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Je suis une rencontre 0.5 



Suite

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Ca se met en place tout seul, naturellement.
C'est évident que je vais rester dormir.
Dormir, ou pas.
On va dans ton lit sur la mezzanine.
Nos peaux se trouvent.
Nos corps s'entendent.
Non, ça n'arrive pas toujours, et je dirai même rarement.
Je me laisse aller.
J'accepte le plaisir que tu veux me donner et je me concentre sur moi et mes sensations. D'habitude, je ne fais pas ca.

C'est moi qui offre un service.
J'aime qu'on s'occupe de moi et avoir du plaisir, mais j'évite de ressentir trop de choses fortes dans ce cadre. Cela me gêne.

Avec toi non.
Tu me caresses et what's the fuck qu'est ce que tu me caresses bien.
J'ai chaud.
Je ressens des sensations déjà ressenties mais il y a longtemps.
Je me dis - putain ce que c'est bon si j'avais su on serait montés avant et j'aurai pas perdu tout ce temps à bavacher.

Je m'endors à moitié, tu recommences.
J'en peux plus, tu me rends dingue.
J'a envie que tu arrêtes.
Tu continues et ça m'énerve, je te supplies d'arrêter.
Tu arrêtes et c'est terrible, je te supplies de recommencer.
Tu me caresses sublimement.

Dans la torpeur, l'oubli et et l'infini de la couette, j'ai déjà oublié ce qui s'est exactement passé.
Je ne sais plus trop comment ...
Il y a juste des bribes de souvenirs égarés que j'arrive à rattraper au vol, je ne sais plus trop où ils sont placés, dans quel ordre ils se trouvent, mais mes souvenirs sont là, quelque part.
Il y a nos deux corps qui transpirent.
Nos peaux qui se découvrent et se respirent, avec le souffle neuf d'une première fois mais aussi un naturel, une aisance et un emboitement si parfait qu'il n'existe qu'après des mois de nuits partagées.

Il y a ta voix qui me dit que tu n'es pas en train de me baiser pour me faire comprendre que tu me fais l'amour.
Il y a ta voix qui me dit que tu me connais, qui connait mes désirs et mes envies, et à la façon dont tu me tiens et me serres je sens que oui, c'est incroyable mais un peu vrai.

Il y a ce moment de préservatif avorté, ta chair dans la mienne, mon refus car - non c'est n'importe quoi, je me protège toujours moi - et finalement ma capitulation.
Oui, je cède au delà de la raison. Je te sens tout dur contre moi, et j'ai envie de te sentir en moi, de sentir ton désir, de sentir ta chair.

Il y a nos deux corps qui claquent et qui musiquent.
Il y a des moments où l'on s'assoupit.
Il y a nos bras enlacés, et l'apaisement de l'autre dans ses bras, ce moment de bonheur simple, primaire. au delà de tout le reste, je sens une certaine pureté dans cet instant.

Il y a quelque chose dans l'air.
C'est comme avant l'orage.
Un je-ne-sais-quoi, la conscience de quelque chose de suspendu et d'indicible, avant que quelque chose ne se passe.

Il se passe quelque chose mais quoi.

On est en train de vivre quelque chose.
Tu le sens. Et tu voudrais que je le dise.
Je fais ma fière.
C'est vrai, j'en ai vécu beaucoup des rencontres. Des moments magiques, d'osmoses.
Mais je ne veux pas qu'on s'attache à moi.
Je ne veux pas que demain, tu m'envoies ce genre de messages que j'ai reçu des dizaine de fois et dont je me suis peut être lassée. Au risque de paraitre vaniteuse, je n'y crois plus et ils m'ennuient.

Alors, peut être parce que j'ai envie de te revoir, que j'ai envie que ce soit différent avec toi, je te donne une petite clé de moi.
Je joue à la fille sûre d'elle, de son charme et de l'effet qu'elle provoque.
D'une certaine façon , je te demande de rester distant, pour que je puisse venir te chercher.
Ca fera toute la différence.
C'est lui donner une chance.
A cette rencontre.

Le lendemain, ou plutôt quelques heures plus tard, tu me demandes comment je vais rentrer. Il est 11H, tu dois partir au travail.
J'ai une sale gueule mais quand même, faut pas abuser du uber, surtout à cette heure.
"On va partir ensemble jusqu'au métro?" tu demandes
On dirait un petit garçon, j'aime bien la façon dont tu le dis.
Comme si c'était complètement inattendu.

Ca l'est un peu, c'est vrai.
Dehors, il pleut.
Une vraie pluie, pas un pipi d'oiseau.
Je prends le parapluie suspendu à la porte d'entrée.
On marche dans la rue côte à côte, sous un coin de parapluie, sous un coin de paradis. Nous avons quelque chose d'un ange...

J'ai toujours ma petite robe noire, les gambettes à l'air, les bras aussi, mes chaussures à talons.
Par ce temps, ça se voit à 1000 kilomètres que j'ai découché.
Aucune fille ne se promène dans cette tenue par ce temps, sauf si elle n'a pas dormi chez elle ...

C'est drôle, de marcher accrochée à ton bras.
Les gens, ce ne sont jamais tout à fait les mêmes chez eux et dehors.
Te voir dehors, c'est prendre conscience de l'homme que tu es aux yeux des autres, des autres du monde réel.
Les autres qui te croisent dans la rue, te servent du pain à la boulangerie (mais y vas tu d'ailleurs parfois?) ou les clients de ton restaurant.

Quelques pas dans la rue.
J'ai un peu honte, je ne dois pas ressembler à grand chose.
Au milieu de tous ces gens habillés normalement, à coté de toi préparé pour aller travailler, je me sens en décalage.
Tu assures.
Encore une fois, j'ai une étincelle d'admiration car tu fais bonne figure.
Nous avons quand même pris de la coke toute la nuit ...

Nous ne partageons qu'une station.
On se fait un petit câlin, mais un câlin déjà rempli de complicité, une sensation perturbante. On ressemble à un couple.
Tu descends sur le quai, et à travers la porte du métro, tu me dis "De toute façon, tu es moche", dans un petit sourire.
Un baiser fugace me reste en tête, peut être l'ais-je imaginé.

J'ai murmuré "Merci".

FIN



J'arrête ici cette première série.
Il y en a d'autres.
Elles viendront, en temps voulu.

MERCI à ceux qui me lisent et pour vos commentaires smile
Je ne sais pas toujours d'où viennent les photos, elles sont enregistrées dans de vieux dossiers images. Quand je connais le nom du photographe, je le précise. Sinon je ne sais pas désolée ...

Catégorie : Témoignages - 24 janvier 2018 à  15:09

Reputation de ce commentaire
 
Ouaow c'est vraiment trop beau. Je suis tombée amoureuse de ce texte ~MG



Commentaires
#1 Posté par : Bootspoppers 24 janvier 2018 à  15:21
Magnifique...

 
#2 Posté par : FunkyHunk 24 janvier 2018 à  15:25
J'ai bloqué (positivement) sur un passage,

Conjuger le mot musique, il fallait y penser... Sublime.

Le style avec ses repetitions, incohérences ortho, est super. Aucune correction à apporter.


Question subsidiaire: Le visage de l'écrivain.e restera secret ?

 
#3 Posté par : Lauresse 24 janvier 2018 à  15:29
Tu donnes envie !
Dans l’attente de te lire, ne nous fais pas trop languirent !

 
#4 Posté par : Bootspoppers 24 janvier 2018 à  15:56
Visage secret: En principe c'est la règle ici.  Sauf si tu ne consommes que des  fruits secs....

tu me dis "De toute façon, tu es moche", dans un petit sourire.

Impossible de vérifier si elle est si moche que ça... Mais on peut en douter quand même.


 
#5 Posté par : Zazou2A 24 janvier 2018 à  16:31
Quelqu un qui écrit, Avec le coeur et aussi bien ne peut qu etre une belle personne!

Je n sais pas si la suite parlera tjr de cette rencontre maìs en tout cas C est une très belle série.

Hate de te lire à nouveau drogue-peace

Zaz

 
#6 Posté par : Gradak 24 janvier 2018 à  18:10
Dis donc tu fais surchauffer ton clavier ces derniers jours Emma! ( pour notre plus grand plaisir )

Le moment que tu décris dans cet "épisode" me rappelle des souvenirs.
Et donne surtout encore de l'espoir, dans les moment pas joyeux ou vides.

Nous avons 1000 vies.
Et c'est souvent quand on s'y attends le moins, qu' une nouvelle pointe le bout de son histoire.

Merci Emma

 
#7 Posté par : sud 2 france 24 janvier 2018 à  18:17
y'à d' la rumba dans l'air....

 
#8 Posté par : IsadoraD 24 janvier 2018 à  19:56
J'écris tout ça parce que je peux rester anonyme alors oui désolée mais mon visage restera inconnu ^^
merci encore pour vos compliments qui m'encouragent beaucoup !

 
#9 Posté par : polytox 24 janvier 2018 à  22:42
C'est bien Emma super reste anonyme, amuses-toi, vis! c'est fait pour ça la vie non? Profites de ta beauté, sois toi-même et réjouis-nous de tes récits bravo

heart

 
#10 Posté par : Bootspoppers 25 janvier 2018 à  00:22

je n'y crois plus et ils m'ennuient.

Qu'est ce que c'est  beau...

Puisque tu es une inconnue presque rien je vais me lâcher. Presque rien? C'est déjà tout pour quelqu un comme moi et sans doute beaucoup d'entre nous.
Moi aussi je ne suis rien.

J'aime, paisible, ta décontraction. Ton élégance. Ta sensibilité. Ta force. Ta classe. Ton expressivité.
Tu transgresses magistralement.
Tu fascines. Et face à cette histoire on n éprouve ni jalousie ni désir ni gêne.  Rien que de l'admiration et de la paix, une communion.
Ce que tu décris est parfait et même tes silences. On est comme émerveillé de partager ton secret.  On veut se taire. Aucune question sur ce que tu ne dis pas.
Cette activité noble qui était la tienne tu l'as poussée à un sommet de perfection.

Heureux ceux/celle qui ont cheminé à tes côtés .
Heureux nous tes lecteurs de partager ce que tu as de plus intime.


 
#11 Posté par : Jazmaztaz 25 septembre 2021 à  02:28
Très très jolie serie de texte, tu écris sublimement bien !

J'ai hate de lire la suite pour savoir si tu vas revoir cet homme.

Encore bravo

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