Je ne sais pas par quoi commencer. Ce qui suit ne traite évidemment que de ma propre XP, et de cet étrange voyage commencé il y a 7 ans...
Depuis 2018 je vis dans un semi-brouillard qui m'a bien fourvoyé/illusionné. Le tour de magie était presque parfait. Sauf qu'il n'y a pas eu de prestige à la fin. J'en ai marre de me mentir, marre de faire style que les benzos m'ont sortis de la galère. Mais le résultat, en fin de compte, ça donne quoi ? Quand j'étais sous métha, je ne prenais
que de la métha. Ni
AD, ni quiétapine, ni
tercian, pas de boissons alcoolisées ou méga-sucrées, juste quelques trips avec diverses drogues.
Quand je remonte le fil de mes billets, je perçois bien qu'il y avait au tout début de l'enthousiasme, pas mal d'humour noir, beaucoup d'autodérision... et plus j'ai avancé
jusqu'à maintenant, plus mon écriture s'est noircie, en mode nihiliste passif, en mode désorienté et désabusé. L'équation est simple : j'ai stoppé la métha pour me retrouver
in fine avec une ordo comptant pas moins de 4 médocs. Qu'est ce que j'ai gagné à ça ? A part l'envie de m'évader, pas grand chose...
Il se trouve qu'il y a deux jours, en vagabondant dans Lyon comme d'hab sous les coups de 3-4 heures du mat', j'ai trouvé aux côtés d'une 8.6 une fiole de 60 mg de métha. On est d'accord : trouver des fioles de métha sur le bitume en plein centre-ville d'une grande métropole n'a rien d'exceptionnel. Mais ces fioles sont généralement vides. Or la fiole que j'ai trouvé était quasi pleine : 40 mg je dirais. Et je vais stopper mes ronds de jambes, j'avais à ce moment grave envie de me souler la tête. Mais après la prise de métha, et l'effet QUASI instantané produit, mon envie de picoler s'est instantanément évanouie, et m'a d'un coup sorti de tous mes
cravings, m'a sorti d'un coup de ce malaise constant que je cultive en secret depuis 2018.
Je venais de combler le vide en moi. Non, mille fois non ce n'est pas une défaite. Dans ces histoires il n'y a ni vainqueurs ni perdants. Il n'y a que des états d'esprits aussi multiples et variés que l'infini des nombres. Je fais parti de ce kaléidoscope infini de corps de visages et de noms. Alors voilà le dilemme : il va falloir cette fois que les toubibs m'entendent, m'écoutent - bordel

- et comprennent définitivement ma demande/décision. A savoir que je veux revenir au T.S.O
méthadone. Et en fioles si possible.
Voilà tout est dit, j'ai suffisamment perdu mon temps à tenter de me convaincre que j'étais à l’abri désormais du manque
opioïde. Il n'y aura pas de pénurie, ni de manque si je fais appel à une infirmière qui viendra me délivrer mon traitement chaque jour. Le cadre reste important, j'en conviens. Mais la métha à elle seule englobe le
tercian, le
valium, la quiétapine, l'A.D et la picole. Je ne parle évidemment que de mon propre point de vue, que de ma propre XP. Ce que j'ai appris avec P.A c'est qu'il n'y a pas de direction pré-établie, il n'y a pas de vérité absolue, excepté peut-être un consensus affirmant que se faire souffrir en vain pour paraitre "clean" est une connerie sans pareille.
Grâce à P.A et à mes proches de P.A, j'ai compris - enfin compris - ce "qu'auto-support" signifie vraiment. S'en ai fini de ramer avec les benzos. J'ai stoppé la métha en 2018, pour switcher avec le sub, que j'ai stoppé en 2020. J'ai mis 5 ans à ruminer, chercher des alternatives, des solutions au
PAWS. La seule possible, c'est d'accepter définitivement que la
méthadone est une substance que je surkif, qui m'aide à donf, avec laquelle je me sens libre sans être forcément
high.
Sans aucun doute cette décision et ce billet fait écho avec le thread de Chancelotus, à qui je souhaite vraiment le meilleur avenir possible. En ce qui me concerne, je prends de facto le chemin inverse. Je reviens...
à la base. Cette
base ouverte dès 2006. Ma seule façon de précisément
remonter à la surface.Toutes les recommandations (comme par ex: comment m'y prendre avec les toubibs-addictos ?), tous les avis, négatifs ou positifs, tous les points de vue sont les bienvenus.
Merci la commu. Merci encore... Ce soir est un soir unique et plein d'espoir putain...