Sujet : Homme, 51 ans, 1.84m, 100kg. Intrigué depuis un petit moment par cette molécule proche de la
kétamine, vendue pas très cher sur mon site de
RC habituel, j'en achète une petite quantité. La démarche s'inscrit dans une sorte de changement de regard, de point de vue de ma part sur les
dissociatifs. J'avais depuis longtemps intégré un certain a priori commun chez les ravers des premières vagues techno et free-party, associant largement la dégradation de l'état d'esprit initial à la généralisation de l'usage de
kétamine dans les fêtes. J'en étais un peu resté là.
Ayant récemment eu l'occasion de taper un peu de
ké lors de soirées entre amis, et n'ayant pas détesté l'expérience, j'ai donc décidé de mettre à jour mon avis sur les dissos, et pour cela, il me fallait m'y atteler sérieusement. Je me suis donc calé chez moi en soignant mon setting, profitant d'un mindset plutôt propice (j'étais en vacances et d'humeur plutôt tranquilou), et j'ai expérimenté en dosant progressivement mes traces de
2-FDCK.
Première expérience : 2x25mg par voie nasale.
Montée progressive sur la première trace : l'effet est relativement long à venir et plutôt subtil au début, on se retrouve dedans avant de s'en rendre pleinement compte. Une sensation douce de torpeur s'installe. Je me sens bien, détendu, et je constate que mon flux de pensée est comme apaisé et ralenti. Je me fais la réflexion qu'une faible dose de cette substance pourrait être un très bon outil pour une séance de
méditation, ou même en introduction d'une session avec un psychédélique classique. Il ne se passe rien d'extraordinaire mais tout est très paisible, calme, doux. J'observe mes plantes vertes (j'en ai beaucoup), et j'ai l'impression très agréable qu'elle m'envoient une sorte de vibration d'amour, pour me remercier de prendre soin d'elles. Très beau moment. J'ai mis de l'ambient en fond sonore, c'est particulièrement approprié, il n'y a pas à proprement parler de distorsions sonores mais la musique me semble comme plus profonde, elle m'impacte plus fort, elle me porte pendant le voyage comme un véhicule au rythme très tranquille. La notion de temps semble se déliter, je reste immobile dans la même position (allongé en appui sur mon avant bras) pendant bien 30mn sans m'en apercevoir et sans éprouver d'inconfort.
l'effet se dissipe progressivement, je reviens doucement à une perception plus ordinaire tout en demeurant dans cette quiétude plaisante. 1h30 après la première trace je suis à peu près de retour dans mon état normal, je décide donc de faire une seconde trace, au même dosage (établi avec une balance de précision). Cette fois l'effet est plus net et tranché, la distorsion temporelle notamment est flagrante, je serais incapable de dire si je suis dans cet état depuis 5mn ou 1h. La dissociation est plus évidente, je me sens comme légèrement en retrait de moi-même. "En vacances de moi-même", c'est le terme qui me vient. Cette fois l'effet est plus court. 30mn après la prise je suis redescendu, reste un afterglow très sympa que je mets à profit en allant retrouver des potes installés au soleil en terrasse d'un bar.
Deuxième expérience : 35mg par voie nasale.
Cette fois je décide de pousser un peu le dosage, tout en restant modéré. Comme la fois précédente je constate que l'effet semble mettre un peu de temps à venir, 10mn à peu près, mais avec un onset très très progressif, qui procure en début d'expérience un léger flou, du genre "mais est-ce que je ressens quelque chose ou pas ?"
Mais assez vite une sensation difficile à décrire se manifeste, particulièrement agréable. C'est comme si, irradiant depuis mon ventre et mon plexus, montait une vague de bien-être profond, mais un bien-être très singulier, très personnel...Comme si se dévoilait quelque chose qui relèverait de mon identité authentique, de mon "moi profond"...Et ce quelque chose est très, très doux, très cool, tout en étant intense...le mot qui me vient alors pour le décrire: "Camargue". Comme le vent dans l'herbe haute, comme les chevaux en liberté, comme l'air salé et la mer à l'horizon. Une sensation de ce type, jaillissant de tout au fond de moi. Rien d'autre à faire que d'en jouir. Une fois encore le temps est comme aboli, c'est un petit moment d'éternité tendre. Cette fois la bande son est une vieille compile de trip-hop intitulée "Vienna Scientists". Encore une fois ça marche super bien. Cette fois l'expérience est plus courte. 30mn après la prise je sens nettement que le pic est passé, 1h après je suis complètement revenu. À noter que pendant l'expérience une de mes deux chattes m'a fait cadeau d'une grosse sauterelle verte à moitié morte qu'elle avait chassée sur le toit. Ça n'a pas provoqué de mauvaise réaction de ma part, mais j'ai dû me concentrer pour attraper la bestiole et la jeter par la fenêtre, ce qui a pu casser un peu le trip et expliquerait peut-être sa durée plus courte.
Troisième expérience :
3 petites traces, pas pesées cette fois-ci donc dosage approximatif mais je n'ai probablement pas dépassé les 60mg sur l'ensemble de la session. Par contre cette fois ça se passe après une petite soirée cool entre amis où j'ai bu un peu d'
alcool (sans être ivre-mort non plus) et mangé une gummie au
THC (approximativement 30mg). L'expérience est fortement influencée par ce mélange.
L'effet est beaucoup plus fort que les fois précédentes. Nettement plus flou également mais très agréable, malheureusement je n'en garderai qu'un souvenir vague. Il y a un moment de dissolution de l'ego, mais dissolution très joyeuse, avec l'impression de fondre dans un vaste cosmos rieur. Je me souviens avoir pensé que c'était à inscrire au top 5 de mes meilleures expériences psychoactives. Je me rappelle aussi un léger moment d'anxiété associé à la sensation de ne plus savoir respirer instinctivement, et de devoir me concentrer sur ma respiration pour y parvenir. Sensation heureusement vite dissipée. Aucune idée de la durée totale du trip cette fois. La fin de soirée est brumeuse, je m'endors et quand je me réveille toujours vautré dans mon canapé un peu avant l'aube, je suis complètement redescendu mais j'ai une petite gueule de bois.
Voilà pour ma rencontre avec le
2-FDCK, qui me semble être à dosage léger/modéré un
dissociatif plutôt doux et agréable, sans mindfuck excessif. À considérer, pour la sensation de calme intérieur qu'il procure, comme un éventuel outil d'introduction à un trip avec un psychédélique classique, ou pour une séance de
méditation. Certainement très efficace également pour apaiser une
descente un peu escarpée de stims ou même de psychés. À suivre...