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Préface:

Il est difficile de ne pas s'éparpiller et perdre son interlocuteur, quand un exercice auto-biographique impose le respect d'une ligne temporelle immuable pour décrire le chaos des souvenirs éparses de l'enfance.
C'est pourquoi je vais prendre ici la liberté de me concentrer sur ma découverte de la sexualité, en omettant les divers traumatismes et addictions diverses qui ont accompagné cette découverte.
Je reviendrais sur ces détails importants de ma construction dans des chapitres dédiés.

Nous sommes le 12 Novembre 2022.
J'ai pris 1,9mg de mélatonine hier à 23h.
Réveil à 4h30, peu de sommeil, pas de rêves marquants.
Prise de 20mg de Ritaline LP à 9h30, la Ritaline m'aide vraiment à me concentrer pour écrire, ou me plonger dans mes souvenirs.
Je fume une cigarette, je commence la rédaction de ce blog à 9h45.


Chapitre:

Des souvenirs éparses. Flous.
Par le biais d'une synesthésie visuelle lumineuse très intense, mon hypermnésie me permet au moins de tenter de les catégoriser dans un certain ordre chronologique.
Généralement, les souvenirs les plus anciens que j'arrive à remonter sont extrêmement lumineux, voilée d'une aura blanche, pure et angélique.
Ils ont le gout synthétique de l'innocence. Je ne saurais pas l'exprimer autrement.
Je me souviens d'un livre, qui va me marquer, très tôt. C'est à la fois flou, épuré, baigné de lumière, mais extrêmement coloré.
Très drôle aussi. C'est véritablement un ouvrage amusant.
Ces souvenirs datent d'avant mes 4 ans, leur flou les caractérise.
Si je fais appel au toucher, je me souviens de mes livres d'images.
Une couverture molle, caoutchouteuse, agréable à palper.
Un livre en carton épais, remplis d'animaux, très coloré, que j'adore mâchouiller.
Et ce livre, drôle. Pleins de personnages amusants...
J'adore ce livre.

4 ans, mes souvenirs se concrétisent.
Nous avons déménagé.
Mes parents ont fait construire un château dans un lotissement de banlieue.

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Le Château de ma mère.

Nous vivrons dans cette maison jusqu'à mes 14 ans, au divorce de mes parents.
J'y ai des souvenirs très heureux.
Un bon voisinage.
Des choses étranges, difficiles à expliquer...
Ma mère est très extravertie.
Entourée de nombreuses amies, souvent à la maison.
Mon père travail beaucoup.
Il adore regarder la télévision.
C'est un véritable cinéphile.

Le changement me fais un peu peur, et je suis jaloux de mon frère, qui a le droit de dormir dans la chambre de mes parents.
Alors la nuit, quand mes parents sont couchés, je me lève, et je me faufile dans leur chambre, pour aller me blottir contre ma mère, je sais qu'elle me laissera dormir à côté d'elle sans rien dire à mon père.
C'est un peu inconfortable, je dors à moitié dans le vide sur le côté du lit.
Mais je ne suis pas seul.

Il y a une chose dont je suis certain, mes souvenirs sont très clair à ce sujet.
Mes parents m'aimaient, ils n'ont jamais abusé de moi.
Ils ont cherché à me protéger du monde des adultes.
Ce n'était pas leur faute.
C'est ma curiosité qui était impossible à canaliser.

Dans leur chambre, au-dessus du lit conjugale, il y avait un tableau.
Un puzzle.
Une jeune femme blonde, nue allongée sur un lit, qui elle-même achevait un puzzle, d'une statue grecque, elle tenait dans ses mains, et portait ainsi à sa bouche, la dernière pièce de l'œuvre inachevée.
Je n'ai jamais vraiment compris consciemment la signification de cela à cette époque.
C'était pourtant assez explicite.
Ma première découverte des métaphores.
Est-ce là ce que les filles aiment faire ? Dévorer le zizi des garçons ?

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La fille dans la chambre de mes parents.

Je vous l'ai dit, je suis un enfant curieux, et je déteste rester seul.
En plus, je n'aime pas le noir.
Je suis aujourd'hui persuadé que je garde le traumatisme du masque à gaz de mes opérations ophtalmologiques.
Je me souviens quand ils l'ont posé sur mon visage, quand ils m'ont dit de compter jusqu'à 10.
Cette odeur qui aspire la vie en vous... et les ténèbres.

Quand ma mère monte me coucher dans ma chambre, je sais que je dois attendre un peu, que papa s'endorme, pour aller me blottir auprès d'elle dans la chambre.
Papa s'endors vite, et il ne m'entend pas. Il a le sommeil profond.
Je pense que je m'endors, et que je me réveil dans la nuit.
Je ne sais pas.
Quoi qu'il en soit, ce soir, ils sont encore dans le salon.
La télé est allumée, si je descends, papa va me gronder et me dire d'aller me coucher.
Je vais juste m'assoir dans les escaliers, si je les entends, alors je ne suis pas seul, et je n'ai pas à avoir peur.

La télé est allumée, maman gémit.
Papa semble essoufflé.
Je regarde à travers le garde-corps, papa est allongé sur maman sur le canapé.
Que font-ils ?
Je vais juste rester assis et continuer à les observer, sans faire de bruit.
Ce souvenir est marquant, très détaillé, c'est normal, je vais souvent les observer, ça deviendra vite un rituel.

Observation:

J'ai conscience aujourd'hui, à 38 ans, que je n'aurais pas dû voir toutes ces choses. Mais j'ai cherché toute mon adolescence, et durant le commencement de ma vie d'adulte, à les refouler.
J'ai grandis à la campagne.
J'ai connu des choses que les gens d'ici aimeraient taire.
Un oncle un peu éméché, avec les mains baladeuses.
Un camarade de classe qui a sombré devant nous dans la plus horrible des schizophrénie.
J'ai vu des camarades de collège s'adonner à des orgies sans le moindre complexe.
Des papas, que les rumeurs disaient violents, et la tristesse de leurs enfants, mes camarades d'école.
Je me suis souvent demandé comment, avec ce que j'ai vécu personnellement, j'ai pu réussir à me réfréné et à conserver une telle maitrise de moi.
J'en veux à mes parents, de ne pas avoir fait plus attention à ce que je pouvais découvrir.
Mais je remercie ma mère de m'avoir appris à respecter les femmes, et être à l'écoute de leurs envies, à respecter leurs consentement, et à faire respecter le miens.
Je remercie mon père de ne jamais avoir été violent.
Grâce à eux, je suis peut-être devenu un satyre, mais je ne suis pas devenu un monstre.


Chapitre:

Des souvenirs secrets et interdits.
La fille dans la chambre de mes parents.
La commode de mon père.
Des livres, des gens tout nus. Je les feuillette en cachette.
La construction de mes désirs, qui se concrétise.
J'ai 5 ou 6 ans, je découvre mon premier fantasme.
Je fais un rêve récurent.
Je suis assis sur une chaise, dans la chambre de mes parents.
Un homme et une femme font l'amour sur le lit.
De temps en temps, la femme s'arrête, et viens s'assoir sur mes genoux, pour uriner sur moi.
Je trouve cela très agréable.
C'est assez logique que je fantasme sur l'urophilie, puisque je ne sais pas à quoi sert mon zizi autrement que pour faire pipi, j'imagine que les zizis des autres aussi ne sert qu'à ça.
Mes premiers émois.
A, ma première amoureuse à la maternelle.
Une autre A, une voisine, qui s'amuse de temps en temps avec moi devant la maison, dans le bac à sable.
Je l'aime beaucoup, ses doigts sentent le pipi.

De manière tout à fait consciente, je ne sais pas concrètement ce qu'est le sexe.
Mais je sais pourtant déjà que j'adore ça.
ça devient une obsession.
A l'école, j'adore les filles.
Mais je m'attache toujours à celles qui ne me regarde pas.
A la maternelle, A. drague un tas de garçons, mais moi elle ne m'aime pas.
Dans le quartier, A ne viens plus jouer, je crois qu'elle n'habite plus ici.

De nouveau, je me sens des fois très seul.

Catégorie : Tranche de vie - 12 novembre 2022 à  12:03

#Hypermnésie #synesthésies



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