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déconfite ou défoncée : le yoyo de mes yeux 



la came est mon ascenseur pour le bonheur

miettes de douceurs partagées, ces quelques cailloux marron effacent l'ardoise de mes pensées noires

mais quand elle n'est pas là, quand je m'efforce de la garder dans le képa, un sombre voile  se glisse devant mes yeux, aux couleurs des pupilles qui s'agrandissent. la normalité qui revient, avec son désespoir réel en dépit du bonheur illusoire.

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ficelle d'un yoyo émotionnel, je tombe de haut au fil de mes consos
je plane dans les cieux avant de m'engouffrer dans une caverne glaciale

et j'arrête et je recommence avec inconstance

je sautille d'un doux réconfort au fond du trou où je patauge

libérée des contraintes légales, je me vois garrotée par les lacets que je noue autour de ma gorge

mon angoisse les serre de plus en plus à fond
ce n'est pas un garrot d'espoir

l'air empeste d'attestations qui brûlent, j'étouffe dans l'odeur âcre de la marmite de laitue qui n'arrivera même pas à apporter un soulagement provisoire
juste à me faire mal dans la frustration

goût épouvantable, comme les jours qui se poursuivent dans cette descente à outrance

mais, ça c'était hier.

aujourd'hui je conduis sous le déluge, les pétales des acacias délavées remplacent mes larmes sur le visage. j'évite les nids de poules comme les gouffres de mon âme. je me laisse bercer par les gouttes qui tombent du ciel.

une chaleureuse brume tiède enveloppe mon cerveau.

je somnole dans l'hamac de mes pensées

il y a une dizaine de jours, je quittais l'obscur de mes neurones en attrapant les libertés par dérogation. je conduis légère sur des kilomètres ensoleillés pour voir des cils où pétille mon cœur.

au son du beat, la baise interrompue par la gerbe qui gicle aux toilettes. je me fonds dans le canap' le temps d'un rap. sept heures du mat derrière les persiennes. trop de came pour jouir, je ne suis pas folle, mais on arrête avant d'avoir l'intérieur des joues massacrées, comme un trop plein d'MD.
je retrouve mon rythme de sommeil dans les nuits blanches et les aubes rosées.

je rentre au bercail, d'autres caresses ne peuvent pas me sauver du froid des os.

poils hérissés et de mauvais poil, je reçois une réponse en texto :

« Yeah viens, y a des potes qui vont débarquer aussi. »

Je me mets en route vers les pommiers qui fanent et les glycines qui fleurissent.
calmée de l'intérieur, je ne pense plus trop à la came. Enfin, tant que j'ai encore une boulette d'opium dans l'estomac, une clope au bec et une bière à la main. Tant qu'un pote ne propose de passer voir le dealeur. On partage le même bateau ivre dans la nuit qui défile dans les couleurs des cheveux qui éclatent.

Puis l'effet se termine, le ciel s'assombrit à nouveau.

Mais là encore, je me motive malgré moi à rejoindre son, caravanes et fourgons dans un wagenplatz tagué de taches de bonheurs passés. Fatiguée de la vie, je n'ai plus envie du speed qu'on me propose, mais je cours derrière les traces laissées par les lignes de came.

Je m'abreuve encore et encore, au fil de la lumière qui jaunit et la nuit qui tombe. Je parle et on discute, l'horizon se dégage au petit matin.

Et encore, le cocon disparait.
À quand la transformation en chrysalide ?

Libellule sans ailes, je reste clouée au sol. Mais, pour une fois, la douceur m'a apaisé les neurones, sans besoin de retaper une trace.

Je reste suspendue comme un yoyo à la cordelette bloquée.

Je crains de retomber et j'aspire à remonter...






Image de Borrouen https://www.deviantart.com/borruen/art/ … -214830923

Catégorie : Carnet de bord - 20 mai 2020 à  17:13

#héroïne

Reputation de ce commentaire
 
toujours un plaisir à lire :) courage



Commentaires
#1 Posté par : Nomad Soul 21 mai 2020 à  01:05
Comme des bribes volées dans le ventre d'une fumerie d'op' au cœur de Pékin des 1800, des braises et de la chaire!

 
#2 Posté par : cependant 21 mai 2020 à  01:13

Nomad Soul a écrit

Comme des bribes volées dans le ventre d'une fumerie d'op' au cœur de Pékin des 1800, des braises et de la chaire!

Salut,
à Pekin je ne suis jamais allée
les années 1800 je ne les ai jamais vu non plus
mais dans le ventre d'une fumerie d'op j'ai l'impression d'y avoir passé du temps !
je pense avec les tripes parfois

toi, à part dans les rêves, t'y as été dans une fumerie d'opium ?

merci de ton comm'
bonne route à toi :)


 
#3 Posté par : Nomad Soul 21 mai 2020 à  02:19

Anonyme813 a écrit

je pense avec les tripes parfois

toi, à part dans les rêves, t'y as été dans une fumerie d'opium ?

Oui, on sent les tripes et le cœur pulser et pfouu qu'est-ce que ça manque, c'est bien trop souvent mou et froid. Il faut de la classe et du swing sur le chemin de l’intoxication volontaire!

Les odeurs, les coussins pour y poser l’âme, ça devait être fun quand même les fumeries à Pékin mais mon op' m'attendra jusqu'à samedi, je régule un peu histoire de faire passer les chevilles qui démange.

Au plaisir de te lire wink


 
#4 Posté par : cependant 24 mai 2020 à  21:14

Nomad Soul a écrit

Anonyme813 a écrit

je pense avec les tripes parfois

toi, à part dans les rêves, t'y as été dans une fumerie d'opium ?

Oui, on sent les tripes et le cœur pulser et pfouu qu'est-ce que ça manque, c'est bien trop souvent mou et froid. Il faut de la classe et du swing sur le chemin de l’intoxication volontaire!

Les odeurs, les coussins pour y poser l’âme, ça devait être fun quand même les fumeries à Pékin mais mon op' m'attendra jusqu'à samedi, je régule un peu histoire de faire passer les chevilles qui démange.

Au plaisir de te lire wink

Oui carrément le plus difficile dans tout ça c'est bien de se "réguler"...
Du coup, samedi c'était bien ?


 
#5 Posté par : Nomad Soul 27 mai 2020 à  01:08

Anonyme813 a écrit

Du coup, samedi c'était bien ?

Sans surprise j'ai fait une petite rallonge sur tout le WE avec le couple op'rach qui m'a un peu broyé les viscères la première soirée, j'en ai profité pour composer.


 
#6 Posté par : cependant 27 mai 2020 à  13:34

Nomad Soul a écrit

Anonyme813 a écrit

Du coup, samedi c'était bien ?

Sans surprise j'ai fait une petite rallonge sur tout le WE avec le couple op'rach qui m'a un peu broyé les viscères la première soirée, j'en ai profité pour composer.

je vois...des fois mon œsophage ne tolère plus ces mélanges sad

moi je ne compose pas du tout de la musique, mais ça m'arrive d'écrire sous opi, c'est un vrai plaisir, une efficacité et une créativité de ouf...toi t'y arrives sans aussi ?

moi c'était speed, subutex, amours et came (+ benzo, tercian, atarax et codéine pour redescendre/dormir). Du beau n'importe quoi dans tous les sens....

j'ai été bien, là je sens que ça commence à devenir plus compliqué
ahi ahi ahi

en effet, j'aimerais bien savoir comment annuler mon abonnement pour les montagnes russes...(faire une longue pause de conso ??)


 
#7 Posté par : Nomad Soul 28 mai 2020 à  01:38

Anonyme813 a écrit

moi je ne compose pas du tout de la musique, mais ça m'arrive d'écrire sous opi, c'est un vrai plaisir, une efficacité et une créativité de ouf...toi t'y arrives sans aussi ?

J'écris aussi, c'est mon moteur avec la zic, j'ai connu pendant un bon nombre d'années les pointes de créativité jouissives qu'accompagnaient les op' quotidien et le reste...

J'y arrive sans aussi mais quand j'ai commencé ma "régule" des op' j'ai eu droit à une une confiance à zéro, le verbe perdu, accompagné d'un petit cynisme morbide.. Ça m'a duré un moment quand même! Le temps de se ré-habituer à un monde plat qu'il faut refaire danser.
Je me sers d'autres substances mais les op' ils te collent à la peau!
Et ses montagnes russes, comme je te comprends, dur de composer
constamment avec.
Prends soin de toi et... écrit wink


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