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J'ai testé pour vous : la Synthacaine pendant une semaine. 



Après 7 jours de consommation continue de Synthacaine, j'ai enfin trouvé la motivation et l'audace d'écrire un Trip Report (ou TR pour les initiés), exercice auquel j'ai toujours rêvé mais jamais osé me livrer.
(Je me demandais en quoi lire les récits des expériences psychotropes des autres pouvait m'être utile et pourquoi j'ennuyerais les gens avec les miennes). Mais quand j'ai eu besoin d'infos sur ce produit, je n'en ai pas trouvé tant que ça, alors j'espère apporter ici mon petit caillou à  l'édifice.

Bon, je suis encore un peu sous l'influence du produit au moment où j'écris ces lignes, je l'avoue. Ce qui suit risque peut-être d'être un peu brouillon et long. Mais la Syntha me donne envie de parler (et par extension d'écrire)



La Synthacaine diffère selon les shops, donc ce que j'ai expérimenté avec celle-ci n'a pas de valeur universelle.



Quelques ressources anthropométriques :
Je suis une femme de 23 ans, habituée aux stimulants, 1m71 pour 58 kilos en moyenne, sous traitement anti-dépresseur (Prozac 20mg) et anxiolytique.
ROA : Nasale
Durée de la consommation : 7 jours.
Quantité : 4 grammes (de quoi être selon toute vraisemblance sur Pluton pendant plusieurs jours).


Cette Synthacaine serait (le conditionnel est TRES important quand on parle de RC vu qu'on n'est jamais sûrs de rien avec ces produits) composée de 50% de Dimethocaine et de 50% de Camfetamine.
Les pourcentages n'étaient pas indiqués dans la description qu'en faisait le site alors je les ai demandés par mail - sans réellement espérer de réponse. Et pourtant, j'ai fini par recevoir un mail à  minuit passé (ce qui est assez étrange, non ?)
50-50, un résultat un peu trop prévisible qui m'a laissé légèrement dubitative. Mais ces inquiétudes ont vite été balayées lorsque j'ai repensé à  la coke frelatée que j'ai certainement consommé au cours de ces dernières années, en général coupées à  la Lidocaine, au Phénacétyl ou pire au Levamisol.

Un peu de pharmacologie.
C'est parti pour la partie relou
La Dimethocaine est un anesthésiant local aux propriétés stimulantes qui aurait la moitié du potentiel de la coke.
Le second composant, la Camfetamine est un stimulant coupe-faim qui aurait été vendu pendant un temps par les shops en remplacement de la méphédrone après son interdiction.

Bon, il faut le dire, ma Syntha est plutôt moche. Pas grave, heureusement, on nous a appris à  ne jamais juger d'après les apparences.
Pas de petits cailloux à  écraser avec plaisir et précaution du bout de sa Carte bleue.
Pas de blancheur immaculée, pas de petits scintillements cristallins.
Elle a l'air humide comme si elle avait pris la pluie (après tout, elle est Anglaise et c'est un fait : il pleut beaucoup en Angleterre... AHAH... hum... Voici l'irréfutable preuve que la Synthacaine ne vous rendra sans doute pas plus drôle).

Je me retrouve donc à  midi en pyjama (c'est à  dire à  mon réveil) à  me tracer une micro ligne d'un truc qui ressemble à  du talc, une tasse de café et une cigarette à  la bouche (le meilleur des rituels matinaux d'après moi, sans vouloir faire de prosélytisme)

Petite précision qui a de l'importance : je n'ai pas utilisé de balance (ce qui n'est pas très recommandé en matière de RC). Je me suis fiée au jugement de mon oeil (plus gros que mon ventre dès qu'il s'agit de poudre).

Au début je n'ai pas senti grand chose. Bon signe : je ne suis pas allergique en ai-je (trop) rapidement conclus. J'en ai repris sans attendre les 40 minutes réglementaires pour être sûr que des trucs étranges et dégueulasses ne vont pas vous arriver parce que vous êtes allergiques au produit.
Après une douche très chaude et un brossage de dents minutieux (vous vous en foutez, mais le contexte est déterminant), c'est toute propre et à  peu près présentable que je me penche sur ma table basse,à  peine 10 minutes après cet ersatz de test allergique, que je me refais une ligne, longue de 4 centimètres et large de 0.5 mm.
(J'essaie d'être un minimum précise, vu qu'il me semble falloir l'être ENORMEMENT dans les Trip Reports.) .



Les effets après cette ligne :

Pas de douleurs nasales. C'est tout doux. Ouais, comme de sniffer du talc, en fait. D'ailleurs, je commence à  me demander si ce n'est pas REELLEMENT le cas.
Je ne ressens pas grand chose, si ce n'est une légère (mais vraiment TRES légère) euphorie, et même un début de tacchycardie pas paralysante comme l'est parfois celle de la coke qui dégénère souvent en crise d'angoisse.
Légère amélioration de mon humeur : je ne me trouve pas hideuse ce matin.
Après avoir étalé une bonne centaine de crèmes et autres sérums sur mon visage, je me fais une autre ligne.

J'ai fini par réaliser avec joie que la sérotonine, la dopamine ou une quelconque autre hormone créatrice de plaisir commençait à  faire gentiment son job.
Il était temps, on la paie pas pour rien faire...

J'ai continué à  ce rythme tout au long de la journée, en prenant des petites lignes toutes les heures environ (toutes les demi-heures parfois, je l'admets, étant assez tolérante à  la coke, ce qui explique en partie cette inconséquence à  ne pas imiter).
Cette sensation agréable d'être en absolue possession de tout mes moyens intellectuels et d'avoir à  ma disposition toutes les réserves de joie que mon corps est capable de générer ne m'a pas lâchée de la journée.
L'effet anesthésiant est bien réel, ça se sent dans la gorge, ça se vérifie sur les gencives (ce qui est pas super sympa pour vos dents).
L'effet coupe-faim est très puissant (presque plus que celui de la coke). J'ai pensé à  un milliers de choses des plus métaphysiques aux plus triviales, mais pas DU TOUT à  me nourrir (ce qui m'arrange bien).


Toute cette panoplie d'effets agréables dure assez longtemps, contrairement à  ce que j'avais imaginé.  Chez moi, c'est environ 1/2 heure pour deux lignes (dont la longueur et la largeur ont déjà  été précisées ci dessus), avant de sentir un début de redescente pas trop désagréable lors des premières prises.

Je continue à  taper, les heures nocturnes passent plus vite que les minutes diurnes.
Quand vers 3 heures du matin, alors que ma dernière trace remonte à  23h, je me retrouve au milieu de mon salon, les yeux grands ouverts, la tête fourmillant de projets (artistiques, ménagers ou juste inutiles) pour les heures à  venir, je comprends que je ne dormirais pas de la nuit.
Je gobe quand même sans espoir ni conviction 1 Lexomil (6mg), 2 Xanax (0.25mg) et retrouve la bouteille de Théralène, planquée tout au fond de mon armoire à  pharmacie
dont je croyais ne plus jamais avoir à  me servir en m'en sert 10 gouttes.

Les Benzo ont été inutiles. Nuit blanche.
Je dois admettre que je ne m'y attendais pas du tout.

A 10h du matin, alors que je n'ai pas fermé l'oeil une seule fois, ni n'ai même ressenti le besoin de dormir, je suis en pleine forme. Pas de fatigue, pas d'yeux lourds et embués par le manque de sommeil (méchamment cernés par contre), pas de bâillements intempestifs.
Après une tasse de déca (toujours cette histoire de rituel, je pense vous faire bientôt un petit TR sur le décafeiné sans solvant, nouveau venu sur le marché des décas... Synthacaine et humour ? Non, définitivement aucun rapport, par contre, sachez que Synthacaine et caféine, ça fait plutôt badder, cardiaquement parlant, j'entends), je me refais une ligne et encore une autre et une troisième et puis... Oh merde... j'arrête de les compter... C'est comme compter le nombre de clopes qu'on fume dans la journée : un peu déprimant et l'heure est à  la douce euphorie et à  la nonchalance.

Et again and again, pendant 7 jours.
Je suis aujourd'hui presque arrivée à  la fin de mes 4 g, ce qui donnera aux plus mathématiciens d'entre vous ma posologie quotidienne approximative (comprenez par là , que ce n'est pas moi qui vous la fournirait)

J'ai la nette impression que la Synthacaine prise régulièrement et sans pause mène inévitablement à  une tolérance. A J+7 de ma rencontre avec cette proche parente de la coke, je me tape des poutres qui m'auraient paru suicidaires à  J+1.

Pour ce qui est d'un éventuel effet addictogène, je pense qu'il dépendra de l'usage qu'on en fait, de son état d'esprit au moment des prises et des raisons qui poussent à  consommer ce produit. A mon avis, si on y cherche une forme de dopage physique, intellectuel ou émotionnel sur le long-terme (ce qui est mon cas), on court inévitablement à  la catastrophe, comme avec les vraies drogues dures.
Il est d'autant plus facile de se laisser accrocher par ce produit que l'argument financier - qui était un de mes meilleurs garde-fou pour ne pas abuser de la coke - ne tient plus avec la Synthacaine : 20 euros le gramme, c'est loin d'être dissuasif.

Pour résumer, j'ai eu l'impression d'avoir tapé une coke plutôt moyenne-médiocre sauf que cette fois je ne l'ai pas payé 70 euros (et si j'insiste particulièrement sur ce fait, c'est que j'ai claqué des fortunes colossales  en street coke pour ce qui me semblait parfois n'être que du Doliprane pillé et vachement mal emballé).

Aucune douleur au nez, pas de sinusite, même après plusieurs jours de consommation.

Autres phénomènes observés pendant ma consommation dont j'ignore s'ils sont liés ou non à  la Synthacaine : des boutons, une peau assez horrible, une augmentation de ma consommation de cigarettes (enfin, ça me le fait aussi sous coke...)

Tous les effets secondaires désagréables de la cocaïne sont plus ou moins les mêmes pour la Synthacaine. Pour ma part, des migraines, une vasoconstriction importante (les pieds et les mains presque bleus, ce que mon copain trouve super sexy, comme vous pouvez l'imaginez), une accélération du rythme cardiaque qui m'a parfois fait un peu peur (plus de 100 bpm pendant toute cette semaine, au repos).

Pour la redescente, environ 1/2 après la prise (voire 1h pour les plus chanceux/cocus d'entre nous), j'ai constaté :
une légère paranoïa, de l'angoisse, parfois de l'agressivité et une fatigue assez importante. Et puis surtout, le pire de tous : LE CRAVING. Le même qu'avec la coke. Les effets de la ligne commencent à  peine à  se dissiper qu'on pense déjà  à  ressortir le pochon, et à  s'en refaire deux autres.

Je ne sais pas encore comment va se traduire l'arrêt de la Synthacaine après une prise continue, lorsque le pochon sera définitivement vide. J'imagine que j'aurai de légers symptômes de manque, mais rien qu'une poignée de benzodiazépines ne pourra arranger.

Pour ce qui est des éventuelles interactions nocives avec d'autres substances, j'ai trouvé peu de différences avec celles connues pour la cocaïne.
J'ai testés quelques combinaisons, certaines réussies (Synthacaine + Cannabis, un peu moins Synthacaine + alcool) d'autres beaucoup moins (Synthacaine + benzodiazépines, mélange fréquent qui sur le long terme finit par créer une instabilité émotionnelle assez dérangeante) mais je déconseille en général de trop faire de mélanges.
(Donner des conseils et ne pas les appliquer pour soi-même... c'est peut-être la preuve qu'ils sont vraiment bons...)


Je pense n'avoir rien oublié (heureusement pour vous d'ailleurs, ça commence à  être très long, je n'ai même pas le courage de me relire jusqu'au bout).


Bonne Synthacaïnisation et prenez bien soin de vous !

salut

Catégorie : Research Chemicals - 18 avril 2015 à  14:28

#diméthocaine #research chemicals



Commentaires
#1 Posté par : sud 2 france 19 avril 2015 à  20:59
avec les RC, le cobaye....cest toi!!

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