Tout ce chaos

Quand mon père criait, j'avais peur, la nausée. Je ne comprenais pas. Je ne comprends toujours pas.
Il y avait tellement de bruit autour, tellement de gens. Arriver à l'heure c'était passer devant cette foule. J'avais peur. Sortir c'est repasser devant cette foule. J'ai toujours eu peur. Quand celle que j'aimais est partie, j'ai eu peur. Quand j'ai abandonné, j'ai eu peur. J'ai peur de leurs annoncer.
La boule au ventre revient toujours. Quand le coeur n'est pas en train de chûter dans la poitrine.
"Parle avec toi même".
Elle aurait dû m'apprendre comment faire. Pas de retour en arrière. Pas de remise en question. Trop de remords, d'erreurs, de mensonges, le cerveau sature. Les cris m'ont effrayés, les coups m'ont rendus rancunier, méchant. Mes propres mensonges m'empêchent encore d'accorder ma confiance.
Je voudrais tellement en parler, mais avec qui ? Sous l'emprise de quelle drogue ? Parce que c'est toujours comme ça.
La sobriété c'est la page blanche. Celle qui me suit depuis toujours, qui m'a toujours gardé dans son ombre. Celle dont je faisais semblant d'être fier. Un boulet à ma cheville dont je ne me debarasserait peut-être jamais.
Voilà, je réussi plutôt bien à noircir cette feuille. Ou peut-être est-ce la musique. Elle qui forme une bulle protectrice face au bruit du monde que je refuse d'accepter, que je n'arrive pas à pardonner, que j'ai peur d'affronter.
Je continuerai d'essayer.