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La dope et l'argent, et l'argent de la dope... 



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Comme le disent si bien les Freak Brothers, la dope fait mieux passer les moments sans argent que l’argent les moments sans dope!
(Gilbert Shelton)

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Je n'ai même pas le courage
D'aller pointer au chômage

Oui bien sûr j'ai le bon âge
De pouvoir placer dans ma vie
Tous mes talents inusables
Et mes charmes infinis

C'est dur d'être si feignant
Quand on aime tant l'argent

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Les Olivensteins (groupe punk 1977-jusqu’au XXIème sciècle!), le nom fait référence au fameux docteur ‘Olive’ de Marmottan celui qui a écrit le célèbre livre : Il n’y a pas de drogués heureux.
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Avec le covid, on a tous plus ou moins fait l’expérience de difficultés pour s’approvisionner, ou du faire face à une montée des prix ou baisse de qualité, des produits, nous rappelant les tours des fours les jours dits de ‘pénurie’.
Quand on a de l’argent mais pas de plan c’est rageant, mais de plus en plus rare, l’expression ‘pénurie de teuchi’ est à mettre aux oubliettes de l’histoire…

Après une longue absence sur psychoactif, j’ai sorti un long texte, que vous pouvez lire en diagonale ou en zig-zag (plus approprié), ou pas du tout, je vais mettre des images...

-Trouver à fumer...
Exemple d’un quartier se transformant en supermarché du cannabis, en Bretagne.
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Pour donner un exemple sur cette France qui roule, au shit, carbure à la weed, un seul quartier :
Kercado à Vannes (56).
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J’ai habité cette bonne vieille ville, planquée au fond de son golfe du Morbihan.
Il y a quelques quartiers moins favorisés comme Menimur, Kercado et Cliscouet. Mais cela reste une ville bourgeoise, plutôt de droite et catholique, riche, et agréable avec ses remparts et jardins à la française, ses rues pavées et maisons à colombage, ses crêperies et son marché ou grouillent les langoustines.
Peuplée de Bretons, qui, autrefois le parlaient leur langue et migraient à Paris, faire la bonne ou la putain, le marlou de Montparnasse, ou le débardeur des Halles.
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Un peu d'Histoire...
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Et de politique...
Le département est aussi le lieu de naissance et le pays d’où vient la famille Lepen, qu’on pouvait voir naviguer à la trinité avec son ami Kersauzon. Pour autant les scores du FN en Bretagne et même dans le Morbihan sont dans les plus bas de France!
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Les Bretons sont des gens modérés, pas râleurs et pas racistes, ouverts sur le monde en tant que voyageurs et travailleurs, ils aiment la rencontre, et l’autre, ainsi il existait une ville ou le maire, député du Finistère était le  seul noir.  Kofi Yamgnane, au pays du Kouign Aman.
Même si on entend parfois certains dire, que les mosquées vont remplacer les Menhirs, oubliant que nous les avons trouvé en arrivant et que nos ancêtres celtes ont remplacé les dresseurs de pierre!
Et il paraîtrait que les Celtes soient venus de Serbie, en tout cas de l’Est, ça c’est sûr.
Plus à l’ouest que la ponte du raz (Finistère), on ne peut pas...

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Encore un peu d'histoire-géo...
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De social...
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Et de politique...
En France la police est perçue comme traître à sa classe, défendant le pouvoir contre ses propres intérêts, d’ailleurs on voit comment les élites, qui font mine de diriger, les méprisent, et les épuisent en s’en servant comme unique rempart, substituant la force publique à la politique, en les brossant dans le sens du poil, puisqu’ils ne tiennent plus en place que grâce à leur sacrifice. De la même façon qu’ils méprisent les contestations, et ne voient pas le problème de donner des subventions aux entreprises qui ferment des usines alors qu’ils font, en pleine crise des dividendes, comme toujours, ou même jamais.
Tout en prenant ceux qui prennent la parole pour dénoncer ces injustices, des gavés actionnaires qui poussent à licencier des employés pour dégager plus de profits, et d’ouvriers.
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Et on fait marcher la répression, en comptant sur les divisions entre appartenances identitaires, ou clivages artificiels, ou politiques, pour gagner les prochaines élections. En fait on sait ce qui nous attend..Le Rassemblement National, et chez eux, si on est plus ouvertement homophobe, on reste un peu raciste et garde un discours stigmatisant sur les consommateurs de drogue, comme pour les ‘sidaïques’ que Jean-Marie Lepen proposait d’enfermer dans des camps.
Voici ce qui nous attend, nous personnes socialement défavorisés, pauvres et malades, l’un ou l’autre et souvent les deux, si on ne trouve pas d’alternative, et je ne parle même pas de révolution, mais de garder nos droits, qu’on a pas fini d’obtenir…

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Le rouge c’est le drapeau mais surtout, ici c’est la couleur du vin, gwin ru, et gwen pour la blanche, ou le p’tit vin blanc,  tant qu’il y en a dedans y a rien qui bouge…En gros, il y a peu d’étrangers, mais beaucoup de voyageurs ont sillonné les mers du globe et les routes de France et de Navarre (où je suis maintenant, enfin, au pays basque, c’est encore autre chose). Je n’aime pas cette expression, que l’on sort à tort et à travers mais dans mon cas cela a un sens.

On est blanc bleu, couleur locale, la région, au centre du commerce triangulaire a aussi tenu un rôle dans l’esclavage avec la ville de Lorient. Qui comme Nantes et Bordeaux participa a cette histoire coloniale.
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C’est devenu une terre d’accueil même minime, pour les travailleurs immigrés, récemment. On ne croise que rarement un noir en ville, ou un basané, asiatique ou arabe,  bien que certains Bretons soient noirauds, sauf pour Kercado où un café turc fait désormais face au bistrot PMU.

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Avec ça, la jeunesse a un nouveau visage, celui des fils de travailleurs immigrés regroupés dans le quartier.
Et comme partout en France, la demande créant l’opportunité de la vente, l’offre si réduite, a fini par s’étoffer. Le chanvre n’est plus réservé aux cordages et voiles des bateaux. Et les nouveaux arrivés ont fait vivre ce commerce qui jadis était réservé aux barbus baba-cools, globe trotteurs et autres écolos branché folk ou rock. Le plant de cannabis planté sur la tombe du navigateur Moitessier, pour que ces amis viennent fumer en pensant à lui sur le port du Bono, au fond de la rivière d’Auray ( en fait une ria, qui fait remonter l’eau de mer au coeur des terres).
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Champs de chanvre indien, breton...l'avenir!

Toujours aussi pittoresque le paysage a du tout de même faire une place à la France d’aujourd’hui qui avait été discrète jusqu’ici, les immigrés embarquant avec leurs enfants le dimanche sur les voiliers des amis de Conleau, c'est le nom de la presqu'île où je mouillais mon canot',  et de l'asso qui organisait des régates de bar en bar, et des apéro bord à bord, on sait naviguer et boire, par ici, la voile est accessible (50 francs par moi pour embarquer chaque dimanche)  et on en fait dès le jeune age, grâce aux  associations comme l’ASPTT, et autres comités d’entreprise.
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C’est ainsi que votre toxico de parigot venu de sa Bretagne s’est révélé être un marin, et au fil de l’eau et du temps, un capitaine, plaisancier. Spoiler
Je partais sans argent, avec parfois du shit, mais il y a encore plus de contrôle en mer que sur la route, dès qu’un jeune est sur un bateau, les douaniers débarquent, et foutent le bordel dans la cale, alors que le shit, même 70g, est toujours dans mon slip, sous leur nez…
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Mon bateau, de la même année que moi, vieux mais pas trop, pas gros, mais rapide et sensible, ça fait longtemps que je n'ai pas tenu la barre!
7 ans déjà, alors que je partais tous les ans au moins un mois et demi, cabotant d'île en île, et draguant les filles du port de Concarneau, ou demandant ma future épouse en mariage sur le port du Palais à Belle-île-en-mer.
Incapable de payer le chantier j'ai du le leur laisser avec tout ce qu'il y avait d'équipement. Un bateau n'est pas forcément cher à l'achat, celui-là fut payé 4000 francs, à trois, en copropriété. Mais cela demande de l'entretien et du temps, que certains n'ont pas, et aussi de l'argent pour le renouvellement des voiles, et les réparations. Mais c'est comme un camping car, avec pour parking des plages de sable blanc, et pour cantine, des bancs de poissons et rochers, et fonds pleins de crustacés.
C'était l'idéal pour décrocher, même s'il faut avoir l'estomac bien accroché pour se caler de saucisson à l'ail et de vin blanc à 10 heures du matin, en attendant que le sashimi morde à l'hameçon! 

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Même au large sur mon encre, sur une île, le produit m’a retrouvé, alors qu’il était parfois, lui, si dur à trouver.
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Comme le logement m’avait apporté avec le TSO, la stabilité que vint appuyer un contrat long avec congés payés (d’où la voile en été, avec une prime, déjà un mec seul sur un bateau, est un aimant à gonzesses, alors, en plus payé...je me permet de me vanter, car c’est réconfortant vu la misère sexuelle et sentimentale traversée depuis et avant).
Un jour ma femme répond à un voisin qui demande de mes nouvelles, avec son accent américain, «Ismaël? Il est parti faire la manche avec son père», les gens comprenaient que j’allais pratiquer la mendicité avec mon paternel, alors que je naviguais entre Chausey et Guernesey, Sark et les belles îles anglo-normandes.

Revenons de nos moutons sur l’océan, qui sont signe d’un vent de force 4, pour retrouver le béton en barre, et le larron en foire...

Adolescent, en dehors de mon quartier et de toutes les cités du 19ème,  trouver du shit n’était pas si facile, alors, à Vannes, c’était de l’or. J’en ai profiter, par mes aller retours réguliers chargés, mais c’était risqué.
Certains s’en sont fait une profession, et les seuls qui sont encore gagnants à braver la loi, ou assez téméraires, et qui risquent moins tout en ayant plus d’avantage par rapport aux risques, sont les mineurs des quartiers ouvriers, dont les parents sont les premiers touchés par le chômage, pas seulement des immigrés ou minorités visibles, mais ceux qui sont les moins favorisés. Et les mieux organisés dans un réseau national et international.

Ce n’est pas la majorité des vendeurs de shit qui sont arabes ou noirs, mais ce sont les arabes et les noirs de la classe ouvrière qui sont les plus touchés par la précarité, mis à l’écart, et qu’on retrouve donc plus souvent dans la marginalité, et surtout qui se font le plus attraper.

Alors oui on retrouve les mêmes comportements pour se débrouiller, gagner de l’argent en vendant un produit largement consommé et accepté, et de se protéger de la police, par les mêmes techniques dans toutes les communautés (pas ethniques, locales, d’origines diverses et de même condition sociale).
Le trafic lui, a fait fuir les commerces traditionnels, remplacés par des cafés turcs et des boucheries hallal. Du jamais vu ici.

Le pipe-line de la came ouvre les vannes. C’est d’abord l’arrivée d’une génération qui a rajeunit le quartier qui en est la cause, plus que l’origine supposée africaine des dealers, qui sont autant bretons, européens, que maghrébins ou antillais…

Vannes a maintenant son quartier sensible. Et son terrain. Qui ressemble à tous les ghettos. Visible.

L’époque du tcherno des prix prohibitifs, et de la pénurie.
Avant, au temps de ‘viens boire un p’tit coup à la maison’ et de Soldat Louis :
A l’époque je vivais chez mes grands parents et allait au Lycée Lesage, dans le quartier en question.
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J’avais surtout des blancs dans ma classe, en dehors, et une ou deux amitiés, de voisinage, même si mes grands parents à moi, vivaient dans une maison, des jeunes à mobylette comme dans le film‘La vie de Jésus’ et quelques copines noires ou arabes.
Dans le quartier près de mon lycée, donc, qui était disons, un coin ouvrier, peuplé en majorité de Bretons et d’Arabes, et d’Arabes bretons…
On était parfois obligé d’attendre que les 4 dealers de la cité aillent ‘toper’ (ils disaient comme ça) à Lorient, ville beaucoup plus populaire, pauvre, et comptant plus de deal, avec en plus, de la route, un port en eaux profondes. Un vrai port, populaire et interlope. Si vous êtes allé au festival inter-celtique, vous savez ce qu’est faire la fête!
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Mais c’est l’alcool qui restait la drogue la plus consommé des jeunes. Je me souviens que je me procurait du shit à Paris, là où mes parents vivaient et que j’ai fait tirer leurs premières bouffées à bien des jeunes. Le footeux, qui se met à rire nerveusement en cours d’anglais ou celui qui fait un malaise, obligé de ramener sa mob’…

Surtout, on riait en rappant de «la banlieue de Kercado, y a pas d’bédo, frèrot, plus de prières pieuses, de bedeaux que de pierres précieuses, de lingots, y a pas, gros, et on t’fra pas d’cadeaux...».
C’était en 94-95, et on fumait du tcherno.
"ils mettent du pneu dans le shit, et te vendent ça hamsalef, tu me diras c'est pas trop, mais hamidou quand on a rien c'est chaud!"
IAM
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20 ans après, une nouvelle population est installée, des Turcs, des immigrés divers et surtout des Albanais, je ne sais pas où sont partis les ‘Français’, mais les commerces sont partis avec, car le lieu est devenu le ‘terrain’ de la région.
A n’importe quelle heure du jour, vous trouverez aisément du shit, soit dans le passage qui menait au bar et qui je crois, a fini par être muré.
Ce même bar où les papy-caquettes, commencent la journée en trempant la moustache dans le ballon de vin blanc.
Avant de le porter aux lèvres en tremblant, et comme par magie, de le reposer d’une main ferme et assurée.

Oui Vannes, comme toute la Bretagne (mention spéciale à Brest et Douarnenez et ses locaux qui, en plus ont de l’héroïne depuis longtemps, comme les bleds des côtes d’Armor si l’on en croit la presse), et bien sur, la grande ville Rennes qui concentre toutes les consommations, de plus en plus de drogue et presque moins d’alcool, reste imbibée.
La Bretagne, tout organisateur de teuf le sait ne quitte jamais une free sans avoir fini tout le bar, quitte à payer en shit!.
On ne se drogue pas plus en Bretagne qu’ailleurs mais on combine les produits et la boisson.
Et c’est le pays du fest noz, la nuit le Breton sort de sa timidité pour se mettre en transe, musicale, et alcoolisée.
Pour terminer avec le quartier de Kercado, il y a aujourd’hui toute une jeunesse qui fait ressembler cet ancien quartier modeste mais paisible, (trop même, qu’est-ce qu’on s’ennuyait!) à n’importe quelle cité de banlieue parisienne.

La dernière fois que j’y suis allé, pour faire des courses (alimentaires, de première nécessité, qu’ Ali m’enterre!) il y avait n plein milieu du quartier, visible par tous, un mec cagoulé mais complet, c’est à dire avec un masque qui a seulement deux trous pour les yeux, en plus rouge, comme Spiderman, qui a ce qu’il fait sur lui.
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Mais cela peut se passer, aussi,  dans les nombreux petits halls des barres.
Un jour le shit, du jaune, était si friable qu’il était impossible de préparer des ‘parts’ (on disait comme ça dans les 90’s) alors on avait 200g par terre, sur le dallage en carrelage, découpage à la commande.
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La qualité était toujours bonne, et les prix avaient été divisés par deux…


«La pauvreté, ça fait gamberger, en deux temps, trois mouvements
On coupe, on compresse, on découpe, on emballe, on vend»
On pense pas à demain, parce que demain c’est loin...(IAM)

Ces jeunes qui vendent là, de toutes les origines, viennent de naître pour moi, et ils vivent dans un monde complètement différent, un monde qui pourrait faire le jeu du FN, les immigrés et le trafic s’étant implantés de concert...Mais pour les Albanais c’est partout, de petites équipes pour l’héroïne, là je parle de shit. Qui n’amène pas tant  de violence, quoique mettant une ambiance peu rassurante, mais du racisme, jugement moral de la part des anciens et de ceux qui ont perdu ‘leur’ quartier.
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-Trouver de l’argent pour se défoncer.
A partir de quatorze ans, trouver de l’argent fut pour moi un problème quotidien.
D’abord je suis vite devenu alcoolique, à moins que je sois né ainsi, et puis les cigarettes, déjà autour de moi dans le liquide amniotique, et enfin le shit, puis l'héro, les tazs, et la coco...On ne naît pas toujours vierge, et après les cierges, on passe les niveaux, jette sa seringue dans le caniveau, se trouant la peau comme une rafale de mots de AKH.
Le pastis 51 marseillais et Paul Ricard fait plus de morts que Paul Carbone, à Marseille et que les balles d'AK 47, Kalalachnikov ou cocktail Molotov.
Pour les clopes, j’avais, je me le rappelle 60 francs d’argent de poche (10e, sauf que le paquet coûtait 1e ou moins de dix francs, 9,20 francs, le Camel, souple, mais pas de feuilles longues et un dessin de feuille de cannabis pouvait donner lieu à une garde à vue!).
Pour le vin c’était, peut-être une habitude de Breton, dès 8h00 du matin, il n’y avait aucun problème pour acheter des bouteilles, même à 13 ans…Chez l’épicier sur le chemin du Lycée Bergson à Paris (avant de me faire virer pour aller chez les curés, puis à Vannes).
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La loi a changé après mes dix huit ans, je crois, en 96 ou plus tard, en tout cas depuis 98 il faut montrer sa carte d’identité pour acheter un pack de 24.
Alors qu’en 1992, chaque jour, à la place de, ou après la classe, on allait faire la manche devant le Franprix de la rue de Dunkerque à Paris, pour acheter des Swinkels, 65cl à 4 francs, le groupe de punk-rap,  n’a pas repris le W mais c’est bien la même référence, la même génération de néo-punks, dont moi et mes copains faisions partie.
Lookés comme des clowns avec des docs coquées, j’avais un pantalon écossais et un maillot jaune ‘never mind the bollock’s’ écrit en rose, par dessus, des bretelles…et un Arlington.
Et puis je n’ai plus pu boire, car j’ai été en internat, là j’ai commencé à acheter (à deux!) un douze à 300 francs rue Gaston Pinault (un autre) près de la cité de mon père, dans le 19ème. Puis je coupais 7 barrettes et j’avais conso et bénef, enfin surtout conso, une semaine c’est long.

Dès le départ j’ai été collé tous les mercredis jusqu’à la fin de l’année, c’est à dire aucune sortie du dimanche soir au vendredi. Sans pouvoir fumer ou boire, comme je le faisais et bien plus, à Paris.
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Je serai viré de St Vincent, l'internat, suite à une campagne de la droite ‘dealer c’est tuer’ avec auto-collants tête de mort, avec en guise de tibias un joint et une seringue. Il fallait un bouc émissaire, et ce fut moi.

- Cuisine synaptique et dépendances…
«Tu as besoin de trop de choses pour vivre» me  disait ma mère qui fumait ses deux paquets de gitanes, sa bouteille de vin et demie de wisky et ses benzos…
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Et comme disent les freak brothers, «la dope fait mieux passer les moments sans argent que l’argent les moments sans dope».
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Je suis à l’heure où j’écris sans un sou, sans rien a manger et que la gueule pour fumer. C’est le plus dur d’ailleurs.
Cette pauvreté ne serait pas si gênante, si je n’avais besoin d’autant de produits différents pour vivre une journée. Et il y en a au moins trente dans un mois, au bout du quel je serais encore à découvert.

Arrêtez-vous ici, et continuez la lecture plus tard, et enchaînez si vous le voulez sur la deuxième partie, oui je me suis déchaîné, et cela ne fait que commencer... si ça vous plaît, après cet aparté breton.
A lire en diagonale ou plutôt en zig-zag, au pays de l'OCB ( O pour Odet, cours d'eau du Finistère, et B, c'est à Bolloré qui pille l'Afrique et ses forêts, comme Pinault, ça doit être un truc de Bretons, la corruption de l'Afrique et l'exploitation de sa jeunesse et de son bois, tous les ports de l'ouest ou presque appartiennent au killer du CAC 40).
Pour rester dans la métaphore en papier, sans enfourcher le tigre, je rappelle que le sujet est la drogue et l'argent, estimez-vous heureux que je ne vous narre pas l'histoire de Job...
Le texte est découpé vu sa longueur, et à vous de piocher, pendant que je peaufinerai les posts suivants, que je balance maintenant, à la suite, pour des raisons pratiques.
Comme ça, j'ai le temps de re-corriger et d'ajouter quelques photos, ainsi que de faire disparaître les longues digressions en spoils.
Je vais en chier...
De toute façon, je pars en cure, j'aurais le temps d'écrire avant d'avoir une connection internet, en post-cure!
Partir en cure parce qu'on est en chien et que si on retouche on retombe, c'est le comble, c'est ma vie. Il m'est impossible de compter le nombre de cures et sevrages, post cures, familles d'accueil, et HP, hospitalisation en addictologie et CSAPA résidentiels, que j'ai fait depuis mes quatorze ans, mais ça doit forcément dépasser la vingtaine...En un an j'en avais déjà fait dix en 2014.
On m'a dit à chaque fois, que plus on en fait, et, moins statistiquement, on a de chances de s'en sortit.
Mais on dit aussi que qui a bu boira, et qu'un buveur ne peut retoucher une goutte sans que la bouteille y passe, portant je suis tombé dans la marmite, et j'ai été alcoolique bien physique et aujourd'hui, je peux boire une bière et m'arrêter à deux ou ne pas boire du tout!

Le texte est long mais je le poste pour pouvoir y accéder depuis un autre poste quand je serai en hospitalisation. Alors lisez ce qui vous intéresse et soyez indulgents, surtout sur les digressions, qui, forcément n'intéressent pas tous les même gens.
Mais ça se tient, même si je vais avoir tout le temps de fignoler tout ça!
A mon retour je me lance dans un podcast sur youtube en anglais et français (le problème est quelle image je met? Ma teutê?) à écouter, pour tous ceux qui sont en prison ou en sevrage, et surtout ceux qui les soignent car à par les programmes de 'rehab' et de rédemption, il n'y a pas de parole authentique et d'auto-support de large diffusion accessible en ligne, pour ceux qui veulent du vrai, plus que des recettes et de la morale.

Teaser
-Journée d’un accro.
Ca commence par le réveil, avec les tripes qui te forcent à aller aux WC-Toutsuite! Puis le traitement méthadone 160 mg, valium 10, et tranxène 20.
Ca c’est bon c’est pris en charge par la sécurité sociale et l’ALD (Affection Longue Durée, prise en charge à 100%).
Puis comme pour beaucoup, c'est le café et la cigarette, et un bon titre jamaïcain, mais surtout pas de joint le matin, ça m'empêche d'écrire ou ne sors rien de bien.

...à suivre dans la partie II, puis III...

Catégorie : Tranche de vie - 16 juin 2020 à  08:07

#argent #Bretagne #deal #immigration #cannabis #quartiers

Reputation de ce commentaire
 
J'ai tout lu et ca m'a bien plu!



Commentaires
#1 Posté par : ismael77 17 juin 2020 à  21:53
Je crois que le format n'est pas adapté...faut que je passe au livre de 100 ou 500 pages...

 
#2 Posté par : JellyFish's Dream 30 juin 2020 à  12:21
Salut,

T'écris très bien. Me suis laissé embarqué dans ton histoire, dans ce paysage socio-culturel, alors que l'intérêt n'était pas là au début (jamais jlirai, ai-je hurlé par la fenêtre)

C'est un joli voyage que tu m'as fait faire.

Au plaisir de te lire.

JFD

 
#3 Posté par : marvin rouge 30 juin 2020 à  14:14
Pff

Les bretons ne sont pas pas (presque) tous alcooliques..
Ha la 8,6 a 7h du mat à l'ouverture de l'épicerie, qui fini par te faire des chromes, comme tt biz..
Et tt le monde à kercado est très (ou pas du tout) gentil

Merci pr le billet

(bon pas trop d'accord sur le mélange des gens, à part ds la cambrousse, et encore.. c'est le même melting. Pot que partout. Encore plus accentue à Lorient, St brieux, concarneau ou Brest, du fait des échanges maritimes.
Je trouve au contraire (et rapporte par plusieurs expa ou migrant) que c'est plus cool ici du fait de cet tradition de voyages des bretons, on accepte plus facilement "l'étranger"

Un couillon du 56

Bonne journee

 
#4 Posté par : nofutureorriding85 30 juin 2020 à  18:20
Top l'ami,  tes sujets sont toujours captivant et écris avec ce ton qui va bien et passe tout seul

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