Mon sevrage Paroxétine (deroxat) en mode coldTurkey, étapes 

Bonjour à tous,
Voilà que me vient l’envie de raconter le sevrage que j’entreprends en ce moment. Mon histoire:
- Novembre-décembre 2020
Pas mal accro à la cocaïne en sniff, je souffre de descentes de plus en plus difficiles: stress, manque de sommeil, cravings difficiles et je n’ai rien pour amortir mes descentes… Mon psychiatre d’alors qui n’était pas fan de chimie pharmaceutique préfère ne pas me prescrire de benzos et d’antidépresseurs, je n’insiste pas et continue les séances de psychanalyse avec lui car j’apprends beaucoup…
- Janvier-février 2021:
Descentes insupportables, je n’ai que du Doliprane j’en ai marre… j’avais commandé un peu de diazepam 10mg sur le darknet mais à 15e les 20 comprimés ils sont vite partis et pas envie de me « ruiner » en diazepam… Je me décide à aller voir mon généraliste pour lui parler de mes descentes intenables après mes consommations de cocaïne.
Arrivé en consultation je lui balance mon sac: « cher docteur j’en peux plus de mes descentes de cocaïne, j’ai besoin d’un benzo et je pense qu’un antidépresseur associé pourrait m’aider à contrôler un peu plus mes cravings ». Mon toubib est  au top… « Monsieur je comprends votre demande, un antidépresseur et des benzos c’est un minimum pour vous aider à contrôler votre addiction et vivre un peu mieux… ». Plus surprenant pour moi, je m’en rappelle comme si c’était hier,  mon doc me parle de buprénorphine… « Je pourrais vous prescrire du subutex même si c’est un substitut aux opiacés mais bon ça va vous faire très vite une double addiction et ce sera sans doute encore plus dure à gérer, benzos et antidépresseurs sont addictifs mais moins compliqués si vous envisagez un sevrage plus tard ». Aujourd’hui je comprends que je lui ai juste fait confiance, je ne regrette pas mais putain ça accroche à fond la Paroxétine.
Connaissant mes tendances addictives j’écoute donc ses conseils à l’époque et je repars avec une prescription de Valium 20mg par jour et paroxetine 20mg par jour également.
-depuis 2021:
Quelques périodes de sniff intense, une cure en hôpital en juillet 2021 pour mon addiction à la coke (Special BIG UP au service addicto des professeurs Benyamina et Karila s’ils passent par là :)).
Depuis je consomme un peu moins de cocaïne, et j’arrive parfois à être abstinent plusieurs mois mais je rechute parfois et puis surtout  j’en ai marre, j’en ai ma claque, j’me suis pris des baffes. Faut que je me batte, souvent. Tous les jours en fait. J’aime pas me battre je suis pas bon en baston, mais là faut apprendre vite et cogner fort. Un conseil qu’on m’avait donné y’a longtemps me revient « si tu sens vraiment que la tension monte et qu’il va y avoir embrouille attends pas de te faire taper, cogne le premier, et cogne fort d’un premier et dernier coup ». C’est valable en baston, c’est valable dans une discussion on peut cogner fort avec des mots. Je découvre que c’est un combat plus que sérieux, sur le ring, contre mes penchants auto-destructeurs, contre moi-même en fait. Devenir celui que je voudrais être.
Pourtant le diazepam m’aide énormément pour gérer mes descentes, calmer mon tempérament naturel très nerveux. Je ressens bien l’effet sur la sérotonine de la Paroxétine, elle m’aide à être « de meilleure humeur », me donne un petit coup de boost et le temps passe donc jusqu’à ces dernières semaines
-fin 2023, fêtes de fin d’année:
Période snif de coke à fond je prends gramme sur gramme, les fêtes de fin d’année sont toujours difficiles à vivre pour moi et j’ai l’illusion que la coke m’aide à être plus fort, à tenir les chocs émotionnels mais non. Et puis surtout, j’en ai marre de la Paroxétine, j’en ai ma claque, j’ai eu ma dose tous les jours pendant 2ans et j’ai fait le tour du « produit »,
Dédé a vieilli, il s’est surtout ramolli avec le temps. Mon antidépresseur me fait moins d’effets positifs même si je remarque un peu son action, 30mn-1h après la prise petit coup de boost positif . Je me renseigne, j’apprends que le sevrage de la Paroxétine est super dur pour plein de gens (et surtout le sevrage sec) mais je lis aussi des témoignages de gens qui n’ont pas eu trop d’effets secondaires à l’arrêt, même à l’arrêt complet d’un coup.
Il y a quelques jours je passe à la pharmacie pour qu’on me renouvelle mon traitement… pour le diazepam, j’en suis à 6-8mg par jour contre 20mg début 2021, paroxétine toujours 20mg.
Je perds mes 2 boîtes d’antidépresseurs, sans doute jetées aux ordures en remplissant un peu trop vite mon sac poubelle avec des boites vides, pensais je, qui traînaient. C’était jeudi dernier, on est dimanche. Allez, on y va pour tenter un sevrage « cold turkey » pour la paroxetine. Comme disait l’autre mou du genou… Le changement, c’est maintenant!
J’en suis au troisième jour sans… bon un peu mal à la tête depuis, surtout hier et aujourd’hui, un peu nerveux aussi mais pour le moment j’y arrive je n’ai pas trop de mal… enfin j’en sais rien, je sens que ça bouge dans mon cerveau niveau émotions, humeur, pensées… y’a du positif et du négatif… Je préfère tenir. Je ne souhaite plus continuer ma relation avec mon pote Deroxat, alias Dédé depuis le temps...
Voilà donc l’objectif de mon billet de blog… raconter un peu ma vie en gros… mais surtout les étapes de mon sevrage si j’y arrive… Ça peut renseigner peut être certaines personnes et surtout ça me fait du bien d’écrire. Merci  à ce forum de libre expression qui participe à l’éveil et  à des prises conscience essentielles !
Owen Morefreemen