Traumas, codéine et sevrages forcés. 



Situation:

6mg de melatonine.
Reveil à 9h30.
20mg de Ritaline à 11h00
1 verre de crémant.
2 verres de Riesling.
1 Glen Turner.

13 Novembre 2022 - 14h30

Preface:

Je vais tenter dans ce chapitre d'explorer les traumatismes de mon enfance et mon evolution émotionnelle,  entre les periodes d'euphories et de sevrages forcés.

Chapitre:

Je suis né dans le Grand Est.
Ma mère est Greffière au tribunal de Forbach.
Mon père travail à l'usine à Sarreguemines.
A ma naissance, nous vivrons 1 an à Forbach avant de déménager dans une petite ville de banlieue.
Nous vivrons encore 2 ans et demi en appartement, avant d'emménager dans le château que fera construire mon père.

Comme mes parents travaillent énormément,  et assez loin du domicile, je serai en parti élevé par mes grands parents paternel.
La fratrie de ma mère n'acceptant pas son mariage avec un prolétaire,  les relations avec eux resteront toujours très tendues.

Du point de vue comportemental, je suis chez mes grands-parents un enfant très calme, introverti.
Avec ma dose tri-journalière d'opiacés, je me montre très effacé et très independant.

Je passes mes journées à jouer dans le salon l'hiver pendant que ma grand-mère consomme frénétiquement les Feux de l'Amour et Côte Ouest.
Je passe mes journées dans le jardin a explorer le monde.
J'aide ma grand-mère à préparer le repas.
J'attends sagement dans mon lit mon histoire du soir.
Je me souviens de la fascination morbide que j'avais pour les détails et denouements des contes de Grimm.

Chez mes parents, c'est une autre histoire.
Je suis collé aux bras de ma mère.
Je suis facilement colérique, je ne tiens pas en place.
J'exaspère facilement mon père avec mes bêtises.
À l'âge de 3 ans et demi, je resterai enfermé 1h dans les toilettes à décomposer le carrelage avec un marteau.
Ma mère me laissera faire, pensant que le bruit vient du garage ou mon père travail à l'établi.

A l'âge de 4 ans, voulant absolument jouer dehors, je désobéi à ma mère et sors en cachette dévaller le jardin sur mon vélo.
Ma mère ne voulais pas me laisser sortir car les ouvriers étaient en train de poser le bitume pour faire le parking devant la maison.
Je vais foncer à vélo sur le bitume brûlant et me brûler et m'arracher la peau sur tout le côté droit, des pieds à la tête.
Ma mère nettoiras mes plaies au savon de Marseille plusieurs fois par jour pour ne pas qu'elles s'infectent.

Mon corps connait un veritable besoin de bouger, de s'exprimer violement. Je me sens enfermé à l'interieur.
Je saute sur le canapé,  je saute sur la table basse du salon.
Je grimpe sur la chaise, puis le plan de travail de la cuisine,  pour fouiller dans les armoires et trouver des bonbons.
Le soir, il m'arrive de fuguer en cachette pour me sauver à velo chez mes grands-parents (qui vivent à 700m. du château), car je veux dormir chez eux.
Je peux exploser dans des colères noires et pleurer à chaudes larmes si on ne cède pas à mes caprices.

Chez ma grand mère,  on me defonsse à la codéine.
Chez mes parents, je me sèvre au sucre pour compenser le manque.
Mon cerveau navigue continuellement sur des montagnes Russes émotionnelles.

Vers mes 6 ans, ma mère trouve un travail dans un Tribunal plus proche du domicile.
Et alors que je commence à dormir plus régulièrement à la maison, lors-ce que mes 8 ans arrivent, à mon entrée en cours élémentaire,  ma mère est diagnostiquée avec un lymphome de stade 4 en 1992.
Je retourne vivre chez mes grands-parents.
Je retrouve enfin ma dose tri-quotidienne de codéine.
Mais quelque chose a changé.
Tout le monde autours de moi est triste et renfermé.
On me regarde avec beaucoup de pitié.
Les portes de la maison se ferment quand les adultes discutent.
Mon père est des fois présent au repas du soir, mais il repart immédiatement après.
On me laisse veiller tard et regarder des films de cowboy avec mon grand-père.
Tout les soirs, j'attends mon oncle avec impatience, il me rapporte des Raiders (les Twix aujourd'hui) et mes faits gouter des choses étranges, de la moutarde forte sur le camembert, du café avec du lait.
Il me parle de sa BMW, de ses baguarres en boites de nuit, des filles qui lui courent après.
Je m'en rends compte aujourd'hui,  sius ses airs de loubard infrequentable, il était peut-être le seul adulte de la maison qui savait gérer la situation avec un gamin qui va peut-être bientôt voir le monde s'ecrouler sous ses pieds. .

Catégorie : Tranche de vie - 13 novembre 2022 à  17:27

#cancer #codéine #sucre #traumatisme



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