus, ou prévoir une nuit blanche. Je serai bien plus fraîche au petit matin que si je m’étais mis un raclée à l’alcool.

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